Texte intégral
FRANCOISE LABORDE : Bonjour, avec Denis Kessler nous allons ce matin parler de la rentrée sociale, et des thèmes qui s'y rapportent, à commencer par l'emploi et puis évidemment la " douloureuse ", la facture d'imposition que certains d'entre vous ont reçue et les impôts que nous aurons à payer dans les mois qui viennent. Alors, Denis Kessler, bonjour. Vous vous intéressez davantage aux impôts évidemment des entreprises que des particuliers. Dominique Strauss-Kahn annonce une baisse d'impôts, j'imagine que le MEDEF se félicite car la baisse d'impôts c'est ce que vous appelez de vos voeux.
DENIS KESSLER : Nous appelons de nos voeux une baisse d'impôts mais il faut tout simplement se rappeler que l'excédent des recettes concerne principalement de l'impôts sur les sociétés. Le gouvernement attendait 200 milliards pour son budget de 1999, il a récupéré 220 milliards. Nous avons une demande très simple : qu'on rende aux entreprises le trop perçu. C'est je crois la meilleure mesure pour permettre aux entreprises de continuer à se développer et créer de l'emploi. Il faudra, après, baisser les impôts en France, nous avons un taux de prélèvements obligatoires record en Europe, record au niveau mondial, il faut agir sur les pouvoirs publics, sur les dépenses collectives, c'est ça la vrai garantie d'une baisse d'impôts. Pour le moment ce débat, qui apparaît toujours 15 jours avant un tiers provisionnel ou un solde d'impôts à valoir, ce genre de débats est là pour occuper la scène, on promet toujours des baisses d'impôts pour les années à venir, nous souhaitons donc une politique rigoureuse de réduction de la dépense publique, seul gage pour laisser de l'argent aux Français, aux entreprises, aux ménages.
FRANCOISE LABORDE : Vous avez le sentiment que la France reste en Europe le pays où la pression fiscale reste très importante par rapport à d'autres, qu'il y a un risque d'évasion, de fuite. A chaque fois on entend un certain nombre de chefs d'entreprise qui menacent de se délocaliser ou des personnalités indépendantes qui veulent partir à l'étranger.
DENIS KESSLER : Ecoutez, un seul chiffre. Si nous avions la moyenne des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire des impôts, des cotisations et autres des autres pays de la zone euro, c'est-à-dire les onze partenaires, nous aurions 440 milliards de francs de prélèvements en moins. Vous pouvez vous imaginer, ça ce serait formidable pour les ménages qui auraient davantage de pouvoir d'achat pour pouvoir consommer, pour pouvoir investir, acquérir des logements, ce serait formidable pour les entreprises qui auraient davantage d'argent pour pouvoir investir, pour pouvoir embaucher, pour pouvoir innover. Donc nous avons en France une priorité, c'est la baisse des dépenses publiques, la baisse des prélèvements obligatoires. Simplement pour s'aligner sur le standard, sur la moyenne des autres pays de la Communauté.
FRANCOISE LABORDE : Alors, deuxième thème de la rentrée, l'emploi. On a vu que les chiffres étaient bien meilleurs, hier un certain nombre de syndicats, CGT, FO ont dit attention il ne faut pas se féliciter trop vite. Le Premier ministre il est vrai avait dit que dans dix ans peut-être on arriverait au plein emploi. Vous, au patronat, vous en pensez quoi ?
DENIS KESSLER : Nous souhaitons bien entendu le retour au plein emploi et à la croissance durable. Ce que l'on appelle la croissance durable qui pendant plusieurs années permet l'enrichissement de la Nation. Mais comment nous allons arriver à la société de plein emploi, la seule chose dont nous sommes convaincus et toutes les entreprises de France, tous les entrepreneurs de France sont convaincus c'est que l'on n'arrivera certainement pas à la société de plein emploi en prenant des lois comme les 35 heures et en continuant à augmenter les impôts, à créer des impôts nouveaux : 5 impôts nouveaux ont été annoncés, ce n'est pas comme cela qu'on y arrivera.
FRANCOISE LABORDE : Mais comment vous expliquez alors que le chômage diminue. Parce que le gouvernement au contraire dit : le chômage diminue parce qu'on a pris ces mesures.
DENIS KESSLER : Pas du tout ! Le chômage diminue à l'heure actuelle parce que la France, comme l'Europe d'ailleurs, est entrée dans un cycle d'économie positive. Si vous voulez, en économie vous avez des périodes positives, des périodes plus négatives. Généralement le cycle s'inverse tous les sept ans. Nous sortons, vous le savez, de sept ans de difficulté, depuis 1992 grosso modo, nous avons effectivement une période d'expansion. On la constate dans les autres pays de la Communauté européenne, on s'en réjouit. Mais attribuer à une politique économique, particulièrement aux 35 heures, les créations d'emplois créés par les entreprises françaises, ceci est absolument ridicule. Pour le moment la loi des 35 heures ne s'applique à quasiment personne. Un tout petit nombre ... il y a 10 % des salariés seulement qui sont concernés, grosso modo il y a 1,2 % des entreprises qui ont signé un accord, on ne peut pas attribuer aux 35 heures qui n'ont pas de réalité actuellement en France la croissance de l'emploi. La croissance de l'emploi, elle vient des entreprises, je m'en réjouis. Je m'en réjouis pour les entreprises, je m'en réjouis bien entendu pour notre pays.
FRANCOISE LABORDE : Comment sont vos relations avec Martine Aubry parce que entre le MEDEF et le ministère de l'Emploi ça n'a pas toujours été l'amour fou pour être sobre ...
DENIS KESSLER : C'est vraiment très clair. 200 000 entrepreneurs, ce sont les entreprises qui ont signé, des entreprises qui représentent à chaque fois l'ensemble de l'entreprise, leurs salariés, leurs actionnaires, les collaborateurs, elles ont signé une lettre extrêmement claire pour dire que la loi des 35 heures est contraires aux intérêts des entreprises françaises. Les entreprises françaises ne digèrent pas ce texte et nous allons dans les semaines qui viennent, nous y réfléchissons à l'heure actuelle pour montrer notre détermination à dire : ce n'est pas la voie pour créer l'emploi. La preuve, aucun pays est en train d'envisager la réduction de la durée du travail de la manière dont la France le fait. Aucun pays européen, aucun pays au monde, c'est la preuve, j'allais dire, de notre isolement dans une stratégie sans issue.
FRANCOISE LABORDE :Alors le MEDEF tient pour la première fois ses universités d'été. Alors après le changement de sigle, puisque le CNPF est mort, vive le MEDEF, changement de style avec les universités d'été, ça sert à quoi de réunir les patrons ? Vous ne vous voyez pas assez pendant le reste de l'année, dans les réunions avenue Pierre 1er de Serbie à Paris ?
DENIS KESSLER : Alors nous ne réunissons pas que les patrons. Ce que nous faisons, bien entendu, c'est une manifestation extrêmement ouverte dans laquelle nous allons dialoguer avec des tas de gens. Avec d'abord des syndicalistes, toutes les organisations syndicales viennent, et nous nous en réjouissons, avec des universitaires, avec des observateurs, avec des personnalités politiques. Bref, nous avons décidé de réfléchir au thème " entreprise et société ". Nous vivons avec notre temps, toute l'année nous sommes bien entendu sur la brèche pour réagir à des projets, faire des propositions, prendre position, là c'est autre chose, c'est une réflexion de fond.
FRANCOISE LABORDE : Alors il paraît que les patrons ont une grande demande en ce qui concerne la communication d'entreprise. C'est lié à quoi ? toutes les OPE de cet été où on s'est rendu compte qu'il y avait une vraie guerre de communication que ce soit entre la BNP, la Société Générale, Elf, Total, c'est lié à cela ? une ambiance nouvelle ?
DENIS KESSLER : C'est sans doute lié à cela. C'est aussi lié au fait que nous avons le sentiment que le thème de l'entreprise, que ce que nous souhaitons, les idées que nous proposons ne sont pas assez prises en compte par l'ensemble de la population, par l'ensemble de l'opinion publique et nous avons un devoir d'expliquer pourquoi les solutions que nous proposons à l'heure actuelle sont celles qui sont bonnes, pour bien entendu l'ensemble des entreprises mais aussi pour l'ensemble des Français.
(source http://www.medef.fr, le 9 février 2001)
DENIS KESSLER : Nous appelons de nos voeux une baisse d'impôts mais il faut tout simplement se rappeler que l'excédent des recettes concerne principalement de l'impôts sur les sociétés. Le gouvernement attendait 200 milliards pour son budget de 1999, il a récupéré 220 milliards. Nous avons une demande très simple : qu'on rende aux entreprises le trop perçu. C'est je crois la meilleure mesure pour permettre aux entreprises de continuer à se développer et créer de l'emploi. Il faudra, après, baisser les impôts en France, nous avons un taux de prélèvements obligatoires record en Europe, record au niveau mondial, il faut agir sur les pouvoirs publics, sur les dépenses collectives, c'est ça la vrai garantie d'une baisse d'impôts. Pour le moment ce débat, qui apparaît toujours 15 jours avant un tiers provisionnel ou un solde d'impôts à valoir, ce genre de débats est là pour occuper la scène, on promet toujours des baisses d'impôts pour les années à venir, nous souhaitons donc une politique rigoureuse de réduction de la dépense publique, seul gage pour laisser de l'argent aux Français, aux entreprises, aux ménages.
FRANCOISE LABORDE : Vous avez le sentiment que la France reste en Europe le pays où la pression fiscale reste très importante par rapport à d'autres, qu'il y a un risque d'évasion, de fuite. A chaque fois on entend un certain nombre de chefs d'entreprise qui menacent de se délocaliser ou des personnalités indépendantes qui veulent partir à l'étranger.
DENIS KESSLER : Ecoutez, un seul chiffre. Si nous avions la moyenne des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire des impôts, des cotisations et autres des autres pays de la zone euro, c'est-à-dire les onze partenaires, nous aurions 440 milliards de francs de prélèvements en moins. Vous pouvez vous imaginer, ça ce serait formidable pour les ménages qui auraient davantage de pouvoir d'achat pour pouvoir consommer, pour pouvoir investir, acquérir des logements, ce serait formidable pour les entreprises qui auraient davantage d'argent pour pouvoir investir, pour pouvoir embaucher, pour pouvoir innover. Donc nous avons en France une priorité, c'est la baisse des dépenses publiques, la baisse des prélèvements obligatoires. Simplement pour s'aligner sur le standard, sur la moyenne des autres pays de la Communauté.
FRANCOISE LABORDE : Alors, deuxième thème de la rentrée, l'emploi. On a vu que les chiffres étaient bien meilleurs, hier un certain nombre de syndicats, CGT, FO ont dit attention il ne faut pas se féliciter trop vite. Le Premier ministre il est vrai avait dit que dans dix ans peut-être on arriverait au plein emploi. Vous, au patronat, vous en pensez quoi ?
DENIS KESSLER : Nous souhaitons bien entendu le retour au plein emploi et à la croissance durable. Ce que l'on appelle la croissance durable qui pendant plusieurs années permet l'enrichissement de la Nation. Mais comment nous allons arriver à la société de plein emploi, la seule chose dont nous sommes convaincus et toutes les entreprises de France, tous les entrepreneurs de France sont convaincus c'est que l'on n'arrivera certainement pas à la société de plein emploi en prenant des lois comme les 35 heures et en continuant à augmenter les impôts, à créer des impôts nouveaux : 5 impôts nouveaux ont été annoncés, ce n'est pas comme cela qu'on y arrivera.
FRANCOISE LABORDE : Mais comment vous expliquez alors que le chômage diminue. Parce que le gouvernement au contraire dit : le chômage diminue parce qu'on a pris ces mesures.
DENIS KESSLER : Pas du tout ! Le chômage diminue à l'heure actuelle parce que la France, comme l'Europe d'ailleurs, est entrée dans un cycle d'économie positive. Si vous voulez, en économie vous avez des périodes positives, des périodes plus négatives. Généralement le cycle s'inverse tous les sept ans. Nous sortons, vous le savez, de sept ans de difficulté, depuis 1992 grosso modo, nous avons effectivement une période d'expansion. On la constate dans les autres pays de la Communauté européenne, on s'en réjouit. Mais attribuer à une politique économique, particulièrement aux 35 heures, les créations d'emplois créés par les entreprises françaises, ceci est absolument ridicule. Pour le moment la loi des 35 heures ne s'applique à quasiment personne. Un tout petit nombre ... il y a 10 % des salariés seulement qui sont concernés, grosso modo il y a 1,2 % des entreprises qui ont signé un accord, on ne peut pas attribuer aux 35 heures qui n'ont pas de réalité actuellement en France la croissance de l'emploi. La croissance de l'emploi, elle vient des entreprises, je m'en réjouis. Je m'en réjouis pour les entreprises, je m'en réjouis bien entendu pour notre pays.
FRANCOISE LABORDE : Comment sont vos relations avec Martine Aubry parce que entre le MEDEF et le ministère de l'Emploi ça n'a pas toujours été l'amour fou pour être sobre ...
DENIS KESSLER : C'est vraiment très clair. 200 000 entrepreneurs, ce sont les entreprises qui ont signé, des entreprises qui représentent à chaque fois l'ensemble de l'entreprise, leurs salariés, leurs actionnaires, les collaborateurs, elles ont signé une lettre extrêmement claire pour dire que la loi des 35 heures est contraires aux intérêts des entreprises françaises. Les entreprises françaises ne digèrent pas ce texte et nous allons dans les semaines qui viennent, nous y réfléchissons à l'heure actuelle pour montrer notre détermination à dire : ce n'est pas la voie pour créer l'emploi. La preuve, aucun pays est en train d'envisager la réduction de la durée du travail de la manière dont la France le fait. Aucun pays européen, aucun pays au monde, c'est la preuve, j'allais dire, de notre isolement dans une stratégie sans issue.
FRANCOISE LABORDE :Alors le MEDEF tient pour la première fois ses universités d'été. Alors après le changement de sigle, puisque le CNPF est mort, vive le MEDEF, changement de style avec les universités d'été, ça sert à quoi de réunir les patrons ? Vous ne vous voyez pas assez pendant le reste de l'année, dans les réunions avenue Pierre 1er de Serbie à Paris ?
DENIS KESSLER : Alors nous ne réunissons pas que les patrons. Ce que nous faisons, bien entendu, c'est une manifestation extrêmement ouverte dans laquelle nous allons dialoguer avec des tas de gens. Avec d'abord des syndicalistes, toutes les organisations syndicales viennent, et nous nous en réjouissons, avec des universitaires, avec des observateurs, avec des personnalités politiques. Bref, nous avons décidé de réfléchir au thème " entreprise et société ". Nous vivons avec notre temps, toute l'année nous sommes bien entendu sur la brèche pour réagir à des projets, faire des propositions, prendre position, là c'est autre chose, c'est une réflexion de fond.
FRANCOISE LABORDE : Alors il paraît que les patrons ont une grande demande en ce qui concerne la communication d'entreprise. C'est lié à quoi ? toutes les OPE de cet été où on s'est rendu compte qu'il y avait une vraie guerre de communication que ce soit entre la BNP, la Société Générale, Elf, Total, c'est lié à cela ? une ambiance nouvelle ?
DENIS KESSLER : C'est sans doute lié à cela. C'est aussi lié au fait que nous avons le sentiment que le thème de l'entreprise, que ce que nous souhaitons, les idées que nous proposons ne sont pas assez prises en compte par l'ensemble de la population, par l'ensemble de l'opinion publique et nous avons un devoir d'expliquer pourquoi les solutions que nous proposons à l'heure actuelle sont celles qui sont bonnes, pour bien entendu l'ensemble des entreprises mais aussi pour l'ensemble des Français.
(source http://www.medef.fr, le 9 février 2001)