Déclaration de Mme Michelle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur les différentes mesures gouvernementales de développement du tourisme rural, Cambrai, le 3 septembre 1999.

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Circonstance : Université d'été du tourisme, à Cambrai, le 3 septembre 1999

Texte intégral

Monsieur le Président du Centre National de Ressources du Tourisme en Espace Rural (CNRTER),
Monsieur le Directeur du Tourisme,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,


Tout d'abord, permettez-moi de vous souhaiter à toutes et à tous la bienvenue dans ma région du Nord-Pas-de-Calais et plus particulièrement dans cette belle ville de Cambrai dont j'espère vous avez eu le temps d'apprécier les richesses patrimoniales, culturelles et gastronomiques au premier rang desquelles son superbe musée des beaux-arts, récemment rénové et qui recèle des uvres remarquables des écoles flamandes, hollandaises et françaises.

Je voudrais remercier les organisateurs de cette université d'été du tourisme en espace rural de leur invitation à venir clôturer ces trois journées de travaux dont les échanges et les réflexions ont été je le sais, particulièrement riches.

Il faut dire que le thème central de ces rencontres est tout à fait d'actualité puisque l'Etat et les Régions se retrouvent aujourd'hui pour définir une politique commune de développement économique et d'aménagement du territoire pour les 7 prochaines années

Le Contrat de Plan sera-t-il l'outil espéré de développement du tourisme rural, ce tourisme de "nature", ce tourisme "authentique", qui est aujourd'hui - et sera encore plus demain - un secteur porteur d'espoirs, voilà une question très importante pour beaucoup de nos territoires nationaux.

Même si mon emploi du temps ne m'a pas permis d'assister à l'ensemble de vos travaux, je sais que pendant les trois journées qu'aura duré cette université d'été chacun et chacune d'entre vous s'est impliqué dans le débat, le nourrissant de ses idées et de son expérience, comme ce fut le cas, notamment hier, toute la journée.

Je tiens à vous en féliciter, et à vous remercier également, car c'est de cette confrontation d'idées, de ce partage de connaissances au plus près des réalités, que se nourrit, aussi, la politique que j'impulse depuis plus de deux ans, au sein du gouvernement.

Merci, donc, pour la richesse de vos interventions, et pour avoir rappelé, avec justesse et lucidité, qu'en matière de tourisme, même lorsque le potentiel existe, même lorsque l'on possède un fort patrimoine naturel ou culturel, le développement d'une activité durable implique désormais un grand professionnalisme, et surtout une écoute et une collaboration constantes entre tous les acteurs, qu'ils soient locaux ou nationaux, privés ou publics.

I - L'ESPACE RURAL :
UN POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT EXTRAORDINAIRE.

En cette période de rentrée, je dois vous confier que cela me fait particulièrement plaisir d'être là, à ce rendez-vous phare du tourisme rural, pour marquer mon attachement à un secteur qui représente une chance pour cette région du Nord-Pas-de-Calais que je connais bien, mais également - j'en suis convaincue - un véritable espoir de développement pour l'ensemble des régions françaises, et pour le tourisme d'une manière générale.

Permettez-moi d'évoquer quelques instants, puisque nous sommes à Cambrai, le cas plus particulier de ma région. Il y a encore vingt ans le Nord-Pas-de-Calais était avant tout un territoire de loisirs et de tourisme de proximité à destination d'une population jeune, riche de 4 millions d'habitants, essentiellement citadine et d'une clientèle francophile venue des régions voisines de Belgique et du Kent.

Marquée par une image industrielle forte et par la crise, cette région contre toute attente a fait le pari de devenir l'une des grandes destinations touristiques française et européenne de cette fin de siècle. Plusieurs choix s'offraient à elle : développer prioritairement son littoral et quelques-unes de ses villes culturelles les plus riches ou tenter de valoriser et d'exploiter au mieux les atouts de l'ensemble de ses territoires, jouant tantôt sur les espaces et les paysages, tantôt sur le patrimoine et sa richesse muséographique, tantôt sur ses nombreuses activités ludiques et sportives.

C'est avec courage et détermination que les collectivités et les partenaires associatifs et privés ont fait le choix d'un développement global, s'appuyant non seulement sur son littoral riche en potentialités, sur la métropole lilloise et la ville d'art d'Arras, mais aussi sur ses terroirs ruraux tels le Boulonnais, les 7 Vallées, la Flandre ou encore le Haut-Escault et l'Avesnois.

Courage et détermination, car il fallait convaincre bien souvent des décideurs publics et privés fortement marqués par la tradition industrielle du, Nord-Pas-de-Calais, qu'il était possible de générer un véritable développement économique au travers des loisirs et du tourisme, et de redonner un nouvel élan à des zones considérées comme en déclin.

C'est ce pari qui vingt ans après, est en passe d'être gagné et le tourisme vert a pris toute sa part dans cette réussite. Sa part de revitalisation des économies locales plus traditionnelles, je pense à l'artisanat, au petit commerce, à l'agriculture. Je pense au maintien de services publics dans des zones où ils étaient menacés. Sa part aussi de protection et de revalorisation d'un patrimoine architectural traditionnel en voie de disparition. Sa part enfin de "mise en désir" culturelle et paysagée des territoires qui a permis de répondre aux aspirations nouvelles des populations locales et en cette fin de crise, à la relance des investissements.

Les derniers chiffres de la saison publiés par mon ministère en lien avec l'observatoire régional du Comité Régional du Tourisme, témoignent de cette nouvelle dynamique et de ce renouveau.

Je n'en veux pour preuve que les taux d'occupation des gîtes de France qui oscillent dans cette région entre 85 et 92 % et le succès tout à fait significatif des activités de pleine nature.

Je suis convaincue que beaucoup d'entre vous pourraient eux aussi dans leur propre région témoigner de ces effets extrêmement positifs qu'engendrent l'activité et l'économie touristique sur le développement local de leur terroir.

L'espace rural représente désormais un potentiel extraordinaire dans notre pays, puisqu'il couvre 80 % du territoire national, et constitue le deuxième espace le plus fréquenté par nos concitoyens et par nos visiteurs étrangers.

A elle seule, la campagne demeure même la première destination touristique des Français, qui, de plus en plus, aspirent à un tourisme vert, synonyme de repos et de calme, mais également de découverte de nos terroirs et d'activités sportives en pleine nature.

Dès lors, il n'est pas besoin d'être particulièrement volontariste pour constater que le développement du tourisme rural correspond à une demande de plus en plus forte, à laquelle les professionnels de ce secteur se doivent de répondre.

De la même manière, reconnaître que l'activité touristique en milieu rural est très souvent - pour ne pas dire quasiment toujours - un moyen d'apporter également une réponse aux difficultés économiques et sociales auxquelles certaines régions se trouvent confrontées (je pense notamment à la désindustrialisation qui, ici même, dans le Nord a eu des conséquences humaines dramatiques) est aussi une réalité.

Car cette forme de tourisme favorise les loisirs de proximité, incite à la promenade, à s'intéresser au patrimoine architectural, ou encore à goûter les spécialités locales...

Chacun, ici, le sait bien : c'est un tourisme qui favorise le maintien et le développement d'activités plurisaisonnières ; un secteur créateur d'emplois ; mais aussi une forme de tourisme qui assure également la préservation de l'environnement.

En effet, quand ce dernier est valorisé comme un véritable produit d'appel, personne n'a envie de voir cet environnement dégradé.

Pour toutes ces raisons, je suis convaincue de la nécessité de développer ce secteur.

C'est ce que je suis venue vous dire aujourd'hui.

Oui, dans notre pays le tourisme rural a une place importante à occuper !

Et tout ce que nous pourrons entreprendre, ensemble, pour développer ce secteur constituera :

" un plus pour l'ensemble de nos concitoyens qui recherchent davantage d'espaces de liberté, non seulement parce que cela correspond à leurs goûts, comme je le disais à l'instant, mais également parce qu'avec la réduction du temps ils vont désormais bénéficier de davantage de plages de repos leur permettant de partir à la découverte de nos régions.

De fait, cela constituera également :

" un plus pour nos visiteurs étrangers dont le nombre va augmenter considérablement dans les prochaines années, si l'on en croit toutes les projections de l'Organisation Mondiale du Tourisme, et qui de plus en plus choisissent également l'espace rural comme destination de vacances.

Cela représentera aussi :

" un plus pour les populations résidant dans les zones concernées, qui bénéficieront d'équipements de qualité, mais surtout se verront offrir de nouvelles perspectives d'emplois, en complémentarité avec les activités traditionnelles en milieu rural.

En fait, cela sera :

" un plus pour la société tout entière car, vous connaissez ma conviction : dans le temps des vacances, même lorsque les séjours sont courts, les échanges entre les peuples, entre les cultures, entre les gens se trouvent favorisés.

II - DÉVELOPPER LE TOURISME RURAL
PAR UNE PLUS GRANDE PROFESSIONNALISATION.

Cela étant dit, comme vous l'avez très justement souligné: développer le Tourisme Rural demande, et demandera de plus en plus de professionnalisme.

Cela nécessite une meilleure articulation et une plus grande souplesse entre acteurs privés et acteurs publics ; une véritable mise en synergie des dynamiques locales et nationales.

Je sais que, durant ces trois jours, vous avez déjà eu l'occasion d'évoquer largement cette question - en pointant parfois les limites de cette collaboration - mais en soulignant, surtout, toute l'importance qu'elle peut prendre lorsqu'il s'agit de mettre en uvre des projets comme ceux évoqués hier, autour du tourisme, fluvial, ou encore de la valorisation de votre patrimoine architectural et artistique.

Je me permets toutefois d'y revenir car je suis sincèrement convaincue que, dans une perspective de développement durable d'une offre de tourisme rural, la réussite passe par :

" une meilleure mise en marché d'hébergements de qualité et de produits diversifiés,
" une communication cohérente autour de l'image de la région concernée.

Mais aussi par :

" la formation aux nouvelles compétences professionnelles des hommes et des femmes qui travaillent dans ce secteur.

Cela passe également par :

" un renforcement de l'attractivité des territoires, notamment par une meilleure organisation touristique, autour, par exemple, de la notion de pays d'accueil... Et cela, autant par souci d'une plus grande efficacité de l'utilisation des aides publiques que par respect pour l'investissement de chacun des acteurs.

Le temps d'un tourisme de cueillette, où il n'y avait qu'à attendre que le visiteur s'arrête, est en effet révolu !

J'ai d'ailleurs eu l'occasion de le dire au dernier sommet de l'Organisation Mondial du Tourisme, qui s'est déroulé au mois de juin, à Nice :

S'organiser et travailler ensemble, tous ensemble, est aujourd'hui une nécessité si nous voulons faire face aux défis de l'avenir et favoriser le développement local de manière durable.

En la matière, en France, nous possédons non seulement un savoir-faire, mais surtout un certain nombre d'outils que - je peux vous l'assurer ! - nombre de pays nous envie.

III - L'ENJEU DES CONTRATS DE PLAN.

C'est le cas, en particulier, des Contrats de Plan qui lient l'État et les régions, et qui sont actuellement en train d'être discutés afin de définir les politiques d'aménagement des territoires pour les 7 ans à venir.

Autant dire que ces contrats sont essentiels, car, à travers eux c'est l'Etat qui s'engage à vos côtés pour porter et soutenir des projets pouvant également mobiliser les fonds structurels européens.

Mais cela, vous le savez, puisque vous avez souhaité mettre cette procédure à l'ordre du jour de votre université d'été. Et, ici même, vous n'aurez pas manqué de remarquer que, pour la première fois, la dimension "Tourisme" s'y trouve particulièrement soulignée.

Ce matin encore, vous en avez parlé, et j'ai bien écouté votre synthèse, Monsieur MAZUEL.

Je dois dire que je trouve tout à fait judicieuse votre référence à JEAN-JACQUES ROUSSEAU, et à son "Contrat social".

Vous m'offrez en fait une liaison toute trouvée, car si je suis là aujourd'hui c'est bien pour vous dire que sans vous, sans l'ensemble des acteurs locaux, sans la prise en compte de votre expérience, de vos réalités et de vos attentes, ces contrats n'en seraient pas. Ils ne seraient qu'un catalogue de bonnes intentions.

Et c'est bien parce que je partage votre préoccupation que j'ai réuni l'ensemble des Délégués Régionaux au Tourisme pour leur demander d'enclencher une démarche de concertation permettant d'impliquer, de manière plus démocratique, l'ensemble des acteurs de terrain.

Ces D.R.T sont à votre écoute et s'ils n'ont pas déjà pris contact avec vous, n'hésitez pas à les interpeller.

Pour moi, en effet, les Contrats de Plan ne doivent pas être une procédure élitiste, réservée à quelques initiés, mais bien un soutien au développement économique local et aux dynamiques qui se créent sur le terrain et sont l'expression des attentes d'une population.

C'est pourquoi je souhaite que personne ne reste au bord du chemin.

Pendant deux ans, je me suis efforcée de repositionner les valeurs et de redonner du sens à ce secteur, en plaçant l'Homme au cur de toutes mes priorités. Ce n'est pas aujourd'hui que je me déjugerai.

Ainsi, même si le tourisme vert est en pleine expansion, je connais les difficultés auxquelles ce secteur est confronté et qui ne lui permettent pas, seul, d'affronter le défi de la qualité qu'elle doit pourtant assumer.

Dans ces négociations, chaque acteur, chaque secteur, doit prendre sa place, donner son avis et s'impliquer.

Et même si, dans vos débats, vous avez vous-mêmes évoqué les limites des Contrats de Plan, qui à eux seuls ne sauraient tous régler, j'insiste : Il vous faut vous y engager.

Sachez, en tout cas, que je suis et que je resterai à vos côtés, tant je crois qu'en espace rural - plus sans doute que n'importe où ailleurs - les possibilités de développer des produits touristiques spécifiques, mais également un "tourisme alternatif" sont immenses.

IV - UNE STRATÉGIE RÉGIONALE
INSCRITE DANS UNE DÉMARCHE GLOBALE.

Pour autant, vous avez raison, s'ils jouent un rôle essentiel en matière de. développement du tourisme rural, ces Contrats de Plan ne constituent pas à eux seuls la garantie du succès.

Ils doivent s'inscrire dans une politique globale qu'ils concrétisent et qu'ils relaient, tout comme, en étant en permanence à votre écoute, la politique que je m'efforce d'impulser entend relayer vos aspirations, vos besoins et vos priorités.

Ainsi, les orientations que j'ai souhaité mettre en uvre depuis mon arrivée au gouvernement sont autant de choix stratégiques sur lesquels vous devez savoir compter.

Je pense ainsi aux mesures favorisant :

" une meilleure qualité de l'offre, que cela soit par le classement de la restauration; par les crédits affectés à la réhabilitation du parc du Tourisme social et associatif; ou encore par les aides accordées pour la rénovation de l'immobilier de loisirs.

Je pense également à tous les efforts de modernisation que nous avons entrepris pour favoriser :

" une mise en marché plus efficace des hébergements et des produits touristiques par le biais des nouvelles technologies, notamment au travers de TOURINFRANCE et RÉSINFRANCE... Mais également par cette convention que j'ai signée avec ma collègue CATHERINE TRAUTMANN afin de vous aider à mieux mettre en désir votre patrimoine culturel et architectural.

Je pense aussi au chantier que j'ai souhaité ouvrir pour soutenir :

" la qualité des ressources humaines, en améliorant les conditions de vie et de travail des saisonniers du tourisme, et faisant de la formation permanente des salariés de ce secteur une question primordiale.

Je pense enfin aux différentes mesures que j'ai prises pour tenter de favoriser :

" l'accès du plus grand nombre aux vacances et aux loisirs.

Cet aspect, comme les autres d'ailleurs, - mais pour ce dernier, vous conviendrez que c'est une première ! - est l'une des orientations fortes que j'ai voulu donner à ces Contrats de Plan État-Régions.

V - UNE CONFÉRENCE PERMANENTE
DU TOURISME RURAL.

Ceci dit, je me permets encore d'insister : un contrat, on ne le passe pas seul, ou alors on se condamne à l'isolement et à l'inefficacité.

C'est un véritable partenariat que je voudrai voir passer - j'allais dire "pacser" - dans les mois à venir, entre mon ministère et les acteurs de terrain que vous représentez, que vous soyez élus; institutionnels; acteurs de l'hébergement touristique en zone rurale; acteurs de l'animation culturelle ou de l'animation sportive ; organisateurs de randonnées pédestres, de sorties à chevaux ; ou détenteurs des secrets de la gastronomie locale...

C'est, votre diversité qui constitue la richesse de ce secteur, même s'il est vrai que cette "atomisation" rend parfois complexe la commercialisation, ou simplement la valorisation de ce que vous proposez.

Il n'en reste pas moins que c'est cette richesse qui doit s'exprimer.

Car si le tourisme rural fait l'objet d'une réelle demande - même si les statistiques le concernant sont encore insuffisantes et le poids économique difficile à mesurer, une partie des services consommés échappant à l'observation -, c'est votre dynamisme et votre engagement qui font de ce secteur un véritable outil de développement local, au carrefour de l'aménagement et de l'économique.

Voilà pourquoi, je suis convaincue que l'avenir appartient aux entreprises et aux actions innovantes, ainsi qu'aux partenariats étroits entre tous les acteurs, dans lesquels le Secrétariat d'État au tourisme s'est grandement impliqué.

C'est dans cet esprit d'ailleurs qu'il y a maintenant un an, je rencontrais l'ensemble de vos représentants, aux côtés des mes collègues de l'Agriculture et de l'Environnement, JEAN GLAVANY et DOMINIQUE VOYNET.

A cette occasion - vous vous en souvenez sans doute - j'ai pris un certain nombre d'engagements devant vous.

" Premièrement: simplifier les procédures de financement des aides qui vous sont accordées.

Et bien, c'est maintenant chose faite.

Depuis le début de l'année, en effet, l'examen conjoint des dossiers, par les trois ministères qui sont vos interlocuteurs naturels, a mis un point final à cette course aux subventions à laquelle des procédures administratives différentes condamnaient les porteurs de projets.

" Devant vous, ce jour-là également, je m'étais engagée à veiller à ce que les objectifs du tourisme rural soient pris en compte dans les contrats de Plan. Et comme vous le savez, l'aide à la modernisation et à la valorisation de l'offre du tourisme social; le soutien à l'organisation de "pays", ou encore la valorisation de l'agrotourisme sont autant d'orientations inscrites dans ces Contrats de Plan.

" J'avais également annoncé la création, au sein de l'Agence Française d'Ingénierie Touristique, d'un atelier consacré au tourisme rural. Dès la rentrée 2000, celui-ci sera un lieu d'expertises et de ressources au service de l'ensemble des acteurs de ce secteur.

Il fonctionnera évidement en synergie avec le Centre National de Ressources du Tourisme en Espace Rural (CNRTER) qui demeure, pour moi, un espace de ressources, mais surtout un lieu de formation essentiel pour les acteurs du développement touristiques, pour les acteurs du tourisme en zone rural et pour tous les enseignants agricoles.

" Mais lors de cette réunion qui s'est tenue à Paris, nous avions également exprimé le besoin d'un interlocuteur fédératif pertinent et permanent, afin que votre parole, vos attentes et vos expériences soient mieux prises en compte par l'ensemble des pouvoirs publics.

Cette proposition, je l'ai soutenue, appuyée, et après consultation de mes collègues de l'Agriculture et de l'Environnement, ainsi que de la DATAR, je peux vous annoncer qu'une Conférence Permanente du Tourisme Rural (CPTR) - dont la création résulte des travaux entrepris depuis 10 mois en large concertation avec les partenaires du secteur - sera mise en place d'ici la fin de l'année.

Lieu de propositions, plate-forme d'échanges relayant les préoccupations des petites organisations, cette structure aura une mission politique claire et définie: le développement du tourisme en espace rural. Pour la vivre, il va de soi qu'elle bénéficiera d'un financement public à même de garantir ses moyens d'existence.

VI - CONCLUSIONS.

Je pense que chacun aura compris que si j'ai souhaité participé aujourd'hui à cette Université d'été de CAMBRAI, c'est bien pour poursuivre la mobilisation de l'ensemble des acteurs de ce tourisme dans lequel je crois.

En effet, s'il existe bien un espace pouvant accueillir le rééquilibrage nécessaire des flux touristiques auquel la France aspire, c'est bien l'espace rural. Celui que vous aimez, celui dans lequel, chaque jour, vous vous investissez pour le faire vivre et le dynamiser.

Dans la réflexion sur l'avenir du Tourisme français, à l'aube d'un 3ème millénaire, où, nous l'espérons tous, les gens auront plus de temps pour eux, pour leurs loisirs et pour voyager, c'est ensemble que nous inventerons cette "complémentarité" indispensable de nos territoires.

Pour ma part, en tout cas, c'est avec les acteurs de terrain que je veux continuer de travailler pour que vivent la haute et la moyenne montagne; les littoraux autant que les arrières-pays; les villes d'Art et d'Histoire, comme celle qui nous accueille aujourd'hui, et les zones rurales qui deviennent, de plus en plus, les poumons de nos grandes cités.

Destination en soi, mais aussi espace à proximité des lieux urbains, le monde rural doit en effet avoir la possibilité d'être entendu.

C'est pourquoi, je veux terminer en vous invitant, une nouvelle fois, à vous mettre autour de la table avec vos Délégués Régionaux au Tourisme, la Direction du Tourisme, l'Agence Française d'Ingénierie Touristique, ainsi que les représentants des ministères de l'Agriculture et de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, afin de faire en sorte que les outils du développement économique dans notre pays - et en l'occurrence ces futurs Contrats de Plan -, apportent les réponses les plus concrètes aux attentes de l'ensemble de nos concitoyens, aux attentes de nos visiteurs étrangers, mais également aux attentes et aux besoins des populations concernées.

Je ne puis finir mon propos - chacun le comprendra ici - sans évoquer la mémoire d'un grand serviteur de la cause du tourisme, et en particulier du tourisme rural. Je veux parler, bien sûr, d'HENRI GROLLEAU, décédé accidentellement en venant à cette Université d'Eté. Beaucoup le connaissaient ici, puisque pendant plus de quinze ans, il a uvré au sein du Ministère de la Jeunesse et des Sports, comme du Tourisme, en faveur du développement des activités touristiques dans l'espace rural et pour un meilleur aménagement du temps de travail au profit des activités de loisirs culturels, sportifs ou de découverte.

Avec la disparition d'HENRI, c'est toute la grande famille du tourisme français qui est en deuil.

Je suis certaine que vous vous associerez à moi pour transmettre à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances et les assurer que, dans cette épreuve, nous sommes de tout cur à leurs côtés.

Je vous remercie.
(source.http://www.tourisme.gouv.fr. le 13 septembre 1999)