Interview de Mme Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, à CNews - Europe 1 le 13 février 2025, sur le lancement des assises contre l'antisémitisme et la proposition de loi visant à restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Aurore Bergé - Ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations ;
  • Romain Desarbres - Journaliste

Média : CNews - Europe 1

Texte intégral

ROMAIN DESARBRES
La grande interview, CNews-Europe 1. Bonjour Aurore BERGE.

AURORE BERGE
Bonjour.

ROMAIN DESARBRES
Merci d'être avec nous ce matin, ministre déléguée, chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et chargée également de la Lutte contre les discriminations. On va, comme tous les matins, parler de toute l'actualité. Je voulais qu'on commence, évidemment, à vous entendre sur l'abominable meurtre de la jeune Louise, 11 ans, tuée par Owen L., 23 ans, qui a avoué les faits. Il a choisi sa victime totalement au hasard, était très énervé, avait la rage, a-t-il expliqué, car il venait de perdre aux jeux vidéo. Comment avez-vous réagi en apprenant cela ?

AURORE BERGE
Je pense déjà en tant que maman, moi-même, imaginer qu'une enfant soit sauvagement assassinée, prise pour cible uniquement parce qu'elle a un petit téléphone autour du cou pour prévenir ses parents, justement, qu'elle est sur le chemin du retour, c'est absolument insupportable. Et puis, ça dit quand même des choses de la société, de cette hyperviolence de plus en plus jeune, de plus en plus tôt, qui frappe comme ça, au hasard. Et je crois que c'est ça ce sur quoi il faut qu'on lutte, c'est-à-dire comment on peut accepter qu'une société devienne de plus en plus violente, et les raisons qui conduisent aussi à cette augmentation de la violence.

ROMAIN DESARBRES
Il avait déjà importuné une autre petite fille. Ce lâche ne s'était attaqué qu'à des filles, même à des fillettes.

AURORE BERGE
Et à sa propre sœur, dont je veux saluer le courage, parce que sa sœur a porté plainte. Elle a dénoncé les faits qui la concernaient ; ce qui n'est jamais évident quand ça se passe au sein d'une même famille. Et puis elle a dit la vérité, toute la vérité, évidemment, aux enquêteurs. Donc je veux aussi saluer ça, le courage de cette jeune fille, de cette jeune femme qui a dit, qui a dénoncé, et donc la question aussi de la répétition des faits. C'est-à-dire comment on prend au sérieux dès le premier fait de violence en se disant que, malheureusement, ça peut entraîner une violence bien plus importante, bien plus grande, jusqu'à ce drame absolu.

ROMAIN DESARBRES
Souvent, on entend les Français dire que les politiques ne s'occupent pas assez d'eux. Ce drame a terrifié de nombreuses familles et je trouve qu'il y a eu très peu de réactions politiques.

AURORE BERGE
Je pense que c'est toujours difficile aussi de réagir à partir du moment où il y a un deuil, et il y a une famille qui est endeuillée et cette violence-là. Donc il faut trouver les mots pour pas qu'on nous accuse de racolage, pour qu'on ne nous accuse pas de quelconque récupération, qu'on respecte le temps, qui est d'abord le temps intime de la famille, et que nous, on réagisse au bon niveau, c'est-à-dire agir. Moi, mon sujet, ce n'est pas tant de réagir, c'est d'agir pour garantir que les filles, notamment, qui sont trop souvent prises pour cible, n'aient pas peur en sortant dans la rue, c'est lutter contre les violences intrafamiliales. Ça, c'est mon sujet, parce que c'est quand même un peu lié, là, à partir du moment où cette sœur elle-même avait déjà été victime de son frère.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE, invitée de la grande interview Cnews-Europe 1, vous lancez aujourd'hui les assises contre l'antisémitisme. La date d'aujourd'hui n'a d'ailleurs pas été choisie au hasard, le 13 février, jour de la mort d'un véritable martyr de l'antisémitisme, Ilan HALIMI, qui a subi un véritable calvaire. Il avait été enlevé le 20 janvier 2006, était mort 24 jours plus tard, retenu et torturé par les bien-nommés membres du gang des barbares. C'était important de choisir ce 13 février ?

AURORE BERGE
Oui, je trouve que ça a une portée symbolique, mais c'est aussi rappeler ce qu'est l'antisémitisme, c'est-à-dire à quel point il se nourrit de stéréotypes qui, malheureusement, ont survécu siècle après siècle, c'est-à-dire que le martyr d'Ilan HALIMI, d'un jeune homme ordinaire, a été choisi... Pourquoi pour cible ?... a été choisi parce que les Juifs, forcément, ont de l'argent. Et donc, au départ, c'est cette affaire absolument macabre d'un guet-apens qui lui est tendu, d'une jeune femme qui cherche à l'appâter. Et il est choisi parce que, forcément, comme il a de l'argent, ils vont pouvoir demander une rançon. Ils vont pouvoir avoir de l'argent grâce à ça. Et c'est ça que, je pense, les Français doivent entendre et comprendre, c'est que ces stéréotypes dont on est nourri, dont on est abreuvé, ces thèses complotistes dont on est abreuvé, elles nourrissent la haine, elles nourrissent le ressentiment, elles nourrissent l'antisémitisme, et un antisémitisme, aujourd'hui, qui touche aussi directement les personnes. S'il y avait un seul chiffre à retenir – parce que pour moi, c'est le plus glaçant – c'est que, tous les trois jours, une personne juive dans notre pays est agressée physiquement donc ça veut dire qu'il y a les insultes, il y a les menaces, il y a le cyberharcèlement, parce que les réseaux sociaux décuplent ça, il y a les tags, mais il y a aussi ces violences physiques, et je trouve une trop grande indifférence de la société par rapport à ça.

ROMAIN DESARBRES
Alors, qu'est-ce qu'on fait ? 1 500 actes antisémites ont eu lieu en 2024, l'année dernière. Qu'est-ce qu'on fait ?

AURORE BERGE
À peu près les mêmes chiffres, d'ailleurs, qu'après 2023. 2023 qui a été une année tristement record, parce que le 7 octobre, qui est d'abord un point de départ d'attaques terroristes, avec le Hamas qui perpètre ces attentats terroristes, avec 42 Français qui sont assassinés en Israël, provoque une vague non pas d'empathie, de soutien, de solidarité…

ROMAIN DESARBRES
… qui aurait été la réaction normale puisque les Israéliens et les Juifs étaient victimes.

AURORE BERGE
Mais une vague, ça aurait été la réaction qu'on aurait dû attendre de notre société. Donc moi, ce à quoi j'appelle, c'est ce réveil et ce ressaisissement collectif de la part, évidemment, de la société. Et moi, je veux agir sur deux piliers. D'abord, la question de l'éducation, parce qu'on ne peut pas se dire qu'il y a des générations qui sont perdues, qu'il y a des générations qui ne comprennent plus ce qu'est l'antisémitisme, qui ne connaissent plus notre histoire, qui se laissent, elles, avoir, gangrenées, appâtées par ce qu'elles lisent et la manière avec laquelle elles peuvent être désinformées sur les réseaux sociaux, sur la question du conflit israélo-palestinien et sur les répercussions que ça a dans notre société sur l'antisémitisme. Donc comment, concrètement, on fait pour éduquer, pour sensibiliser, pour former différemment nos enseignants, pour garantir que tous nos enfants adolescents et jeunes adultes aient des contenus et puissent réellement être formés sur ce qu'est l'antisémitisme et lutter contre ? Et puis, il y a un autre sujet, c'est : c'est quoi l'antisémitisme aujourd'hui ? C'est quoi l'antisémitisme aujourd'hui, en 2025 ? C'est quoi ce qu'on entend ? C'est quoi les insultes que nos enfants et nos adolescents juifs entendent quand ils entendent "génocidaire", par exemple ? C'est une nouvelle forme d'antisémitisme.

ROMAIN DESARBRES
Sur CNews comme sur Europe 1, on dit les choses très concrètement et on ne tourne pas autour du pot. Qui sont les antisémites aujourd'hui, en France ?

AURORE BERGE
Il y a plusieurs formes d'antisémitisme. Il y a cet antisémitisme larvé qui vient de loin, les stéréotypes que je rappelais. Et il y a aujourd'hui un antisémitisme qui existe dans un certain nombre de nos quartiers, qui conduit d'ailleurs…

ROMAIN DESARBRES
C'est quoi, nos quartiers ? Vous habitez un quartier ?

AURORE BERGE
De quartiers plus populaires.

ROMAIN DESARBRES
Alors, ça veut dire quoi, "populaire" ?

AURORE BERGE
Écoutez, on voit qu'on avait des lieux de vie où il y avait une communauté juive qui était importante et qui sont des quartiers qui se sont dépeuplés parce que la peur a conduit un certain nombre de nos compatriotes juifs à ne plus y vivre. Et donc se pose la question, évidemment, de la manière avec laquelle nos adolescents sont élevés et cette espèce de ressentiment du conflit israélo-palestinien et de ses répercussions.

ROMAIN DESARBRES
Est-ce que ces tendances antisémitismes ont une certaine communauté religieuse ?

AURORE BERGE
Historiquement, oui, ça l'a été et je pense que ça peut l'être encore aujourd'hui. La question aussi d'un certain nombre de responsables politiques qui attisent aussi cette…

ROMAIN DESARBRES
Et quelle religion ? C'est l'Islam, c'est ça ?

AURORE BERGE
Ce n'est pas une religion en elle-même qui contient ça. Aucune religion ne contient en elle-même cette haine-là, mais on voit bien que dans un certain nombre, encore une fois, de nos territoires et de nos quartiers, on a cette nouvelle forme d'antisémitisme. Et moi, c'est ça aussi que je veux qu'on appréhende parce que quand j'ai des étudiants qui me disent qu'ils sont harcelés sur des campus, qu'on leur demande de dire qu'ils désapprouvent ce qui se passe à Gaza pour avoir le droit d'entrer dans leur amphi, qu'ils sont traités de génocidaires, on voit bien que c'est une nouvelle forme d'antisémitisme, c'est une nouvelle forme de haine, et donc il faut se poser la question.

ROMAIN DESARBRES
On l'a dit mille fois, mais sans nommer les choses, on ne fera rien bouger.

AURORE BERGE
C'est pour ça que moi, je demande à des gens qui sont supposés savoir – magistrats, des avocats, des professeurs de droit public, des universitaires – je ne leur laisse que deux mois, mais deux mois pour travailler sérieusement et pour me dire est-ce que oui ou non, il faut qu'on change notre droit ? Est-ce qu'il faut qu'on change notre code pénal ? Est-ce qu'il faut qu'on change la définition même de ce qu'est l'antisémitisme pour non seulement mieux l'enseigner, mais surtout mieux le sanctionner ? Parce qu'encore une fois, il y a trop de remontées, notamment dans l'Enseignement supérieur, d'étudiants qui se font harceler du simple fait d'être juif ou du simple fait tout simplement d'avoir exprimé de la solidarité vis-à-vis de ce qui s'est passé le 7 octobre et d'avoir témoigné de l'empathie après les attentats terroristes. Donc moi, je veux qu'on définisse bien pour sanctionner mieux.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE, invitée de la grande interview CNews-Europe 1 ce matin. La proposition de loi de Gabriel ATTAL sur la justice des mineurs est examinée à l'Assemblée nationale. C'est un tour de vis vers plus de sévérité, comparution immédiate possible à partir de 16 ans. Retour de la comparution immédiate que vous aviez... enfin, que Nicole BELLOUBET sous Emmanuel MACRON avait suspendu. C'est le retour. Et la fin de l'excuse de minorité à partir de 16 ans pour les faits les plus graves, ça va dans le bon sens ?

AURORE BERGE
Je crois que c'est attendu par les Français. Je crois que c'est attendu par les Français, parce que regardez le drame par lequel on a dû ouvrir cette interview. C'est-à-dire qu'on voit bien qu'on a des faits avec des gens de plus en plus jeunes. Là, il a 23 ans, mais on a très régulièrement des faits avec des gens qui ont moins de 18 ans. Et il ne faut pas se cacher derrière, en effet, cette excuse dite de minorité pour garantir que les faits les plus violents puissent agir. Et il ne faut pas utiliser aussi notre jeunesse pour ça, parce qu'on le voit bien dans le cadre du narcotrafic, notamment, où ce sont des très jeunes qui sont utilisés en se disant qu'eux, finalement, ne risqueraient rien. Et donc, c'est ça, évidemment, qu'il faut appréhender. Donc, je ne sais pas si c'est un tour de vie, je sais que c'est la nécessité d'être implacable en matière d'autorité, parce que je pense que c'est la première attente qu'on a vis-à-vis de nous, membres du Gouvernement, c'est de garantir, encore une fois, l'autorité de l'État.

ROMAIN DESARBRES
Qu'est-ce que vous dites à la gauche, et à la gauche de la Macronie, notamment, qui ne veut pas aller vers plus de sévérité pour les plus jeunes ? Ça l'irrite.

AURORE BERGE
Hier, le débat a été lancé sur la proposition de loi. La gauche – pas la gauche de la Macronie – la gauche avait déposé une motion de rejet, elle est socialiste, pour empêcher que le débat existe, pour que cette loi ne soit même pas examinée. Et ça a été très nettement rejeté à l'Assemblée nationale et tant mieux.

ROMAIN DESARBRES
Il y a un véritable déni chez certains mais ça irrite également dans une partie de la gauche de la Macronie.

AURORE BERGE
Peut-être, mais en tout cas, moi, je considère que c'est nécessaire. Je considère que c'est nécessaire parce qu'on ne peut pas venir sur des plateaux se lamenter et dire que la violence est de plus en plus jeune, et que d'ailleurs, les auteurs sont de plus en plus jeunes et les victimes sont aussi de plus en plus jeunes, et dans le même temps, ne pas changer la loi pour permettre de mieux appréhender ces violences-là, de mieux les caractériser et de mieux les sanctionner. Et encore une fois, notre enjeu, c'est de sanctionner et de sanctionner vite, parce que quand je vois qu'encore aujourd'hui, on a des condamnations pour les mineurs qui prennent parfois jusqu'à un an, c'est aussi ça qui est une véritable difficulté, sur la célérité, l'efficacité de la peine et le sens de la peine. Parce que comment être un jeune qui va comprendre qu'il est appréhendé immédiatement, qu'il risque en effet une peine lourde, mais que cette peine n'est prononcée qu'un an après la commission des faits ? Ça n'a pas de sens. Il faut que la peine ait du sens, il faut qu'elle soit sévère, mais surtout, il faut qu'elle soit rapide.

ROMAIN DESARBRES
Je voulais qu'on revienne sur les assises contre l'antisémitisme. À vos côtés, vous l'avez dit, il y aura la ministre de l'Éducation.

AURORE BERGE
Elisabeth BORNE, tout à fait.

ROMAIN DESARBRES
C'est un signal fort. C'est dès le plus jeune âge que les valeurs fondamentales de la République qui sont de plus en plus attaquées doivent être inculquées. C'est à l'école que les enfants peuvent subir en premier des remarques antisémites, comme une jeune fille, Romy, l'a confiée à Louise SALE, pour Europe 1. C'était surtout sur WhatsApp, dit cette jeune fille, quand on se voyait en groupe, c'était vraiment des blagues très trash, avec des mots très durs à entendre, surtout sur la Shoah. Le devoir de l'école est de sensibiliser pour éviter ces comportements. Ça commence à quel âge ?

AURORE BERGE
Ça commence de plus en plus jeune. Moi, j'ai des témoignages d'enfants qui sont à l'école primaire et qui me disent "Moi, à la cantine, on ne veut pas s'asseoir à côté de moi".

ROMAIN DESARBRES
Mais on vit dans quel type de famille quand on est enfant… ?

AURORE BERGE
Moi, en classe de découverte, on ne veut plus partager ma chambre. Un enfant de 6 ans, 7 ans, 10 ans, il n'est pas naturellement antisémite. Personne n'est programmé dans son ADN pour être antisémite ou pour être raciste.

ROMAIN DESARBRES
Ça veut dire que c'est un enfant qui baigne dans une famille antisémite ?

AURORE BERGE
Ça veut dire que vous entendez ça chez vous. Ça veut dire que vous lisez ça, parce que malheureusement, nos enfants sont aussi intoxiqués de plus en plus jeunes. Et c'est un fléau sur les réseaux sociaux et sur cette désinformation massive sur les réseaux sociaux. Regardez ce qui s'est passé aux États-Unis, dans une des soirées, la soirée la plus populaire au monde, le Super Bowl, où une très grande star américaine a cru bien mettre en vente des T-shirts avec des croix gammées.

ROMAIN DESARBRES
Kanye WEST.

AURORE BERGE
Des croix gammées comme étant un symbole de ralliement. Vous imaginez ce que ça veut dire ? Et l'insulte qui est faite aux millions de morts de la Shoah de se dire que dans un des moments les plus regardés au monde sur la télévision, on peut commercialiser des T-shirts avec des croix gammées. Donc, il ne faut pas qu'on accepte cette banalisation de l'antisémitisme. Et il ne faut pas qu'on accepte aussi cette falsification de l'histoire qui est faite. Quand on dit à un Juif – parce que c'est ça – quand on l'interpelle en disant qu'il est génocideur ; un, c'est faux sur la situation et sur ce qui se passe au Proche-Orient ; deux, c'est une falsification de l'histoire et c'est renvoyer à des personnes qui, dans leur chair, ont vécu l'antisémitisme et ont connu parfois dans leur propre famille la Shoah ce fait-là. Et ça, c'est absolument insupportable. Et vraiment, moi, mon premier sujet, c'est de lutter contre l'indifférence. Aujourd'hui, il y a trop de gens qui détournent les yeux, qui se disent "ce n'est pas mon affaire, c'est l'affaire des Juifs". Ça n'est pas que l'affaire des Juifs, l'antisémitisme. C'est notre affaire à nous, c'est notre affaire d'être en solidarité vis-à-vis des victimes, de ne rien laisser passer et de ne jamais, évidemment, accepter que de tels comportements se produisent dans la société.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE, invitée de la grande interview CNews-Europe 1. Une dernière question, sur la perspective de 2027 et sur les candidats qui commencent à se mettre... Vous venez de la droite. Bruno RETAILLEAU est candidat à la présidence des Républicains. Laurent WAUQUIEZ devrait annoncer également sa candidature. Vous êtes plutôt Bruno RETAILLEAU, Laurent WAUQUIEZ ?

AURORE BERGE
Moi, je m'abstiendrai de tout commentaire.

ROMAIN DESARBRES
Vous venez de cette famille politique.

AURORE BERGE
Je crois que ça n'aiderait personne que je fasse le moindre commentaire sur le sujet. Je ne suis plus membre des Républicains. Je sais d'expérience que les campagnes internes sont toujours les plus délicates et les plus difficiles, donc je laisse les électeurs LR choisir et désigner.

ROMAIN DESARBRES
Bruno RETAILLEAU est un bon ministre de l'Intérieur ?

AURORE BERGE
En tout cas, je crois qu'il est reconnu par les Français comme étant un bon ministre de l'Intérieur, parce que je pense qu'il dit et qu'il fait. Et c'est ça dont on a besoin. On est un Gouvernement de gens où on fait. Et je crois que c'est ça qui était attendu de nous.

ROMAIN DESARBRES
Gérald DARMANIN appelle à une primaire avec les Républicains. La Macronie et Les Républicains, qu'est-ce que vous en pensez ?

AURORE BERGE
Moi, pour avoir vécu de l'intérieur les primaires, je ne suis pas certaine que ce soit toujours le meilleur mode de désignation. Ça a rarement désigné les vainqueurs, les primaires. Ce que je sais, c'est qu'il faudra qu'on trouve les voies et moyens de travailler ensemble. On le fait aujourd'hui au sein du Gouvernement. Et je crois que ce n'est pas une alliance de bric et de broc qui est la nôtre. C'est une alliance qui était nécessaire pour le pays, pour garantir de la stabilité – parce que c'est la première chose que les Français nous ont demandée – et pour garantir de la cohérence politique. Donc, j'espère que ce qui est en train de se passer au Gouvernement, eh bien, peut continuer à permettre, encore une fois, qu'on offre ce pôle de stabilité, de clarté, de cohérence politique pour les Français.

ROMAIN DESARBRES
Aurore BERGE était l'invitée de la grande interview CNews-Europe 1.

AURORE BERGE
Merci à vous.

ROMAIN DESARBRES
Merci beaucoup d'être venu ce matin sur le plateau de la matinale. Bonne journée à vous et à bientôt.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 février 2025