Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, sur la politique de la recherche, notamment la pédagogie et la formation en matière de technologies de l'information, la généralisation de l'accès à Internet, et les enjeux de la recherche et de l'innovation dans le secteur de l'information, Hourtin le 30 août 2002.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : 23ème Université d'été de la communication du 25 au 30 août 2002 à Hourtin

Texte intégral

Madame La Présidente, Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Depuis 23 ans déjà, à l'initiative de la Ligue Française de l'Enseignement et de l'Education permanente, et grâce à l'engagement constant du Centre Régional d'Education Permanente et d'Action Culturelle d'Aquitaine - deux organismes qu'il m'est agréable de saluer et de remercier chaleureusement pour la continuité de leur action et l'excellence de leur accueil - l'Université d'Eté de la Communication se tient à Hourtin. Cette manifestation est ainsi devenue, au fil des années, au sortir des congés d'été, un rendez-vous attendu de l'ensemble des acteurs du domaine de la communication.
Désormais, vous le savez bien, il n'est plus envisageable de mener une action d'ampleur en cette matière, sans faire appel à toutes les ressources des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ces technologies, qui ont pris une importance considérable dans la vie de nos sociétés, sont très largement les enfants de la recherche et de l'effort d'innovation des entreprises comme des organismes publics. C'est pourquoi, à double titre, je suis particulièrement heureuse et honorée, en tant que Ministre chargée de la Recherche et des Nouvelles Technologies, de participer aujourd'hui à la clôture des travaux de la 23ème Université d'Eté de la Communication.
Après qu'ici à Hourtin, plusieurs de mes collègues ministres vous ont rencontrés, vous ont présenté leurs réflexions et, de leur point de vue, l'état des lieux des nouvelles technologies dans leur secteur, après qu'ils vous ont exposé leurs vues sur les problématiques particulières d'information et de communication relevant du champ de leurs compétences ministérielles, il m'appartient de partager avec vous la vision globale gouvernementale en matière de diffusion des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cette vision déterminera la politique, définie par le Premier Ministre, qui sera suivie au cours des cinq prochaines années.
Il est en effet de la responsabilité du Ministère délégué à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, de proposer, conjointement avec chacun des Ministères intéressés, en un ensemble cohérent et dynamisant, les éléments de cette politique et les mesures de sa mise en oeuvre, en étroite association et concertation avec tous les acteurs du domaine. Notre politique intégrera naturellement les réalisations de ces dernières années. Sa mise en place suppose que soit pris le temps de la réflexion et de la concertation. Actuellement en cours d'élaboration, elle devrait faire l'objet d'une présentation en Conseil des Ministres au cours de l'automne prochain. Elle se situera dans le droit fil de la déclaration de politique générale du Premier Ministre devant le Parlement, le 3 juillet. Ainsi, dans les termes-mêmes du Premier Ministre, "Une France créative, c'est une France qui mise sur l'innovation". C'est pourquoi "Nous participerons à tout ce qu'il faut faire pour placer la France au coeur même de la société de l'information".
A ce stade de notre action, deux mois après la formation du présent Gouvernement et dans un secteur économique et technique actuellement très mouvant, il s'agit donc avant tout de dresser avec vous un état des lieux et de vous faire partager notre analyse de la situation.
Dans cet esprit, je centrerai mon intervention sur quatre points qui me paraissent cruciaux pour une bonne diffusion de ces nouvelles technologies de l'information et de la communication et leur pleine appropriation par l'ensemble des composantes de notre société. J'aborderai donc successivement :
la méthode de travail que je souhaite promouvoir ;
les questions de pédagogie et de formation, susceptibles d'aider à la diffusion des technologies de l'information et de la communication ;
la question de la généralisation de l'accès à Internet ;
les enjeux de recherche et la problématique de l'innovation, dans le secteur de l'information et de la communication.
Méthode de travail
Il est particulièrement important, que face à vous, participants réguliers de ce séminaire d'Hourtin, qui avez été aux premières loges des annonces gouvernementales précédentes, nous précisions dès à présent notre propre méthode de travail, qui, naturellement, s'inspire de l'orientation donnée par le Premier Ministre : "S'ouvrir à la démocratie sociale, c'est mettre fin à un système qui met trop souvent l'Etat et le citoyen directement face à face". Ainsi, "le dialogue social sera au coeur de l'action du gouvernement". La marque de ce dialogue au plus haut niveau, au nom du gouvernement tout entier, avec les entreprises comme avec les collectivités territoriales, les associations et divers organismes, c'est, avant tout, la création d'un Ministère dont la mission consiste pour une large part à promouvoir la diffusion et l'appropriation des nouvelles technologies en général, et de celles de l'information et de la communication en particulier.
Il s'agit donc de conduire une politique globale et ambitieuse en faveur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, en impliquant tous les ministères sous la responsabilité d'animation et de coordination du Ministère chargé de la Recherche et des Nouvelles Technologies et la supervision du Premier Ministre. Jean-Pierre Raffarin considère cette dynamique et cette cohérence comme une priorité, et m'a priée de vous l'exprimer.
L'usage de l'Internet ne se décrète pas d'en haut. Nous avons beaucoup à apprendre des nombreux succès d'associations et d'élus locaux, notamment en matière de contenus et de services. Il faut encourager et mieux faire connaître ces succès mais également les soutenir, quand cela s'avère nécessaire, dans une logique de proximité et de réactivité.
S'il est un domaine où la forte volonté de décentralisation exprimée par le Premier Ministre peut s'appliquer, c'est bien celui de l'Internet et de son utilisation : le débat sur la politique de l'Internet doit certes être suscité et encouragé par les pouvoirs publics, mais il doit surtout être relayé dans les territoires par les acteurs associatifs et les élus, dans un dialogue véritable et non sous la forme d'un plan supplémentaire.
C'est pourquoi notre action en faveur d'Internet ne saurait se décliner sous la forme d'un nouveau plan de 400 mesures, dont l'histoire récente a montré qu'il suscitait plus d'attentes qu'il ne se traduisait en résultats concrets. Nous souhaitons travailler de manière plus ciblée, avec des échéances plus courtes, car les temps de gestation et de mise en oeuvre des grands plans ne permettent que rarement d'être en phase avec l'évolution des techniques ou avec les attentes et les besoins de nos concitoyens.
Moins de mesures, plus ciblées sur des objectifs de cadrage général ou de structuration au service du plus grand nombre et faisant l'objet d'un suivi plus serré, tel est notre objectif.
Ne négligeons pas non plus la nécessité, trop souvent oubliée, que toute mesure comporte des volets consacrés à l'apprentissage des usages et à la compréhension globale des fonctionnements ainsi qu'un corollaire pédagogique indispensable, une dimension de formation, enfin la conception d'un back-office adapté.
Par pédagogie, nous entendons la nécessité d'expliquer l'utilité d'une action ou d'un service.
Si nous souhaitons mettre en avant la formation, c'est pour nous assurer que l'action décidée pourra être mise en oeuvre par des acteurs motivés et formés.
Quant au back-office, il s'agit de nous assurer de la disponibilité, au juste coût, d'un service et de sa maintenance - notamment en période de pointe. Nous devons être particulièrement vigilants à cet aspect en ce qui concerne l'administration électronique.
Enfin, nous devons veiller à utiliser et à promouvoir un langage de vérité sur les nouvelles technologies. Par exemple, les conséquences de l'éclatement de la bulle Internet, à tous les niveaux de l'échelle économique, auraient sans doute pu être mieux évaluées lors de l'édition 2001 de ce séminaire.
Les concepts abstraits d' "autoroutes de l'information", le gonflement puis l'éclatement de la "bulle Internet", la réussite mitigée des "opérateurs alternatifs", les promesses non tenues de l'internet mobile, les tergiversations réglementaires et techniques sur le mobile de troisième génération ont, en effet, eu un impact négatif sur la perception des nouvelles technologies par les Français.
Nous ne devons ni être dans le rêve, ni tomber dans l'excès inverse de pessimisme : bien sûr, la conjoncture de cette dernière année a marqué une rupture sur les taux de croissance précédents. Ne restons pas à cette vision comparative : je suis convaincue que votre secteur demeure d'une exceptionnelle importance et d'un potentiel de croissance très significatif pour notre pays. De nombreuses réussites entrepreneuriales subsistent, d'autres naissent chaque jour. Je vous encourage donc à conserver le dynamisme dont vous avez toujours fait preuve.
Pédagogie et formation
Tout l'enjeu consiste pour nous à rendre la haute technologie aussi compréhensible que possible, sans masquer pour autant les efforts à mener pour la développer. Il s'agit de montrer ce qu'elle peut apporter à chacun d'entre nous et, dans le même temps, de la rendre utilisable par chacun.
Mettons en valeur des exemples de nouvelles technologies utilisées tous les jours par nos concitoyens : des technologies qui n'existaient pas il y a cinq ans jouent actuellement un rôle important dans la vie quotidienne des Français, au travail comme à la maison ou à l'école, de même qu'elles jouent un rôle important dans la cohésion sociale.
Songeons, par exemple, au formidable essor des échanges de mini-messages sur téléphone portable, qui favorisent le jeu et la communication notamment entre les jeunes - et ce dans tous les milieux sociaux.
Songeons aussi, dans la vie professionnelle, à la formidable révolution des relations de travail induite par Internet : circulation de l'information dans l'entreprise et accélération des prises de décision par le mail, développement du télétravail qui, tout à la fois, répond à une demande des employeurs et des employés et correspond à une amélioration du cadre de vie de nos concitoyens.
Redonnons la priorité aux contenus et aux applications. N'oublions pas que l'Internet n'est pas une fin en soi, mais bien un moyen d'accès à l'information, à la connaissance, aux loisirs, à la communication avec autrui, ou bien encore à l'éducation, à la formation, à la culture.
Ainsi, les avancées réalisées en matière de télémédecine, illustrées avec éclat par l'opération chirurgicale à distance menée en septembre dernier par le Professeur Marescaux, montrent à nos concitoyens que les nouvelles technologies existent, qu'elles sont utiles et parfois même vitales.
Mettons en place sans tarder les technologies adaptées et donnons confiance à nos concitoyens sur la sécurité des échanges de données sur Internet. Une véritable action pédagogique doit être menée pour que se généralise l'utilisation de la carte de crédit sur Internet, et donc le commerce électronique. De manière plus générale, toute mesure liée à l'Internet ou aux nouvelles technologies et visant le grand public doit prendre en compte la question fondamentale de la protection des données personnelles de chacun.
Pensons nouvelles formations quand nous pensons nouvelles technologies. C'est un chantier interne propre au Ministère de la Jeunesse, de l'Education Nationale et de la Recherche.
Même si les actions ne vont pas aussi vite que l'on pourrait le souhaiter, vous avez pu déjà constater certaines avancées présentées ici-même sur les stands de ce Ministère. Citons à titre d'exemple l'utilisation des images satellitaires de la terre comme outil d'aide à l'enseignement de la géographie.
Une dynamique existe, aussi bien dans les sites éducatifs scolaires que dans les campus numériques universitaires : le défi actuel réside dans la généralisation des usages et des pratiques pédagogiques chez les élèves, les étudiants et les enseignants, ainsi que dans une mobilisation des collectivités locales autour de ces projets.
L'équipement informatique - matériel adapté et nombre de machines - de la totalité des établissements scolaires doit être poursuivi : le retard de la France en la matière est pénalisant. Le Gouvernement réfléchit aux moyens de déclencher une dynamique de rattrapage
Enfin, l'Internet, formidable espace de liberté individuelle, véhicule une exigence de civilité qui doit être présentée de manière adaptée à tous les jeunes internautes, en particulier dans les écoles.
Généralisation de l'accès à Internet
La question de la généralisation de l'accès à Internet est le troisième axe de travail que je souhaite partager avec vous aujourd'hui.
En décembre 2001, la France comptait 7,1 millions d'abonnés actifs à l'Internet, résidentiels ou professionnels. Parmi ceux-ci, les abonnés bénéficiant du haut débit (câble, ADSL) représentaient un peu moins de 10% - soit 600 000 abonnés. L'opinion publique a clairement conscience d'une inégalité d'accès à l'Internet, aussi bien sur le mode connecté qu'en haut débit: 75% de nos concitoyens estiment que tous n'ont pas les mêmes chances d'accès à Internet, et considèrent qu'Internet devient un critère de sélection déterminant à l'embauche.
Nous devons focaliser nos objectifs sur ces deux chiffres d'abonnés Internet et d'abonnés haut débit - puisque pour l'un comme pour l'autre nous sommes loin du peloton de tête en Europe - en utilisant les possibilités incitatrices et régulatrices de l'Etat.
Tout d'abord, il faut maintenir et développer par tous les moyens possibles la concurrence sur l'accès Internet. Celle-ci doit être réelle, notamment pour ce qui concerne le haut débit. A cet égard, l'Agence de Régulation des Télécommunications, qui effectue dans le domaine de l'Internet un travail important, a récemment annoncé une baisse significative des tarifs d'interconnexion ADSL. D'autres mesures doivent conforter une concurrence effective. Dans ce cadre, une consultation publique a été lancée sur l'évolution du droit français des communications électroniques, vous tous acteurs de l'Internet êtes invités à y participer avant le 20 septembre sur le site de la Direction des Medias (http://www.ddm.gouv.fr/consultation/com-electroniques.htm).
Il convient ensuite de définir clairement quel peut être le rôle des collectivités locales dans cette diffusion de l'accès à Internet, et dans quelles zones il doit s'exercer. Il s'agit d'un chantier délicat, ouvert depuis un certain temps, mais loin d'être engagé, puisque les mesures annoncées par le comité interministériel d'octobre 2001 sont toujours en cours d'examen.
Avec mes collègues et sous l'autorité du Premier Ministre, nous souhaitons définir rapidement quelques principes clairs, étant donné que l'argent public ne saurait être engagé, à grande échelle, dans des opérations commerciales, en particulier si elles sont à risque, et que, par ailleurs, cet argent public ne doit pas nuire au principe de développement de la concurrence.
De plus, la politique des points d'accès public à l'Internet lancée par le gouvernement précédent doit être améliorée. Il s'agit pour cela de simplifier l'appellation de ces espaces ainsi que de favoriser, dans la perspective d'une plus grande décentralisation, une coopération plus étroite avec les collectivités locales.
Enfin, nous avons l'intention d'ouvrir à d'autres secteurs applicatifs le réseau haut débit pour l'enseignement et la recherche RENATER, récemment attribué à Télécom Développement. Le raccordement de centres hospitaliers importants, ou de fonds patrimoniaux de bibliothèques est actuellement à l'étude. Ce réseau verra par ailleurs ses connections avec le réseau européen GEANT développées, favorisant ainsi la mise en réseau des centres de savoir européens.
Recherche et innovation
Je souhaite pour conclure aborder les enjeux de la recherche et de l'innovation.
Il ne faut pas hésiter à rappeler à nos concitoyens que certaines des plus importantes technologies mondiales aujourd'hui largement diffusées sont issues des laboratoires français de recherche.
Citons à titre d'exemple la norme GSM ou la carte à puce et ses multiples applications, autant de technologies conçues et développées dans des laboratoires de recherche français, privés ou publics: il faut en donner la fierté à nos concitoyens, et surtout nous préparer à renouveler ces succès pour les nouvelles générations de technologies, tout en tirant sur le plan économique des retours d'investissement si possible encore plus grands que par le passé.
Je ne vous ferais pas l'affront de rappeler que la navigation sur le Web, objet de toutes les sollicitations de votre séminaire, a été conçue par des chercheurs en physique, dans un grand laboratoire européen, le CERN, dont l'informatique et les télécommunications n'étaient pas -et ne sont toujours pas - le coeur de métier.
La recherche et l'innovation nourrissent les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Elles en sont le fondement. Mais elles se nourrissent aussi d'elles. C'est un point qu'il faut bien avoir à l'esprit lors de l'élaboration d'une politique ambitieuse de soutien aux nouvelles technologies. La réunion au sein d'un même ministère des deux missions de recherche et de promotion des nouvelles technologies constitue, c'est certain, un atout pour atteindre cet objectif. Il nous appartient d'en tirer le meilleur parti.
Plus concrètement, je souhaite faciliter les coopérations intenses entre ces deux communautés que sont le monde des chercheurs publics et celui des entrepreneurs et des créateurs de service ou de produits innovants. Nous réfléchissons, à cet égard, à des évolutions des structures de la recherche publique ainsi que des modes de soutien de l'Etat à l'innovation dans les domaines des télécommunications et, plus largement, des technologies de l'information et de la communication, afin de mieux répondre à cet objectif prioritaire pour notre pays.
Dans le domaine des nouvelles technologies de l'Internet qui nourrissent recherche et innovation, nous concentrons notre vigilance sur deux points qui nous ont paru jusqu'à présent insuffisamment examinés.
- Nous comptons d'abord apporter une contribution active aux développements en cours concernant l'IPv6, protocole Internet de demain en remplacement de l'IPv4. Il permet une multitude de micro-débits issus d'un nombre croissant de machines connectées qui nécessitent chacune une adresse Internet, débits émanant d'ordinateurs personnels certes mais plus généralement de toutes sortes d'appareils électriques.
Cet enjeu revêt pour nous une importance toute particulière, comme en témoigne le fait que le réseau public RENATER est au centre des expérimentations grandeur nature européennes de l'IPv6.
- Nous souhaitons ensuite que se renforce la présence française dans les technologies émergentes de distribution locale de l'Internet. En effet, le Wi-Fi, actuellement en train de devenir une norme de fait, est une technologie largement dominée par une industrie non européenne. De plus, les études concernant les courants porteurs en ligne, qui permettent à partir d'un seul point d'accès la distribution d'Internet sur le réseau électrique d'une PMI ou d'un foyer doivent être accélérées.
Dans ce champ de la recherche et l'innovation, nous renforçons nos efforts budgétaires dans tous les domaines qui nourrissent les nouvelles technologies de l'Internet, en particulier dans les micro et nanotechnologies, avec la mise en place, dès 2003, d'un réseau de centres technologiques s'appuyant sur les laboratoires du CNRS et du CEA déjà reconnus. Nous possédons, en effet, un des plus forts pôles européens de recherche appliquée qui a déjà montré son efficacité dans les microtechnologies et l'émergence de la carte à puce et du GSM, ou la microlithographie, mais qui doit aujourd'hui être relancé.
Par ailleurs, nous réfléchissons à une meilleure prise en compte du critère de diffusion de la technologie vers le grand public dans l'attribution des aides du Fonds de la Recherche et de la Technologie en faveur des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Enfin, l'Internet se trouvant à la croisée des chemins techniques et sociétaux, vous êtes ici bien placés pour le savoir, il nous semble intéressant de recenser et d'encourager les laboratoires de recherche qui travaillent sur les aspects sociétaux et cognitifs de l'Internet et des nouvelles technologies : l'objectif est de créer un réseau de laboratoire des usages des nouvelles technologies, qui permette aux entreprises, et notamment aux PME, d'évaluer plus aisément les modes d'appropriation d'un produit de haute technologie et qui puisse jouer un rôle de prospective et d'anticipation sur ces modes d'appropriation.
Madame La Présidente, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,
Il me semblait important de partager avec vous ces premières réflexions. Cette question des technologies de l'information ne cesse de se renouveler sous l'effet de son dynamisme-même : il nous appartient, Gouvernement et acteurs économiques ou sociaux, par une action concertée, résolue, réfléchie, constante, de poursuivre l'exploration du domaine et d'en dessiner le paysage d'avenir.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 2 septembre 2002)