Texte intégral
SONIA MABROUK
Bonjour Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Bonjour Sonia MABROUK.
SONIA MABROUK
Et bienvenue à la grande interview sur CNEWS/Europe 1. Ancien Premier ministre, vous êtes actuellement ministre des Outre-mer. On va bien sûr parler de vos dossiers, mais tout d'abord, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées hier, place de la Bastille, après l'agression du rabbin d'Orléans Arié ENGELBERG. Rappelons que ce rabbin, Manuel VALLS, a été frappé, insulté, mordu, le tout, devant son fils de neuf ans, un mineur de seize ans est toujours en garde à vue, connu sous plusieurs identités marocaines, palestiniennes. Les réactions politiques pleuvent, dénonçant un antisémitisme d'atmosphère nourri également par l'extrême gauche et notamment la France Insoumise. Tout d'abord, vers quoi bascule-t-on, selon vous ?
MANUEL VALLS
J'ai eu hier soir le rabbin Arié ENGELBERG, qui a en effet été agressé, que j'ai trouvé très digne, très reconnaissant à l'égard de tous ceux qui l'avaient soutenu. Je crois qu'il avait eu le président de la République et le Premier ministre, mais très reconnaissant des soutiens qui se sont exprimés partout et notamment à Orléans et ce qui avait rassuré d'ailleurs son jeune fils qui a assisté à cette agression. Vous savez, les Juifs ne sont pas agressés au hasard, et d'ailleurs ces actes antisémites résonnent d'une certaine manière différemment de ceux qu'on a pu connaître au moment de l'affaire Dreyfus ou dans les années 20 et 30. Le Juif n'est pas perçu dans ses attaques comme un étranger, comme c'était le cas. Il y a un siècle ou quelques dizaines d'années. C'est l'idée même au fond de la République, de la nation et de la France qu'on vise à travers l'agression des Juifs. La haine de la France s'exprime aussi par la haine des Juifs. C'est ce qui explique d'ailleurs cette violence, cette résurgence, ce tsunami anti-juif qui s'est conjugué avec la haine d'Israël depuis le 7 octobre 2023.
SONIA MABROUK
Mais donc la France est redevenue dangereuse pour les Juifs.
MANUEL VALLS
Mais c'est la France elle-même qui est attaquée. Bien sûr, on attaque les Juifs, mais c'est la France elle-même qu'on cherche à détruire. Vous savez, il y a quelques années, à la tribune de l'Assemblée nationale, j'avais dit que la France sans les Juifs n'était plus la France, parce que le judaïsme fait partie de l'âme de la France. Donc, en attaquant les Juifs, l'islamisme attaquant les Juifs, avec, en effet, ses complices, notamment à l'extrême gauche, on veut détruire ce qu'est la France. Une histoire, sa nation, sa culture, les valeurs de la République.
SONIA MABROUK
Donc, c'est une menace très forte, très prégnante. Vous avez été l'un des premiers, Emmanuel VALLS, c'était d'ailleurs ici même, sur ces antennes, à dénoncer, vous avez dit directement, l'antisémitisme, aviez-vous dit, de la France Insoumise, de Jean-Luc MÉLENCHON. Mais depuis, que s'est-il passé ? Est-ce qu'il y a une forme d'impuissance ou même d'impunité face à cet antisémitisme d'atmosphère ?
MANUEL VALLS
Je crois que, depuis des années d'ailleurs, les pouvoirs publics, quels que soient les présidents de la République, quels que soient les Gouvernements, dénoncent, mettent les moyens pour s'attaquer à ce phénomène.
SONIA MABROUK
La communauté juive en doute. Pour le président de la République, il l'a dit, il affirme que l'antisémitisme est un poison, restera toujours le fait qu'il n'ait pas participé à la marche contre l'antisémitisme.
MANUEL VALLS
La haine des Juifs est là. C'est une réalité, il faut comprendre, j'essaye de vous le dire il y a un instant, ce qui se passe. Cela nécessite, évidemment, de la vigilance, de la protection, des moyens. Mais c'est plus profond que cela. C'est une véritable mobilisation qui est nécessaire de la part de la société française, en dénonçant ce qu'est cette haine des Juifs. D'ailleurs, même le mot antisémitisme ne veut pas dire grand-chose. Tout le monde dit qu'il est anti-antisémite, de l'extrême gauche à l'extrême droite, tout le monde se met d'accord là-dessus. Mais le phénomène est évidemment beaucoup plus profond. Et ce qui a changé depuis 25 ans, c'est que d'abord, il vient essentiellement du monde arabo-musulman, cette haine des Juifs, en France comme ailleurs. L'islamisme, sous toutes ses formes, fait de la haine des Juifs, c'est sa matrice, évidemment, son principal objectif. D'où ces attaques, d'où cette diffusion. Là, on parle d'un gamin de seize ans qui a agressé ce rabbin et son fils. Ça prouve bien que c'est profondément ancré dans notre pays. Et puis il y a en effet les complices, la France Insoumise, l'affiche contre Cyril HANOUNA. On a une démonstration de plus, mais nous avons vécu toute la campagne des Européennes, les messages de haine contre Raphaël GLUCKSMANN.
SONIA MABROUK
Et depuis, que s'est-il passé ?
MANUEL VALLS
Oui, mais ce sont non seulement des forces politiques, mais les intellectuels, la société entière qui doit se révolter. Donc, nous avons besoin d'une très forte mobilisation autour des valeurs républicaines. Il ne s'agit pas uniquement de protéger, bien sûr, c'est essentiel, nos compatriotes juifs, mais de se rendre compte qu'on attaque, encore une fois, ce que sont les fondements de la République et de la nation.
SONIA MABROUK
Vous me direz, Manuel VALLS, ce qu'il y a, ce que vous mettez derrière les valeurs de la République, mais selon vous, cet antisémitisme, aujourd'hui, il se cache derrière l'antisionisme. Vous avez signé une tribune à ce sujet avec beaucoup d'autres signataires et personnalités intitulée : "Pour que l'antisionisme ne serve plus de prétexte à l'antisémitisme". Est-ce que vous estimez aujourd'hui que la critique d'Israël et la remise en cause, allant plus loin d'Israël, a se défendre, conduit ou masque un antisémitisme prégnant ?
MANUEL VALLS
La critique du gouvernement d'Israël peut être légitime. D'ailleurs, elle se déploie surtout en Israël, qui est une démocratie, bien évidemment. Mais en effet, depuis des années, l'antisionisme, la haine d'Israël, sont des paravents à la haine des Juifs. Vous avez un très beau texte, pardon de citer un philosophe à cette heure du matin, Vladimir HENKELEVITCH, qui en 1967, avait déjà, en 1967, avait dit qu'au fond, l'antisionisme était le confort, l'antisémitisme de salon confortable, démocratique, qui se déployait. Donc, c'est quelque chose qui est ancré. Et ce qui, évidemment, m'a révolté depuis des années, c'est que cela vienne d'abord de l'extrême gauche, d'une partie de la gauche, et en l'occurrence du NPA, d'une partie de la France Insoumise. C'est ça qui est tout à fait insupportable.
SONIA MABROUK
Vous appelez au sursaut, mais cette même gauche, ou cette même extrême gauche, elle a marché contre le racisme, samedi, ça a été initié par la France Insoumise. Vous avez rappelé l'affiche à l'origine de cette marche contre Cyril HANOUNA, avec des relents antisémites. Il y a eu quelques interpellations, des tensions, Manuel VALLS, mais on retiendra surtout l'absence de drapeaux français. Il n'y avait que des drapeaux, en tous les cas, étrangers, et en l'occurrence palestiniens. De quoi tout cela est le symbole, selon vous ?
MANUEL VALLS
D'un rejet d'une haine de la France. Ça conforte ce que je viens de vous dire. Il y avait des slogans contre le président de la République, contre la France, contre les policiers, synonyme, je mets des guillemets, évidemment, "de fachos", dans l'écrit de cette manifestation. Oui, donc il y a en effet, à travers ce type de manifestation, qui a peu mobilisé, si nous sommes…
SONIA MABROUK
90 000, 20 000 seulement à Paris.
MANUEL VALLS
Le racisme, l'antiracisme, l'antisémitisme, devraient mobiliser.
SONIA MABROUK
Mais comment vous expliquez…
MANUEL VALLS
Nous voyons bien qu'il y a, face à cela, face à ces mouvements, face à la récurrence de ces actes anti-juifs, il faut en face une mobilisation qui transcende les frontières. D'ailleurs, dans cet appel, dans cette tribune du Monde, nous sommes plusieurs personnalités, de gauche et de droite, des anciens présidents de la République, comme François HOLLANDE, qui se mobilisent, avec Élisabeth BADINTER, bien évidemment, qui se mobilisent contre cela. Donc, c'est une prise de conscience.
SONIA MABROUK
Monsieur le Ministre, oui, mais est-ce qu'elle doit se faire électoralement ? Parce qu'il y a eu quand même, puisque vous parliez tout à l'heure de complicité, on peut dire de compromission, entre une partie de la gauche et l'extrême gauche. Est-ce que maintenant, il faut dire : "Ça suffit, tous ceux qui, électoralement, sont arrivés, parce qu'ils ont fait alliance avec la France Insoumise, ce n'est plus possible". Alors, reconnaissons que vous aviez dénoncé les gauches irréconciliables. Est-ce qu'aujourd'hui, ce sont deux lignes parallèles qui ne peuvent plus, ne doivent plus se croiser ?
MANUEL VALLS
Les faits ne cessent de me donner raison. Mais moi, j'espère, et j'attends toujours, et je vois qu'il y a une évolution que je veux saluer, que de la part du Parti Socialiste, il y a une volonté de rupture totale avec ce qui se passe.
SONIA MABROUK
De la part de qui ? Monsieur GUEDJ ? Monsieur FAURE aussi, de … ? Vous la sentez nette, cette rupture ?
MANUEL VALLS
C'est à eux de le dire. C'est votre ancienne famille. Mais elle est indispensable.
SONIA MABROUK
Sinon ?
MANUEL VALLS
Sinon, la gauche ne pourra jamais revenir à l'exercice du pouvoir. Cette alliance, non seulement sur les questions, évidemment, économiques, ou sur les problématiques internationales, elle est déjà impossible, mais sur cette question éthique, morale, fondamentale, civilisationnelle, comme on dit, elle nécessite une rupture totale. On ne peut pas, ça fait partie de l'histoire de France, on ne peut pas s'allier avec des racistes, on ne peut pas s'allier avec des antisémites, on ne peut pas s'allier avec un parti qui, depuis des mois, prône la haine, provoque, c'est encore plus grave, la haine des Juifs.
SONIA MABROUK
Sur le fond, bien sûr qu'il faut se mobiliser contre le racisme, les racismes, toutes les formes de racisme. Manuel VALLS, je reviens à l'affaire Crépol avec l'impossibilité pour certains, tout en étant prudent, de reconnaître qu'il, s'il s'était avéré qu'il y aurait une forme de racisme anti-blanc. Hier, lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous, la porte-parole du Gouvernement affirmait : "Oui, il y a un racisme anti-blanc, je le dis sans pudeur". Est-ce que vous le dites tout aussi ouvertement et sans pudeur ?
MANUEL VALLS
Pourquoi le nier ?
SONIA MABROUK
Parce que c'est tabou, parce que certains sociologues le remettent en…
MANUEL VALLS
Il n'y a qu'une raison que ce soit tabou, c'est une réalité. Et ce racisme anti-blanc, il renvoie à ce que je vous disais il y a un instant. C'est la haine aussi de la France, de l'Europe, de ses valeurs, d'une civilisation qui continue, à mon sens, de nous protéger dans ce monde chaotique, face aux éruptions de TRUMP ou aux agressions de POUTINE. L'Europe reste cette civilisation marquée par l'alliance de la démocratie, de l'économie de marché, de l'état social, de la culture, d'une certaine manière de pouvoir vivre ensemble. Donc, c'est essentiel, nous allons le faire mercredi soir, en défendant les valeurs de la République, c'est essentiel de défendre…
SONIA MABROUK
Vous serez d'ailleurs avec le ministre de l'Intérieur, Bruno RETAILLEAU, qui sera notre invité demain.
MANUEL VALLS
Contre l'islamisme et pour la République, au Dôme, porte de Versailles à Paris, mercredi soir.
SONIA MABROUK
Avec déjà beaucoup de monde de prévu. Justement, en parlant de valeurs, de la manière dont on vit ensemble, il y a eu une polémique, des dissensions au sein du Gouvernement. MANUEL VALLS, cela ne vous a pas échappé, bien entendu, sur le port du voile dans les compétitions sportives. Gérald DARMANIN, Bruno RETAILLEAU, affirmant fortement et fermement leur opposition. Quant à la ministre des Sports, Élisabeth BORNE, étant davantage prudente. En tout cas, Élisabeth BORNE a tenu, ici même, à rappeler qu'elle était contre le voile dans les manifestations sportives. Est-ce que pour vous, il ne devrait même pas y avoir un débat sur ce sujet ?
MANUEL VALLS
Sur tous ces sujets, il faut d'abord beaucoup de calme, beaucoup de sérénité, d'ailleurs, d'une manière générale.
SONIA MABROUK
Il n'y en a pas eu, donc.
MANUEL VALLS
Beaucoup de responsabilité. Il faut faire très attention et beaucoup de solidarité gouvernementale.
SONIA MABROUK
Il n'y en a pas eu, donc.
MANUEL VALLS
Mais moi, je pratique cette solidarité gouvernementale. C'est aussi le fruit de l'expérience. Et puis, également, parce que les Français sont déjà tellement inquiets de la situation économique, bien évidemment, mais surtout et avant tout, de la situation du monde. On parle de la guerre tous les jours. Puis, chaque matin, ils se réveillent avec une déclaration de Donald TRUMP. Donc, il y a de quoi être inquiet. Sur ces sujets-là, il faut en revenir à l'essentiel. Le voile islamique est, aujourd'hui, utilisé, maintenant, depuis trente ans, comme un étendard politique contre la République, contre aussi les femmes. Moi, je pense toujours à ces femmes qui se mobilisent au péril de leur vie en Afghanistan et en Iran. Et ici, certains ou certaines, notamment dans une partie du mouvement féministe, prônent le port de ce voile. Non, le voile est un signe politique. Donc, à l'école, dans l'administration, dans les épreuves sportives organisées par les fédérations, il faut être intransigeant sur cette question. L'islamisme nous mène une guerre culturelle. Donc, il faut y répondre avec les armes de l'État de droit.
SONIA MABROUK
Où s'arrête votre limite, en tous les cas ? Où s'arrête la barrière de l'interdiction ? Jordan BARDELLA, RN, estime qu'il faudrait même l'interdire dans l'espace public. Est-ce qu'il a raison ? Est-ce que c'est totalement illusoire et même, peut-être, contre-productif du RN ?
MANUEL VALLS
Mais attention à la surenchère et attention à la mise en cause, aussi, de principes constitutionnels. Déjà, faisons respecter la loi que j'avais votée dans les années 2000, avec une partie des socialistes, pas tous à l'époque, interdisant le voile intégral, la burqa ou niqab dans l'espace public. Mais d'une manière générale, au-delà de ce symbole, c'est cette mobilisation contre l'islamisme et notamment contre les frères musulmans qui, eux, ont le temps long. Regardez ce qu'il se passe en Belgique. Regardez ce qu'il se passe en Belgique et le modèle qu'on cherche à imposer. Donc, nous avons besoin, là, d'une très grande mobilisation contre l'islamisme, qui représente, là aussi, un véritable danger existentiel pour notre civilisation.
SONIA MABROUK
Et celui qui sonnait, et on l'espère qu'il sonnera encore souvent l'alerte, c'était, justement, et c'est Boualem SANSAL, toujours emprisonné en Algérie, avec un procès qui se profile. La déclaration d'Emmanuel MACRON faisant confiance au président algérien, est-ce que ça veut dire qu'une grâce pourrait se profiler ou est-ce qu'il faut être inquiet du fait qu'on n'a pas engagé ce bras de fer avec le pays ?
MANUEL VALLS
Il faut espérer que la raison revienne parce que ça reste Boualem SANSAL et comme Salman RUSHDIE, il y a quelques années, le symbole d'un combat universel pour la liberté d'expression, la liberté de conscience. Nous mobilisons tous pour lui. Nous espérons, évidemment, sa libération, d'abord parce que c'est un homme âgé, malade, mais d'abord parce que c'est un compatriote, désormais, parce que c'est un intellectuel. Il ne peut pas y avoir de "oui, mais" le concernant. C'était vrai pour RUSHDIE, c'était vrai il y a très longtemps.
SONIA MABROUK
Et pourtant, il y a eu.
MANUEL VALLS
Quand un intellectuel est prisonnier, est emprisonné, parce qu'il ne fait pas uniquement de sa liberté d'expression et de son talent, il ne peut pas y avoir de "oui, mais". Nous devons être tous en défense et tous réclamer sa libération immédiate.
SONIA MABROUK
Monsieur le Ministre des Outre-mer, vous étiez en déplacement aux Antilles, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Guadeloupe et Martinique. Vous avez évoqué sur place, évidemment, d'abord la lutte contre les narcotrafics et la vie chère. Sur ce sujet, le judoka et champion Teddy RINER a apporté d'abord son soutien aux Antilles et bien sûr, il vous a appelé à tenir vos promesses. "Quand on dit "on fait", il faut arrêter de se foutre d'eux", vous êtes-il lancé sur CANAL+. Il est vrai qu'il a eu beaucoup de réactions, l'invitant à le dire directement au président de la République, comme il est assez proche d'Emmanuel MACRON. Comment vous réagissez à sa déclaration ?
MANUEL VALLS
Comme un encouragement.
SONIA MABROUK
Vous le voyez ainsi ?
MANUEL VALLS
Oui, il faut le voir ainsi. Je suis peut-être le premier ministre des Outre-mer, forte de la responsabilité que m'a confiée François BAYROU. Il y a un haut niveau dans la hiérarchie gouvernementale, ce qui ne me donne évidemment que des devoirs et pas de droits, à avoir pris à bras-le-corps ce problème de la vie chère qui, en effet, mine la confiance des ultramarins, vis-à-vis de l'État, du Gouvernement et des pouvoirs publics. J'ai annoncé à la Martinique un texte de loi pour aller plus loin en matière de concurrence, de transparence, de contrôle des prix. On a déjà pris un certain nombre de mesures, les collectivités territoriales, en baissant un impôt qui s'appelle l'Outre-mer. Nous, l'État, la TVA, il faut aller encore plus loin parce que pour le pouvoir d'achat dans des départements, des territoires où on souffre déjà d'autres maux, où il faut d'ailleurs un vrai projet économique pour ces territoires, je me suis beaucoup exprimé. Donc je ne vais pas lâcher ce sujet. Teddy RINER peut me soutenir à fond. D'ailleurs, quand on a le soutien d'un tel champion, ça veut dire qu'on peut…
SONIA MABROUK
Il vaut mieux l'avoir en soutien que face à face.
MANUEL VALLS
Je vous confirme. Mais non, je suis en train de m'engager. Je ne lâcherai rien. J'ai rencontré tous les acteurs économiques et sociaux. Vous savez, ces territoires font face à tous les problèmes exacerbés, la violence contre les femmes, le narcotrafic qui est sans doute le problème numéro un. Les sociétés antillaises sont menacées d'un effondrement entier face à la violence du narcotrafic qui vient d'Amérique du Sud et qui utilise les Antilles, la Martinique et la Guadeloupe essentiellement, pour entrer en Europe par mer, par terre, par... par air. Je trouve mes mots. Et notamment à travers les ports et les aéroports, il y a des moyens considérables qui sont mis. Donc nous faisons face. Il faut en faire beaucoup plus. Il faut aider ces territoires ultramarins, parce qu'ils sont aujourd'hui face à des défis considérables.
SONIA MABROUK
Les Français, évidemment, à part entière, ils doivent le ressentir et le vivre ainsi.
MANUEL VALLS
Oui, parce qu'ils ont souvent le sentiment d'être des Français à part. Donc, il faut qu'ils soient en effet des Français à part entière et c'est la mission où je suis concentré sur cette mission pour eux.
SONIA MABROUK
Merci, Manuel VALLS et vous partirez aussi en Nouvelle-Calédonie, petite parenthèse, avec une équipe de football qui pourrait se qualifier pour le mondial. Ce serait une fierté.
MANUEL VALLS
Ça veut dire qu'il y a des bonnes nouvelles pour la Nouvelle-Calédonie mais j'y vais essentiellement pour continuer le dialogue et pour que la paix civile s'impose là-bas.
SONIA MABROUK
Merci et à très bientôt. Bonne journée à vous, Manuel VALLS.
MANUEL VALLS
Merci à vous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 25 mars 2025