Texte intégral
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Vous saluez les efforts exceptionnels du gouvernement en faveur de Mayotte et je vous en remercie. Je vous en remercie parce que je crois sincèrement que ce que nous avons fait ici pendant cette législature est sans précédent. Ensemble, nous avons réalisé ou engagé à Mayotte en trois ans plus qu'en trente ans. Mayotte est enfin sortie de cette période d'incertitude et d'inquiétude. Mayotte est enfin libérée de cet obstacle qui barrait son avenir. Mayotte a un statut définitif, elle est pleinement intégrée à notre communauté nationale, sans ombres, sans arrière-pensées.
Mayotte a des atouts : une population jeune, une capacité touristique à développer, un rôle à jouer dans l'Océan Indien. Ces atouts, il faut les exploiter.
Il en est ainsi de l'éducation, qui est la clé de la réussite parce qu'il faut instruire et former cette jeunesse. Pour cela, comme vous l'avez souligné, il faut des établissements scolaires. Dans le contrat de plan, nous avions prévu 76 millions d'euros (500 millions de francs) qui ne suffisaient pas aux besoins attendus. J'ai obtenu, je l'ai annoncé hier au Conseil général, 104 millions d'euros supplémentaires (681 millions de francs) qui, ajoutés aux fonds du contrat de plan, permettront de construire onze établissements scolaires, 5 collèges et 6 lycées. Un collège, Monsieur le Maire, sera construit sur votre commune. Je me réjouis de pouvoir vous l'annoncer aujourd'hui.
Les constructions scolaires sont essentielles. Il est d'autres aspects qui le sont tout autant pour la réussite de vos enfants. C'est pour cela que l'allocation versée aux familles pour chaque enfant scolarisé a été doublée dès la rentrée des classes de 2001 : 46 euros (300 francs) au lieu de 23 (150 francs) dans le primaire, 107 euros (700 francs) au lieu de 53 euros (350 francs) dans le secondaire. Plus de 50 000 de vos enfants sont concernés. C'est pour cela également que nous avons créé une aide à la restauration scolaire, versée directement aux écoles, pour que les enfants scolarisés puissent bénéficier d'un repas et d'une alimentation équilibrés. C'est pour cela enfin que nous veillons au statut et à la formation des maîtres, qui recevront dans l'Institut de Formation des Maîtres des enseignements adaptés afin d'être plus proches encore de leurs élèves.
Notre politique en faveur de la jeunesse mahoraise ne se limite pas à ces décisions fortes en faveur de l'éducation. Vous le savez, Monsieur le Maire, nous avons développé des structures et des équipements tournés vers les jeunes, afin qu'ils ne se sentent pas inactifs et qu'ils puissent apprendre en dehors même des établissements scolaires. J'accorde une grande importance à la lecture. Nous avons ouvert en 1998 la bibliothèque centrale de prêt, nous avons contribué récemment à l'ouverture des bibliothèques de proximité dans les villages et nous ne nous arrêterons pas là. Nous les multiplierons encore et je ne doute pas que Bouéni puisse bénéficier de ce programme.
Nous avons également développé les équipements sportifs, les salles de spectacle, les centres d'accueils pour les jeunes. Nous avons, en liaison avec le Ministère de la Culture, augmenté les échanges culturels et artistiques, pour que les jeunes artistes et créateurs mahorais puissent se produire dans l'hexagone ou à l'étranger.
Tout cela montre, incontestablement, la détermination du gouvernement de Lionel Jospin. Tout cela montre que la politique menée porte ses fruits et que nous savons tenir les engagements qui ont été pris.
Il est ainsi également des problèmes de logement. Ils ont été largement pris en compte par les programmes de réhabilitation de l'habitat insalubre, qui permettra à près de 850 familles mahoraises chaque année, grâce aux fonds qui y sont consacrés et qui ont été augmentés, de ne plus vivre dans des conditions inacceptables et d'être logées dans des conditions décentes. La construction des logements neufs a également été considérablement amplifiée depuis 1997. Enfin, une allocation logement sera mise en place, dès le 1er janvier prochain, qui permettra aux Mahoraises et aux Mahorais de conditions modestes d'accéder à la propriété mais aussi à des logements locatifs de qualité.
Tout cela est considérable, je crois qu'il est de notre responsabilité de le mesurer. Dans tous les domaines, nous avons voulu agir vite, par ordonnance, parce qu'il y avait urgence.
Il fallait ainsi rapidement prendre des mesures de justice sociale pour aider les familles à élever leurs enfants. Nous l'avons fait en étendant et en augmentant les allocations familiales. En avril 2002, dans moins de deux mois, plus de 20 000 familles en bénéficieront. Une famille avec deux enfants touchait 41 euros par mois (270 francs) : elle recevra désormais 61 euros par mois (400 francs). Une famille avec trois enfants recevait 55 euros par mois (360 francs), elle touchera désormais 73 euros par mois (480 francs). Une famille de quatre enfants et plus touchait 70 euros (460 francs), elle touchera désormais 73 euros (480 francs).
Il fallait aussi créer des emplois et relancer l'activité économique dans l'archipel. Nous l'avons fait également. Nous l'avons fait pour les jeunes, en créant 700 emplois-jeunes, qui donnent l'occasion à des jeunes d'entrer dans le monde du travail. Nous avons étendu à Mayotte le Projet Initiative Jeune, dispositif qui existe déjà dans les départements d'outre-mer et qui permet à un jeune soit de monter sa propre entreprise, soit de se former ailleurs qu'à Mayotte, dans l'hexagone, dans un département d'outre-mer ou à l'étranger ; 1 000 jeunes mahorais pourront en bénéficier dès cette année. Nous voulons également développer les activités d'utilité sociale, qui embauchent surtout des jeunes et des femmes, par exemple dans la restauration scolaire ou la protection de l'environnement. Une agence spécialement consacrée à cela sera créée dans les prochains jours. Dans les petites entreprises enfin, qui sont nombreuses à Mayotte, j'ai prévu des aides à la création d'emplois.
Le gouvernement a prouvé sa détermination. Il a prouvé que nous ne faisons pas de vagues promesses, que nos paroles ne restent pas lettre morte. Nous écoutons, nous décidons, nous agissons et nous nous engageons.
Monsieur le Maire, vous avez souligné aujourd'hui la confiance des habitants de votre commune pour le gouvernement de Lionel Jospin. C'est pour moi une belle récompense et le meilleur encouragement à aller de l'avant, avec vous tous.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 1e mars 2002)