Interview de Mme Nathalie Delattre, ministre déléguée, chargée du tourisme, à France Info le 30 juillet 2025, sur les dispositifs d'alerte pour les incendies dans les lieux recevant des vacanciers, le bilan d'étape pour le tourisme en France cet été, la régulation des flux touristiques, la suppression de deux jours fériés et la vie politique.

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Média : France Info

Texte intégral

AURELIE HERBEMONT
Bonjour Nathalie DELATTRE.

NATHALIE DELATTRE
Bonjour.

AURELIE HERBEMONT
Des vacances ont tourné au drame en Charente ; cinq personnes sont mortes après l'incendie d'un gîte qui accueillait des adultes en situation de handicap. Est-ce que vous avez plus d'éléments sur ce qui s'est passé ?

NATHALIE DELATTRE
Je voudrais tout d'abord adresser mes condoléances aux familles des victimes et puis notre soutien aux blessés, saluer aussi la rapidité d'intervention des secours et des encadrants mais effectivement qui n'ont pas pu éviter ce drame. Une enquête est en cours, on nous parle de défections sur le réseau électrique. Je pense que nous avons besoin de toute la lumière sur cet événement. Ma collègue Charlotte PARMENTIER-LECOCQ qui s'occupe des vacances adaptées, organisées, s'est rendue sur place pour mieux comprendre. Vous savez, c'est 55 000 personnes chaque année qui partent dans le cadre de ces vacances labellisées, adaptées et Charlotte justement venait de lancer un plan de prévention, d'action déclinée sur la formation des encadrants aux premiers secours, notamment les obligations des hébergeurs. Vous savez, nous avons renforcé les contrôles depuis l'accident en Alsace en 2023.

AURELIE HERBEMONT
Ce gîte avait été contrôlé en 2023.

NATHALIE DELATTRE
Oui, une partie du gîte.

AURELIE HERBEMONT
Est-ce qu'il faut renforcer, faire des contrôles plus fréquents sur les dispositifs d'incendie, d'alerte dans les endroits qui accueillent des vacanciers ? Il faut le faire plus souvent ?

NATHALIE DELATTRE
Depuis 2023, avait été décidé notamment l'équipement sur les extincteurs, sur les boîtiers…

AURELIE HERBEMONT
Les détecteurs de fumée ?

NATHALIE DELATTRE
Les détecteurs de fumée… Il faut renforcer la sécurité et les contrôles, c'est évident.

AURELIE HERBEMONT
Nathalie DELATTRE, c'est bientôt l'heure du chassé-croisé entre Juilletiste et Aoûtiens. Est-ce que vous avez déjà un bilan d'étape pour le tourisme en France cet été ?

NATHALIE DELATTRE
Nous l'avons consolidé sur les 4 premiers mois de l'année, puisque là, nous arrivons à voir les chiffres.

AURELIE HERBEMONT
Donc pas pour cet été ?

NATHALIE DELATTRE
Pour l'été, ce sont les chiffres de réservation. Nous verrons en fin d'été si les prévisions étaient conformées. En 2024, nous avons atteint des chiffres records de 100 millions de visiteurs accueillis.

AURELIE HERBEMONT
Avec les Jeux Olympiques.

NATHALIE DELATTRE
Notamment les Jeux Olympiques, c'est vrai que c'est 5 milliards de téléspectateurs. Ça a été 3 millions de touristes accueillis. Nous avons aussi le Tour de France qui est très regardé par 3 milliards de téléspectateurs et qui donne, chaque année, envie de France. Nous avons enregistré par rapport à 2024, qui était une année record, un record aussi entre janvier et avril de plus de 8%. Tant sur la venue que sur les recettes internationales générées par cette venue.

AURELIE HERBEMONT
Et pour l'été, ça se présente comment malgré la météo maussade ?

NATHALIE DELATTRE
C'est vrai que nous sommes très dépendants de cette météo. Nous avons enregistré des réservations allant, selon les régions, de plus 5% à 16%. Nous vérifierons. Nous avons, selon les territoires, de très bons retours. D'autres qui le sont un peu moins parce qu'impactés par cette météo caniculaire en début de vacances et puis là, un peu plus maussade.

AURELIE HERBEMONT
Sur le tourisme spécifique des étrangers, François BAYROU fixe un objectif de 100 milliards de recettes sur la clientèle étrangère à horizon 2030. On est à 71 milliards aujourd'hui, c'est atteignable ?

NATHALIE DELATTRE
Oui, bien sûr, c'est complètement atteignable. Vous savez, l'Espagne fait 126 milliards et nous n'avons pas moins d'offres touristiques. Peut-être un plan d'action…

AURELIE HERBEMONT
Les touristes dépensent plus en Espagne qu'en France.

NATHALIE DELATTRE
Oui, parce que la France est devenue un pays de passage où nous n'arrivons pas à fixer les touristes comme nous devrions. Il faut que nous étoffions notre offre. L'offre touristique, nous l'avons.

AURELIE HERBEMONT
Comment on fait ?

NATHALIE DELATTRE
Nous avons l'offre touristique. Mais c'est vrai que nous avons communiqué pendant des années sur la montagne hiver, le littoral l'été. Il nous faut mettre en avant l'ensemble des initiatives formidables. Hier, j'étais en Corrèze, il y a quelques jours en Creuse. Nous avons une ruralité qui regorge de pépites, notamment patrimoniales qui sont très demandées par les touristes étrangers, mais aussi le plein air, le tourisme sportif, et notamment un vélo qui devient très à la mode, la gastronomie, le tourisme. Donc il nous faut mieux proposer ces offres aux tour-opérateurs et aux touristes étrangers.

AURELIE HERBEMONT
Il faut qu'on se vende mieux à l'international, parce que l'Espagne, vous en parliez, et l'Italie sont de très sérieuses concurrentes ?

NATHALIE DELATTRE
Ah oui, complètement. Mais c'est vrai qu'on a cru pendant des années, d'où le ministère dédié que nous n'avions pas eu depuis 17 ans au tourisme. Nous avons cru que c'était une rente éternelle.

AURELIE HERBEMONT
On s'est trop posé sur nos lauriers.

NATHALIE DELATTRE
Complètement. Et dans ce monde très agressif commercialement, il faut que nous reprenions la route de la promotion et du rayonnement international. Donc nous avons un héritage Jeux Olympiques et Paralympiques, comme je vous le disais, vu par 5 milliards de téléspectateurs, le Tour de France chaque année. A nous, effectivement, de mieux vendre notre destination.

AURELIE HERBEMONT
Nathalie DELATTRE, en ce début d'été, certaines destinations sont un peu mitigées à cause de la météo, mais d'autres, c'est tout l'inverse, qui se plaignent du surtourisme. L'Île-de-Bréhat, en Bretagne, par exemple, met des quotas, 4 700 visiteurs par jour. On sait que c'est aussi le cas dans certaines calanques à Marseille. Est-ce que les quotas, c'est la solution pour un tourisme supportable ?

NATHALIE DELATTRE
Écoutez, il n'y a pas de surtourisme en France. Le surtourisme, c'est quand la pression est toute au long de l'année. C'est ce que connaît Barcelone. Nous, nous avons des pics de fréquentation parce que…

AURELIE HERBEMONT
Du surtourisme à certains moments où à Montmartre, par exemple, c'est toute l'année.

NATHALIE DELATTRE
Exactement, nous commençons à le voir. Mais ce sont des pics de fréquentation qui sont liés à la saisonnalité.

AURELIE HERBEMONT
Du surtourisme ponctuel…

NATHALIE DELATTRE
C'est cela, la saisonnalité. Et en fait, l'une des stratégies, c'est de désaisonnaliser, c'est-à-dire d'avoir du tourisme tout au long de l'année sur l'ensemble du territoire, mieux répartir nos flux. Alors, ça ne se fera pas en un claquement de doigts. Donc, en attendant, effectivement, certaines communes… Et ça, ça doit se gérer à la commune, au territoire, puisqu'il faut tout de même... Beaucoup de territoires sont dépendants de l'économie touristique. Donc, il faut arriver à trouver la juste mesure entre l'économie touristique et la préservation de l'environnement.

AURELIE HERBEMONT
Et le calme aussi des habitants.

NATHALIE DELATTRE
L'Ile-de-Bréhat, l'île de Porquerolles, mettent, en fait, et ont cette facilité, puisqu'on y arrive en bateau. Donc, il y a des réservations à prendre pour monter sur les bateaux. Et il n'y a pas un touriste de plus qui peut arriver, effectivement, sur ces îles. D'autres vont mettre des tarifs, d'ailleurs fluctuants selon la période de l'année, plus ou moins chers, pour réguler l'accès au site. Et d'autres vont démarketer.

AURELIE HERBEMONT
Démarketer, c'est-à-dire ?

NATHALIE DELATTRE
C'est-à-dire qu'ils ne vont plus promotionner leur territoire. C'est le cas du Mont-Saint-Michel.

AURELIE HERBEMONT
Sa réputation précède, il n'y a plus besoin de faire de la promotion.

NATHALIE DELATTRE
Voilà. Et donc, pour l'instant, effectivement, ils lèvent le pied sur la promotion de certains territoires. C'est le cas de Marseille et des Calanques. Et nous les accompagnons aussi par une campagne responsable, c'est-à-dire marquer les esprits, mais pas la planète. Et donc, nous promotionnons des destinations, mais pas celles qui sont en pic de fréquentation.

AURELIE HERBEMONT
Est-ce qu'il faut s'inspirer de modèles étrangers ? Par exemple, Bruges, en Belgique, la ville veut taxer les bus et les bateaux de croisière qui veulent arriver à Bruges.

NATHALIE DELATTRE
Écoutez, on peut l'envisager. Mais encore une fois, je pense que c'est vraiment à chacun des territoires. C'est ce qu'on a fait sur les meublés de tourisme, avec la loi LE MEUR - ECHANIZ. C'est-à-dire qu'il y a des quartiers dans certaines villes qui sont en conflit d'usage entre le logement pérenne, le logement saisonnier et le logement de tourisme. Les maires peuvent réduire le nombre de jours de location de ces meublés de tourisme.

AURELIE HERBEMONT
C'est ce que fait Paris, par exemple.

NATHALIE DELATTRE
C'est ce que fait Paris, par exemple. C'est ce que fait Bordeaux. Nous avons des zones rurales où l'arrivée d'un Airbnb ou d'un meublé de tourisme pour eux est une bonne nouvelle parce qu'ils deviennent stations touristiques. Donc là, les maires ne veulent pas freiner, au contraire, ils veulent encourager.

AURELIE HERBEMONT
Il faut adapter à chaque territoire ?

NATHALIE DELATTRE
Et je pense que le parti pris du Gouvernement, c'est la différenciation et c'est effectivement que les territoires qui sont responsables et connaissent bien leurs politiques de flux puissent réguler.

AURELIE HERBEMONT
Est-ce que sur la question des bateaux de croisière, parce que ça fait régulièrement la une de l'actualité en France, mais pas qu'en France, il faut restreindre l'accès dans notre pays aux bateaux de croisière ?

NATHALIE DELATTRE
Ça va dépendre effectivement de la situation. Je crois que ce qui effraie, c'est que nous construisons de plus en plus de grosses unités de paquebots. Et c'est vrai que quand vous voyez tout d'un coup se déverser 4 000, 5 000 touristes, vous avez là, de la part de la population, un rejet.

AURELIE HERBEMONT
Mais ça rapporte à la ville où les passagers descendent.

NATHALIE DELATTRE
Il faut regarder quelle taille de bateau nous souhaitons réceptionner selon la capacité des villes qui accueillent ces bateaux de croisière. Et puis là aussi, se développe le " all inclusive " sur ces bateaux.

AURELIE HERBEMONT
Ça fait que les gens vont moins consommer quand ils sont en escale ?

NATHALIE DELATTRE
C'est ça. Et beaucoup… Moi, je trouve que de plus en plus, ne sortent pas des bateaux. Donc là aussi, il faut négocier avec les compagnies de croisière pour dire : " écoutez, la contrepartie, c'est qu'effectivement, vos touristes puissent consommer, puissent consommer dans la ville haute. Et puis après, puissent aussi prendre des navettes pour aller visiter l'arrière-pays. Et que ça puisse irriguer l'économie touristique ".

AURELIE HERBEMONT
Et que ça profite au territoire.

NATHALIE DELATTRE
Il faut que ça soit du gagnant-gagnant.

AURELIE HERBEMONT
Du gagnant-gagnant, ce n'est pas l'avis de Christian ESTROSI, le maire de Nice, qui a voulu limiter l'accès des paquebots au nom de l'urgence climatique. Il a été débouté par le tribunal administratif. Ça veut dire que les maires n'ont pas leur mot à dire ?

NATHALIE DELATTRE
Parce qu'en fait, vous avez des zones d'influence et d'autorité et de compétence. Effectivement, s'il a été débouté, c'est parce qu'il n'avait pas la compétence. Mais effectivement, il faut rentrer dans un dialogue. Il faut comprendre pourquoi il y a des points de blocage. Et j'accompagnerai effectivement sur les négociations, les maires concernés.

AURELIE HERBEMONT
Le problème du surtourisme - même si vous contestez le fait qu'il y ait du surtourisme en France, mais du surtourisme ponctuel, je peux résumer comme ça votre vision des choses - ça a des conséquences en matière d'environnement. Il va falloir adapter le tourisme au réchauffement climatique, aux logiques de changement climatique et de pollution. Comment est-ce qu'on fait pour rendre le tourisme moins sévère à l'égard de l'environnement ?

NATHALIE DELATTRE
C'est toute l'ambition du comité interministériel du tourisme que nous avons eu à Angers le 24 juillet dernier.

AURELIE HERBEMONT
La semaine dernière.

NATHALIE DELATTRE
C'est de pouvoir se fixer des objectifs, une stratégie commune. Vous savez, la compétence tourisme est partagée entre la région, le département, les communes et les intercommunalités. Donc c'est de se dire que nous devons avoir une stratégie commune et des actions communes pour avoir le tourisme - puisque nous sommes le pays le plus visité au monde - le plus durable, inclusif et innovant. Durable, c'est notamment l'environnement sur lequel nous travaillons déjà avec l'ensemble du secteur touristique, sur la gestion de l'eau, la sobriété hydrique, la gestion des déchets, la gestion de l'énergie et la décarbonation. Parce que les mobilités sont aussi une part importante dans le secteur touristique.

AURELIE HERBEMONT
Nathalie DELATTRE, on se retrouve dans un instant. Il est bientôt 7h45, c'est l'heure du fil info avec Maureen SUIGNARD.

(…)

AURELIE HERBEMONT
Nous sommes toujours avec Nathalie DELATTRE, la ministre chargée du tourisme. François BAYROU veut supprimer deux jours fériés et donc, deux ponts. Le secteur touristique risque d'en pâtir.

NATHALIE DELATTRE
Alors, pas forcément deux ponts. Ce qu'il a exprimé face aux acteurs du tourisme, puisqu'ils étaient tous réunis à Angers, donc, aux communautés interministérielles, c'est l'effort que nous devons tous produire par rapport à notre endettement. J'étais au Gouvernement BARNIER, ça n'a pas changé. C'est toujours 3 345 milliards d'endettement. Et nous parlons de régler la problématique, aujourd'hui, des intérêts de l'endettement, qui sont à 55 milliards chaque année. Donc, il nous faut arriver à trouver des solutions pour rentrer des recettes, pour arriver à améliorer notre productivité, notre compétitivité.

AURELIE HERBEMONT
Mais sur ces jours fériés…

NATHALIE DELATTRE
Le tourisme, d'ailleurs, apporte des recettes supplémentaires. Et donc, cet effort a été compris par la profession.

AURELIE HERBEMONT
Vous aviez dit qu'il pouvait vous proposer des solutions alternatives. Est-ce que vous avez déjà eu des propositions ?

NATHALIE DELATTRE
C'est ce qu'il a exprimé. C'est-à-dire qu'il a proposé à la profession qui, effectivement, indique que deux jours fériés, ce serait un manque de croissance…

AURELIE HERBEMONT
Parce que ce que vous pouvez gagner d'un côté, vous risquez de le perdre de l'autre.

NATHALIE DELATTRE
De quelques centaines de millions. La mesure des deux jours fériés, nous l'évaluons, aujourd'hui, à une rentrée de 4 milliards. Par contre, il a dit qu'effectivement, il était à l'écoute de la profession, qu'il comprenait cette crainte, et qu'il attendait des propositions de la profession.

AURELIE HERBEMONT
Et pour l'instant, vous n'en avez pas eu ?

NATHALIE DELATTRE
Que je rencontre régulièrement, sont plutôt sur une proposition de dire : " Est-ce que ça peut être un accord d'entreprise entre l'entreprise et les salariés à l'entreprise ". Simplement, on voit bien que le lundi de Pentecôte n'a pas vraiment fonctionné.

AURELIE HERBEMONT
Les écoles sont fermées aussi.

NATHALIE DELATTRE
Qu'il est encore un jour férié. Et donc, il n'y a pas eu, là, de marge de rattrapage. Donc, ce sera l'objet des réunions que je vais avoir avec la profession tout au long de l'été. Puisque la profession et le secteur n'est pas en vacances.

AURELIE HERBEMONT
Nathalie DELATTRE, ce budget, globalement, suscite une levée de boucliers. Est-ce que vous pensez qu'il y a une voie de passage pour éviter la censure ?

NATHALIE DELATTRE
Une levée de boucliers, j'espère que nous aurons à la rentrée ce débat parlementaire pragmatique. Parce qu'on l'a vu, le Parlement a censuré le Gouvernement BARNIER. Ça n'a pas réglé la problématique. Au contraire, nous avons accentué la problématique.

AURELIE HERBEMONT
Mais ça n'empêche pas les oppositions de menacer d'une nouvelle censure ?

NATHALIE DELATTRE
Ils peuvent menacer, mais ce qu'il faudrait, c'est proposer des alternatives qui soient réalistes. Moi, je vois beaucoup de propositions. Je passe pas mal de temps au banc, jour et nuit, à l'Assemblée, pour suivre ces débats et répondre aux questions. Moi, je trouve qu'ils ont beaucoup de propositions qui accentuent la dette. C'est-à-dire que chaque député essaie d'obtenir un trophée, de rentrer dans sa circonscription en disant " Je vous ai protégé et j'ai obtenu plus ". Il faut consolider, il faut avoir, aujourd'hui, ce sens des responsabilités. Nous ne pouvons pas faire de la politique politicienne. La situation est trop grave. Les Français demandent de la stabilité et de la responsabilité.

AURELIE HERBEMONT
La rentrée risque d'être agitée sur ces problématiques de budget. En attendant, c'est les vacances du Gouvernement qui vont commencer après le dernier Conseil des ministres. Vacances qui vont vous permettre de vous reposer avant cette bataille homérique de la rentrée ?

NATHALIE DELATTRE
Se reposer, non, parce qu'il peut malheureusement arriver des événements. C'est, pour ma part, une période importante. Je vais continuer à sillonner la France. Comme je vous l'ai dit, je parcours différents départements pour rencontrer les acteurs du tourisme et évoquer avec eux les points positifs et les points à améliorer.

AURELIE HERBEMONT
Est-ce que, malgré tout, cette période de pause va permettre de rasséréner le Gouvernement ? On a vu que ces dernières semaines, c'était très tendu entre Bruno RETAILLEAU et les macronistes. Bruno RETAILLEAU critiquant le macronisme. Ça va vous faire du bien de souffler un peu pendant quelques semaines ?

NATHALIE DELATTRE
Je pense que nos familles vont être contentes de pouvoir nous voir un peu.

AURELIE HERBEMONT
Et vous, peut-être de moins pouvoir.

NATHALIE DELATTRE
De partager quelques repas. Et de pouvoir peut-être parler d'autres choses que des problématiques. Effectivement, de nous reposer mentalement pour rentrer dans cette phase plus tendue de négociation du budget.

AURELIE HERBEMONT
Dans la série, la coalition gouvernementale vit bien. Vous êtes, Nathalie DELATTRE, candidate au municipal à Bordeaux en mars prochain. Vous êtes membre du parti radical, je précise. L'ancien ministre du budget, Thomas CAZENAVE, est aussi sur les rangs pour Renaissance. Vous serez candidate tous les deux jusqu'au bout ?

NATHALIE DELATTRE
Écoutez, moi, je suis une candidate déjà de l'Union. Pour l'instant, j'ai pu faire l'Union.

AURELIE HERBEMONT
L'Union n'existe pas jusqu'à Renaissance.

NATHALIE DELATTRE
LR, Modem, Horizons, UDI, parti radical. Et puis, surtout la société civile qui m'encourage. Donc, il ne manque que Renaissance. Je verrai Thomas à son retour de vacances. Et nous continuerons, puisque nous n'avons pas cessé de nous parler pour regarder comment nous pouvons nous rapprocher. Parce que ce qui nous importe, c'est l'alternance. Il y a une gestion catastrophique de la ville de Bordeaux. Par la majorité actuelle, par Pierre HURMIC. Avec des problèmes de sécurité, d'attractivité du territoire. Des problèmes sur le commerce, sur l'accès aux services publics, les crèches. Nous avons nécessité de trouver cette alternance.

AURELIE HERBEMONT
Sauf que Thomas CAZENAVE a déjà été candidat la dernière fois au municipal. Et dans un sondage IFOP, il est à 32 %, vous à 29 %. Finalement, ce n'est pas lui le meilleur candidat.

NATHALIE DELATTRE
Vous savez, ce sondage s'est tenu dans des circonstances un peu particulières. Je n'étais pas la candidate initialement prévue par l'ensemble des partenaires du socle commun. C'était Nicolas FLORIAN, l'ancien maire de Bordeaux, qui nous a quittés. Et je n'avais pas encore pu exprimer mes choix, mon programme. Et donc, ce sondage, par l'ensemble des partenaires, n'a pas été retenu. Aujourd'hui, nous verrons à la rentrée comment cela se passera. Mais nous sommes, quoi qu'il arrive, déterminés aujourd'hui dans l'opposition. Tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la gestion de Pierre HURMIC. Effectivement, je plaide pour cette union et de la rentrée.

AURELIE HERBEMONT
Merci Nathalie DELATTRE.

NATHALIE DELATTRE
Merci à vous.


Source : service d'information du Gouvernement, le 31 juillet 2025