La loi transpose de nouvelles directives européennes adoptées en juin 2013 ("paquet asile") et vise à réformer en profondeur le droit de l'asile, selon deux axes :
- renforcer les garanties des personnes ayant besoin d'une protection internationale
- statuer rapidement sur les demandes d'asile (l'objectif de délai moyen est de neuf mois).
Ainsi, les garanties des demandeurs d'asile sont renforcées à tous les stades de la procédure : enregistrement plus rapide de leur demande, présence d'un conseil lors de l'entretien avec un officier de protection, meilleure prise en compte des vulnérabilités. Le texte généralise également l'effet suspensif des recours contre les décisions refusant l'asile.
Elle institue de nouvelles procédures d'examen rapide des demandes :
- une nouvelle procédure accélérée, qui remplace l'actuelle procédure prioritaire, sera mise en oeuvre par ou sous le contrôle de l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA).
- une nouvelle procédure contentieuse, avec la création d'une procédure de recours suspensif accélérée devant un juge unique de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) en cinq semaines.
Par ailleurs, le délai de jugement en procédure normale imparti à la CNDA, qui voit réaffirmé son rôle de juge de l'asile, est fixé à cinq mois.
Un dispositif d'hébergement contraignant, permettant d'affecter le demandeur d'asile dans une autre région que celle où il se présente, est mis en place. En cas de refus de l'hébergement proposé, le demandeur perd son droit aux allocations. S'agissant du dispositif d'hébergement, le modèle du Centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) est progressivement généralisé. Les allocations perçues sont unifiées et tiendront compte de la composition familiale.
En première lecture à l'Assemblée nationale, un amendement autorise l'accès au marché du travail aux demandeurs d'asile lorsque l'OFPRA n'a pas statué sur leur demande d'asile, dans un délai de neuf mois suivant l'introduction de leur demande. De plus, lorsque le demandeur présente une demande d'asile alors qu'il fait l'objet d'une mesure d'éloignement, cette mesure n'est pas abrogée mais son exécution est seulement suspendue jusqu'à ce qu'il ait été statué sur sa demande d'asile.
Parmi les motifs d'asile, l'Assemblée nationale a explicitement reconnu les violences faites aux femmes.
Le Sénat a introduit un article additionnel qui prévoit qu'une obligation de quitter le territoire français est prononcée à l'égard d'un étranger débouté de sa demande d'asile. Le rejet d'une demande d'asile vaut obligation de quitter le territoire français. Cette disposition est supprimée dans le texte définitivement adopté par l'Assemblée nationale.
Cette page propose un résumé explicatif du texte pour le grand public. Elle ne remplace pas le texte officiel.
Sources
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Légifrance :
Loi du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d'asile -
Assemblée nationale :
Dossier législatif : Projet de loi relatif à la réforme de l'asile -
Légifrance. Format PDF (2,03 Mo) :
Etude d'impact sur le projet de loi relatif à la réforme de l'asile