Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi, en premier lieu, de vous remercier d'avoir répondu nombreux à mon invitation et de vous dire le plaisir que j'ai de vous retrouver, au lendemain de cet été, qui - je veux vous le dire d'emblée -, a été un très bon cru pour le tourisme français.
Si j'ai tenu à vous rencontrer, aujourd'hui - à la veille de la Communication que je ferai, demain, en Conseil des ministres, sur le bilan de la saison touristique - c'est parce que je souhaitais vous livrer les premières tendances observées sur le premier semestre 1999, ainsi que pendant l'été (I), et, surtout, faire le point, avec vous, des chantiers de travail ouverts depuis mon arrivée au Secrétariat d'État au Tourisme (II), et évoquer ceux que je compte ouvrir dans les semaines à venir (III).
I - Mais d'abord, c'est du bilan dont je vous parlerai, en rappelant, bien évidemment, que l'année n'est pas encore terminée, et qu'il vous faudra encore patienter quelques semaines pour avoir les résultats définitifs d'une saison qui se prolonge largement sur les mois de septembre et octobre.
S'agissant des comportements des touristes français, leurs habitudes se confirment, notamment en matière de destination.
Nos concitoyens aiment, en effet, voyager en France - et ce n'est pas moi qui les en découragerai, tant notre pays est riche de variétés !
Reste qu'ils apprécient toujours autant la montagne, en hiver.
Et notre pays possédant de nombreux massifs, je peux vous annoncer qu'en 1999, les stations de sports d'hiver françaises ont connu une fréquentation exceptionnelle, liée à l'abondance de neige, mais également au fait que l'offre s'y diversifie.
En effet, en dehors des sports de glisse, de nombreuses autres activités y sont de plus en plus proposées.
Et si cet été, l'espace rural a également su tirer son épingle du jeu, reste que la mer, et les activités liées à l'eau, demeurent bel et bien la valeur sûre de l'été.
Ainsi, cet été nos concitoyens se sont majoritairement rendu au bord de la mer, et en ont profité aussi pour découvrir, ou redécouvrir, en montagne, les régions proches des lacs.
Ils ont aussi été beaucoup plus nombreux que les années précédentes à visiter la capitale, surtout en juin et juillet.
En matière de comportements, une autre habitude tend à s'installer : celle d'un plus grand étalement des vacances.
En effet, nos concitoyens ne prennent souvent plus que 15 jours de vacances pendant l'été, afin de pouvoir partir plusieurs fois dans l'année. Cela s'est encore confirmé en 1999.
Autre tendance forte de cette année : les touristes étrangers affectionnent, de plus en plus la France, et visitent de plus en plus d'endroits différents.
Plusieurs régions ont ainsi vu, cet été, leur fréquentation touristique augmenter de manière significative, grâce à une clientèle étrangère particulièrement nombreuse.
Cela a été notamment le cas en Aquitaine, où Allemands et Néerlandais sont venus beaucoup plus nombreux que les autres années, mais également en Bourgogne, en Bretagne, en Auvergne, en Languedoc-Roussillon, en Poitou-Charente et dans bien d'autres régions encore.
Au total, on peut d'ores et déjà affirmer que le bilan de la fréquentation touristique en 1999 sera un bilan positif, même si, bien évidemment, il se nuancera région par région, et dans ces régions mêmes entre certains sites, certains produits, voire certains types d'offres.
Cela est sans doute la résultante de changements de comportement chez les vacanciers et d'un pouvoir d'achat qui n'a pas malheureusement pas considérablement augmenté.
Cela dit, quand on regarde plus en détails les résultats de ces 9 mois d'activité touristique, on peut tirer quelques grands enseignements et commencer par constater que, si en 1999, cette activité a largement été entretenue par le dynamisme de la fréquentation étrangère, c'est que la France continue de bénéficier de l'effet Coupe du Monde.
Et je tiens, là, à souligner, tout particulièrement, l'apport de la campagne "Bonjour" qui a permis de mobiliser l'ensemble des acteurs du tourisme et de positiver, du même coup, l'image de l'accueil dans notre pays.
1999 s'est inscrit, en effet, dans le même esprit de convivialité et de fraternité, autour d'événements festifs, que 1998 l'avait fait autour de la Coupe du Monde.
Il n'y a qu'à regarder, pour s'en convaincre ; l'extraordinaire engouement populaire qu'ont engendré le rendez-vous du 11 août, autour de l'éclipse, l'Armada du Siècle ou encore le Festival Interceltique, le passage du Tour de France.
Je suis convaincue que les manifestations liées aux célébrations de l'an 2000, devraient renforcer encore cette tendance et profiter à notre économie touristique nationale et donc à l'emploi.
Je me réjouis également que les agents de voyage aient pu prendre toute leur part dans cette croissance puisque leur activité est en augmentation de 6% depuis le début de cette année.
II - A cette étape, et au-delà des aspects conjoncturels tout à fait favorables, ces premiers résultats m'encouragent à poursuivre l'action que je mène depuis 1997.
Pour valoriser le tourisme français au travers :
d'une meilleure prise en compte des réalités et des potentialités de chaque territoire par une observation renforcée.
d'un soutien à la mise en place de politiques de développement local, en encourageant à la définition de schémas régionaux et départementaux.
d'un travail, enfin de mobilisation de l'ensemble des acteurs de ce secteur pour diversifier, améliorer et promouvoir l'offre touristique française, tant en France qu'à l'étranger.
Ce travail de valorisation s'accompagne d'un seul mot d'ordre : la qualité.
Une qualité qui doit être plus lisible pour les consommateurs, si nous voulons en faire l'image de marque de notre pays.
Une qualité qui est et sera encore plus au cur de l'action de l'ensemble de mon administration : Direction du Tourisme, AFIT, Maison de la France, Observatoire National du Tourisme, l'ANCV...
" Depuis mon arrivée, j'ai pris un certain nombre de mesures en la matière, telle que la mise en place du dispositif sur les Villages Résidentiels de Tourisme, afin de favoriser la rénovation et la mise en marché des ces appartements qui, en station, restaient trop souvent volets fermés.
J'ai également pris l'initiative d'un effort de promotion et de communication du classement des meublés de tourisme, pour inciter les propriétaires à améliorer le niveau qualitatif de l'offre, et aider et sécuriser les vacanciers dans leur choix d'hébergement.
J'ai aussi souhaité réformer le classement des restaurants de tourisme, en le combinant avec une politique de label, géré en concertation avec les professionnels.
Cette démarche constituant, pour la première fois, un véritable outil de reconnaissance professionnelle, valorisant la diversité de la cuisine française, et enrichissant ainsi l'image du pays de la gastronomie.
Mais quand je parle qualité, je pense aussi, plus particulièrement à la qualité de l'emploi.
" C'est pourquoi j'ai fait de l'amélioration des conditions de vie et de travail des saisonniers du Tourisme une question essentielle.
Après avoir commandé, avec ma collègue MARTINE AUBRY, un rapport sur ce sujet à M. ANICET LE PORS, j'ai multiplié ces derniers mois les rencontres avec les différents acteurs concernés. Et encore le week-end dernier, à la Fête de l'Humanité, où, un débat était organisé avec plusieurs représentants d'organisations syndicales, le Président de l'Union Nationale des Métiers de l'Hôtellerie et celui de Disneyland Paris.
Relayant cette action, à travers toute la France, de nombreux partenaires locaux ont entrepris des initiatives visant à engager des actions pour améliorer la situation des travailleurs saisonniers.
C'est par exemple le cas en Savoie, où les services de l'État, les partenaires sociaux, la Mutualité et les collectivités locales prennent des initiatives en matière de santé publique - telle que la prévention des MST -, l'information des saisonniers tant en matière de droit et d'accès au logement, la formation de ces salariés
C'est aussi le cas du département du Morbihan qui a imaginé de mettre en uvre un dispositif permettant l'allongement des périodes d'activités pour les saisonniers de l'hôtellerie, grâce à des échanges entre la saison d'hiver et la saison d'été, avec ce même département de la Savoie.
En Ardèche, l'A.M.E.S.U.D qui regroupe les services de l'Etat, ainsi que les collectivités locales pour préparer un programme tri-annuel d'intervention sur la formation et l'information des saisonniers, ainsi que sur la réalisation d'une Maison des saisonniers dans les Gorges de l'Ardèche.
C'est le cas également, dans les Hautes-Alpes, où des actions permettant la pluri-activité des salariés locaux sont développées.
C'est le cas, encore, en Charente-Maritime, où, avec l'aide de la DATAR, se sont développées des formations bi-qualifiantes permettant un meilleur accès à l'emploi pour ces travailleurs.
Je ne pourrais, évidemment, toutes les citer, mais cette mobilisation confirme, s'il en était besoin, combien une action du gouvernement en faveur de l'emploi saisonnier était attendue.
D'ailleurs, comme vous le savez, après que M. LE PORS m'eut remis son rapport, j'ai engagé l'indispensable travail interministériel qui se traduit par un certain nombre d'initiatives.
Je pense à l'édition, par le Secrétariat d'Etat au Tourisme, d'un Guide des Saisonniers, véritable vademecum du droit de ces travailleurs.
Je pense aussi au travail mené avec mon collègue LOUIS BESSON, qui a aboutira prochainement à diverses propositions visant à améliorer les conditions de vie des saisonniers, en matière de logement.
Le Secrétariat d'État à la Formation professionnelle proposera, quant à lui, en lien avec mon ministère, une action expérimentale qui sera menée, avec le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Union Nationale des Métiers de l'Hôtellerie, sur un programme de formation des saisonniers.
Je travaille également avec le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sur tout ce qui concerne le respect du droit du travail existant, et en particulier afin dans l'idée d'élaborer des solutions originales permettant la pérennisation des contrats de travail, les questions de santé au travail de ces salariés...
C'est une véritable dynamique qui est à l'uvre. Une dynamique visant à réintégrer ces salariés dans la communauté des salariés, mais aussi une dynamique de progrès, qui ne peut qu'avoir des retombées positives pour l'ensemble de l'industrie touristique.
La loi sur la Réduction du Temps de Travail s'inscrit, pour moi, dans cette même dynamique.
" D'abord, parce qu'avec les 35 heures, nos concitoyens auront davantage de temps libéré, et on peut légitimement penser que cela ne sera pas sans conséquence sur l'activité touristique et les loisirs.
" Ensuite, parce que la mise en place des 35 heures dans le Tourisme devrait permettre d'améliorer également la qualité de l'emploi dans ce secteur.
Chacun, en effet, sait, ici, combien les hommes et les femmes qui travaillent dans le Tourisme sont parfois soumis à des horaires difficiles, alors même qu'ils uvrent dans un domaine où il est en permanence question de sourires, de bonheur et d'épanouissement individuel.
C'est pourquoi je ne peux que me réjouir lorsque les professionnels du tourisme s'engagent dans la voie de la réduction du temps de travail, comme c'est le cas, par exemple, pour les métiers de l'hôtellerie.
Et je veux profiter de cette rentrée pour faire état des accords déjà conclus.
C'est le cas, par exemple, du secteur des Parcs de loisirs, où 20.000 salariés sont concernés.
C'est aussi le cas du secteur de la restauration rapide, où l'accord couvre 80.000 salariés, et où 2.000 créations d'emplois sont attendus, dès l'an 2.000.
De grandes entreprises du voyage, comme DEGRIFTOUR, HAVAS VOYAGES ou LOOK VOYAGES ont également conclu de tels accords.
Et le Secrétariat d'État au Tourisme n'est pas en reste puisqu'il a, d'une certaine manière, lui-même donné l'exemple, par le biais de Maison de la France.
Le secteur associatif et institutionnel n'est pas en reste non plus, puisque, dans les Offices de Tourisme, les syndicats d'initiatives, les comités départementaux et régionaux du Tourisme, les accords concerneront 50.000 salariés ; et que, dans le Tourisme social et associatif, les 35 heures s'appliquent déjà à 70% des salariés.
Au total, dans le secteur du Tourisme, qui représente, je le rappelle 1 million de salariés, 200.000 sont d'ores et déjà concernés par des accords de réduction du temps de travail.
Là encore, le " bilan ", si j'ose dire, me semble tout à fait encourageant et je ne peux qu'inviter l'ensemble des acteurs concernés à poursuivre les discussions afin d'aboutir rapidement à d'autres accords.
Le passage aux 35 heures ne peut, en effet, que stimuler la création d'emplois, et en particulier dans le tourisme qui en est déjà un formidable vivier.
" D'ailleurs, je tiens à rappeler que, dans les chiffres de la baisse du chômage annoncés par MARTINE AUBRY, au début de ce mois, le tourisme a été cité comme un des principaux secteur ayant créé un nombre significatif d'emplois nouveaux.
En effet, entre la fin du mois de mars 1998 et celle de 1999, dans les seuls hôtels, cafés et restaurants, les effectifs salariés ont augmenté de 19.800 emplois nouveaux, auxquels nous pouvons ajouter les emplois-jeunes.
Au 31 août dernier, plus de 4 500 jeunes avaient en effet trouvé leur place dans le tourisme grâce à ce dispositif, avec un solide espoir de voir leurs emplois pérennisés compte tenu qu'ils s'inscrivent dans de nouvelles activités du tourisme, généralement très porteuses.
Tout cela participe de la politique que j'ai initié, voilà maintenant plus de 2 ans, animée de la conviction profonde que personne ne doit rester au bord du chemin. C'est pourquoi j'étais, cet été, particulièrement heureuse de voir l'écho donné dans les médias à l'action de mon ministère pour ramener, sur le devant de la scène, la notion de droit aux vacances pour tous.
Pour y parvenir, j'ai ainsi pris plusieurs mesures, dont :
L'intégration du droit aux vacances pour tous dans la loi de prévention et de lutte contre l'exclusion
Le doublement des crédits de rénovation du patrimoine immobilier du Tourisme social et associatif.
L'organisation des premiers États Généraux de ce secteur.
Ceux-ci ont été l'occasion, pour la première fois depuis plus de 15 ans, d'ouvrir une réflexion sur le devenir de ce secteur essentiel de notre économie touristique nationale, sa contribution à la croissance attendue, et à la politique que je conduis en faveur du droit aux vacances et aux loisirs pour tous nos concitoyens.
Il y a eu également :
L'extension du Chèque-Vacances aux salariés des PME/PMI, adoptée par le Parlement fin juin.
Deux opérations organisées sur les plages au mois d'août m'ont d'ailleurs permis de vérifier tout l'intérêt que cette extension suscite chez nos concitoyens, qu'ils soient salariés ou chef d'entreprise.
Et: je peux aujourd'hui vous annoncer que l'U.P.A, qui représente 80% des entreprises d'artisanat et de commerce, est acquise à l'idée de mettre en place le dispositif.
Pour faire vivre le droit aux vacances pour tous, vous savez également que j'ai souhaité :
Financer des projets permettant de faire partir des jeunes à l'étranger
et mis en place :
Des mesures pour faciliter l'accès sur les lieux de vacances des personnes handicapées
ainsi que :
La Bourse-Solidarité-Vacances - dont je rappelle qu'elle a permis de rassembler, en moins de 2 mois, 6.000 offres de séjours, dont auront bénéficié, cet été, 1 millier de personnes -, et qui trouvera sa stabilité et sa pérennité juridique le 21 septembre prochain, en prenant la forme d'un groupement d'intérêt public regroupant les grands partenaires engagés au côté de mon ministère dans cette action de solidarité.
Autant de mesures qui ont permis de valoriser le secteur du tourisme social et associatif, qui est une spécificité française et répond à un besoin.
L'Union Nationale des Associations de Tourisme (UNAT) a d'ailleurs annoncé, cette année, une augmentation de 3ù des journées de vacances, qui a engendré une augmentation de 5% du chiffre d'affaires de ce secteur.
" Si j'ai souhaité redonner du sens et des valeurs à notre tourisme intérieur, il en est de même à l'International, où tourisme doit pouvoir rimer avec développement durable, croissance et emplois.
Cela m'a déjà conduit à me rendre dans plusieurs pays, et à prendre l'initiative auprès de certains de mes homologues européens pour que nous enclenchions, ensemble, une démarche de coopération qui soit réellement synonyme d'enrichissement mutuel.
Je ne développerai pas, ici, tous les projets que je nourris, que ce soit avec l'Afrique, l'Asie, ou l'Amérique du Sud. Je profiterai simplement de l'occasion pour vous annoncer que je prendrai une initiative forte à destination du tourisme en Palestine et en Israël, notamment au cours d'un déplacement que j'effectuerai dans ces pays, au mois d'octobre prochain.
Par ailleurs, j'ai veillé à ce que la France prenne toute sa place au sein des organisations internationales en charge du tourisme - au premier rang desquelles l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) - dans la réflexion sur le développement durable et le respect des valeurs morales et culturelles qui y sont liées.
III - Autant d'actions, autant d'initiatives prises depuis plus de deux ans maintenant, qui m'auront, je le crois, permis de conforter le rôle dynamique jouée par le secteur du Tourisme, auprès du gouvernement et auprès des décideurs économiques.
" Je m'étais promis, en effet, de redonner à ce secteur toute la reconnaissance qu'il mérite, notamment en réenclenchant un travail transversal avec les autres ministères, parce que le tourisme lui-même est une activité transversale par excellence.
Et, à ce titre, je voudrai évoquer l'action que je mène, conjointement avec les ministres de l'Agriculture et de l'Environnement, JEAN GLAVANY et DOMINIQUE VOYNET, pour favoriser le développement local, en particulier dans l'espace rural, me semble être un bon exemple.
Tout comme cette convention, que j'ai signée avec CATHERINE TRAUTMANN, pour aider à valoriser le patrimoine culturel français, et pour le suivi de laquelle nous venons de missionner 2 inspecteurs généraux.
Il en est de même concernant le tourisme de la mémoire, en lien avec mes collègues ALAIN RICHARD et JEAN-PIERRE MASSERET.
C'est ce travail interministériel qui a permis, cet été encore, la mise en uvre d'une mesure expérimentale permettant aux caravaniers de bénéficier de réductions tarifaires sur le coût des autoroutes, certains jours de la semaine.
Cette initiative, prise avec l'appui de mon collègue JEAN-CLAUDE GAYSSOT a eu un effet extrêmement positif sur l'image touristique de notre pays et sur la sécurité de nos autoroutes au moment des grands chassés-croisés de l'été.
Dans le même esprit, j'ai d'ailleurs proposé, il y a quelques jours, à JEAN-CLAUDE GAYSSOT que nous travaillions, ensemble, à une meilleure utilisation et une meilleure desserte de nos transports publics vers nos sites touristiques.
" Mais vous le savez, j'ai toujours dit que cette grande reconnaissance du secteur du tourisme devait également se traduire par le fait que celui-ci retrouve des moyens à la hauteur de ses ambitions.
Nous n'y sommes pas encore, cela dit je peux vous annoncer, aujourd'hui, que les moyens consacrés au tourisme dans le budget 2000 seront à nouveau en augmentation.
Ainsi, en l'espace de 2 ans, nous serons passés de 335 millions à 423,5 millions de francs. Ce dont je ne peux évidemment que me féliciter, car cela me permettra de conforter mon action.
IV - A l'aube du prochain millénaire j'entends, en effet, consolider les fondements de la politique que j'ai engagée depuis plus de deux ans, tout en ouvrant de nouveaux chantiers.
Mon action, je le répète, est animée du souci permanent de ne laisser personne sur le bord du chemin.
Si le droit au tourisme pour tous est aujourd'hui clairement affiché dans les priorités de ce gouvernement, si de nombreux chantiers ont d'ores et déjà été ouverts, je mesure néanmoins le chemin qu'il reste à parcourir pour faire de cette ambition et de cette légitime aspiration, une réalité.
1999 a été, je le répète, le témoin de plusieurs avancées significatives dans ce domaine.
" Je pense bien sûr à la "Bourse-Solidarité-Vacances".
" Je pense aussi au vote de la loi sur l'extension du Chèque-Vacances, que j'entends accompagner personnellement dans sa mise en uvre dans les Petites et Moyennes Entreprises dans les mois à venir.
" Je pense encore à l'action engagée dans le cadre de la politique familiale, qui au travers du groupe de travail spécifique "Place des vacances dans la politique familiale", que je préside, se penche sur l'engagement et la coordination de la politique des Caisses d'allocations familiales dans le départ en vacances des familles.
" Je pense également à la démarche de fond engagée en mai dernier, par mon ministère, à l'occasion des États Généraux du Tourisme social et associatif.
" Dès le dernier trimestre 1999, nous préparerons, avec les acteurs concernés, les fondements d'une campagne nationale de communication institutionnelle sur le rôle des associations et des comités d'entreprises dans l'économie touristique nationale, et les valeurs portées par ce secteur.
" Dans la même période, verra le jour la Coordination Nationale du Tourisme social et associatif, que nous avons tous appelée de nos vux en mai dernier, et qui constituera un lieu de représentation et de réflexion de l'ensemble des acteurs de ce secteur.
" De même se poursuivront les travaux visant d'une part à définir un agrément national des associations de tourisme et des villages vacances, et d'autre part à mutualiser l'offre d'hébergement existante.
" Enfin, nous engagerons le grand chantier d'ouverture à l'Europe du secteur du Tourisme social et associatif.
D'autres chantiers devraient voir le jour, dès cet automne.
" Je pense, en particulier, à celui relatif à l'organisation territoriale du tourisme.
En effet, si la loi de 1972 a défini les compétences de l'Etat, des régions et des départements, en matière de développement et de promotion touristique, elle a insuffisamment précisé celles des collectivités locales, notamment celles des communes touristiques et des pays.
C'est pourquoi mon ministère travaille au toilettage des textes concernant le classement des communes touristiques, des stations littorales, thermales ou de montagne, en y introduisant, notamment, la notion de "pays d'accueil touristique".
Par ailleurs j'ai demandé à l'inspection générale au tourisme d'étudier la possibilité de réaliser un code du tourisme, véritable outil de référence juridique et législatif pour l'ensemble de la profession.
" Je pense aussi à un nouveau chantier - j'allais dire "un nouveau défi" - que j'entends ouvrir symboliquement en l'an 2000 : Il s'agit du tourisme à destination des jeunes.
En effet, comment, à l'aube du "3ème millénaire ", la ministre du tourisme que je suis pourrait-elle accepter que les enfants et les adolescents d'aujourd'hui partent moins en vacances que leurs grands frères, ou que leurs parents n'ont pu le faire ?
En effet, selon une enquête du CREDOC, réalisée en juin dernier, pour le compte du Secrétariat d'Etat au Tourisme, auprès de parents, afin de connaître les modes de départ en vacances des enfants, il apparaît qu'au cours de l'été 98, 27% des enfants, entre 5 et 18 ans, n'étaient pas partis en vacances.
Des jeunes qui, par ailleurs, sont à redécouvrir, tant ils sont, aujourd'hui, pour les professionnels, associatifs et privés, source d'interrogations, voire même parfois d'appréhensions.
Aider ces jeunes à partir, en aidant ces professionnels à mieux les connaître, c'est ce à quoi mon ministère s'attachera, en partenariat avec l'ensemble de la grande famille du tourisme, mais aussi, bien évidemment, en lien avec tous les ministères concernés, au premier rang desquels celui dont a la responsabilité mon amie MARIE-GEORGE BUFFET.
" Autre chantier, autre défi, vous l'aurez compris: la qualité de nos emplois touristiques.
Car si, comme je le disais toute à l'heure, le secteur du tourisme constitue aujourd'hui pour notre pays un formidable vivier d'emplois, il nous faut reconnaître que ceux-ci riment encore trop souvent avec précarité.
C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité initier toute cette réflexion sur les travailleurs saisonniers et que j'aurai l'occasion, au mois de novembre, de présenter, en Conseil des Ministres une série de mesures les concernant.
C'est la raison pour laquelle, également, la formation des salariés du tourisme doit pouvoir s'enrichir, à tout moment de leur vie, non seulement des compétences nouvelles liées aux nouvelles technologies, mais tenir compte aussi des nouveaux besoins et des nouvelles aspirations qui se dessinent.
Et ce d'autant que, à chacune de mes visites sur le terrain, les représentants du secteur de l'hôtellerie restauration, pour ne citer qu'eux, m'expriment leur inquiétude face à la pénurie de main d'oeuvre qualifiée.
" Dernier chantier, et non des moindres, celui de la préparation de la présidence française à l'Union Européenne, au 1er juin 2000.
J'ai ainsi engagé une concertation étroite avec mes collègues d'Italie, d'Espagne et du Portugal - pays avec lequel nous partagerons la présidence de l'Union l'an prochain - sur les thèmes du développement durable, du droit aux vacances pour tous et de l'emploi et de la formation.
" Comme vous pouvez le constater le ministère du tourisme a du pain sur la planche pour permettre à ce secteur d'exprimer au mieux ses potentialités en matière de croissance et d'emplois.
Aussi j'entends profiter du contexte économique plus favorable, et de la chance que j'ai de pouvoir inscrire mon action ministérielle dans le temps, pour engager des actions de fond dans un objectif de développement durable et ce, en utilisant une méthode de travail toujours plus citoyenne, faite d'écoute et de concertation.
C'est en effet, j'en suis convaincue, en redonnant la parole à l'ensemble des composantes de ce secteur économique, et en nous mettant davantage à l'écoute de nos visiteurs que nous pourrons concevoir une nouvelle approche de notre tourisme national au plus près des attentes de nos visiteurs et de nos concitoyens.
" C'est dans cet esprit que j'ai souhaité voir se réorganiser mon administration, c'est aussi dans cet esprit qu'ont été conçus ou adaptés les outils de ma politique, au premier rang desquels les contrats de plan.
Ceux-ci constituent à mes yeux une formidable occasion de fédérer, et d'apporter mon soutien à ceux qui uvrent aujourd'hui dans le tourisme, et qui offrent, au quotidien, à la France, les lauriers de première destination touristique au monde.
A condition bien sûr, que ces contrats de plan ne soient pas conçus comme une procédure élitiste et débattus entre initiés.
Bien au contraire.
C'est de la vie des gens dont il est question; C'est de leur cadre de vie, des politiques d'aménagement de leur ville, de leur terroir ou de leur région, pour les sept ans à venir dont État et Régions discutent actuellement.
Cela mérite bien la mobilisation de tous...
Voilà, en vous demandant de m'excuser d'avoir peut-être été un peu longue, ce que je tenais aujourd'hui à vous dire, en vous souhaitant encore à tous et à toutes une bonne rentrée.
Je vous remercie.
(source.http//www.tourisme.gouv.fr. le 15 septembre 1999)
Permettez-moi, en premier lieu, de vous remercier d'avoir répondu nombreux à mon invitation et de vous dire le plaisir que j'ai de vous retrouver, au lendemain de cet été, qui - je veux vous le dire d'emblée -, a été un très bon cru pour le tourisme français.
Si j'ai tenu à vous rencontrer, aujourd'hui - à la veille de la Communication que je ferai, demain, en Conseil des ministres, sur le bilan de la saison touristique - c'est parce que je souhaitais vous livrer les premières tendances observées sur le premier semestre 1999, ainsi que pendant l'été (I), et, surtout, faire le point, avec vous, des chantiers de travail ouverts depuis mon arrivée au Secrétariat d'État au Tourisme (II), et évoquer ceux que je compte ouvrir dans les semaines à venir (III).
I - Mais d'abord, c'est du bilan dont je vous parlerai, en rappelant, bien évidemment, que l'année n'est pas encore terminée, et qu'il vous faudra encore patienter quelques semaines pour avoir les résultats définitifs d'une saison qui se prolonge largement sur les mois de septembre et octobre.
S'agissant des comportements des touristes français, leurs habitudes se confirment, notamment en matière de destination.
Nos concitoyens aiment, en effet, voyager en France - et ce n'est pas moi qui les en découragerai, tant notre pays est riche de variétés !
Reste qu'ils apprécient toujours autant la montagne, en hiver.
Et notre pays possédant de nombreux massifs, je peux vous annoncer qu'en 1999, les stations de sports d'hiver françaises ont connu une fréquentation exceptionnelle, liée à l'abondance de neige, mais également au fait que l'offre s'y diversifie.
En effet, en dehors des sports de glisse, de nombreuses autres activités y sont de plus en plus proposées.
Et si cet été, l'espace rural a également su tirer son épingle du jeu, reste que la mer, et les activités liées à l'eau, demeurent bel et bien la valeur sûre de l'été.
Ainsi, cet été nos concitoyens se sont majoritairement rendu au bord de la mer, et en ont profité aussi pour découvrir, ou redécouvrir, en montagne, les régions proches des lacs.
Ils ont aussi été beaucoup plus nombreux que les années précédentes à visiter la capitale, surtout en juin et juillet.
En matière de comportements, une autre habitude tend à s'installer : celle d'un plus grand étalement des vacances.
En effet, nos concitoyens ne prennent souvent plus que 15 jours de vacances pendant l'été, afin de pouvoir partir plusieurs fois dans l'année. Cela s'est encore confirmé en 1999.
Autre tendance forte de cette année : les touristes étrangers affectionnent, de plus en plus la France, et visitent de plus en plus d'endroits différents.
Plusieurs régions ont ainsi vu, cet été, leur fréquentation touristique augmenter de manière significative, grâce à une clientèle étrangère particulièrement nombreuse.
Cela a été notamment le cas en Aquitaine, où Allemands et Néerlandais sont venus beaucoup plus nombreux que les autres années, mais également en Bourgogne, en Bretagne, en Auvergne, en Languedoc-Roussillon, en Poitou-Charente et dans bien d'autres régions encore.
Au total, on peut d'ores et déjà affirmer que le bilan de la fréquentation touristique en 1999 sera un bilan positif, même si, bien évidemment, il se nuancera région par région, et dans ces régions mêmes entre certains sites, certains produits, voire certains types d'offres.
Cela est sans doute la résultante de changements de comportement chez les vacanciers et d'un pouvoir d'achat qui n'a pas malheureusement pas considérablement augmenté.
Cela dit, quand on regarde plus en détails les résultats de ces 9 mois d'activité touristique, on peut tirer quelques grands enseignements et commencer par constater que, si en 1999, cette activité a largement été entretenue par le dynamisme de la fréquentation étrangère, c'est que la France continue de bénéficier de l'effet Coupe du Monde.
Et je tiens, là, à souligner, tout particulièrement, l'apport de la campagne "Bonjour" qui a permis de mobiliser l'ensemble des acteurs du tourisme et de positiver, du même coup, l'image de l'accueil dans notre pays.
1999 s'est inscrit, en effet, dans le même esprit de convivialité et de fraternité, autour d'événements festifs, que 1998 l'avait fait autour de la Coupe du Monde.
Il n'y a qu'à regarder, pour s'en convaincre ; l'extraordinaire engouement populaire qu'ont engendré le rendez-vous du 11 août, autour de l'éclipse, l'Armada du Siècle ou encore le Festival Interceltique, le passage du Tour de France.
Je suis convaincue que les manifestations liées aux célébrations de l'an 2000, devraient renforcer encore cette tendance et profiter à notre économie touristique nationale et donc à l'emploi.
Je me réjouis également que les agents de voyage aient pu prendre toute leur part dans cette croissance puisque leur activité est en augmentation de 6% depuis le début de cette année.
II - A cette étape, et au-delà des aspects conjoncturels tout à fait favorables, ces premiers résultats m'encouragent à poursuivre l'action que je mène depuis 1997.
Pour valoriser le tourisme français au travers :
d'une meilleure prise en compte des réalités et des potentialités de chaque territoire par une observation renforcée.
d'un soutien à la mise en place de politiques de développement local, en encourageant à la définition de schémas régionaux et départementaux.
d'un travail, enfin de mobilisation de l'ensemble des acteurs de ce secteur pour diversifier, améliorer et promouvoir l'offre touristique française, tant en France qu'à l'étranger.
Ce travail de valorisation s'accompagne d'un seul mot d'ordre : la qualité.
Une qualité qui doit être plus lisible pour les consommateurs, si nous voulons en faire l'image de marque de notre pays.
Une qualité qui est et sera encore plus au cur de l'action de l'ensemble de mon administration : Direction du Tourisme, AFIT, Maison de la France, Observatoire National du Tourisme, l'ANCV...
" Depuis mon arrivée, j'ai pris un certain nombre de mesures en la matière, telle que la mise en place du dispositif sur les Villages Résidentiels de Tourisme, afin de favoriser la rénovation et la mise en marché des ces appartements qui, en station, restaient trop souvent volets fermés.
J'ai également pris l'initiative d'un effort de promotion et de communication du classement des meublés de tourisme, pour inciter les propriétaires à améliorer le niveau qualitatif de l'offre, et aider et sécuriser les vacanciers dans leur choix d'hébergement.
J'ai aussi souhaité réformer le classement des restaurants de tourisme, en le combinant avec une politique de label, géré en concertation avec les professionnels.
Cette démarche constituant, pour la première fois, un véritable outil de reconnaissance professionnelle, valorisant la diversité de la cuisine française, et enrichissant ainsi l'image du pays de la gastronomie.
Mais quand je parle qualité, je pense aussi, plus particulièrement à la qualité de l'emploi.
" C'est pourquoi j'ai fait de l'amélioration des conditions de vie et de travail des saisonniers du Tourisme une question essentielle.
Après avoir commandé, avec ma collègue MARTINE AUBRY, un rapport sur ce sujet à M. ANICET LE PORS, j'ai multiplié ces derniers mois les rencontres avec les différents acteurs concernés. Et encore le week-end dernier, à la Fête de l'Humanité, où, un débat était organisé avec plusieurs représentants d'organisations syndicales, le Président de l'Union Nationale des Métiers de l'Hôtellerie et celui de Disneyland Paris.
Relayant cette action, à travers toute la France, de nombreux partenaires locaux ont entrepris des initiatives visant à engager des actions pour améliorer la situation des travailleurs saisonniers.
C'est par exemple le cas en Savoie, où les services de l'État, les partenaires sociaux, la Mutualité et les collectivités locales prennent des initiatives en matière de santé publique - telle que la prévention des MST -, l'information des saisonniers tant en matière de droit et d'accès au logement, la formation de ces salariés
C'est aussi le cas du département du Morbihan qui a imaginé de mettre en uvre un dispositif permettant l'allongement des périodes d'activités pour les saisonniers de l'hôtellerie, grâce à des échanges entre la saison d'hiver et la saison d'été, avec ce même département de la Savoie.
En Ardèche, l'A.M.E.S.U.D qui regroupe les services de l'Etat, ainsi que les collectivités locales pour préparer un programme tri-annuel d'intervention sur la formation et l'information des saisonniers, ainsi que sur la réalisation d'une Maison des saisonniers dans les Gorges de l'Ardèche.
C'est le cas également, dans les Hautes-Alpes, où des actions permettant la pluri-activité des salariés locaux sont développées.
C'est le cas, encore, en Charente-Maritime, où, avec l'aide de la DATAR, se sont développées des formations bi-qualifiantes permettant un meilleur accès à l'emploi pour ces travailleurs.
Je ne pourrais, évidemment, toutes les citer, mais cette mobilisation confirme, s'il en était besoin, combien une action du gouvernement en faveur de l'emploi saisonnier était attendue.
D'ailleurs, comme vous le savez, après que M. LE PORS m'eut remis son rapport, j'ai engagé l'indispensable travail interministériel qui se traduit par un certain nombre d'initiatives.
Je pense à l'édition, par le Secrétariat d'Etat au Tourisme, d'un Guide des Saisonniers, véritable vademecum du droit de ces travailleurs.
Je pense aussi au travail mené avec mon collègue LOUIS BESSON, qui a aboutira prochainement à diverses propositions visant à améliorer les conditions de vie des saisonniers, en matière de logement.
Le Secrétariat d'État à la Formation professionnelle proposera, quant à lui, en lien avec mon ministère, une action expérimentale qui sera menée, avec le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Union Nationale des Métiers de l'Hôtellerie, sur un programme de formation des saisonniers.
Je travaille également avec le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sur tout ce qui concerne le respect du droit du travail existant, et en particulier afin dans l'idée d'élaborer des solutions originales permettant la pérennisation des contrats de travail, les questions de santé au travail de ces salariés...
C'est une véritable dynamique qui est à l'uvre. Une dynamique visant à réintégrer ces salariés dans la communauté des salariés, mais aussi une dynamique de progrès, qui ne peut qu'avoir des retombées positives pour l'ensemble de l'industrie touristique.
La loi sur la Réduction du Temps de Travail s'inscrit, pour moi, dans cette même dynamique.
" D'abord, parce qu'avec les 35 heures, nos concitoyens auront davantage de temps libéré, et on peut légitimement penser que cela ne sera pas sans conséquence sur l'activité touristique et les loisirs.
" Ensuite, parce que la mise en place des 35 heures dans le Tourisme devrait permettre d'améliorer également la qualité de l'emploi dans ce secteur.
Chacun, en effet, sait, ici, combien les hommes et les femmes qui travaillent dans le Tourisme sont parfois soumis à des horaires difficiles, alors même qu'ils uvrent dans un domaine où il est en permanence question de sourires, de bonheur et d'épanouissement individuel.
C'est pourquoi je ne peux que me réjouir lorsque les professionnels du tourisme s'engagent dans la voie de la réduction du temps de travail, comme c'est le cas, par exemple, pour les métiers de l'hôtellerie.
Et je veux profiter de cette rentrée pour faire état des accords déjà conclus.
C'est le cas, par exemple, du secteur des Parcs de loisirs, où 20.000 salariés sont concernés.
C'est aussi le cas du secteur de la restauration rapide, où l'accord couvre 80.000 salariés, et où 2.000 créations d'emplois sont attendus, dès l'an 2.000.
De grandes entreprises du voyage, comme DEGRIFTOUR, HAVAS VOYAGES ou LOOK VOYAGES ont également conclu de tels accords.
Et le Secrétariat d'État au Tourisme n'est pas en reste puisqu'il a, d'une certaine manière, lui-même donné l'exemple, par le biais de Maison de la France.
Le secteur associatif et institutionnel n'est pas en reste non plus, puisque, dans les Offices de Tourisme, les syndicats d'initiatives, les comités départementaux et régionaux du Tourisme, les accords concerneront 50.000 salariés ; et que, dans le Tourisme social et associatif, les 35 heures s'appliquent déjà à 70% des salariés.
Au total, dans le secteur du Tourisme, qui représente, je le rappelle 1 million de salariés, 200.000 sont d'ores et déjà concernés par des accords de réduction du temps de travail.
Là encore, le " bilan ", si j'ose dire, me semble tout à fait encourageant et je ne peux qu'inviter l'ensemble des acteurs concernés à poursuivre les discussions afin d'aboutir rapidement à d'autres accords.
Le passage aux 35 heures ne peut, en effet, que stimuler la création d'emplois, et en particulier dans le tourisme qui en est déjà un formidable vivier.
" D'ailleurs, je tiens à rappeler que, dans les chiffres de la baisse du chômage annoncés par MARTINE AUBRY, au début de ce mois, le tourisme a été cité comme un des principaux secteur ayant créé un nombre significatif d'emplois nouveaux.
En effet, entre la fin du mois de mars 1998 et celle de 1999, dans les seuls hôtels, cafés et restaurants, les effectifs salariés ont augmenté de 19.800 emplois nouveaux, auxquels nous pouvons ajouter les emplois-jeunes.
Au 31 août dernier, plus de 4 500 jeunes avaient en effet trouvé leur place dans le tourisme grâce à ce dispositif, avec un solide espoir de voir leurs emplois pérennisés compte tenu qu'ils s'inscrivent dans de nouvelles activités du tourisme, généralement très porteuses.
Tout cela participe de la politique que j'ai initié, voilà maintenant plus de 2 ans, animée de la conviction profonde que personne ne doit rester au bord du chemin. C'est pourquoi j'étais, cet été, particulièrement heureuse de voir l'écho donné dans les médias à l'action de mon ministère pour ramener, sur le devant de la scène, la notion de droit aux vacances pour tous.
Pour y parvenir, j'ai ainsi pris plusieurs mesures, dont :
L'intégration du droit aux vacances pour tous dans la loi de prévention et de lutte contre l'exclusion
Le doublement des crédits de rénovation du patrimoine immobilier du Tourisme social et associatif.
L'organisation des premiers États Généraux de ce secteur.
Ceux-ci ont été l'occasion, pour la première fois depuis plus de 15 ans, d'ouvrir une réflexion sur le devenir de ce secteur essentiel de notre économie touristique nationale, sa contribution à la croissance attendue, et à la politique que je conduis en faveur du droit aux vacances et aux loisirs pour tous nos concitoyens.
Il y a eu également :
L'extension du Chèque-Vacances aux salariés des PME/PMI, adoptée par le Parlement fin juin.
Deux opérations organisées sur les plages au mois d'août m'ont d'ailleurs permis de vérifier tout l'intérêt que cette extension suscite chez nos concitoyens, qu'ils soient salariés ou chef d'entreprise.
Et: je peux aujourd'hui vous annoncer que l'U.P.A, qui représente 80% des entreprises d'artisanat et de commerce, est acquise à l'idée de mettre en place le dispositif.
Pour faire vivre le droit aux vacances pour tous, vous savez également que j'ai souhaité :
Financer des projets permettant de faire partir des jeunes à l'étranger
et mis en place :
Des mesures pour faciliter l'accès sur les lieux de vacances des personnes handicapées
ainsi que :
La Bourse-Solidarité-Vacances - dont je rappelle qu'elle a permis de rassembler, en moins de 2 mois, 6.000 offres de séjours, dont auront bénéficié, cet été, 1 millier de personnes -, et qui trouvera sa stabilité et sa pérennité juridique le 21 septembre prochain, en prenant la forme d'un groupement d'intérêt public regroupant les grands partenaires engagés au côté de mon ministère dans cette action de solidarité.
Autant de mesures qui ont permis de valoriser le secteur du tourisme social et associatif, qui est une spécificité française et répond à un besoin.
L'Union Nationale des Associations de Tourisme (UNAT) a d'ailleurs annoncé, cette année, une augmentation de 3ù des journées de vacances, qui a engendré une augmentation de 5% du chiffre d'affaires de ce secteur.
" Si j'ai souhaité redonner du sens et des valeurs à notre tourisme intérieur, il en est de même à l'International, où tourisme doit pouvoir rimer avec développement durable, croissance et emplois.
Cela m'a déjà conduit à me rendre dans plusieurs pays, et à prendre l'initiative auprès de certains de mes homologues européens pour que nous enclenchions, ensemble, une démarche de coopération qui soit réellement synonyme d'enrichissement mutuel.
Je ne développerai pas, ici, tous les projets que je nourris, que ce soit avec l'Afrique, l'Asie, ou l'Amérique du Sud. Je profiterai simplement de l'occasion pour vous annoncer que je prendrai une initiative forte à destination du tourisme en Palestine et en Israël, notamment au cours d'un déplacement que j'effectuerai dans ces pays, au mois d'octobre prochain.
Par ailleurs, j'ai veillé à ce que la France prenne toute sa place au sein des organisations internationales en charge du tourisme - au premier rang desquelles l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) - dans la réflexion sur le développement durable et le respect des valeurs morales et culturelles qui y sont liées.
III - Autant d'actions, autant d'initiatives prises depuis plus de deux ans maintenant, qui m'auront, je le crois, permis de conforter le rôle dynamique jouée par le secteur du Tourisme, auprès du gouvernement et auprès des décideurs économiques.
" Je m'étais promis, en effet, de redonner à ce secteur toute la reconnaissance qu'il mérite, notamment en réenclenchant un travail transversal avec les autres ministères, parce que le tourisme lui-même est une activité transversale par excellence.
Et, à ce titre, je voudrai évoquer l'action que je mène, conjointement avec les ministres de l'Agriculture et de l'Environnement, JEAN GLAVANY et DOMINIQUE VOYNET, pour favoriser le développement local, en particulier dans l'espace rural, me semble être un bon exemple.
Tout comme cette convention, que j'ai signée avec CATHERINE TRAUTMANN, pour aider à valoriser le patrimoine culturel français, et pour le suivi de laquelle nous venons de missionner 2 inspecteurs généraux.
Il en est de même concernant le tourisme de la mémoire, en lien avec mes collègues ALAIN RICHARD et JEAN-PIERRE MASSERET.
C'est ce travail interministériel qui a permis, cet été encore, la mise en uvre d'une mesure expérimentale permettant aux caravaniers de bénéficier de réductions tarifaires sur le coût des autoroutes, certains jours de la semaine.
Cette initiative, prise avec l'appui de mon collègue JEAN-CLAUDE GAYSSOT a eu un effet extrêmement positif sur l'image touristique de notre pays et sur la sécurité de nos autoroutes au moment des grands chassés-croisés de l'été.
Dans le même esprit, j'ai d'ailleurs proposé, il y a quelques jours, à JEAN-CLAUDE GAYSSOT que nous travaillions, ensemble, à une meilleure utilisation et une meilleure desserte de nos transports publics vers nos sites touristiques.
" Mais vous le savez, j'ai toujours dit que cette grande reconnaissance du secteur du tourisme devait également se traduire par le fait que celui-ci retrouve des moyens à la hauteur de ses ambitions.
Nous n'y sommes pas encore, cela dit je peux vous annoncer, aujourd'hui, que les moyens consacrés au tourisme dans le budget 2000 seront à nouveau en augmentation.
Ainsi, en l'espace de 2 ans, nous serons passés de 335 millions à 423,5 millions de francs. Ce dont je ne peux évidemment que me féliciter, car cela me permettra de conforter mon action.
IV - A l'aube du prochain millénaire j'entends, en effet, consolider les fondements de la politique que j'ai engagée depuis plus de deux ans, tout en ouvrant de nouveaux chantiers.
Mon action, je le répète, est animée du souci permanent de ne laisser personne sur le bord du chemin.
Si le droit au tourisme pour tous est aujourd'hui clairement affiché dans les priorités de ce gouvernement, si de nombreux chantiers ont d'ores et déjà été ouverts, je mesure néanmoins le chemin qu'il reste à parcourir pour faire de cette ambition et de cette légitime aspiration, une réalité.
1999 a été, je le répète, le témoin de plusieurs avancées significatives dans ce domaine.
" Je pense bien sûr à la "Bourse-Solidarité-Vacances".
" Je pense aussi au vote de la loi sur l'extension du Chèque-Vacances, que j'entends accompagner personnellement dans sa mise en uvre dans les Petites et Moyennes Entreprises dans les mois à venir.
" Je pense encore à l'action engagée dans le cadre de la politique familiale, qui au travers du groupe de travail spécifique "Place des vacances dans la politique familiale", que je préside, se penche sur l'engagement et la coordination de la politique des Caisses d'allocations familiales dans le départ en vacances des familles.
" Je pense également à la démarche de fond engagée en mai dernier, par mon ministère, à l'occasion des États Généraux du Tourisme social et associatif.
" Dès le dernier trimestre 1999, nous préparerons, avec les acteurs concernés, les fondements d'une campagne nationale de communication institutionnelle sur le rôle des associations et des comités d'entreprises dans l'économie touristique nationale, et les valeurs portées par ce secteur.
" Dans la même période, verra le jour la Coordination Nationale du Tourisme social et associatif, que nous avons tous appelée de nos vux en mai dernier, et qui constituera un lieu de représentation et de réflexion de l'ensemble des acteurs de ce secteur.
" De même se poursuivront les travaux visant d'une part à définir un agrément national des associations de tourisme et des villages vacances, et d'autre part à mutualiser l'offre d'hébergement existante.
" Enfin, nous engagerons le grand chantier d'ouverture à l'Europe du secteur du Tourisme social et associatif.
D'autres chantiers devraient voir le jour, dès cet automne.
" Je pense, en particulier, à celui relatif à l'organisation territoriale du tourisme.
En effet, si la loi de 1972 a défini les compétences de l'Etat, des régions et des départements, en matière de développement et de promotion touristique, elle a insuffisamment précisé celles des collectivités locales, notamment celles des communes touristiques et des pays.
C'est pourquoi mon ministère travaille au toilettage des textes concernant le classement des communes touristiques, des stations littorales, thermales ou de montagne, en y introduisant, notamment, la notion de "pays d'accueil touristique".
Par ailleurs j'ai demandé à l'inspection générale au tourisme d'étudier la possibilité de réaliser un code du tourisme, véritable outil de référence juridique et législatif pour l'ensemble de la profession.
" Je pense aussi à un nouveau chantier - j'allais dire "un nouveau défi" - que j'entends ouvrir symboliquement en l'an 2000 : Il s'agit du tourisme à destination des jeunes.
En effet, comment, à l'aube du "3ème millénaire ", la ministre du tourisme que je suis pourrait-elle accepter que les enfants et les adolescents d'aujourd'hui partent moins en vacances que leurs grands frères, ou que leurs parents n'ont pu le faire ?
En effet, selon une enquête du CREDOC, réalisée en juin dernier, pour le compte du Secrétariat d'Etat au Tourisme, auprès de parents, afin de connaître les modes de départ en vacances des enfants, il apparaît qu'au cours de l'été 98, 27% des enfants, entre 5 et 18 ans, n'étaient pas partis en vacances.
Des jeunes qui, par ailleurs, sont à redécouvrir, tant ils sont, aujourd'hui, pour les professionnels, associatifs et privés, source d'interrogations, voire même parfois d'appréhensions.
Aider ces jeunes à partir, en aidant ces professionnels à mieux les connaître, c'est ce à quoi mon ministère s'attachera, en partenariat avec l'ensemble de la grande famille du tourisme, mais aussi, bien évidemment, en lien avec tous les ministères concernés, au premier rang desquels celui dont a la responsabilité mon amie MARIE-GEORGE BUFFET.
" Autre chantier, autre défi, vous l'aurez compris: la qualité de nos emplois touristiques.
Car si, comme je le disais toute à l'heure, le secteur du tourisme constitue aujourd'hui pour notre pays un formidable vivier d'emplois, il nous faut reconnaître que ceux-ci riment encore trop souvent avec précarité.
C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité initier toute cette réflexion sur les travailleurs saisonniers et que j'aurai l'occasion, au mois de novembre, de présenter, en Conseil des Ministres une série de mesures les concernant.
C'est la raison pour laquelle, également, la formation des salariés du tourisme doit pouvoir s'enrichir, à tout moment de leur vie, non seulement des compétences nouvelles liées aux nouvelles technologies, mais tenir compte aussi des nouveaux besoins et des nouvelles aspirations qui se dessinent.
Et ce d'autant que, à chacune de mes visites sur le terrain, les représentants du secteur de l'hôtellerie restauration, pour ne citer qu'eux, m'expriment leur inquiétude face à la pénurie de main d'oeuvre qualifiée.
" Dernier chantier, et non des moindres, celui de la préparation de la présidence française à l'Union Européenne, au 1er juin 2000.
J'ai ainsi engagé une concertation étroite avec mes collègues d'Italie, d'Espagne et du Portugal - pays avec lequel nous partagerons la présidence de l'Union l'an prochain - sur les thèmes du développement durable, du droit aux vacances pour tous et de l'emploi et de la formation.
" Comme vous pouvez le constater le ministère du tourisme a du pain sur la planche pour permettre à ce secteur d'exprimer au mieux ses potentialités en matière de croissance et d'emplois.
Aussi j'entends profiter du contexte économique plus favorable, et de la chance que j'ai de pouvoir inscrire mon action ministérielle dans le temps, pour engager des actions de fond dans un objectif de développement durable et ce, en utilisant une méthode de travail toujours plus citoyenne, faite d'écoute et de concertation.
C'est en effet, j'en suis convaincue, en redonnant la parole à l'ensemble des composantes de ce secteur économique, et en nous mettant davantage à l'écoute de nos visiteurs que nous pourrons concevoir une nouvelle approche de notre tourisme national au plus près des attentes de nos visiteurs et de nos concitoyens.
" C'est dans cet esprit que j'ai souhaité voir se réorganiser mon administration, c'est aussi dans cet esprit qu'ont été conçus ou adaptés les outils de ma politique, au premier rang desquels les contrats de plan.
Ceux-ci constituent à mes yeux une formidable occasion de fédérer, et d'apporter mon soutien à ceux qui uvrent aujourd'hui dans le tourisme, et qui offrent, au quotidien, à la France, les lauriers de première destination touristique au monde.
A condition bien sûr, que ces contrats de plan ne soient pas conçus comme une procédure élitiste et débattus entre initiés.
Bien au contraire.
C'est de la vie des gens dont il est question; C'est de leur cadre de vie, des politiques d'aménagement de leur ville, de leur terroir ou de leur région, pour les sept ans à venir dont État et Régions discutent actuellement.
Cela mérite bien la mobilisation de tous...
Voilà, en vous demandant de m'excuser d'avoir peut-être été un peu longue, ce que je tenais aujourd'hui à vous dire, en vous souhaitant encore à tous et à toutes une bonne rentrée.
Je vous remercie.
(source.http//www.tourisme.gouv.fr. le 15 septembre 1999)