Texte intégral
Q - Bonjour Pierre-André Wiltzer. Vous êtes en charge de ces deux dossiers, Coopération et Francophonie. Ces deux attributions d'ailleurs, n'ont pas toujours été, dans les gouvernements précédents, réunies dans un même ministère. Parlons tout d'abord de la Coopération. Est-ce que, comme certains de vos prédécesseurs, vous êtes le ministre de l'Afrique ?
R - De l'Afrique et d'autres parties du monde puisque, effectivement, maintenant, la Coopération n'est plus strictement réservée au continent africain ni même, comme on l'avait souvent vu, à l'Afrique francophone. Cela reste un noyau fort et central auquel beaucoup de raisons affectives, historiques, économiques humaines nous attachent évidemment. Au total, il y a 61 pays qui font partie de l'espace de la Coopération.
Q - Etes-vous partisan de resserrer un peu cet espace de la Coopération, peut-être pour mieux aider les pays africains ?
R - Je pense que ces coopérations sont adaptées à chaque cas. Avec l'Afrique, nous avons des relations plus anciennes, plus étroites, qui vont d'ailleurs être renforcées. On y reviendra peut-être tout à l'heure. Mais, avec d'autres pays dans le monde, que ce soit en Asie, dans le Pacifique, dans la zone Caraïbe, ou encore ailleurs, Soudan, Ethiopie, Afghanistan, il y a d'autres types de coopération. Je crois qu'elle couvre maintenant l'ensemble de la planète, avec des zones privilégiées comme l'Afrique.
Q - Mais la France ne se disperse-t-elle pas ?
R - Non, je pense que la France ne se disperse pas. Elle essaye d'utiliser au mieux ses moyens et de les renforcer, ce qui était bien nécessaire.
Q - Pierre-André Wiltzer, on en parlait à l'instant sur l'antenne de Radio France Internationale : aujourd'hui la République démocratique du Congo et le Rwanda signent à Pretoria un accord de paix. Est-ce que vous avez le sentiment que c'est l'accord qui va mettre fin à un conflit sanglant qui frappe la région des Grands Lacs depuis plusieurs années maintenant ?
R - C'est certainement un espoir que tous ceux qui suivent cette tragédie de la zone des Grands Lacs et notamment de la République démocratique du Congo peuvent nourrir. Je souhaite que cet accord, attendu à tous les sens du terme puisqu'il a été remis à différentes reprises, soit une étape vraiment décisive.
Q - Mais vous restez prudent ?
R - Je reste prudent parce que, on l'a vu d'ailleurs il y a quelques instants en écoutant le précédent débat, la situation est extrêmement complexe et l'on ne peut pas s'attendre du jour au lendemain à ce que tout soit réglé. Mais je pense que c'est un pas très important et, en ce qui concerne la France, elle appuie évidemment cette démarche. Nous avons eu de nombreux contacts avec l'Afrique du Sud et d'autres pays qui se sont efforcés de concourir à une solution et nous aussi, nous nous efforcerons d'appuyer les efforts de paix dans ce secteur.
Q - Pierre-André Wiltzer, qu'est ce que la France pourra faire financièrement pour la reconstruction de la République démocratique du Congo ?
R - Elle prendra sa part dans cette reconstruction qui sera un travail auquel, je pense, d'autres pays devront s'associer.
Q - Et ont envie de s'associer, les Etats-Unis par exemple ?
R - Un des problèmes d'ailleurs de ce pays (le Congo) c'est qu'il y a des intérêts. Il n'y a pas seulement des oppositions politiques, ethniques. Il y a aussi des conflits d'intérêts car, paradoxalement, cette région est riche potentiellement et le fait qu'elle soit riche potentiellement en ressources naturelles de toute sorte, attire naturellement beaucoup de convoitise. Il faut que tous les pays qui souhaitent une solution pacifique puissent faire en sorte que les intérêts soient canalisés, dans le sens du progrès, du retour à la paix et de la reconstruction du pays. Nous y participerons aussi.
Q - Pierre-André Wiltzer, cela nous amène à parler de développement : hier, dans les colonnes du quotidien "Le Monde", Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, disait que la France allait faire un effort supplémentaire. Est-ce que cela veut dire que dans la législature en cours, la France arrivera au fameux 0,7 % de son PIB pour le développement ?
R - Il faut savoir d'où nous partons.
Q - 0,36 % actuellement.
R - Oui, d'après les derniers calculs ce serait plutôt 0,32 %.
Q - On part donc de très bas ?
R - On part de très bas et le président de la République, dans sa campagne électorale pour l'élection présidentielle, puis la majorité qui a été élue et le Premier ministre dans son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, ont fixé un objectif clair qui est d'augmenter de 50 % l'Aide publique française au développement dans les cinq ans à venir, ce qui nous permettrait de regagner les 0,50 % du PIB, c'est-à-dire de la richesse nationale française que nous avions à peu près il y a cinq ou six ans, donc de rattraper le retard. L'objectif de 0,7 % est un objectif qui a été fixé, vous vous en souvenez, il y a déjà bien longtemps.
Q - Il y a trente ans.
R - Oui, il y a une trentaine d'années, au moment des réunions de Stockholm et hélas, au lieu de s'en rapprocher, on s'en est éloigné partout dans le monde, à quelques très rares exceptions près, pays nordiques en particulier. Déjà, pour nous, Français, rattraper le retard et remonter à 0,5 % sera un effort très important.
Q - Et vous avez l'appui, par exemple, du ministre de l'Economie et des Finances ?
R - C'est un engagement du chef de l'Etat. Il y tient énormément, vous le savez. Je pense, par conséquent, que le gouvernement fera les arbitrages nécessaires pour que ce soit tenu. Mais je sais que c'est difficile parce que, en même temps, le budget est difficile à boucler. Nous le savons bien. Mais c'est une priorité de première grandeur et en tout cas ma mission, celle du ministre des Affaires étrangères aussi, est de faire en sorte qu'elle soit tenue.
Q - A propos de développement, un mot sur le Sommet de Johannesburg à la fin du mois d'août. Est-ce que cela va être autre chose qu'un sommet qui fait le constat, comme on le faisait à l'instant, que beaucoup de choses n'ont pas été faites ces dix dernières années ?
R - Il ne faut pas avoir une vue trop pessimiste de tout cela. C'est long. Cela avance, cela recule par moment. C'est comme la construction européenne. Mais, dans la durée, il y a des progrès quand même. Cette réunion de Johannesburg sur le développement durable, qui fait suite à toute une série d'autres réunions, a de bonnes chances de déboucher sur un certain nombre de progrès considérables mais pas sur tous les sujets sans doute. Il faut dire que l'on a beaucoup chargé la barque, il y a énormément de thèmes, mais je pense que cela sera une bonne réunion et, en tout cas, en ce qui concerne la France, elle y travaille beaucoup. Jacques Chirac s'est énormément impliqué dans ce dossier, vous l'avez vu, il sera là-bas et il fera des propositions. Nous avons eu hier, sous sa présidence, une réunion avec les ONG françaises, et j'ai constaté de grandes convergences. Cela me rend donc relativement optimiste.
Q - Toujours à propos du développement et de la démocratie qu'on lit beaucoup dans le discours ici à Paris, ce week-end les électeurs ont largement boudé les urnes pour le second tour des élections législatives. Il y a avait par exemple 14 % de participation à Bamako, la capitale de la République du Mali. Dans ce contexte, qu'est ce que la démocratie veut dire ?
R - Dans beaucoup de pays, et la France n'est pas épargnée - on peut aussi faire notre examen de conscience de temps en temps - il y a quelques interrogations, quelques ratés. Là, en effet, la participation à ces élections a été très faible. Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, s'en est lui-même ému. Il ne m'appartient pas de porter de jugement là-dessus. Probablement, l'opinion publique, dans certains pays, dans certaines consultations, n'a peut-être pas la motivation nécessaire, ne se sent peut-être pas suffisamment interpellée ou au contraire estime que les choses étant simples, il n'y a pas lieu de se déranger pour aller voter. Il y a plusieurs raisons. Je pense que cela nécessite une réflexion parce qu'une démocratie sans électeurs, cela n'a pas beaucoup de sens.
Q - Parlons de la Francophonie, l'autre dossier dont vous vous occupez. D'ailleurs, les deux sont liés. Dans l'actualité, il y a ce voeu de la Commission européenne qui condamne la France pour sa réglementation en matière d'étiquetage. La Commission européenne voudrait que l'on puisse vendre des produits dont les noms ne sont pas en français. Que dit le ministre en charge de la Francophonie ?
R - Il y a une sorte de guérilla juridique qui n'est pas nouvelle sur ce genre de sujet. Tout d'abord, il n'est pas question que soient vendus en France des produits sur lesquels il n'y aurait aucune indication en français.
Q - Malgré le voeu de la Commission européenne ?
R - La Commission européenne ne dit pas exactement cela. Ce qui peut se passer, ce qui se passera probablement et c'est déjà le cas pour beaucoup de produits, c'est qu'en dehors du français, d'autres langues peuvent figurer, c'est le cas dans les cosmétiques et dans pas mal de produits alimentaires. Plutôt que d'avoir périodiquement ce genre de différend, qui est assez irritant pour tout le monde, je pense qu'il y a besoin en Europe, comme c'est le cas pour le monde entier, d'une vraie discussion sur la diversité culturelle et le respect des différentes cultures et des différentes langues. L'Europe, au niveau politique, devrait se pencher sur ce problème. Toutes les langues, pas seulement le français, ont le droit d'exister et nous y veillerons.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2002)
R - De l'Afrique et d'autres parties du monde puisque, effectivement, maintenant, la Coopération n'est plus strictement réservée au continent africain ni même, comme on l'avait souvent vu, à l'Afrique francophone. Cela reste un noyau fort et central auquel beaucoup de raisons affectives, historiques, économiques humaines nous attachent évidemment. Au total, il y a 61 pays qui font partie de l'espace de la Coopération.
Q - Etes-vous partisan de resserrer un peu cet espace de la Coopération, peut-être pour mieux aider les pays africains ?
R - Je pense que ces coopérations sont adaptées à chaque cas. Avec l'Afrique, nous avons des relations plus anciennes, plus étroites, qui vont d'ailleurs être renforcées. On y reviendra peut-être tout à l'heure. Mais, avec d'autres pays dans le monde, que ce soit en Asie, dans le Pacifique, dans la zone Caraïbe, ou encore ailleurs, Soudan, Ethiopie, Afghanistan, il y a d'autres types de coopération. Je crois qu'elle couvre maintenant l'ensemble de la planète, avec des zones privilégiées comme l'Afrique.
Q - Mais la France ne se disperse-t-elle pas ?
R - Non, je pense que la France ne se disperse pas. Elle essaye d'utiliser au mieux ses moyens et de les renforcer, ce qui était bien nécessaire.
Q - Pierre-André Wiltzer, on en parlait à l'instant sur l'antenne de Radio France Internationale : aujourd'hui la République démocratique du Congo et le Rwanda signent à Pretoria un accord de paix. Est-ce que vous avez le sentiment que c'est l'accord qui va mettre fin à un conflit sanglant qui frappe la région des Grands Lacs depuis plusieurs années maintenant ?
R - C'est certainement un espoir que tous ceux qui suivent cette tragédie de la zone des Grands Lacs et notamment de la République démocratique du Congo peuvent nourrir. Je souhaite que cet accord, attendu à tous les sens du terme puisqu'il a été remis à différentes reprises, soit une étape vraiment décisive.
Q - Mais vous restez prudent ?
R - Je reste prudent parce que, on l'a vu d'ailleurs il y a quelques instants en écoutant le précédent débat, la situation est extrêmement complexe et l'on ne peut pas s'attendre du jour au lendemain à ce que tout soit réglé. Mais je pense que c'est un pas très important et, en ce qui concerne la France, elle appuie évidemment cette démarche. Nous avons eu de nombreux contacts avec l'Afrique du Sud et d'autres pays qui se sont efforcés de concourir à une solution et nous aussi, nous nous efforcerons d'appuyer les efforts de paix dans ce secteur.
Q - Pierre-André Wiltzer, qu'est ce que la France pourra faire financièrement pour la reconstruction de la République démocratique du Congo ?
R - Elle prendra sa part dans cette reconstruction qui sera un travail auquel, je pense, d'autres pays devront s'associer.
Q - Et ont envie de s'associer, les Etats-Unis par exemple ?
R - Un des problèmes d'ailleurs de ce pays (le Congo) c'est qu'il y a des intérêts. Il n'y a pas seulement des oppositions politiques, ethniques. Il y a aussi des conflits d'intérêts car, paradoxalement, cette région est riche potentiellement et le fait qu'elle soit riche potentiellement en ressources naturelles de toute sorte, attire naturellement beaucoup de convoitise. Il faut que tous les pays qui souhaitent une solution pacifique puissent faire en sorte que les intérêts soient canalisés, dans le sens du progrès, du retour à la paix et de la reconstruction du pays. Nous y participerons aussi.
Q - Pierre-André Wiltzer, cela nous amène à parler de développement : hier, dans les colonnes du quotidien "Le Monde", Dominique de Villepin, ministre des Affaires étrangères, disait que la France allait faire un effort supplémentaire. Est-ce que cela veut dire que dans la législature en cours, la France arrivera au fameux 0,7 % de son PIB pour le développement ?
R - Il faut savoir d'où nous partons.
Q - 0,36 % actuellement.
R - Oui, d'après les derniers calculs ce serait plutôt 0,32 %.
Q - On part donc de très bas ?
R - On part de très bas et le président de la République, dans sa campagne électorale pour l'élection présidentielle, puis la majorité qui a été élue et le Premier ministre dans son discours de politique générale à l'Assemblée nationale, ont fixé un objectif clair qui est d'augmenter de 50 % l'Aide publique française au développement dans les cinq ans à venir, ce qui nous permettrait de regagner les 0,50 % du PIB, c'est-à-dire de la richesse nationale française que nous avions à peu près il y a cinq ou six ans, donc de rattraper le retard. L'objectif de 0,7 % est un objectif qui a été fixé, vous vous en souvenez, il y a déjà bien longtemps.
Q - Il y a trente ans.
R - Oui, il y a une trentaine d'années, au moment des réunions de Stockholm et hélas, au lieu de s'en rapprocher, on s'en est éloigné partout dans le monde, à quelques très rares exceptions près, pays nordiques en particulier. Déjà, pour nous, Français, rattraper le retard et remonter à 0,5 % sera un effort très important.
Q - Et vous avez l'appui, par exemple, du ministre de l'Economie et des Finances ?
R - C'est un engagement du chef de l'Etat. Il y tient énormément, vous le savez. Je pense, par conséquent, que le gouvernement fera les arbitrages nécessaires pour que ce soit tenu. Mais je sais que c'est difficile parce que, en même temps, le budget est difficile à boucler. Nous le savons bien. Mais c'est une priorité de première grandeur et en tout cas ma mission, celle du ministre des Affaires étrangères aussi, est de faire en sorte qu'elle soit tenue.
Q - A propos de développement, un mot sur le Sommet de Johannesburg à la fin du mois d'août. Est-ce que cela va être autre chose qu'un sommet qui fait le constat, comme on le faisait à l'instant, que beaucoup de choses n'ont pas été faites ces dix dernières années ?
R - Il ne faut pas avoir une vue trop pessimiste de tout cela. C'est long. Cela avance, cela recule par moment. C'est comme la construction européenne. Mais, dans la durée, il y a des progrès quand même. Cette réunion de Johannesburg sur le développement durable, qui fait suite à toute une série d'autres réunions, a de bonnes chances de déboucher sur un certain nombre de progrès considérables mais pas sur tous les sujets sans doute. Il faut dire que l'on a beaucoup chargé la barque, il y a énormément de thèmes, mais je pense que cela sera une bonne réunion et, en tout cas, en ce qui concerne la France, elle y travaille beaucoup. Jacques Chirac s'est énormément impliqué dans ce dossier, vous l'avez vu, il sera là-bas et il fera des propositions. Nous avons eu hier, sous sa présidence, une réunion avec les ONG françaises, et j'ai constaté de grandes convergences. Cela me rend donc relativement optimiste.
Q - Toujours à propos du développement et de la démocratie qu'on lit beaucoup dans le discours ici à Paris, ce week-end les électeurs ont largement boudé les urnes pour le second tour des élections législatives. Il y a avait par exemple 14 % de participation à Bamako, la capitale de la République du Mali. Dans ce contexte, qu'est ce que la démocratie veut dire ?
R - Dans beaucoup de pays, et la France n'est pas épargnée - on peut aussi faire notre examen de conscience de temps en temps - il y a quelques interrogations, quelques ratés. Là, en effet, la participation à ces élections a été très faible. Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, s'en est lui-même ému. Il ne m'appartient pas de porter de jugement là-dessus. Probablement, l'opinion publique, dans certains pays, dans certaines consultations, n'a peut-être pas la motivation nécessaire, ne se sent peut-être pas suffisamment interpellée ou au contraire estime que les choses étant simples, il n'y a pas lieu de se déranger pour aller voter. Il y a plusieurs raisons. Je pense que cela nécessite une réflexion parce qu'une démocratie sans électeurs, cela n'a pas beaucoup de sens.
Q - Parlons de la Francophonie, l'autre dossier dont vous vous occupez. D'ailleurs, les deux sont liés. Dans l'actualité, il y a ce voeu de la Commission européenne qui condamne la France pour sa réglementation en matière d'étiquetage. La Commission européenne voudrait que l'on puisse vendre des produits dont les noms ne sont pas en français. Que dit le ministre en charge de la Francophonie ?
R - Il y a une sorte de guérilla juridique qui n'est pas nouvelle sur ce genre de sujet. Tout d'abord, il n'est pas question que soient vendus en France des produits sur lesquels il n'y aurait aucune indication en français.
Q - Malgré le voeu de la Commission européenne ?
R - La Commission européenne ne dit pas exactement cela. Ce qui peut se passer, ce qui se passera probablement et c'est déjà le cas pour beaucoup de produits, c'est qu'en dehors du français, d'autres langues peuvent figurer, c'est le cas dans les cosmétiques et dans pas mal de produits alimentaires. Plutôt que d'avoir périodiquement ce genre de différend, qui est assez irritant pour tout le monde, je pense qu'il y a besoin en Europe, comme c'est le cas pour le monde entier, d'une vraie discussion sur la diversité culturelle et le respect des différentes cultures et des différentes langues. L'Europe, au niveau politique, devrait se pencher sur ce problème. Toutes les langues, pas seulement le français, ont le droit d'exister et nous y veillerons.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2002)