Conseil des ministres du 15 janvier 2025. Le sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle (IA).

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Éric Lombard - Ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique ;
  • Jean-Noël Barrot - Ministre de l'Europe et des affaires étrangères ;
  • Clara Chappaz - Ministre déléguée, chargée de l'intelligence artificielle et du numérique

Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

Le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères et la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, chargée de l'intelligence artificielle et du numérique, ont présenté une communication relative au Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle (IA).

La France organisera le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle les 10 et 11 février 2025, qui sera coprésidé avec l'Inde. Il sera accompagné d'une véritable "semaine de l'IA", qui réunira des dirigeants du monde entier, issus des gouvernements, de la société civile, du monde de la recherche et de l'entreprise, et ce, dans tous les domaines d'application, afin de faire de Paris la capitale mondiale de l'IA, le lieu du dynamisme économique et de l'attractivité en matière d'IA. Pour la première fois, un pays de l'Union européenne accueillera ce Sommet. Pour la première fois, il réunira autant de pays et de gouvernements, afin de mettre l'IA au service de l'intérêt général. Pour la première fois, il réunira aussi les acteurs du monde de la recherche, de l'entreprise et de la société civile. Pour la première fois, des domaines allant du travail à l'éducation en passant par le climat, la santé ou la défense seront abordés.

La décision de la France d'accueillir le sommet s'explique notamment par un investissement de longue date en matière d'IA avec la première stratégie nationale de l'IA lancée par le Président de la République dès 2018 et centrée sur les talents et des entreprises en pointe, une énergie abondante et décarbonée, la création d'un ministère dédié à l'IA en 2024 et une vision en faveur d'un progrès ouvert et inclusif de l'IA.

Les échanges débuteront dès les 6 et 7 février, à l'occasion de "Journées Scientifiques", organisées par l'Institut national de recherche en sciences et technologies (INRIA) du numérique et l'Institut Polytechnique de Paris, qui réuniront sur le plateau de Saclay les meilleurs experts et universitaires internationaux sur l'IA.

Le grand public sera associé aux discussions et présentations sur le lien entre IA et créativité, à l'occasion d'un week-end culturel, qui se déroulera à la Bibliothèque nationale de France et à la Conciergerie les 8 et 9 février.

Le Sommet lui-même réunira le 10 février, au Grand Palais, un millier de participants internationaux autour de tables-rondes et de démonstrations de cas d'usages dans des domaines très variés, permettant de démontrer les bénéfices de l'IA lorsqu'elle est mise au service de l'intérêt général.

Le 11 février, au Grand Palais, se tiendra la séance plénière de haut-niveau entre chefs d'États et de gouvernement et grands dirigeants d'entreprises d'IA et de la société civile. En parallèle, des événements portant sur l'IA et l'ensemble des questions que soulève cette technologie auront lieu en marge du Sommet, dont une « Journée Business » dédiée aux entreprises à la Station F.

Il s'agit du 3ème Sommet mondial de cette envergure consacrée à l'IA, après ceux organisés par le Royaume-Uni en novembre 2023 et la Corée du Sud en mai 2024, mais jamais n'ont été rassemblés autant de pays et d'entreprises venus du monde entier pour décider de l'avenir de l'IA pour nos sociétés.

L'IA porte le potentiel d'un profond changement de paradigme de nos sociétés. L'enjeu est fondamental : permettre à l'IA de réaliser sa promesse de progrès et d'émancipation dans un cadre de confiance commun permettant de contenir les risques propres au développement des technologies. Le Sommet pour l'action sur l'IA abordera l'ensemble de ces enjeux à travers cinq thématiques : l'IA au service de l'intérêt général, l'avenir du travail, le renforcement des écosystèmes de création et d'innovation, l'IA de confiance et la gouvernance internationale de l'IA.

En préparation du Sommet, des travaux ont été engagés avec la contribution active de plus de 700 partenaires internationaux – gouvernements, entreprises et organisations non gouvernementales confondus – afin de co-construire la feuille de route du Sommet pour l'action sur l'IA et de permettre cette conversation mondiale sur les opportunités et les risques liés à l'IA. Des milliers de citoyens et de chercheurs ont également pu apporter leur contribution en ligne.

Le Sommet est un sommet pour l'action : il doit mettre en avant les innovations concrètes et opérationnelles dans des domaines comme la santé, l'éducation, le climat, ou encore la défense, en France, en Europe et dans tous les pays contributeurs, afin que chacun puisse mesurer l'impact et le potentiel de l'IA. Il doit permettre de valoriser le développement de l'IA et son déploiement rapide, des infrastructures aux usages, en passant par les modèles. Il doit enfin permettre des décisions structurantes, par des acteurs privés et publics qui s'engagent pour une IA durable et de progrès pour l'humanité.

Le sommet fera notamment la démonstration du leadership et de l'attractivité de la France en matière d'IA. Nous y déclinerons une feuille de route nationale claire et pro-innovation autour de la formation des talents, des infrastructures IA, de renforcement de son usage et de sa diffusion. Il doit aussi permettre d'afficher un réveil européen stratégique, soutenu par des initiatives sectorielles concrètes, et une mise à jour de notre positionnement équilibré sur la régulation, sans nier les risques. Il s'agira de démontrer à nos partenaires internationaux la pertinence et la réussite de notre modèle européen.

À l'occasion de ce rendez-vous et au cœur de la conversation mondiale, trois efforts majeurs seront portés avec le concours de l'ensemble des participants :

  • i. Favoriser l'accès à l'IA et à l'ensemble de ses ressources au plus grand nombre. À cette fin, une initiative d'ampleur sur l'IA au service de l'intérêt commun sera lancée, endossée tant par des acteurs publics que privés, afin de soutenir le renforcement capacitaire et de créer les communs de l'IA pour les biens communs ;
  • ii. Orienter l'IA et ses usages vers une voie plus soutenable, en conformité avec les grands engagements en faveur de la préservation de l'environnement et des objectifs de développement durable – avec une attention particulière aux travailleurs ou aux créateurs dont les métiers changent avec l'IA.

Renforcer le système international de gouvernance de l'IA, qui doit impérativement concilier efficacité et inclusivité, et prendre en compte l'ensemble des enjeux afférents à l'IA et son développement : éthique, sécurité, protection des libertés fondamentales, lutte contre la concentration du marché, propriété intellectuelle, etc.