Une étude publiée le 22 octobre 2025 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime que le nombre de seniors en perte d’autonomie augmenterait jusqu’à un pic de 2,8 millions en 2052.
La perte d’autonomie progresserait jusqu’en 2052
En 2021, la perte d'autonomie touche en majorité :
- les plus âgés ;
- les femmes. Elles constituent 56% des seniors, 66% des seniors en perte d’autonomie et 71% des seniors en perte d’autonomie sévère car elles ont une espérance de vie à 60 ans plus longue que celle des hommes (27,3 ans contre 22,8 ans) et sont plus sujettes à la perte d’autonomie à âge donné.
Si les tendances démographiques récentes se poursuivent et si l’état de santé continue de s’améliorer, la France compterait 700 000 seniors en perte d’autonomie de plus en 2052 qu’en 2021 (+36%, soit en moyenne +1% par an, contre +45% et +1,2% pour la perte d’autonomie sévère).
D’ici 2052, les effectifs de seniors en perte d’autonomie s’accroîtraient de 38% chez les femmes et de 33% chez les hommes, et ceux des seniors en perte d’autonomie sévère respectivement de 44% et 45%, les hommes gagnant davantage d’espérance de vie. Cette évolution résulte de la hausse du nombre personnes de 60 ans ou plus (+27%) et de leur âge moyen (qui passerait de 72,4 à 75,1 ans), compensée en partie par l’amélioration de l’état de santé à âge donné.
La perte d’autonomie s’étendrait dans l’Ouest et les Outre-mer
En 2021, la part de seniors en perte d’autonomie est plus importante dans les départements ruraux, où les seniors sont plus âgés (36% à 38% d’entre eux ont au moins 75 ans, contre 35% au niveau national) et la population a des revenus plus modestes. Dans les Outre-mer, qui cumulent des vulnérabilités sociales et sanitaires avec une pauvreté marquée des seniors, les 60 ans ou plus sont plus jeunes qu'en France hexagonale mais présentent une moindre autonomie à âge et sexe donnés.
Entre 2021 et 2052, la hausse du nombre d’individus en perte d’autonomie serait :
- plus prononcée sur la côte atlantique, en Corse, en Île-de-France (hors Paris) et outre-mer. Les départements les plus urbanisés de l’Ouest et les Outre-mer verraient leur population vieillir, et des seniors quitteraient l’Île-de-France, le Nord et les métropoles pour l’ouest et le sud de l’Hexagone ;
- plus faible dans les départements du Nord-Est et du Centre.