Texte intégral
PATRICK ROGER
Et votre invitée politique ce matin Jean-François ACHILLI, c'est Rachida DATI, la ministre de la culture, maire du 7e arrondissement de Paris et candidate à l'élection municipale à Paris, évidemment, l'année prochaine.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Bonjour Rachida DATI,
RACHIDA DATI
Bonjour,
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et bienvenue. Alors nous allons évoquer ce sondage, le nôtre, qui vous place en tête pour les municipales à Paris. Mais tout d'abord, SHEIN, la plateforme chinoise qui ouvre ses portes cet après-midi au BHV dans la capitale, malgré le scandale de vente en ligne de ces poupées épouvantables. Si vous aviez été la maire de Paris, est-ce que vous vous y seriez opposée ?
RACHIDA DATI
D'abord, le sujet de SHEIN, qu'est-ce qu'il met en lumière ? Il met deux choses en lumière. D'abord, il met en lumière le problème de ces plateformes et de ces sites qui ne sont ni contrôlés ni régulés. Et on découvre ces ventes de ces poupées sexuelles à l'effigie d'enfants et de mineurs. Et donc, c'est de la pure pédopornographie. Et c'est le problème de ces sites qui ne sont pas contrôlés et évidemment pas régulés. Et tous ces commerces en ligne se développent de plus en plus, au dépend de quoi ? Au dépend du commerce physique. Et les seuls commerces qui sont contrôlés et qui connaissent des contraintes, ce sont les commerces physiques. Et à Paris en particulier, où on leur a compliqué la vie. On leur a compliqué la vie, ils sont de plus en plus contrôlés, ils sont de plus en plus taxés, verbalisés, problème de livraison, problème d'accès, y compris pour les piétons. Ce n'est pas une question que de voitures, parce que certains y voient un aspect binaire en disant : "Oui, on veut remettre de la voiture", ce n'est pas le sujet, c'est que c'est très compliqué d'avoir accédé à ces commerces physiques et pour eux, de pouvoir se livrer. Et donc aujourd'hui, quand je vois les élus parisiens, l'équipe municipale, aller manifester devant le BHV, il faut aussi traiter les causes. Quelles sont les causes ? C'est d'abord d'aider le commerce physique à Paris, et notamment le commerce de proximité. Quand vous êtes maire de Paris, c'est effectivement de pouvoir aider ces commerces physiques. Et justement, aider ces commerces physiques, notamment pour que leur activité soit rentable. Mais à force de leur mettre des contraintes, y compris en termes de mobilité, évidemment ces commerces meurent. Et ça profite à qui ? À ces sites en ligne et ces plateformes. Et donc, aujourd'hui, il s'agit de résoudre, d'alléger ces contraintes, d'être aux côtés de ces commerçants et ces commerces de proximité, pour pouvoir se développer aux dépens de ces plateformes qui ne sont ni contrôlées ni régulées.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez vu, il y a un communiqué d'Anne HIDALGO hier, qui dit "La capitale de la création Paris ne sera jamais la vitrine de l'ultra fast fashion". Elle condamne la vente de poupées, évidemment. Et elle dit que la direction du BHV fait le choix désastreux de transformer le lieu emblématique en temple de la surconsommation. Vous partagez son point de vue, celui d'Anne HIDALGO ?
RACHIDA DATI
Rappelez-moi un truc, elle est maire de Paris. Donc, peut-être qu'elle devrait s'interroger pourquoi aujourd'hui, il y a de la vente en ligne aux dépens des commerces physiques. À force de mettre des contraintes, de ne pas gérer cet espace public qui est devenu un chaos, à force de ne pas être aux côtés de ces commerçants de proximité. Et notamment ces commerçants qui sont rue de Rivoli, qui ferment les uns après les autres. C'est une réalité. Est-ce que vous l'avez déjà vu auprès d'un Parisien ou auprès d'un commerçant ? Moi je les rencontre tous les jours.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous dites quoi, c'est la fin d'HIDALGO ?
RACHIDA DATI
Je dis qu'aujourd'hui, quand les commerces physiques ferment, c'est toujours au profit de ce type de plateforme, de type de sites qui sont à l'étranger, qui ne sont pas régulés et contrôlés. Ça, c'est une réalité. Et donc moi je dis que quand on est maire, on agit. Et on protège ces commerçants. C'est comme toutes les polémiques, on tape sur AIRBNB. Pourquoi ? Mais à la fois, on entrave les propriétaires privés, qui n'ont aucune sécurité pour pouvoir louer des appartements. Donc, c'est toujours facile de taper sur une conséquence, sans évidemment régler la cause.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc vous soutenez Frédéric MERLIN, le patron du BHV, avec son affiche avec Donald TUNG ?
RACHIDA DATI
Moi, je n'aime pas les aspects outranciers ou exagérés. Aujourd'hui le sujet c'est comment on maintient dans une ville comme Paris, les commerces de proximité, pour une ville où effectivement c'est une ville dense et toute petite ? C'est 102 kilomètres carrés, Paris. C'est tout petit. Et donc, moi je trouve que la première mobilité à Paris, et pour les parisiens, c'est d'être piéton. On est piéton, on marche. Et donc c'est de favoriser ces commerces de proximité, ces commerces physiques, et c'est de les soutenir. C'est aussi un facteur d'attractivité économique, et c'est aussi une source d'emploi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Rachida DATI, on va parler du sondage. Une question très courte, réponse courte. Vous êtes maire de Paris, vous libérez, vous remettez l'avenue de Rivoli ?
RACHIDA DATI
La première chose qu'il faut faire, si je suis maire de Paris, c'est de faire adopter un plan de circulation. Nous sommes la seule ville de France où il n'y a pas de plan de circulation. Donc, c'est le chaos. Le piéton n'est pas protégé, le vélo n'est pas protégé, la voiture n'est pas protégée. Et regardez les couloirs de bus qui n'en sont pas, puisque les bus, quand on voit les délais de trajet, ils ont fortement augmenté. Ils ont déjà fortement augmenté. À la fois on dit prenez les transports en commun, mais eux-mêmes sont entravés. C'est donc que chacun trouve sa place de manière harmonieuse et dans le respect des uns des autres.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Alors, bonne nouvelle pour nous. Notre sondage IFOP fiducial pour Sud Radio Le Figaro vous donne en tête, alors, il y a le premier et le deuxième tour. Au premier tour, vous êtes en tête des élections municipales à Paris si le scrutin avait lieu ce dimanche. Vous êtes à 26-28, si Pierre-Yves BOURNAZEL se présente, il était notre invité chez Maxime LLEDO vendredi, sous l'étiquette Horizons et Renaissance. Et à 35 % s'il ne se présente pas et que vous avez tout le bloc central avec vous. Vous dites quoi ce matin ?
RACHIDA DATI
D'abord, la première information et la première bonne nouvelle, c'est que c'est la première fois qu'un sondage donne gagnant la droite et le centre dans toutes les configurations.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Sauf une.
RACHIDA DATI
Dans des hypothèses improbables. Il faut que la Droite soit dispersée et divisée et que la Gauche puisse se rallier à LFI.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est le seul scénario.
RACHIDA DATI
Toutes les autres configurations, c'est une première, il faut le dire. Un, la droite et le centre, elles sont gagnantes dans toutes les configurations. Et évidemment, je suis en tête, premier et deuxième tour, dans toutes les configurations. Donc, c'est une bonne nouvelle. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que c'est la première fois que les Parisiens, de manière déterminée, souhaitent une alternance à Paris. Ils ne souhaitent plus ni d'HIDALGO, ni de ses héritiers. Et donc nous, en responsabilité, il faut que ça nous conforte dans cette détermination à continuer à convaincre les Parisiens et à faire campagne comme je le fais avec beaucoup d'énergie et beaucoup de ténacité. C'est la première fois que les Parisiens ont compris qu'un maire s'occupe des Parisiens. Donc, moi, je réglerai leurs problèmes. Comme je le fais dans le 7ème arrondissement, un maire, il s'occupe des habitants. Moi, j'aime les gens et je règle leurs problèmes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ce que ne fait pas Anne HIDALGO à vous yeux.
RACHIDA DATI
Écoutez, demandez aux Parisiens s'ils la voient. Est-ce que vous la voyez ? Est-ce que vous voyez des images d'elle avec des Parisiens, avec des locataires, des commerçants, des parents d'élèves, des familles qui sont en difficulté à Paris ? Paris est devenu un enfer pour les familles. Puisque 125 000 habitants ont quitté Paris depuis l'arrivée d'Anne HIDALGO. 30 000 enfants ont quitté les écoles parisiennes. Il y a, par exemple, dans le 10e arrondissement, des écoles entières qui ferment. Des écoles entières qui ferment dans les arrondissements. Et ça, c'est évidemment les conséquences de la politique que mènent Anne HIDALGO et monsieur GREGOIRE depuis qu'ils sont au pouvoir.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Donc Rachida DATI, il va falloir que vous soyez très gentille avec Pierre-Yves BOURNAZEL. Sinon, c'est la machine à perdre. Vous connaissez l'histoire de Paris.
RACHIDA DATI
Mais monsieur ACHILI, vous me connaissez quand même un peu. Je disais avant qu'on prenne l'antenne, on se connaît depuis 2002. Vous connaissez mon parcours, vous connaissez ma détermination, vous connaissez aussi mon énergie et vous connaissez aussi combien j'aime les gens. Moi, je vais partout, je ne méprise personne, je parle avec tout le monde et je règle évidemment les problèmes quand il y en a. Pour une fois, les Parisiens ont compris qu'un maire doit régler les problèmes des Parisiens et répondre à leurs préoccupations. Ils veulent quoi ? Une ville plus propre, une ville plus sûre, une ville avec un cadre de vie plus agréable, qui puisse aussi circuler plus librement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez été demandé, tiens, Gabriel ATTAL soutient monsieur BOURNAZEL. Vous avez dit : "Je m'en fous".
RACHIDA DATI
Vous me parlez de petites choses.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Non, mais c'est la mécanique.
RACHIDA DATI
Non, je parle, moi de la mécanique de l'espérance. Ce sondage, enfin, il dit : "Paris est gagnable pour nous". Donc, ça me conforte dans ma détermination. Je vais partout. Il y a encore 24 heures, j'étais dans un établissement.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous faites campagne dans les quartiers populaires de Paris.
RACHIDA DATI
Je fais les quartiers populaires, je fais les quartiers moins populaires, je fais les établissements hospitaliers, je fais effectivement les gens qui dorment dehors, des gens qui travaillent, qui dorment dehors. Je parlais tout à l'heure d'AIRBNB qui suscite des polémiques, mais on entrave les propriétaires privés de louer parce qu'ils n'ont pas de garantie sur les loyers. Une retraitée de 72 ans que je vois tout à l'heure, qui dort à la rue, qui a 2 000 euros net par mois, elle ne trouve pas de lieu pour se loger. Pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas de caution. Parce qu'elle n'est pas soutenue. Un maire, ça sert à ça. Que tout le monde vive de manière harmonieuse. Moi, je veux de la diversité dans cette ville. Je veux de la vie, je veux de l'ancrage. Je ne veux pas que Paris devienne ce qu'elle est devenue, une ville de passage ou une ville du chacun pour soi, ce n'est pas ça Paris.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Quand vous voyez l'élection, à New York, de monsieur Zoran MAMDANI, soutenu par La France insoumise à distance depuis Paris, qui trouve ça formidable, il y a une poussée de quelque chose de contestataire, de gauche de l'extrême. Ça peut arriver à Paris ? Qu'est-ce que vous pensez de cette élection ?
RACHIDA DATI
Je n'en pense rien, parce que c'est le choix des Américains. C'est facile de souvenir.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Si vous êtes maire de Paris, vous aurez à dialoguer avec le maire de New York.
RACHIDA DATI
Mais bien sûr, ça n'a rien à voir. Je vous parle de l'élection. Aujourd'hui, c'est le choix des Parisiens. Je ne vous parle pas des choix des New Yorkais. Ils ont fait un choix en fonction d'une politique locale. Et donc, les Parisiens feront un choix en fonction du programme de chacun. Moi, je réglerai les problèmes des Parisiens. Ils veulent une ville plus propre ? Elles le sauront. Ils veulent une ville plus sûre ? Elles le sauront. Ils veulent une vie où ce sera plus agréable de vivre pour des familles, pour des personnes âgées ? Ça sera le cas. Ils veulent de la mobilité qui soit harmonieuse, apaisée ? Ça sera le cas. Donc, je m'engage là-dessus. J'ai toujours tenu mes engagements. Et vous connaissez ma détermination. Je ne lâcherai rien. Je suis déterminée à changer la vie des Parisiens. Et donc, changer Paris.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vos détracteurs disent : "Elle est ministre de la Culture elle fait campagne à Paris". Vous êtes qui ? Vous êtes ministre de la Culture, vous êtes candidate ou quoi ?
RACHIDA DATI
Je fais tout. Toute ma vie, j'ai toujours tout fait. C'est comme ça.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
C'est compatible ?
RACHIDA DATI
Tout est compatible. Ma vie est un engagement politique. Je suis le produit d'un engagement politique, d'un engagement militant. Je crois à la politique qui change la vie des gens. Ça sera le cas. Paris ne peut pas décliner. C'est la plus belle ville d'Europe. Il faut que tout le monde vive bien à Paris. C'est plus de 600 millions d'euros. Puisqu'ils veulent augmenter jusqu'à un milliard pour la fin de ce mandat, pour la propreté. Vous trouvez que la ville est propre ? Est-ce que vous trouvez que les 600 millions, jusqu'à un milliard d'euros, consacrés à la propreté, vous trouvez que la ville est propre ? Non. La sécurité, vous trouvez que la ville est sûre ? Non. Est-ce que vous trouvez que vous circulez super bien ? Non.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Je vous lis : "Est-ce qu'on se résout à avoir une ville de célibataires à vélo, travaillant 10 minutes de chez eux ? Ce n'est pas ça, Paris".
RACHIDA DATI
C'est une ville où on a contribué.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous allez désaligner pas mal d'électeurs en disant ça. Les gens, ils aiment bien circuler à vélo.
RACHIDA DATI
Je n'aime pas opposer les gens les uns aux autres. Je parle avec tout le monde. Je vis avec tout le monde. Je résous les problèmes de tout le monde. Je n'oppose pas les uns aux autres. Évidemment, la manière dont font campagne les autres, y compris monsieur… Comment va se départir monsieur GRÉGOIRE du bilan de madame HIDALGO ? 25 ans. Il y a des gens à Paris qui n'ont connu que madame HIDALGO et monsieur GRÉGOIRE. Est-ce que la ville va bien ? Non. Moi, je ne me résous pas à ce que cette ville soit une ville de passage, une ville d'isolement, une ville des uns contre les autres, où des uns sans connaître son voisin de palier. Eh ben non. Cette ville qui fait rêver les Français, c'est la ville de la liberté. C'est la ville où on réalise son destin. On réalise ses rêves. Aujourd'hui, c'est devenu une ville de passage, une ville de désagréments et de contraintes.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez vu ce qu'il dit de vous, Emmanuel GRÉGOIRE ? Je cite encore. Pardon, mais je suis allé chercher un peu toutes les citations qui sont intéressantes quand même. Vous savez, c'était à notre micro ici, c'était le 23 septembre à propos des notes de frais d'Anne HIDALGO. Vous y êtes opposé à ça, vous. Il dit que c'est une grossière manœuvre de votre part, de diversion organisée par la droite, pour faire oublier les turpitudes de madame DATI, renvoyée en correctionnelle pour corruption.
RACHIDA DATI
Moi, je suis très tranquille. D'abord, ce sondage demande que les Français, les Parisiens, ont compris que j'ai une affaire, RENAULT, parce qu'ils aiment bien. Mais vous savez, il y a quelque chose qu'à un moment donné, certains doivent expliquer. Parce qu'on prend prétexte de quelque chose pour finalement me reprocher de ce que je suis. J'en dirai pas plus. RENAULT, c'est une affaire privée. Il n'y a pas d'argent public là-dedans. Que monsieur GREGOIRE, madame HIDALGO, monsieur LEJOINDRE, son directeur de campagne, maire du 18ème arrondissement, c'est en dizaines de milliers d'euros. Plusieurs dizaines de milliers d'euros. C'est l'argent des Parisiens. Que font-ils avec cet argent des Parisiens ? Ils payent leurs coiffeurs, leurs restaurants, leurs vêtements, leurs déplacements, leurs voyages à l'étranger. Madame HIDALGO est au Brésil, payée par les Parisiens. Elle est en Afrique, payée par les Parisiens. Ses vêtements, payés par les Parisiens. Son restaurant, payé par les Parisiens. Les coiffeurs, payés par les Parisiens. Ses soins esthétiques, payés par les Parisiens. Est-ce que c'est normal ? C'est l'argent des Parisiens. Il y a une enquête qui est ouverte là-dessus.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Ils vont faire campagne sur les affaires vous concernant.
RACHIDA DATI
Ils font ce qu'ils veulent. RENAULT, c'est une affaire privée. Contrairement à eux, j'ai un métier et j'ai travaillé à côté. Je ne vis pas de la politique. Eux, ils vivent de l'argent des Parisiens. Madame HIDALGO a dit que c'est très dur de vivre avec 4 900 euros. Donc, nous faisons payer notre train de vie par les Parisiens. Ce n'est pas ma conception de la politique.
PATRICK ROGER
Rachida DATI, on va continuer dans un instant. Vous avez dit : "On vise qui je suis". Qui vous êtes ? Vous allez nous le définir. Vous allez répondre à ça dans un instant avec Jean-François ACHILLI sur Sud Radio, on continue l'interview politique pendant quelques minutes.
(…)
PATRICK ROGER
L'interview de Rachida DATI avec vous, Jean-François ACHILLI, la ministre de la culture, mais aussi candidate à la mairie de Paris, on l'a dit tout à l'heure. Rachida DATI, vous avez dit à Jean-François ACHILLI, il y a quelques instants, à propos justement des réflexions d'Emmanuel GRÉGOIRE, votre principal opposant, qui disait : "Oui, mais Rachida DATI, elle a aussi évidemment son casier judiciaire…" Non, je n'en ai pas.
RACHIDA DATI
Non monsieur Roger, arrêtez, c'est comme ça que…
PATRICK ROGER
Vous avez dit, c'est moi qu'on vise, on vise qui je suis, c'est-à-dire, qu'est-ce que vous vouliez dire derrière ?
RACHIDA DATI
Moi, je vois par exemple au conseil de Paris, il y a quelques conseillers de Paris de gauche qui ont eu parfois des remarques totalement racistes, pas sexistes, mais racistes, voilà. Je suis leur mauvaise conscience. Je suis ce que la gauche n'a pas réussi en fait. Pendant très longtemps, moi je viens d'un quartier populaire, j'ai connu, j'ai connu la Gauche qui instrumentalisait les gens qui habitaient dans le quartier populaire. Et d'ailleurs, le sujet de LFI qui leur posent problème, c'est qu'ils ont été débordés par, justement, un certain électorat qui a considéré, à un moment donné, avoir été instrumentalisés et victimisés par ces socialistes. Et donc, c'est pour ça qu'en fait, ils ont créé eux-mêmes le problème et leur propre turpitude. Donc aujourd'hui, voilà, il y en a certains, c'est beaucoup plus ce que je suis, que ce que je fais.
PATRICK ROGER
Vous avez dit que votre casier judiciaire, il est vierge, mais c'est vrai qu'il y a évidemment l'affaire RENAULT.
RACHIDA DATI
C'est une affaire privée, c'est un contrat d'avocat, ça n'a rien à voir. Il n'y a pas d'argent public, je ne vis pas sur l'argent public, évidemment, et je le revendique. Et le fait de travailler à côté, ça m'a permis de ne pas dépendre de la politique, contrairement à eux, qui sont des apparatchik et qui vivent de l'argent public. Les Parisiens payent leur train de vie, c'est une réalité.
PATRICK ROGER
Oui, l'audiovisuel public aussi.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Rachida DATI, vous dites : "Je peux tout faire". Est-ce que vous allez réussir à mener à bien cette réforme de l'audiovisuel public ? Il était question de la holding au 1er janvier 2026, et la réforme n'est pas inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
RACHIDA DATI
Je l'ai faite beaucoup avancée, puisqu'il reste une seule lecture à l'Assemblée nationale. Donc, j'ai fait les deux lectures, Assemblée et Sénat. Il reste une seule lecture à l'Assemblée nationale, et là, on est sur le calendrier budgétaire, et donc, il va y avoir une semaine gouvernementale. Dès que le Gouvernement peut mettre ses textes à l'ordre du jour, et ce sera le cas évidemment, dès que la semaine gouvernementale interviendra.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous pensez que vous mènerez à bien cette réforme avant de partir sur Paris ? C'est dans 5 mois à l'élection.
RACHIDA DATI
Oui, donc là, dès qu'il y aura une semaine gouvernementale et que le texte sera inscrit à l'ordre du jour.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Emmanuel GRÉGOIRE dit : "Nouvelle victoire pour les travailleuses et les travailleurs du service public".
RACHIDA DATI
Il est obsédé par moi. Tout ce que je fais n'est pas bien, et évidemment, il est obsédé par ça. Donc, il vaut mieux qu'il soit obsédé par les parisiens. Ça fait que 25 ans qu'il est au pouvoir, et on voit le résultat à Paris. La délinquance qui n'a jamais autant augmenté. Ils peuvent dire que c'est la prérogative du préfet de police. Non, la tranquillité publique c'est la prérogative du maire. Et comme on parlait tout à l'heure, les commerçants qui mettent la clé sous la porte, c'est une responsabilité du maire. Comme le chaos dans l'espace public, c'est la responsabilité du maire. Comme évidemment la propreté, c'est la responsabilité du maire. Donc, depuis 25 ans, ils auraient dû faire le boulot.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous avez vu la polémique VON PAPEN, on va l'appeler comme ça, le Rassemblement National qui saisit l'ARCOM après des propos tenus lors d'une émission sur France 5. Vous suivez ça de près ?
RACHIDA DATI
Non, très franchement, je n'ai pas vu.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Vous ne suivez pas ça de près ?
RACHIDA DATI
Non, je n'ai pas vu, vous parlez de quelque chose, j'ai vu vaguement qu'il y avait une remarque d'une journaliste concernant Jordan BARDELLA, mais je vous avoue que je n'ai pas regardé dans le détail.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Rachida DATI, sur le Louvre, vous avez vu le profil de l'un des deux mis en examen, Doudou Croce bitume, un as des Rodéos urbains à moto. C'est-à-dire que le profil désormais des personnes qui peuvent s'attaquer à nos biens publics, à nos musées, le Louvre en l'occurrence, mais il y a aussi les musées nationaux dans toute la France, les églises également, ce n'est plus le grand banditisme organisé, c'est désormais de la délinquance.
RACHIDA DATI
C'est de la criminalité organisée, ce qui s'est passé au Louvre, c'est un acte de criminalité organisée. C'était très bien organisé et ça a été très rapide, et ils savaient ce qu'ils voulaient faire et ce qu'ils voulaient prendre. Donc, c'est de la criminalité organisée. Ce sont les nouvelles menaces et les nouveaux défis que nous devons relever, c'est évidemment la sécurisation et la lutte contre l'intrusion et le vol. Vous avez raison, c'est pour ça que, suite à ce vol spectaculaire qui a choqué toute la France, et de manière légitime, j'ai demandé une enquête administrative, le rapport provisoire m'a été remis, les premières conclusions sont très alarmantes, puisque les constats sont tout aussi alarmants, défaillances sécuritaires à l'extérieur, évidemment, sur les caméras périmétriques, les dispositifs anti-intrusion qui sont aussi défaillants, et puis, une gouvernance, une organisation qui ne va pas, qui a sous-estimé les risques d'intrusion et de vol, des dispositifs de lutte contre l'intrusion et le vol qui ne sont évidemment pas adaptés à ces nouvelles menaces, et évidemment, tout cela, j'ai demandé à la Présidente de tenir en urgence un conseil d'administration, qui se tiendra vendredi prochain, pour mettre en œuvre toutes les mesures que j'ai indiquées. C'est-à-dire une nouvelle organisation, une nouvelle gouvernance, notamment liée à la sécurité, un comité de sûreté qui va associer la préfecture de police, qui pourra ainsi pouvoir travailler main dans la main avec le musée sur tous les dispositifs à mettre en œuvre pour lutter contre les intrusions et les vols, mais aussi pour parler des nouvelles menaces, les nouvelles, justement, d'être une cible pour la criminalité organisée, c'est une nouvelle menace. De mettre en place des dispositifs anti-intrusion sur l'espace public aux abords du Louvre, ça c'est important, et ça évidemment, c'est en lien avec la préfecture de police, mais aussi avec la ville de Paris, et d'équiper en caméra extérieure sur le bâtiment très rapidement le musée du Louvre, et donc d'avoir une formation plus adaptée des agents en charge de la sécurité sur tout ce qui est intrusion et vol, et les protocoles, justement, de lutte contre l'intrusion et le vol, qu'ils soient modernisés, actualisés, et adaptés à ces nouvelles menaces.
JEAN-FRANÇOIS ACHILLI
Et ça c'est un chantier que vous entamez aujourd'hui. Rachida DATI, encore un mot, on vous a vu réagir, c'est sur X, après ce message de la CGT qui appelle à contextualiser sur scène, alors c'est un spectacle qui aura lieu à la Philharmonie demain, il s'agit d'un concert de SHANI, c'est un jeune chef d'orchestre, c'est aussi un pianiste israélien de renommée mondiale, et la CGT voudrait contextualiser ce concert. Qu'est-ce que ça vous fait réagir ça ?
RACHIDA DATI
Est-ce que c'est le rôle de la CGT spectacle d'appeler au boycott, ou de vouloir censurer des artistes ? Non. Et moi je vais vous dire, bienvenue à cet orchestre, à la Philharmonie, ça sera un grand moment de communion et de partage, autour de la musique, on dit que la musique adoucit les mœurs, et bien là, c'est évidemment, cette expression prend tout son sens, donc je leur dis bienvenue, et aucun prétexte, aucun prétexte, pour une censure et au boycott, et certains se servent de certains événements pour exprimer leur antisémitisme, qui je le rappelle, est un délit.
PATRICK ROGER
Oui, Rachida DATI, j'ai deux petites questions avant de terminer, Pierre-Jean CHALENÇON, vous l'avez vu, à propos du Louvre, vous a qualifié, même s'il a enlevé la vidéo, de reine du couscous, vous disiez tout à l'heure que vous étiez visé, justement, parfois par certains propos, qu'est-ce que vous lui répondez ?
RACHIDA DATI
Est-ce que c'est la première fois qu'il y a des propos racistes dans l'espace public ? Non. Est-ce que c'est la première fois qu'il y a des propos racistes tenus par des personnalités, y compris des réseaux politiques ? Non. Donc voilà, moi je ne perds pas mon temps, mon énergie là-dedans.
PATRICK ROGER
Et puis, une dernière question, on le voit, et on revient, en un instant, sur ce sondage, vous faites la course en tête pour les municipales à Paris, on a l'impression que c'est BOURNAZEL, le candidat qui sera un peu l'arbitre, finalement, entre vous et la gauche, Emmanuel GRÉGOIRE, est-ce qu'il est plus près de chez vous, ou il est plus près de la gauche ?
RACHIDA DATI
Vous oubliez un détail, qui n'est pas tant que ça un détail, pour la première fois, les parisiens pourront choisir directement leur maire. Et donc l'arbitre, ce seront les Parisiens et les Parisiennes. Et donc, moi je fais campagne auprès d'eux, et c'est eux qui ont la clé du vote, la clé de ces élections, ce sont les parisiennes et les parisiens. Ce sont eux qui choisiront. Et donc, moi je leur dis : "Je m'occuperai de vous, je changerai votre vie, je changerai Paris. Faites-moi confiance", et donc, je continue cette campagne. Je parle aux Parisiennes et aux Parisiens, je parle à tout le monde. Moi je dis : "Vous voulez que Paris change, vous êtes les bienvenus". Voilà, c'est tout ce qui m'intéresse.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 novembre 2025