Déclaration de Mme Naïma Moutchou, ministre des outre-mer, sur les dispositifs de soutien aux entreprises ultramarines, à l'économie, à l'emploi et au pouvoir d'achat dans les outre-mer, Paris le 19 novembre 2025.

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Circonstance : Réception, au ministère des outre-mer, en l'honneur des élus d'outre-mer à l'occasion du 107e Congrès des maires et des présidents d'intercommunalité de France

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les Ministres, chère Françoise GATEL, chère Catherine CHABAUD, cher Laurent PANIFOUS,

Mesdames et messieurs les Parlementaires, que je ne peux ici citer individuellement sans risque d'en oublier mais vous me permettrez de saluer les deux présidents des délégations Outre-mer, Davy Rimane et Micheline Jacques et en les citant eux, je vous englobe tous.

Mesdames et messieurs les maires, élus et présidents de collectivités territoriales,

Mesdames et messieurs en vos grades et qualités,


Merci à vous pour votre présence si nombreuse, il faudrait pouvoir pousser les murs pour vous accueillir tous dans de meilleures conditions !

Quelques mots rapides avant de laisser place à la convivialité des échanges. Soyez les bienvenus chers élus des Outre-Mer dans ce qui est d'abord et avant tout votre maison, celle de tous les Outre-Mer, celle de l'archipel France, celle de la France qui rayonne sur les trois Océans grâce à vous.

La traditionnelle réception au Ministère des Outre-Mer à l'occasion du Congrès de l'association des Maires de France vient non moins traditionnellement marquer la fin de vos travaux et l'approche de l'heure du retour sur vos territoires respectifs après trois jours d'échanges, de débats et de rencontres dont je sais la richesse.

Je remercie mes collègues membres du gouvernement de leur présence, tous trois fortement mobilisés sur nos sujets.

Laurent Panifous, qui gère la relation avec les parlementaires et sait la place des Outre-Mer dans tous les groupes, Catherine Chabaud, dont la mission autour de la mer et de la pêche concerne chacun de vos territoires, Françoise Gatel en charge des territoires et de la décentralisation, qui porte des dispositifs et des réformes majeures qu'il nous faudra parfois adapter Outre-mer, j'ai pu mesurer lundi, en participant à un temps trop bref à mon goût aussi à la journée consacrée aux Outre-mer et en répondant ensuite à l'invitation du Président Larcher, combien vos attentes étaient fortes à la fois sur la méthode de travail entre nous et sur le fond des politiques conduites par l'État sur vos territoires, y compris chez ceux qui bénéficient du plus fort degré d'autonomie au sein de la République. J'aurais l'occasion de prendre du temps, le temps nécessaire, je m'y engage, lors de mes déplacements et d'aller à votre rencontre comme je l'ai fait voilà quelques jours en Nouvelle Calédonie. En effet, je suis persuadée, mesdames et messieurs les maires, du rôle essentiel qui est le vôtre dans la conduite de l'action publique et dans le tissage du lien entre nos concitoyens dans un monde plus fracturé au cœur de sociétés parfois fragiles.

Je ne reviendrai pas ici sur ce que j'ai pu dire devant les élus lundi matin. Juste vous redire que le gouvernement est bien décidé à faire des Outre-mer une de ses priorités, j'y veille auprès du Premier ministre qui l'a lui-même clairement exprimé à plusieurs reprises, et que cette volonté se traduise dans des actes. Le premier de ces actes a été d'entendre le message unanime des parlementaires, plus largement des élus, et des milieux économiques pour revoir les coups de rabot importants et disproportionnés prévus en loi de finances sur le soutien aux entreprises et donc à l'emploi outre-mer. Le simple fait que l'ensemble des groupes se retrouvent dans cette demande en disait suffisamment long sur la portée de ces mesures qui ne pouvaient et ne devaient pas s'analyser sous le seul prisme budgétaire.

Travailler en partenariat pour nous accorder sur les diagnostics économiques, sociaux et environnementales et des réponses partagées.

Nous allons donc remettre sur le métier, sereinement, le travail sur les dispositifs de soutien aux entreprises ultra marine et plus largement aux économies, à l'emploi et donc au pouvoir d'achat dans les Outre-mer. J'indiquerai dans les prochaines semaines les modalités de ce travail.

Quant au budget de la mission outre-mer, nous travaillons aux ajustements nécessaires avec ma collègue des comptes publics pour être en capacité de tenir les engagements de l'État, surtout vis-à-vis des collectivités, ce qui est le préalable à la relation de confiance qui doit exister entre nous. Vous savez l'importance de cette notion vous qui êtes en contact quotidien de vos concitoyens, à portée d'engueulade comme on dit. Nous travaillons donc au respect des engagements pris pour la reconstruction de Mayotte alors qu'approche la date anniversaire du cyclone Chido, mais aussi à ceux pris envers La Réunion après le cyclone Garance. Nous travaillons aussi au soutien indispensable de la nation à la Nouvelle Calédonie, encore meurtrie par les émeutes de 2024 tout en poursuivant l'indispensable dialogue sur l'avenir de ce magnifique territoire.

Nous sommes mobilisés avec mes collègues de l'intérieur et de la justice sur la lutte contre l'insécurité, dont je sais que, comme tous les Maires, elle vous préoccupe parce qu'elle pèse sur l'ensemble de nos concitoyens. La sécurité, celle d'aller et venir, celle d'étudier dans des écoles et universités, reste la première de nos libertés. La lutte contre les trafics, je pense naturellement aux Antilles et à la Guyane mais plus largement à tous les Outre-mer, est un sujet qui mobilise le gouvernement et sur lequel je m'engage personnellement à vos côtés. Je pourrai évoquer le sujet de lutte contre la vie chère et plus largement toutes les inégalités qui affectent la vie de nos compatriotes ultramarins : immigration, égalité des chances, jeunesse, climat...

Je ne vais pas aller plus loin dans les sujets. Je veux vous dire ce que j'entends faire de ce ministère dans la relation aux autres ministres et dans la relation aux territoires comme dans la valorisation des Outre-mer et leurs réussites.

Je souhaite que ce ministère, du ministre à l'ensemble de celles et ceux qui y travaillent avec engagement, soit véritablement l'aiguillon qui porte les enjeux des Outre-mer dans l'ensemble des autres ministères et administrations jusqu'à la société civile pour que ces enjeux soient pleinement intégrés dans la pratique quotidienne des autres ministres et dans l'esprit de tous nos concitoyens.

Pas en fin de réflexion quand l'Outre-mer intègre les "dispositions diverses" dans les textes mais dès l'origine pour que le "réflexe outre-mer" soit intégré dès le démarrage des travaux d'élaboration d'une politique ou d'un texte. Nos presque 3 millions de compatriotes qui vivent dans les Outre-mer le méritent amplement au vu des enjeux et défis auxquels ils sont confrontés. Je suis persuadé que si ce réflexe existait nous aurions moins d'interrogation sur le pouvoir normatif dévolu aux collectivités.

Je souhaite vraiment que ce ministère puisse porter une offre de service et d'expertise aux collectivités en facilitant les échanges avec les administrations centrales et les opérateurs de l'État et en travaillant à une véritable offre d'ingénierie à votre profit qui mobilise les expertises et les compétences à votre demande.

Je souhaite enfin que ce ministère contribue puissamment à valoriser les Outre-mer auprès de l'ensemble de la Nation. La France est grande parce qu'elle rayonne par ses Outre-mer, parce que sa culture est enrichie des apports et des histoires singulières de chacun des territoires ultra marins de Wallis et Futuna, aux TAAF dont nous fêtons cette année les 70 ans de la création, en passant par la Polynésie Française et la diversité de ces archipels. Que serait notre Pays réduit à sa dimension hexagonale ? Un France inachevée.

Cette maison en particulier doit retrouver un rôle en la matière et notamment sur les savoirs faire ultra marin.

Le salon "fabriqué en France" vient de s'achever. Il dure le temps d'un week-end, ne peut-on imaginer ici un espace plus permanent dédié aux produits ultra marins, pour ne prendre que cet exemple ? Comment œuvrer à une meilleure connaissance des Outre-mer par nos compatriotes de l'hexagone au-delà des images, souvent idylliques il faut le reconnaître, des paysages ou des performances de nos athlètes !

Voilà sur quoi je vais m'engager avec énergie et détermination, avec ma personnalité, animée par la conviction que notre action doit s'inscrire dans un triptyque fait d'écoute, d'action et de résultats tangibles.

Je compte sur vous toutes et tous pour être à mes côtés comme vous savez pouvoir compter sur moi pour être à vos côtés dans une relation faite de franchise et de respect mutuel.

Très bonne soirée à toutes et à tous.


Source https://www.outre-mer.gouv.fr, le 21 novembre 2025