Texte intégral
SONIA MABROUK
Et place à la grande interview sur CNEWS- Europe 1. Bonjour Gil AVEROUS.
GIL AVEROUS
Bonjour.
SONIA MABROUK
Bienvenue à vous. Vous êtes le ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. Beaucoup de questions à vous poser, monsieur le ministre, également à poser au maire que vous êtes, le maire de Châteauroux. On parlera tout à l'heure de votre double casquette d'élu, car votre ville, comme beaucoup de villes moyennes françaises, n'est pas épargnée, malheureusement par les violences liées au narcotrafic. Mais tout d'abord, votre priorité, Gil AVEROUS, c'est de faire en sorte que le match France-Israël, demain soir, se déroule dans de bonnes conditions sans incident. On rappelle que c'est un dispositif sous très haute sécurité qui est prévu. Bruno RETAILLEAU a dit, hier, que le risque zéro n'existait pas. Est-ce que, ce matin, vous pouvez dire, Gil AVEROUS, monsieur le ministre, que vous êtes confiant quant à cette rencontre ?
GIL AVEROUS
Effectivement, on a vu, ces derniers jours, aux événements internationaux, notamment aux Pays-Bas, à Amsterdam. Ça doit nous rappeler qu'aucun événement ne peut se faire sans risque en ce moment. On a cette habitude, en France, d'organiser des grands événements et de mettre en place des dispositifs de sécurité qui sont adaptés. Vous l'avez dit, Bruno RETAILLEAU, hier, a présenté les mesures de sécurité exceptionnelles qui seront déployées avec le préfet de police. Donc oui, moi, je suis confiant pour que ce soir on puisse venir assister à un match de foot, avant tout, un événement sportif qui soit un événement fédérateur où on puisse aller en famille, avec ses amis, en toute sécurité.
SONIA MABROUK
« Pas question d'annuler, pas question de délocaliser, pas question que la France recule et se soumette » a martelé le ministre de l'Intérieur. Ça veut dire, Gil AVEROUS, que le Gouvernement fait de ce match aussi un symbole de non-soumission, un marqueur aussi de la lutte contre l'antisémitisme dans notre pays ?
GIL AVEROUS
Évidemment qu'il ne fallait pas reculer. Les matchs de l'équipe de France doivent se tenir au Stade de France. La lutte contre l'antisémitisme, la France a plus besoin de donner des gages de sa volonté de lutter.
SONIA MABROUK
Peut-être que le Président en a besoin par contre, par rapport aux Français juifs.
GIL AVEROUS
Donc ce soir, c'est avant tout un événement sportif plutôt qu'un marqueur de la lutte contre l'antisémitisme. Mais le fait de maintenir sur place, effectivement, de ne pas céder, de ne pas reculer, de ne pas se laisser intimider, c'est démontrer à celles et ceux qui veulent faire peur à la population, qui veulent mener un combat contre une catégorie de la population, que l'Etat français s'opposera à eux avec détermination.
SONIA MABROUK
Le match aura lieu demain. Ce soir, il y a un gala controversé avec une contre-manifestation pro-palestinienne. Dans ce contexte, demain, le Président de la République, Emmanuel MACRON, sera au stade. Nicolas SARKOZY, François HOLLANDE ont confirmé sa présence. Vous y serez, bien entendu, en tant que ministre des Sports. Mais dites-nous, à part les politiques, qui sera au match ? Combien de billets à cette heure-ci ?
GIL AVEROUS
À cette heure-ci, plus de 25 000 billets ont été vendus.
SONIA MABROUK
Très peu. Ça fait un stade quasi-vide
GIL AVEROUS
Évidemment qu'on peut tous regretter qu'il n'y en ait pas plus. J'ai vu de ces dernières heures qu'il y avait quand même une certaine mobilisation, que certains voulaient y aller pour soutenir notre équipe de France, bien évidemment, mais aussi démontrer qu'il y avait une union nationale autour de ce sujet. Et on le voit bien, la présence des anciens Présidents de la République démontre qu'avant tout, on va aller soutenir notre équipe de France, qu'il y a un enjeu sportif, mais aussi démontrer qu'en France, il y a une union nationale sur les questions qu'on ne se laisse pas intimider par des groupes de pression.
SONIA MABROUK
Hier, à votre place, ici même, à la grande interview, le ministre de l'Europe, Benjamin HADDAD, a dit que les supporters, évidemment, et les sportifs israéliens sont les bienvenus. Ils sont les bienvenus, mais ils se déplacent, monsieur le ministre, avec des bus ultra sécurisés. Est-ce que vous pouvez dire, aujourd'hui : « oui, ils sont bienvenus dans ce stade, malgré ce contexte, malgré cette haute sécurisation » ?
GIL AVEROUS
Bien sûr, bien sûr qu'ils sont les bienvenus. Toutes les équipes sportives du monde sont les bienvenus en France. Mais le contexte international, on le connaît, tous. Israël est, aujourd'hui, dans une situation qui fait qu'il y a un risque à l'égard de ses concitoyens. On le voit en France, les Juifs sont la cible, bien plus que d'autres, d'attaques. Donc, on doit prendre en considération cette situation qui fait qu'effectivement, ils sont plus en danger que d'autres.
SONIA MABROUK
Alors, vous le prenez en compte avec, évidemment, un match ou autre sécurité, avec des interdictions, notamment de drapeaux palestiniens qui seront interdits dans l'enceinte du Stade de France. Ça veut dire que ce qui s'est passé, Gil AVEROUS, au Parc des Princes lors du match PSG-Atlético de Madrid, avec un tifo géant, cette banderole géante avec une carte d'Israël qui a été effacée, ça ne peut pas se produire demain ?
GIL AVEROUS
Alors, il ne faut pas se méprendre. À chaque fois qu'il y a un match entre équipes, ne sont autorisés que les drapeaux des pays des deux équipes. Ce n'est pas une règle particulière demain, c'est la règle à tous les matchs. Rentrer avec un tifo dans un stade, c'est interdit. C'est interdit au Stade de France, comme dans tous les autres stades des clubs sur l'ensemble du pays.
SONIA MABROUK
Ça, c'est le principe ?
GIL AVEROUS
C'est le principe. Par dérogation, en confiance entre le club et ses supporters, on autorise des tifos ici et là. Et d'ailleurs, moi, je suis favorable à ce que ça continue. Donc, demain, au Stade de France…
SONIA MABROUK
Pour vous, pas d'interdiction de tifos, de manière générale ?
GIL AVEROUS
Au Stade de France, demain, pas de tifos. Ce n'est pas un club avec des supporters. On est sur l'équipe nationale. Sur le territoire national, dans nos championnats, chaque week-end, oui, moi, je suis favorable aux tifos qui amènent un soutien à son équipe, qui exprime un message. Ça participe de l'ambiance.
SONIA MABROUK
Très bien. Mais alors…
GIL AVEROUS
À partir du moment où on peut avoir confiance dans son club et qu'il n'y a pas de message politique, évidemment.
SONIA MABROUK
Justement, est-ce qu'il y a une confiance ? Parce que depuis le déploiement de cette banderole géante, le Gouvernement a donc condamné par votre voix et celle du ministre de l'Intérieur ce qui s'est passé, mais l'UEFA n'a engagé aucune procédure de sanction. Et le PSG s'est juste engagé, je cite, à renforcer le processus de contrôle des banderoles et interdire celles qui ne sont pas validées. C'est suffisant ?
GIL AVEROUS
Oui, il ne faut pas... C'est un mauvais procès fait au PSG. Vraiment, le PSG était en réaction tout de suite en disant qu'il n'aurait pas validé ce tifo si…
SONIA MABROUK
Il n'était pas au courant, monsieur le ministre ?
GIL AVEROUS
Il n'était pas au courant, bien sûr.
SONIA MABROUK
Vous en avez la preuve et la certitude ?
GIL AVEROUS
Ils nous l'ont affirmé. Vous savez, un tifo, quand c'est amené dans un stade, vous ne pouvez pas vérifier ce qu'il y a dessus. Si vous le déployez, vous ne pouvez pas l'enrouler à nouveau et le redéployer plus tard. Donc, vous devez faire confiance à ceux qui l'ont amené. Là, clairement, le PSG dit que s'il avait su quel était le message - un message à vocation politique - il n'aurait pas validé ce tifo. Donc, il met quelques sanctions en disant…
SONIA MABROUK
C'est un message à vocation politique ou c'est un message négationniste ?
GIL AVEROUS
C'est un message politique, clairement.
SONIA MABROUK
Carte d'Israël effacée, ça a quand même un caractère plus que politique.
GIL AVEROUS
Effectivement, c'est un message politique fort clairement.
SONIA MABROUK
Bien sûr.
GIL AVEROUS
Il n'y a pas d'ambiguïté sur les mots et sur l'appréciation. Ça ne devait pas se produire, clairement. Le PSG en a pris toute la mesure et a décidé de prendre quelques mesures d'interdiction provisoire et de retrouver… le temps de retrouver la confiance avec ses supporters.
SONIA MABROUK
Je vous pose la question, monsieur le ministre des Sports, sur le caractère de ce message. Parce que l'Association nationale des supporters vous aurait écrit une lettre dénonçant vos méthodes, méthodes dites autoritaires, voire autoritaristes de l'exécutif. L'association fustige vos déclarations selon lesquelles un tifo à caractère politique n'a pas sa place dans une enceinte sportive. Et il vous donne d'autres exemples. Alors, les exemples de cette association, c'est l'hommage aux victimes des attentats de Charlie, le message contre la guerre en Ukraine. Ils vous disent « mais vous ne pouvez pas interdire toutes les banderoles à caractère politique. »
GIL AVEROUS
Déjà, j'aurais bien aimé recevoir le courrier dont vous me parlez. Ça fait trois jours que j'entends parler de ce courrier, mais je ne l'ai pas reçu. Donc je ne sais pas à quelle adresse ils l'ont adressé. Dire aussi que je suis le ministre des Sports, donc le ministre aussi des supporters, que moi, j'ai une grande confiance, une grande estime, un grand respect envers les supporters. Je recevrai les auteurs de ce courrier, l'Association nationale des supporters, et leur dire que je veux qu'on travaille à faire en sorte que dans les stades, on puisse y aller en famille, en toute sérénité, en toute sécurité. Et que les messages politiques n'ont pas leur place dans un stade, comme les violences.
SONIA MABROUK
Qu'on soit clair, ce matin, sur CNEWS-Europe 1, quel que soit le message politique, c'est-à-dire un message…
GIL AVEROUS
Bien sûr.
SONIA MABROUK
Parce que là, on est dans des messages extrêmement différents. Un message de soutien aux victimes d'attentat n'a pas sa place ?
GIL AVEROUS
Il n'y a pas de différence entre messages positifs et négatifs.
SONIA MABROUK
Ça peut être quand même, pour ceux qui nous écoutent et nous regardent, un peu déroutants.
GIL AVEROUS
Non. J'entends, à partir du moment où il y a un consensus sur un message où tout le monde s'entend que ce n'est pas contre une cause ou pour une cause… Si ça fait consensus, que le club est d'accord, évidemment, on y va. Je dirais que les messages politiques à vocation d'attaque, de division de la population, bien évidemment, ils n'ont pas leur place dans les stades. Moi, je suis pour les banderoles, mais pour les banderoles de soutien au club, les banderoles d'encouragement. Un stade, ça doit être un lieu où on y va en famille, sans inquiétude, sans violence verbale ni physique. Voilà, c'est ça qu'il faut défendre.
SONIA MABROUK
Sans violence verbale, dites-vous. Il y a quelques jours, des chants homophobes visant les joueurs de Saint-Étienne ont été entendus dimanche lors du derby OL-Saint-Étienne. L'Olympique lyonnais risque des sanctions disciplinaires. Là encore, monsieur le ministre, on dit « et après ? Quel sursaut ? »
GIL AVEROUS
C'est ça. Je crois qu'il y a vraiment un travail de fond à faire avec les supporters. Et moi, je suis en train d'engager une visite des clubs de France pour aller à la rencontre des supporters, pour discuter avec eux. Voilà, la société, elle a changé, elle a évolué. Aujourd'hui, on n'accepte plus d'entendre des chants homophobes, des paroles racistes, de la violence.
SONIA MABROUK
Vous pensez que la pédagogie peut faire son effet sur de tels supporters ?
GIL AVEROUS
Alors, il y a deux solutions. Il y a évidemment la pédagogie, la sensibilisation. Et après, il y a l'action. C'est-à-dire quand un fait se produit, il y a un règlement qui n'est pas le règlement de l'État, qui est le règlement du foot au niveau international de la FIFA, qui prévoit une suspension, dans un premier temps, du match, puis un arrêt, puis éventuellement un retour au vestiaire et au final, peut-être un arrêt définitif du match. Mais dès qu'on est même au premier stade, c'est-à-dire la suspension, c'est déjà un échec. Il faut éviter que ça se produise. Évidemment, ça ne va pas se régler en une semaine. Donc, il faut qu'on prenne la mesure des choses et qu'on identifie, qu'on interpelle et qu'on interdise de stade celles et ceux qui vont à l'encontre de ces règles.
SONIA MABROUK
Simplement, il faut prendre la mesure des choses. Qui ne la prend pas ?
GIL AVEROUS
Aujourd'hui, je vais dire, moi, je prends ma part de responsabilité. On n'est pas allé assez loin. Quand on regarde les interdictions de stade, en Angleterre, 3 000, en Allemagne, 1 500, en France, 200. Il y a des clubs qui jouent le jeu. Tout à l'heure, on parlait du PSG. Le PSG, c'est clairement un club qui prononce des interdictions commerciales. Quand il repère quelqu'un qui a un comportement déviant, il l'interdit de stade au PSG. Nous, on a une mesure qui peut s'appliquer nationalement. Il faut qu'on en fasse plus. Il faut qu'on identifie plus vite, plus fortement et qu'on interpelle et qu'on interdise de match celles et ceux qui sont à l'origine de ces troubles. Il faut aller vers de la sanction individuelle et éviter des sanctions collectives.
SONIA MABROUK
Alors, violence dans les stades, violence dans la société. Je l'ai rappelé au début de cet entretien et c'est important, vous assumez, Gil AVEROUS, votre double casquette de ministre et de maire ; maire de Châteauroux. C'est une ville moyenne, alors connue pour beaucoup de choses, mais aussi malheureusement qui n'est plus épargnée par les violences sur fond de narcotrafic. J'ai en tête, il y a quelque temps, d'abord une série d'homicides, cet été. Et puis, le cas qui a vraiment bouleversé la France, celui de Matisse, adolescent de 15 ans, apprenti cuisinier, poignardé par un mineur afghan. Est-ce qu'il a raison, votre collègue de l'intérieur, quand il parle - ce sont ses mots - de barbare, de recivilisation aujourd'hui ? Est-ce que vous diriez la même chose ?
GIL AVEROUS
Ma double casquette de maire et de ministre, je l'assume et je la revendique même. Je pense que c'est une des manières de faire en sorte que les politiques nationaux ne soient pas coupées du terrain. Et vous voyez les exemples que vous citez de violences, le meurtre de Matisse, clairement c'est ce qui marque un élu local. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, dans mes fonctions nationales, je pense que je serai peut-être plus à même que d'autres de mesurer ce qu'attendent nos concitoyens, de la difficulté qu'on vit au quotidien, la situation de ces jeunes mineurs non accompagnés, étrangers ou pas, et de la violence qui monte dans notre pays. Le narcotrafic évoqué régulièrement par Bruno RETAILLEAU, c'est une réalité. La professionnalisation du trafic de drogue, c'est une réalité que subissent tous les maires de France, de grandes villes comme de villes moyennes. Donc aujourd'hui, on a l'obligation de prendre des mesures, de lutter avec la plus grande fermeté contre ce trafic.
SONIA MABROUK
Exemple, par rapport à cet ultra-rajeunissement, le ministre de l'Intérieur se dit favorable à la privation pour les familles de délinquants des aides sociales. Est-ce que vous dites oui également ? Il faut aller dans ce sens ?
GIL AVEROUS
Oui, moi, je dis oui au cas par cas. Je le vois bien quand on fait des rappels à l'ordre aux familles. Il y a des familles qui acceptent ça, qui sont vraiment très investies dans l'insertion de leur enfant, même s'il a des comportements déviants. Celles-ci, elles doivent être appuyées, soutenues. Et puis, il y en a d'autres qui sont passives, voire qui s'opposent quelquefois aux mesures qu'on veut prendre. Donc, celles-ci, il faut être intransigeant avec elles.
SONIA MABROUK
Donc, responsabilité pour vous, parental ?
GIL AVEROUS
Absolument, y compris en supprimant les allocations pour celles et ceux qui ne jouent pas le jeu de l'encadrement, de l'éducation et de la sanction de l'enfant quand ils sont des délinquants.
SONIA MABROUK
Vous parlez, monsieur le ministre et monsieur le maire, d'encadrement. Le ministre de l'Intérieur parlait également d'établissements avec des solutions éducatives et militarisées. Par exemple, dans votre commune, est-ce que vous pourriez accueillir de tels établissements et est-ce qu'on peut aller vers cette solution, aujourd'hui ?
GIL AVEROUS
Oui, bien sûr. Je pense que pour une partie des jeunes, ça peut être la solution. Il y en a qui ont besoin d'autorité, qui ont besoin du respect des règles, qui ont été laissés à eux-mêmes, qui ont une éducation haute, qui ont été quelquefois dans une famille monoparentale où la maman a été dépassée et qui est elle-même demandeuse qu'on puisse s'occuper de son enfant dans un autre environnement que l'environnement scolaire qui n'est pas adapté. Donc voilà, il faut avoir le courage de regarder la réalité en face et de mettre en place des établissements qui correspondent aux besoins d'éducation.
SONIA MABROUK
Ça veut dire aussi que la généralisation du SNU, le Service national universel, ce n'était pas une bonne idée et que c'est en train de faire pschitt ? Vous êtes d'accord aussi avec cela ?
GIL AVEROUS
Non, je ne dirais pas ça. En fait, je pense que ce qui a amené à créer le SNU, justement, de rééduquer sur les valeurs de la République, de créer un socle commun, de faire se rencontrer des jeunes d'horizons différents qui n'auraient pas eu l'occasion, ce qu'on connaissait avec le service militaire auparavant, c'est une bonne idée. Et d'ailleurs, ceux qui, aujourd'hui, suivent le SNU, à 92%, disent qu'ils en sont contents.
SONIA MABROUK
Donc ce n'est pas un dispositif en déshérence ?
GIL AVEROUS
C'est un dispositif qu'aujourd'hui, on sait ne pas pouvoir généraliser pour des raisons financières. Donc l'année prochaine, on va encore faire une quarantaine de milliers de stages, mais il faut, à côté, inventer un système qui permette aux autres, peut-être sans solution d'hébergement, mais de se rencontrer, de faire des échanges entre jeunes. On est en train d'y travailler pour qu'ils puissent construire un projet comme ensemble, qu'ils puissent se découvrir, qu'ils apprennent les valeurs de la République aussi. Voilà, il faudrait inventer un système différent pour aller plus largement auprès des jeunes, mais il ne faut pas abandonner totalement le SNU.
SONIA MABROUK
On va conclure, monsieur le maire, et Gil AVEROUS, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, par vraiment le grand pari, le grand défi de demain. Si la France réussit d'abord à maintenir, c'est le cas, et surtout à avoir une belle soirée sportive, ce match France-Israël, qu'est-ce qu'on pourra dire au lendemain de cette rencontre ?
GIL AVEROUS
Il faudra dire, au lendemain de cette rencontre, ce qu'on a dit au lendemain des Jeux Olympiques ; c'est que le sport, c'est fédérateur. Le sport, ça permet de rassembler la population dans toute sa diversité. C'est aussi des valeurs d'esprit d'équipe, de combativité, de goût de l'effort, de respect des règles. Et donc, si on doit avoir un héritage des Jeux, un héritage des grands événements sportifs comme on va en vivre un demain soir, c'est de créer peut-être un plan Jeunesse qui donne un avenir à notre Jeunesse en lui offrant tous les outils qui lui permettent de s'insérer par le sport, par l'engagement aussi. J'ai l'agence du service civique dans mon ministère, avec des jeunes qui s'investissent pour des causes d'intérêt général sur des missions. Voilà, je crois que c'est à la Jeunesse qu'on doit un avenir, et c'est ce que je souhaite faire à la tête du ministère.
SONIA MABROUK
Voilà pour cet éloge pour la Jeunesse. On espère évidemment que ça se passera bien demain. Merci, monsieur le ministre.
GIL AVEROUS
Merci à vous.
SONIA MABROUK
C'était votre grande interview. Je vous dis à bientôt.
GIL AVEROUS
Merci beaucoup.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 19 novembre 2024