Déclaration de Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes, lors d'un point de presse commun avec M. Hans Martin Bury, ministre allemand chargé des affaires européennes, sur la coopération politique franco-allemande, en particulier la commémoration du Traité de l'Elysée et le rôle européen de Strasbourg, sur les résultats des élections en Turquie et sur l'accord européen sur la stabilisation de la PAC jusqu'en 2006, Paris, le 11 avril 2002.

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Circonstance : Visite de M. Hans Martin Bury, ministre allemand chargé des affaires européennes, à Paris le 4 novembre 2002

Texte intégral

J'ai le plaisir d'accueillir le nouveau ministre des Affaires européennes d'Allemagne, M. Bury, qui est un élu du Bade-Wurtemberg, très brillant et très jeune comme vous le voyez, et qui a déjà des "titres de noblesse" dans le domaine européen car il était à la Chancellerie. Je suis très heureuse de l'échange assez long que nous avons eu sur des sujets d'intérêts communs : d'abord la Convention ; comme vous le savez nous travaillons en étroite liaison avec nos partenaires allemands en vue de contributions communes, non seulement sur des sujets sectoriels comme ceux intéressant la justice et les affaires intérieures ou encore la défense, mais également sur l'architecture institutionnelle de la future Europe dans le cadre du prochain traité. Nous avons également évoqué notre travail en commun pour la préparation du quarantième anniversaire du Traité de l'Elysée. Les célébrations auront lieu successivement à Paris le 22 janvier et à Berlin le 23. Il y a évidemment l'organisation de ce double événement mais aussi le contenu de ce traité refondé en terme d'action de coopération nouvelle. Enfin, il y aura, comme vous le savez, une déclaration conjointe de MM. Fischer et de Villepin qui ont été désignés lors du Sommet de Schwerin - à titre personnel et non pas seulement en tant que ministres - pour élaborer cette déclaration. Nous avons aussi parlé d'une question qui, à nous Français, et à moi à titre personnel, nous tient beaucoup à cur, c'est celle de Strasbourg et de l'avenir de Strasbourg comme ville européenne à la porte du Rhin. J'ai souhaité que nous puissions travailler avec nos partenaires allemands et nos voisins, puisque Strasbourg est à la frontière allemande, sur la revitalisation de cette ville non seulement dans le cadre de l'Union élargie mais aussi comme ville européenne des Droits de l'Homme avec le Conseil de l'Europe.
Avant de laisser la parole à mon collègue, je tiens à dire que nous avons, d'ores et déjà, convenu, et c'était prévu dans sa visite qui est la première hors de son pays depuis son entrée en fonction, de nous voir régulièrement alternativement en Allemagne et en France.
Q - (A propos du "raz de marée" islamiste en Turquie)
R- Nous avons très brièvement évoqué cette question puisqu'elle s'inscrit dans la préparation du Sommet de Copenhague. Pour ce qui est de la France, je suis simplement en mesure de vous dire que nous avons pris note des résultats des élections et donc de la large victoire du parti AK, parti de la Justice et du Développement, qui marque une volonté de changement politique. Nous ne pouvons que rappeler, comme cela a été souligné à Bruxelles, la vocation européenne de la Turquie. Comme l'a dit le président de la République à Bruxelles lors de sa conférence de presse du 25 octobre, les critères de Copenhague sont encore loin d'être acquis mais le chemin est encourageant. En tout cas, nous attendons quarante cinq jours, compte tenu des délais exigés par la constitution turque, pour connaître la formation du nouveau gouvernement et son expression politique. Voilà tout ce que je peux vous dire à ce sujet.
Q - La Convention avance très rapidement, combien de temps reste-t-il encore pour que l'Allemagne et la France se mettent d'accord sur une position pour vraiment influencer les travaux de la Convention ?
R- Je confirme qu'au début de l'année prochaine, nous aurons beaucoup avancé.
Q- Sur les obstacles rencontrés à Bruxelles, il paraît qu'il y avait une différence sur le montant des subventions agricoles qui allaient être payées à partir de 2007 entre la France et l'Allemagne et j'aimerais bien savoir si cela va être finalement 39 ou 45 milliards. Deuxièmement avez-vous parlé de la Grande-Bretagne et de ses réactions vis-à-vis de cet obstacle surmonté par les Allemands et les Français ?
R- Sur la Politique agricole commune et les perspectives pour les années 2007-2013, les choses sont fixées : c'est le plafond de 2006 en dépense non pas réelle mais en "droit de tirage" si je puis dire avec une réévaluation d'un pour cent par an pour tenir compte de l'inflation. Donc à cet égard il n'y a rien de changé depuis les conclusions de Bruxelles telles qu'elles ont été d'ailleurs commentées dans les différents pays. Quant à la relation franco- britannique, j'ai reçu un appel téléphonique de mon nouveau collègue britannique. L'Europe c'est une grande famille qui va encore s'agrandir. Donc tout marche bien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2002)