Texte intégral
G. Courchelle - Depuis votre arrivée à la tête de la CFDT, le 31 mai, vous vous êtes peu exprimé. Votre présence ce matin, à France Inter, est donc une bonne façon de le faire, surtout à trois semaines d'une rentrée sociale qui s'annonce plutôt chargée et peut être difficile vu la situation économique. Première question et après je vous promets qu'on n'en parle plus : quel effet cela fait-il de succéder à un personnage comme N. Notat, qui a très fortement incarné la CFDT pendant dix ans ?
- "C'est inévitablement très impressionnant. N. Notat, comme vous venez de le dire, a pris une telle place dans le paysage social en France et même au-delà de notre pays, dans le syndicalisme européen, qu'il n'est pas anodin de lui succéder. Mais les angoisses, je les ai eues avant. Maintenant je suis en responsabilité et je trouve que cela se passe bien. Je n'ai pas le sentiment d'être seul. Je suis entouré de 875 000 adhérents, d'une équipe renouvelée, qui a envie de faire ses preuves et qui, je crois, va les faire assez rapidement."
875 000 adhérents et au congrès vous aviez dit que vous aviez un objectif qui était de passer à terme, à 1,2 million.
- "Oui. Le syndicalisme que souhaite et qu'essaye de faire la CFDT, à savoir un syndicalisme de proximité, à l'écoute des salariés, qui leur propose des réponses concrètes à leurs problèmes, ne peut pas fonctionner si nous n'avons pas encore plus d'adhérents. Nous voulons sortir le syndicalisme français, qui est un syndicalisme sans adhérents ou avec peu d'adhérents, de cette anomalie en Europe. Depuis 15 ans, nous faisons un effort important dans ce domaine. Les militants de la CFDT renouvellent leurs pratiques, sont sur le terrain auprès des salariés. Et pour cela, il nous faut encore plus d'adhérents. Notre objectif d'1,2 million est atteignable dans les quatre ou cinq ans qui viennent je crois."
Vous revendiquez le plus grand nombre d'adhérents par rapport aux autres syndicats. Et maintenant vous avez un autre objectif : arriver en tête aux élections prud'homales alors qu'aux élections prud'homales, c'est la CGT qui est largement en tête.
- "Je ne sais pas si nous arriverons en tête aux prochaines élections prud'homales..."
C'est le 11 décembre.
- "La différence est encore importante. Mais nous voulons effectivement, puisque nous avons ce titre de premier syndicat français en nombre d'adhérents, l'avoir aussi en représentativité électorale. Et les militants CFDT font le travail pour y arriver. Mais il n'y a pas que les élections prud'homales, il y a toutes les élections de comités d'entreprise, délégués du personnel dans la fonction publique, où nous avons un grand travail à faire. Et nous nous y attachons effectivement. Et c'est une des actions de la rentrée puisque les élections prud'homales, je le rappelle, auront lieu le 11 décembre."
Devant le congrès, à la fin du mois de mai, vous avez réaffirmé une ligne constante de la CFDT depuis des années : "un syndicalisme de transformation sociale - je cite - par la négociation collective". Cette "voie raisonnable" - entre guillemets - suscite des critiques à la CFDT. Certains craignent que la direction se coupe de la base et se retrouve dans la situation du PS après la déroute électorale. Que leur répondez-vous ?
- "Deux choses. D'une part, je viens de vous le dire, 875 000 adhérents et encore plus. C'est justement parce qu'on a besoin de ces adhérents pour que l'expression de la CFDT et de son secrétaire général soit celle des salariés et soit en phase avec ce que veulent les salariés. Donc pour cela, effectivement, il faut faire ce travail. Et puis il y a une grande différence avec le PS, qui est effectivement ce nombre d'adhérents. Les partis politiques sont des partis sans adhérents, ce qui n'est pas le cas de la CFDT. Et plus on développe cette démarche, moins ce risque de coupure existe, parce que plus ils sont nombreux et plus ils savent se faire entendre."
Justement, à propos du 21 avril, le premier tour de l'élection présidentielle, quand vous dites : "Il faut apporter les bonnes réponses à ceux qui s'égarent dans les votes extrêmes.", ça veut dire quoi ?
- "Cela veut dire qu'il ne faut pas oublier ce qui s'est passé le 21 avril où la moitié des Français n'a pas voté ou a voté dans les extrêmes - extrême droite ou extrême gauche. Et ce n'est pas parce que la vie politique est redevenue normale que ce phénomène n'existe plus. Il y a une défiance forte des électeurs vis-à-vis des politiques, mais vis-à-vis des dirigeants en général..."
Et de toutes les institutions...
- "...et de toutes les institutions. Et c'est une des raisons pour lesquelles nous souhaitons renouveler le dialogue social dans notre pays, faire en sorte qu'il n'y ait pas un face-à-face unique entre le Gouvernement et les Français, et que les camps intermédiaires prennent leur place dans le dialogue, qu'ils soient investis d'une mission, d'un espace de liberté, pour qu'ils aient une autonomie des négociations et de discussion. C'est très important, c'est une démarche importante pour la démocratie. Et je crains que cette majorité forte, qui a tous les pouvoirs, oublie qu'elle n'est pas seule au monde. Donc, pour cela, notre rôle c'est de leur rappeler qu'il ne faut pas oublier ce qui s'est passé le 21 avril."
Vous allez vous engager à partir de l'automne, vous et tous les autres syndicats, dans de grandes négociations qui sont porteuses d'avenir ou de conflits, on ne sait pas très bien. B. Duvicq, tout à l'heure, dans le journal de 8h00 faisait allusion aux contraintes budgétaires et aux conséquences que cela pourrait avoir dans la fonction publique. Quelle va être l'attitude de la CFDT sur ce dossier ?
- "Sur ce dossier, on avance en plein brouillard et en pleine contradiction. Le Gouvernement nous annonce des créations d'emplois dans la fonction publique, dans la justice, dans la police. Ce matin, vous le dites vous-même, on ne connaît pas le nombre de fonctionnaires dans notre pays, en particulier dans la fonction publique de l'Etat. Le Gouvernement annonce une baisse des impôts mais on se rend compte, par exemple, qu'on baisse le budget la Culture mais qu'on va augmenter la redevance. Je suis aujourd'hui à la Maison de la radio et vous savez très bien que si on veut un service public de qualité, qu'il faut des moyens, donc des impôts. Et ça c'est quelque chose qu'on a toujours soutenu. Donc, qu'on veuille moderniser l'Etat, qu'on veuille faire une réforme de la fonction publique, oui mais faisons le diagnostic. Mettons-nous autour d'une table pour voir ce qu'on veut faire. C'est un peu comme si on veut construire une maison et qu'on n'a pas choisi entre un bungalow et un immeuble de trois étages, mais qu'on connaît déjà le nombre d'ouvriers que l'on aura demain. Donc là, je crois qu'on a mis la charrue avant les boeufs. On voit bien que la limite de la volonté de baisser les impôts, est une limite forte qui est : quels sont nos objectifs ? Et là-dessus, la CFDT n'acceptera pas qu'on ait des décisions avant de savoir les objectifs."
Ce sera la même chose sur la négociation pour les retraites ? Je reviens sur les critiques à l'intérieur même de la CFDT : on vous accuse un peu de ne pas vouloir faire un préalable du retour aux 37 ans et demi pour les salariés du privé. Vos critiques disent que, là encore, on risque de créer la coupure entre la direction et la base qui n'acceptera pas cela.
- "D'abord, il faut faire comprendre aux salariés qu'une réforme des retraites c'est une chance pour les retraites de demain. La catastrophe serait de ne pas faire de réformes parce que, de toute façon, le nombre de retraités augmente et qu'il faut financer les retraites, quel que soit le régime qu'on aura demain. Notre préalable à nous est de se mettre d'accord sur le niveau des pensions."
La priorité est de préserver le montant des retraites avant de parler de la durée et des carrières ?
- "Oui, les Français ont besoin de savoir combien ils vont avoir pour leur retraite demain. C'est l'essentiel. Ensuite, on va négocier sur comment financier ce niveau de pension. Là, on a plusieurs paramètres : les cotisations des salariés et les cotisations patronales, on a la durée de cotisation et on a le fonds de réserve des retraites qui a été mis en place et qui, pour le moment, ne contient pas grand-chose. D'ailleurs, on devait y mettre - je l'avais entendu de l'ancien gouvernement - certains actifs d'entreprises publiques et quand on parle de privatisation plus forte pour Air France, on ne dit pas où on va affecter l'argent... Donc, d'abord le niveau de pension et ensuite le moyen pour y arriver."
La CFDT s'est beaucoup impliquée dans les 35 heures, dans la négociation avec le Gouvernement et les autres syndicats, dans les contrats dans branches industrielles ou dans les entreprises. Quelle va être votre attitude quand commencera la concertation sur l'assouplissement de la loi, puisque le gouvernement Raffarin et F. Fillon ont l'intention d'assouplir cette loi sur les 35 heures ?
- "Tout d'abord, notre objectif - et vous avez raison de le rappeler, surtout en cette période de vacances où certaines personnes profitent actuellement de leurs 35 heures par l'augmentation de leur repos - est de faire en sorte que tous les Français arrivent aux 35 heures. C'est l'objectif de la CFDT. On ne va pas, une nouvelle fois, mettre une France à deux vitesses : ceux qui sont à 39 heures et ceux qui sont à 35 heures. Maintenant, nous sommes pragmatiques : nous savons que dans certains milieux professionnels, pour des raisons démographiques professionnelles, on a du mal à trouver des salariés ou que pour des raisons de taille d'entreprise il faut adapter cette loi. Nous sommes donc d'accord pour entrer dans cette discussion, à condition que cela soit négocié branche par branche et d'une façon transitoire."
On faisait allusion, tout à l'heure, aux élections prud'homales du 11 décembre. Est-ce que les élections sont compatibles avec le climat de négociations qui s'annonce ? Généralement, qui dit "élections" dit compétition entre les syndicats et c'est toujours un peu dans le désordre...
- "Nous n'allons pas faire, nous syndicalistes, ce que l'on reproche aux politiques : arrêter tout dialogue parce qu'il y a des élections. Les élections ne doivent donc pas empêcher le dialogue. Il y a des choses urgentes, il faut les entamer dès la rentrée."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 août 2002)
- "C'est inévitablement très impressionnant. N. Notat, comme vous venez de le dire, a pris une telle place dans le paysage social en France et même au-delà de notre pays, dans le syndicalisme européen, qu'il n'est pas anodin de lui succéder. Mais les angoisses, je les ai eues avant. Maintenant je suis en responsabilité et je trouve que cela se passe bien. Je n'ai pas le sentiment d'être seul. Je suis entouré de 875 000 adhérents, d'une équipe renouvelée, qui a envie de faire ses preuves et qui, je crois, va les faire assez rapidement."
875 000 adhérents et au congrès vous aviez dit que vous aviez un objectif qui était de passer à terme, à 1,2 million.
- "Oui. Le syndicalisme que souhaite et qu'essaye de faire la CFDT, à savoir un syndicalisme de proximité, à l'écoute des salariés, qui leur propose des réponses concrètes à leurs problèmes, ne peut pas fonctionner si nous n'avons pas encore plus d'adhérents. Nous voulons sortir le syndicalisme français, qui est un syndicalisme sans adhérents ou avec peu d'adhérents, de cette anomalie en Europe. Depuis 15 ans, nous faisons un effort important dans ce domaine. Les militants de la CFDT renouvellent leurs pratiques, sont sur le terrain auprès des salariés. Et pour cela, il nous faut encore plus d'adhérents. Notre objectif d'1,2 million est atteignable dans les quatre ou cinq ans qui viennent je crois."
Vous revendiquez le plus grand nombre d'adhérents par rapport aux autres syndicats. Et maintenant vous avez un autre objectif : arriver en tête aux élections prud'homales alors qu'aux élections prud'homales, c'est la CGT qui est largement en tête.
- "Je ne sais pas si nous arriverons en tête aux prochaines élections prud'homales..."
C'est le 11 décembre.
- "La différence est encore importante. Mais nous voulons effectivement, puisque nous avons ce titre de premier syndicat français en nombre d'adhérents, l'avoir aussi en représentativité électorale. Et les militants CFDT font le travail pour y arriver. Mais il n'y a pas que les élections prud'homales, il y a toutes les élections de comités d'entreprise, délégués du personnel dans la fonction publique, où nous avons un grand travail à faire. Et nous nous y attachons effectivement. Et c'est une des actions de la rentrée puisque les élections prud'homales, je le rappelle, auront lieu le 11 décembre."
Devant le congrès, à la fin du mois de mai, vous avez réaffirmé une ligne constante de la CFDT depuis des années : "un syndicalisme de transformation sociale - je cite - par la négociation collective". Cette "voie raisonnable" - entre guillemets - suscite des critiques à la CFDT. Certains craignent que la direction se coupe de la base et se retrouve dans la situation du PS après la déroute électorale. Que leur répondez-vous ?
- "Deux choses. D'une part, je viens de vous le dire, 875 000 adhérents et encore plus. C'est justement parce qu'on a besoin de ces adhérents pour que l'expression de la CFDT et de son secrétaire général soit celle des salariés et soit en phase avec ce que veulent les salariés. Donc pour cela, effectivement, il faut faire ce travail. Et puis il y a une grande différence avec le PS, qui est effectivement ce nombre d'adhérents. Les partis politiques sont des partis sans adhérents, ce qui n'est pas le cas de la CFDT. Et plus on développe cette démarche, moins ce risque de coupure existe, parce que plus ils sont nombreux et plus ils savent se faire entendre."
Justement, à propos du 21 avril, le premier tour de l'élection présidentielle, quand vous dites : "Il faut apporter les bonnes réponses à ceux qui s'égarent dans les votes extrêmes.", ça veut dire quoi ?
- "Cela veut dire qu'il ne faut pas oublier ce qui s'est passé le 21 avril où la moitié des Français n'a pas voté ou a voté dans les extrêmes - extrême droite ou extrême gauche. Et ce n'est pas parce que la vie politique est redevenue normale que ce phénomène n'existe plus. Il y a une défiance forte des électeurs vis-à-vis des politiques, mais vis-à-vis des dirigeants en général..."
Et de toutes les institutions...
- "...et de toutes les institutions. Et c'est une des raisons pour lesquelles nous souhaitons renouveler le dialogue social dans notre pays, faire en sorte qu'il n'y ait pas un face-à-face unique entre le Gouvernement et les Français, et que les camps intermédiaires prennent leur place dans le dialogue, qu'ils soient investis d'une mission, d'un espace de liberté, pour qu'ils aient une autonomie des négociations et de discussion. C'est très important, c'est une démarche importante pour la démocratie. Et je crains que cette majorité forte, qui a tous les pouvoirs, oublie qu'elle n'est pas seule au monde. Donc, pour cela, notre rôle c'est de leur rappeler qu'il ne faut pas oublier ce qui s'est passé le 21 avril."
Vous allez vous engager à partir de l'automne, vous et tous les autres syndicats, dans de grandes négociations qui sont porteuses d'avenir ou de conflits, on ne sait pas très bien. B. Duvicq, tout à l'heure, dans le journal de 8h00 faisait allusion aux contraintes budgétaires et aux conséquences que cela pourrait avoir dans la fonction publique. Quelle va être l'attitude de la CFDT sur ce dossier ?
- "Sur ce dossier, on avance en plein brouillard et en pleine contradiction. Le Gouvernement nous annonce des créations d'emplois dans la fonction publique, dans la justice, dans la police. Ce matin, vous le dites vous-même, on ne connaît pas le nombre de fonctionnaires dans notre pays, en particulier dans la fonction publique de l'Etat. Le Gouvernement annonce une baisse des impôts mais on se rend compte, par exemple, qu'on baisse le budget la Culture mais qu'on va augmenter la redevance. Je suis aujourd'hui à la Maison de la radio et vous savez très bien que si on veut un service public de qualité, qu'il faut des moyens, donc des impôts. Et ça c'est quelque chose qu'on a toujours soutenu. Donc, qu'on veuille moderniser l'Etat, qu'on veuille faire une réforme de la fonction publique, oui mais faisons le diagnostic. Mettons-nous autour d'une table pour voir ce qu'on veut faire. C'est un peu comme si on veut construire une maison et qu'on n'a pas choisi entre un bungalow et un immeuble de trois étages, mais qu'on connaît déjà le nombre d'ouvriers que l'on aura demain. Donc là, je crois qu'on a mis la charrue avant les boeufs. On voit bien que la limite de la volonté de baisser les impôts, est une limite forte qui est : quels sont nos objectifs ? Et là-dessus, la CFDT n'acceptera pas qu'on ait des décisions avant de savoir les objectifs."
Ce sera la même chose sur la négociation pour les retraites ? Je reviens sur les critiques à l'intérieur même de la CFDT : on vous accuse un peu de ne pas vouloir faire un préalable du retour aux 37 ans et demi pour les salariés du privé. Vos critiques disent que, là encore, on risque de créer la coupure entre la direction et la base qui n'acceptera pas cela.
- "D'abord, il faut faire comprendre aux salariés qu'une réforme des retraites c'est une chance pour les retraites de demain. La catastrophe serait de ne pas faire de réformes parce que, de toute façon, le nombre de retraités augmente et qu'il faut financer les retraites, quel que soit le régime qu'on aura demain. Notre préalable à nous est de se mettre d'accord sur le niveau des pensions."
La priorité est de préserver le montant des retraites avant de parler de la durée et des carrières ?
- "Oui, les Français ont besoin de savoir combien ils vont avoir pour leur retraite demain. C'est l'essentiel. Ensuite, on va négocier sur comment financier ce niveau de pension. Là, on a plusieurs paramètres : les cotisations des salariés et les cotisations patronales, on a la durée de cotisation et on a le fonds de réserve des retraites qui a été mis en place et qui, pour le moment, ne contient pas grand-chose. D'ailleurs, on devait y mettre - je l'avais entendu de l'ancien gouvernement - certains actifs d'entreprises publiques et quand on parle de privatisation plus forte pour Air France, on ne dit pas où on va affecter l'argent... Donc, d'abord le niveau de pension et ensuite le moyen pour y arriver."
La CFDT s'est beaucoup impliquée dans les 35 heures, dans la négociation avec le Gouvernement et les autres syndicats, dans les contrats dans branches industrielles ou dans les entreprises. Quelle va être votre attitude quand commencera la concertation sur l'assouplissement de la loi, puisque le gouvernement Raffarin et F. Fillon ont l'intention d'assouplir cette loi sur les 35 heures ?
- "Tout d'abord, notre objectif - et vous avez raison de le rappeler, surtout en cette période de vacances où certaines personnes profitent actuellement de leurs 35 heures par l'augmentation de leur repos - est de faire en sorte que tous les Français arrivent aux 35 heures. C'est l'objectif de la CFDT. On ne va pas, une nouvelle fois, mettre une France à deux vitesses : ceux qui sont à 39 heures et ceux qui sont à 35 heures. Maintenant, nous sommes pragmatiques : nous savons que dans certains milieux professionnels, pour des raisons démographiques professionnelles, on a du mal à trouver des salariés ou que pour des raisons de taille d'entreprise il faut adapter cette loi. Nous sommes donc d'accord pour entrer dans cette discussion, à condition que cela soit négocié branche par branche et d'une façon transitoire."
On faisait allusion, tout à l'heure, aux élections prud'homales du 11 décembre. Est-ce que les élections sont compatibles avec le climat de négociations qui s'annonce ? Généralement, qui dit "élections" dit compétition entre les syndicats et c'est toujours un peu dans le désordre...
- "Nous n'allons pas faire, nous syndicalistes, ce que l'on reproche aux politiques : arrêter tout dialogue parce qu'il y a des élections. Les élections ne doivent donc pas empêcher le dialogue. Il y a des choses urgentes, il faut les entamer dès la rentrée."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 août 2002)