Texte intégral
Madame la Première Dame,
Messieurs les Ministres,
Madame la Vice-Ministre,
Madame la Présidente de l'Institut français,
Monsieur le directeur général de l'Institut ukrainien,
Mesdames et Messieurs les ambassadrices et les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs, chers partenaires, chers amis,
Je suis heureuse d'être parmi vous à l'occasion du lancement de ce voyage en Ukraine. Avant tout chose, je tiens à vous exprimer ma solidarité, Madame, ainsi qu'à l'ensemble de votre délégation, en mon nom et en celui de l'ensemble du ministère de la Culture.
Solidarité, oui, face aux épreuves que traverse la nation ukrainienne. Mais aussi admiration pour le peuple ukrainien qui se bat, qui résiste avec courage et avec héroïsme pour défendre sa souveraineté, son indépendance et son identité.
Dans ce combat, la culture est directement concernée ; cette saison de l'Ukraine qui se déroulera en France dans les mois à venir veut mettre en lumière cette réalité: la réalité d'un patrimoine pris pour cible par l'agression russe et que les professionnels ukrainiens de la culture cherchent à protéger ; la réalité d'une culture ukrainienne riche de son histoire et de la créativité des artistes d'aujourd'hui, des artistes qui sont pour certains sur le front et dont les témoignages nous bouleversent.
Cette saison culturelle est ainsi l'occasion pour nos acteurs culturels et nos artistes, ainsi que pour tous les citoyens français, de faire "ce voyage en Ukraine", de découvrir les différents volets de la riche identité culturelle, artistique et intellectuelle de votre pays, et de renforcer nos liens à cette occasion.
Ces liens ne datent bien sûr pas d'hier ; ils se sont considérablement intensifiés depuis près de 4 ans. Je veux ici évoquer la coopération qui nous rassemble.
Dès les premiers jours de l'agression russe contre l'Ukraine, le ministère de la Culture s'est mobilisé pour apporter une réponse d'urgence et permettre l'accueil en France de professionnels de la Culture, d'artistes et de journalistes ukrainiens. Nous avons depuis lors pérennisé et élargi ce dispositif de coopération essentiel.
Par ailleurs, la France a joué un rôle fédérateur dans la création du Fonds européen de solidarité pour les films ukrainiens, avec la contribution de 19 États européens, afin de maintenir une production cinématographique ukrainienne vivante pendant le conflit. C'était indispensable car cette riche production, c'est aussi ce qui permet de témoigner et de documenter votre combat. C'est, au fond, un travail pour l'Histoire.
En ce qui concerne le patrimoine, si durement touché par la guerre, nous avons travaillé, ensemble, en organisant une coopération bilatérale forte dans ce secteur. C'était une priorité pour répondre à la menace qui pèse sur la mémoire de l'Ukraine.
Car tel est la cible véritable des destructions qui frappent le patrimoine ukrainien : atteindre la mémoire collective, effacer les traces d'une civilisation. Face à cette entreprise de négation, votre résistance quotidienne constitue un acte de bravoure qui nous inspire et nous oblige.
Depuis 2023, nous avons ainsi mobilisé un grand nombre de partenaires institutionnels français pour accueillir des restauratrices et des conservatrices des musées ukrainiens dans le cadre de séminaires et de formations. Je veux vous l'assurer, les liens ainsi établis ne sont pas éphémères. Ils sont là pour durer.
Je pense en particulier à ceux qui se sont noués entre le musée Khanenko et le musée du Louvre en matière d'accueil et de conservation de ses collections. Je pense aussi au travail conduit avec l'Institut national du Patrimoine.
Je rappellerais également le soutien qu'apporte la France à la fondation ALIPH pour préserver le patrimoine culturel ukrainien.
Parce que la construction d'une coopération dans la durée est essentielle à la résilience culturelle de l'Ukraine, j'espère accueillir avec mon homologue ukrainienne, ici à Paris en janvier, une Rencontre de haut niveau sur le patrimoine et l'architecture en Ukraine ; nous y travaillons avec ALIPH et l'Institut français.
Faut-il le rappeler ? Protéger le patrimoine ukrainien, c'est protéger le patrimoine européen. Et donc, finalement, protéger l'identité culturelle de l'Europe.
La Saison "Le Voyage en Ukraine" marque une nouvelle étape dans la relation entre nos deux pays. Une étape fondamentale qui repose sur les bases de ce que nous avons construit ensemble ces dernières années.
Elle ouvrira, j'en suis convaincue, de nouvelles perspectives de coopération dans tous les secteurs culturels et créatifs, comme dans les domaines du patrimoine et de l'architecture.
Je tiens à remercier l'Institut ukrainien, à Kyiv et Paris, ainsi que l'Institut français pour le travail formidable qu'ils ont accompli en dépit des difficultés liées au conflit et des délais contraints.
Je tiens aussi à remercier tous les acteurs culturels qui l'ont rendue possible, aux côtés de nos deux ministères et des collectivités. Cette saison ne serait pas non plus possible sans la douzaine de structures soutenues par le ministère de la Culture qui se sont impliquées dans la préparation de cette Saison.
Avec ce lancement officiel de la Saison de l'Ukraine en France aujourd'hui, le ministère de la Culture réaffirme solennellement son engagement à vos côtés. Nous avons été présents dès les premiers jours, nous le demeurons aujourd'hui, nous le resterons demain. Je vous le dis avec beaucoup de conviction : votre combat transcende les frontières. Il défend ces valeurs universelles que sont la préservation de la culture et la transmission de la mémoire.
Je souhaite le meilleur succès à ce "Voyage en Ukraine". Je suis sûre qu'il marquera les esprits autant qu'il touchera le cœur du public français.
Je vous remercie.
Source https://www.culture.gouv.fr, le 2 décembre 2025