La production nationale d’hydrogène pur résulte encore fortement du gaz naturel et donc de "procédés émetteurs en CO2". C'est ce qui ressort de la note des ministères des territoires, de l'écologie et du logement publiée le 5 décembre 2024. Les usages sont majoritairement industriels et sont "concentrés dans l'industrie chimique et le raffinage de pétrole".
Une production qui repose majoritairement sur des processus carbonés
La production d’hydrogène pur (à 98% ou plus) pour l’année 2023 est estimée à 245 000 tonnes, soit une progression de 18% par rapport à 2022. Les volumes de production consommés en interne augmentent tandis que ceux destinés à la commercialisation ont légèrement régressé en 2023.
La production d'hydrogène pur est principalement issue de trois processus :
- le traitement du méthane (gaz naturel), par vaporeformage et oxydation partielle (70%) ;
- la production par électrolyse (9%) ;
- la production à partir du gaz naturel issu de produits pétroliers ou d'autres combustibles fossiles (10%).
En conséquence, la plupart de la production d’hydrogène pur provient de procédés "très majoritairement émetteurs de CO2", rapporte la note.
Les usages les plus courants de l’hydrogène pur sont :
- la désulfurisation des produits pétroliers (21 000 tonnes) ;
- la production de chaleur (49 000 tonnes) ;
- des usages non énergétiques (100 000 tonnes), essentiellement dans le secteur de la chimie, notamment pour la fabrication d’engrais.
Un usage encore marginal pour la production d'électricité et pour les transports
Une part minoritaire de la production d’hydrogène pur est destinée à la vente (64 000 tonnes), compte tenu des contraintes de transport et de stockage liées aux risques d'explosion ou de fuites et au manque d'infrastructures adaptées.
Si la part destinée à la production d’électricité et aux mobilités reste marginale en 2023, des investissements sont déployés pour développer un usage civil de l’hydrogène pur dans les mobilités lourdes (transport terrestre, fluvial, aérien) "sous la forme de carburants de synthèse".
Actuellement, environ 1 200 véhicules sont équipés de piles à hydrogène avec des stations de recharge essentiellement implantées près de sites de production en Normandie, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et dans les environs de Nantes.
