Texte intégral
A. Ardisson.- Le Porte-parole du Gouvernement, J.-F. Copé, l'a martelé hier : "Les baisses d'impôts sur les ménages et les entreprises se poursuivront en 2003. La priorité donnée à la baisse des charges ne signifie pas un changement de cap à cet égard". Ce recadrage prouve au moins qu'il y a un débat, et un débat serré au sein du Gouvernement. Vous connaissez cela, vous ?
- "Parola, parola. Vous m'interrogez sur ces histoires d'impôts et sur monsieur Raffarin et sa politique. Je trouve tout cela décevant - c'est le mot que je choisirais : beaucoup de déception. D'abord parce que les premières mesures de politique prises ne sont pas justes - et sont carrément injustes -, notamment ces questions d'impôts. On a bien vu, au début de l'été : on baisse l'impôt pour les catégories les plus à l'aise dans la population, et rien pour les petites catégories. Puis, pendant ce temps-là, on augmente sans le dire les taxes sur l'essence et toute une série de services publics. Donc, ce n'est pas juste. Les gens commencent à s'en apercevoir. C'est en même temps pas efficace parce que, même s'il y a un aspect international qu'il ne faut pas oublier dans tout cela, l'économie revient à une situation de langueur. L'investissement n'a pas redémarré, la consommation est quand même assez faible. Et je suis assez inquiet pour l'année prochaine, et notamment avec les incidences budgétaires. Puis, par rapport à cela - une politique qui n'est pas juste et pas efficace -, on a une hyper médiatisation. De temps en temps, le Gouvernement s'emmêle les pieds, parce qu'il travaille à coups de slogans publicitaires. La publicité, c'est très utile. Mais quand il n'y a que la publicité, cela se fane assez vite. Donc, on a tout cela et on a un peu la traduction au fond de promesses assez démagogiques qui avaient faites par monsieur Chirac dans la campagne présidentielle. Et maintenant, on commence à s'en apercevoir."
Mais vous disiez tout à l'heure : "mesures injustes en ce qui concerne les baisses d'impôts".
- "Les modalités de baisse d'impôts..."
Oui, parce que vous étiez pour les baisses d'impôts et pour l'attention aux classes moyennes, on vous l'a assez reproché.
- "Non seulement j'étais pour, mais je l'ai fait et dans des proportions importantes, puisqu'on se rappelle la baisse de la taxe d'habitation, la création de la Prime pour l'emploi, la baisse de l'impôt sur le revenu, mais plus forte pour les petites catégories que pour les hautes catégories, la suppression de la vignette. Ce sont des choses que j'ai faites et que je ne renie absolument pas. Parce qu'il est vrai que souvent, la fiscalité est trop forte. Mais c'est une question de modalité. Or, là - les gens s'en aperçoivent ou vont s'en apercevoir au cours des mois qui viennent -, si vous êtes dans une situation défavorable, vous n'obtenez rien et vous avez plutôt des augmentations - en ce moment, tout augmente -, alors que si vous êtes dans une situation plus favorable, vous avez un certain nombre de baisses. C'est pour cela que je disais "injustes". Le principe de l'allégement des impôts, je n'ai jamais été contre, dès lors, bien sûr, qu'on peut financer les services publics. Cet aspect-là est aussi important."
Il y a un autre débat que vous connaissez bien, c'est celui des économies à réaliser sur le train de vie de l'Etat. Et il y a un ministère qui est particulièrement visé, si on en croit les syndicats, c'est celui de l'Economie et des Finances. Je connais quelqu'un qui aurait bien aimé pouvoir réduire le nombre de fonctionnaires dans ce secteur...
- "On verra. Pour le moment, on n'a pas d'informations sur le projet du budget, puisque je crois que le Gouvernement doit le révéler à la fin septembre. Il a retardé, d'après ce que j'ai compris, la date de publication d'une semaine. Donc, je ne vais pas parler, n'ayant pas d'informations particulières. Je vois comme vous ce qui transparaît dans les journaux. Je ne sais pas ce qui va se passer au ministère de l'Economie et des Finances, on verra bien. Mais il y a deux informations qui ne concernent pas le ministère des Finances, qui m'ont inquiétées, parce qu'elles sont quand même assez révélatrices - j'espère qu'elles sont erronées. La première, c'est l'annonce qu'il y aurait une amputation assez forte des crédits de la Recherche. Si c'était le cas, ce serait une erreur, parce que la Recherche est une des clés principales de l'avenir. Ce serait une faute de ne pas se préoccuper du long terme. La deuxième, qui est très étonnante, si elle est confirmée - on verra, il ne faut pas faire des procès d'intention -, ce serait la suppression de postes prévus pour inspecter les établissements industriels dangereux. Nous avions prévu la création de 150 emplois à la suite de la catastrophe d'AZF à Toulouse, pour faire le travail d'analyse et de surveillance. Un de vos confrères a titré sur la suppression de ces postes. J'espère que ce ne sera pas le cas. Et si mon intervention de ce matin peut servir à rétablir ces postes, ce serait utile."
Médiatisation toujours ! Vendredi, s'ouvre l'université du PS à La Rochelle. Cela tire un peu dans tous les sens et pas seulement en direction de L. Jospin. M. Aubry commence à en avoir un peu assez qu'on la vise personnellement et qu'on vise ses 35 heures. Le PS s'apprête-t-il à une autocritique sur le sujet ?
- "D'abord, sur L. Jospin, j'ai vu un certain nombre de déclarations ou d'écrits qui ont été publiés récemment - vous voyez ce à quoi je fais allusion. La liberté d'expression est totale et il faut ne pas avoir de retenue dans l'examen intellectuel des questions. Quand on se met à attaquer personnellement les gens, surtout quand on a fait partie des équipes dirigeantes, on passe la ligne jaune. Je ne suis pas du tout partisan du cracher dans la soupe, ce n'est pas une bonne attitude. En ce qui concerne les 35 heures : les 35 heures, c'est quelque chose d'ambivalent, c'est-à-dire qu'il y a pas mal de gens qui ont bénéficié des 35 heures. Vous voyez des personnes qui ont eu leur vie de travail améliorée par les 35 heures. Mais, en même temps, c'est tout à fait exact de dire qu'il y a aussi pas mal de personnes qui ont eu une pression sur la flexibilité du travail plus importante et qui ont perdu du pouvoir d'achat, notamment dans les catégories les plus modestes de salariés, et ce n'est pas du tout l'idée initiale des 35 heures. Il y a eu un problème de modalité d'application des 35 heures. J'avais été un de ceux qui, les premiers - on m'avait un peu critiqué à l'époque, maintenant, tout le monde est sur cette ligne-là - qui avaient dit : attention à l'application des 35 heures, notamment dans les petites et moyennes entreprises, parce que cela pose un problème pour les salariés, cela pose aussi un problème pour les entreprises. Il ne faut pas tout mélanger. Il y a certainement à revisiter les modalités d'application des 35 heures. Mais, en même temps, il faut faire attention, et c'est l'objet de la négociation entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, aujourd'hui : il ne faut pas tout démolir, sinon on va revenir fortement en arrière. D'ailleurs, à propos de cette négociation qui s'est engagée hier, il y a quelque chose que les syndicats ont commencé de remarquer et qui est très important. Le Gouvernement dit qu'il va changer les modalités du Smic. Attention ! Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème qui se pose sur le Smic. Mais, quand le Gouvernement propose - parce qu'il s'agit de cela, pour être clair - de geler le pouvoir d'achat du Smic horaire pendant plusieurs années pour plus d'un million de salariés qui gagnent très peu, cela ne passera pas."
Dans un article à paraître cet après-midi dans Le Monde, vous évoquez les "nouveaux marqueurs de l'engagement à gauche". Alors, en avant-première, est-ce que vous pouvez nous en citer les principaux ?
- "J'ai fait un article pour Le Monde où je me projette dans le long terme. Ce n'est pas un article sur ce qui va se passer dans trois jours, à l'université du PS. Mais je crois qu'il est très important, qu'on soit d'ailleurs de gauche ou pas de gauche, de réfléchir à ce que va être un grand mouvement comme la gauche dans les années qui viennent. Je dis qu'il y a de nouveaux marqueurs. La notion de solidarité, de justice, qui est la notion basique de la gauche, évidemment, continue d'exister. Mais elle prend une coloration différente de ce qui existait il y a cinq ans, il y a dix ans. Je vous donne deux ou trois exemples. Aujourd'hui, lorsqu'on est de gauche, on doit réfléchir en termes de gauche durable. Ce qui se passe à Johannesburg en ce moment, ce qui se passe sur la retraite, ce qui se passe sur la formation tout au long de la vie, on doit choisir des solutions qui ont des caractéristiques durables, et non pas qui valent pour un instant seulement, premier exemple. Deuxième exemple : nous sommes habitués à raisonner simplement en termes franco-français. C'est une erreur majeure. Aujourd'hui, tout est international. On le voit bien, en matière économique et en matière d'environnement, tout est en particulier européen. Dans la notion de "marqueurs" de la gauche, il y a cette nouvelle dimension de l'européanisme et de l'internationalisme. Je vous donne un troisième exemple, parce que l'article est beaucoup plus long, c'est qu'on a insisté beaucoup dans les dernières années sur les problèmes économiques et sociaux qui sont très importants. Mais la gauche doit mettre au premier rang, en même temps que les questions économiques et sociales, les questions environnementales et les questions culturelles. Cela doit faire partie de notre vision de base. J'essaye de me projeter et de proposer un certain nombre de pistes d'action pour la gauche, dans les années qui viennent."
Une dernière question, parce que je sais que le sujet vous préoccupe : l'Irak. Est-ce qu'il faut prendre au pied de la lettre les déclarations de monsieur Cheney ?
- "Je suis tout à fait hostile à une intervention en Irak, qui aboutirait à une déflagration majeure. Vous avez, pour être schématique, trois énormes problèmes au Proche et au Moyen-Orient. Vous avez le problème palestinien-israélien, vous avez la question du terrorisme et vous avez la question de l'Irak. Si l'Irak est envahi dans les conditions dont parlent les Etats-Unis, cela ne résoudra pas nécessairement le problème irakien, et cela aggravera le problème du terrorisme et le problème israélo-palestinien. Donc, je pense que la France doit prendre position nettement sur ce sujet."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 28 août 2002)
- "Parola, parola. Vous m'interrogez sur ces histoires d'impôts et sur monsieur Raffarin et sa politique. Je trouve tout cela décevant - c'est le mot que je choisirais : beaucoup de déception. D'abord parce que les premières mesures de politique prises ne sont pas justes - et sont carrément injustes -, notamment ces questions d'impôts. On a bien vu, au début de l'été : on baisse l'impôt pour les catégories les plus à l'aise dans la population, et rien pour les petites catégories. Puis, pendant ce temps-là, on augmente sans le dire les taxes sur l'essence et toute une série de services publics. Donc, ce n'est pas juste. Les gens commencent à s'en apercevoir. C'est en même temps pas efficace parce que, même s'il y a un aspect international qu'il ne faut pas oublier dans tout cela, l'économie revient à une situation de langueur. L'investissement n'a pas redémarré, la consommation est quand même assez faible. Et je suis assez inquiet pour l'année prochaine, et notamment avec les incidences budgétaires. Puis, par rapport à cela - une politique qui n'est pas juste et pas efficace -, on a une hyper médiatisation. De temps en temps, le Gouvernement s'emmêle les pieds, parce qu'il travaille à coups de slogans publicitaires. La publicité, c'est très utile. Mais quand il n'y a que la publicité, cela se fane assez vite. Donc, on a tout cela et on a un peu la traduction au fond de promesses assez démagogiques qui avaient faites par monsieur Chirac dans la campagne présidentielle. Et maintenant, on commence à s'en apercevoir."
Mais vous disiez tout à l'heure : "mesures injustes en ce qui concerne les baisses d'impôts".
- "Les modalités de baisse d'impôts..."
Oui, parce que vous étiez pour les baisses d'impôts et pour l'attention aux classes moyennes, on vous l'a assez reproché.
- "Non seulement j'étais pour, mais je l'ai fait et dans des proportions importantes, puisqu'on se rappelle la baisse de la taxe d'habitation, la création de la Prime pour l'emploi, la baisse de l'impôt sur le revenu, mais plus forte pour les petites catégories que pour les hautes catégories, la suppression de la vignette. Ce sont des choses que j'ai faites et que je ne renie absolument pas. Parce qu'il est vrai que souvent, la fiscalité est trop forte. Mais c'est une question de modalité. Or, là - les gens s'en aperçoivent ou vont s'en apercevoir au cours des mois qui viennent -, si vous êtes dans une situation défavorable, vous n'obtenez rien et vous avez plutôt des augmentations - en ce moment, tout augmente -, alors que si vous êtes dans une situation plus favorable, vous avez un certain nombre de baisses. C'est pour cela que je disais "injustes". Le principe de l'allégement des impôts, je n'ai jamais été contre, dès lors, bien sûr, qu'on peut financer les services publics. Cet aspect-là est aussi important."
Il y a un autre débat que vous connaissez bien, c'est celui des économies à réaliser sur le train de vie de l'Etat. Et il y a un ministère qui est particulièrement visé, si on en croit les syndicats, c'est celui de l'Economie et des Finances. Je connais quelqu'un qui aurait bien aimé pouvoir réduire le nombre de fonctionnaires dans ce secteur...
- "On verra. Pour le moment, on n'a pas d'informations sur le projet du budget, puisque je crois que le Gouvernement doit le révéler à la fin septembre. Il a retardé, d'après ce que j'ai compris, la date de publication d'une semaine. Donc, je ne vais pas parler, n'ayant pas d'informations particulières. Je vois comme vous ce qui transparaît dans les journaux. Je ne sais pas ce qui va se passer au ministère de l'Economie et des Finances, on verra bien. Mais il y a deux informations qui ne concernent pas le ministère des Finances, qui m'ont inquiétées, parce qu'elles sont quand même assez révélatrices - j'espère qu'elles sont erronées. La première, c'est l'annonce qu'il y aurait une amputation assez forte des crédits de la Recherche. Si c'était le cas, ce serait une erreur, parce que la Recherche est une des clés principales de l'avenir. Ce serait une faute de ne pas se préoccuper du long terme. La deuxième, qui est très étonnante, si elle est confirmée - on verra, il ne faut pas faire des procès d'intention -, ce serait la suppression de postes prévus pour inspecter les établissements industriels dangereux. Nous avions prévu la création de 150 emplois à la suite de la catastrophe d'AZF à Toulouse, pour faire le travail d'analyse et de surveillance. Un de vos confrères a titré sur la suppression de ces postes. J'espère que ce ne sera pas le cas. Et si mon intervention de ce matin peut servir à rétablir ces postes, ce serait utile."
Médiatisation toujours ! Vendredi, s'ouvre l'université du PS à La Rochelle. Cela tire un peu dans tous les sens et pas seulement en direction de L. Jospin. M. Aubry commence à en avoir un peu assez qu'on la vise personnellement et qu'on vise ses 35 heures. Le PS s'apprête-t-il à une autocritique sur le sujet ?
- "D'abord, sur L. Jospin, j'ai vu un certain nombre de déclarations ou d'écrits qui ont été publiés récemment - vous voyez ce à quoi je fais allusion. La liberté d'expression est totale et il faut ne pas avoir de retenue dans l'examen intellectuel des questions. Quand on se met à attaquer personnellement les gens, surtout quand on a fait partie des équipes dirigeantes, on passe la ligne jaune. Je ne suis pas du tout partisan du cracher dans la soupe, ce n'est pas une bonne attitude. En ce qui concerne les 35 heures : les 35 heures, c'est quelque chose d'ambivalent, c'est-à-dire qu'il y a pas mal de gens qui ont bénéficié des 35 heures. Vous voyez des personnes qui ont eu leur vie de travail améliorée par les 35 heures. Mais, en même temps, c'est tout à fait exact de dire qu'il y a aussi pas mal de personnes qui ont eu une pression sur la flexibilité du travail plus importante et qui ont perdu du pouvoir d'achat, notamment dans les catégories les plus modestes de salariés, et ce n'est pas du tout l'idée initiale des 35 heures. Il y a eu un problème de modalité d'application des 35 heures. J'avais été un de ceux qui, les premiers - on m'avait un peu critiqué à l'époque, maintenant, tout le monde est sur cette ligne-là - qui avaient dit : attention à l'application des 35 heures, notamment dans les petites et moyennes entreprises, parce que cela pose un problème pour les salariés, cela pose aussi un problème pour les entreprises. Il ne faut pas tout mélanger. Il y a certainement à revisiter les modalités d'application des 35 heures. Mais, en même temps, il faut faire attention, et c'est l'objet de la négociation entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, aujourd'hui : il ne faut pas tout démolir, sinon on va revenir fortement en arrière. D'ailleurs, à propos de cette négociation qui s'est engagée hier, il y a quelque chose que les syndicats ont commencé de remarquer et qui est très important. Le Gouvernement dit qu'il va changer les modalités du Smic. Attention ! Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème qui se pose sur le Smic. Mais, quand le Gouvernement propose - parce qu'il s'agit de cela, pour être clair - de geler le pouvoir d'achat du Smic horaire pendant plusieurs années pour plus d'un million de salariés qui gagnent très peu, cela ne passera pas."
Dans un article à paraître cet après-midi dans Le Monde, vous évoquez les "nouveaux marqueurs de l'engagement à gauche". Alors, en avant-première, est-ce que vous pouvez nous en citer les principaux ?
- "J'ai fait un article pour Le Monde où je me projette dans le long terme. Ce n'est pas un article sur ce qui va se passer dans trois jours, à l'université du PS. Mais je crois qu'il est très important, qu'on soit d'ailleurs de gauche ou pas de gauche, de réfléchir à ce que va être un grand mouvement comme la gauche dans les années qui viennent. Je dis qu'il y a de nouveaux marqueurs. La notion de solidarité, de justice, qui est la notion basique de la gauche, évidemment, continue d'exister. Mais elle prend une coloration différente de ce qui existait il y a cinq ans, il y a dix ans. Je vous donne deux ou trois exemples. Aujourd'hui, lorsqu'on est de gauche, on doit réfléchir en termes de gauche durable. Ce qui se passe à Johannesburg en ce moment, ce qui se passe sur la retraite, ce qui se passe sur la formation tout au long de la vie, on doit choisir des solutions qui ont des caractéristiques durables, et non pas qui valent pour un instant seulement, premier exemple. Deuxième exemple : nous sommes habitués à raisonner simplement en termes franco-français. C'est une erreur majeure. Aujourd'hui, tout est international. On le voit bien, en matière économique et en matière d'environnement, tout est en particulier européen. Dans la notion de "marqueurs" de la gauche, il y a cette nouvelle dimension de l'européanisme et de l'internationalisme. Je vous donne un troisième exemple, parce que l'article est beaucoup plus long, c'est qu'on a insisté beaucoup dans les dernières années sur les problèmes économiques et sociaux qui sont très importants. Mais la gauche doit mettre au premier rang, en même temps que les questions économiques et sociales, les questions environnementales et les questions culturelles. Cela doit faire partie de notre vision de base. J'essaye de me projeter et de proposer un certain nombre de pistes d'action pour la gauche, dans les années qui viennent."
Une dernière question, parce que je sais que le sujet vous préoccupe : l'Irak. Est-ce qu'il faut prendre au pied de la lettre les déclarations de monsieur Cheney ?
- "Je suis tout à fait hostile à une intervention en Irak, qui aboutirait à une déflagration majeure. Vous avez, pour être schématique, trois énormes problèmes au Proche et au Moyen-Orient. Vous avez le problème palestinien-israélien, vous avez la question du terrorisme et vous avez la question de l'Irak. Si l'Irak est envahi dans les conditions dont parlent les Etats-Unis, cela ne résoudra pas nécessairement le problème irakien, et cela aggravera le problème du terrorisme et le problème israélo-palestinien. Donc, je pense que la France doit prendre position nettement sur ce sujet."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 28 août 2002)