Déclaration de M. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, parue dans "La Lettre de la DIV" n° 46, d'avril 1999, sur l'accès aux soins dans le cadre de la région et la politique de la santé dans le cadre des programmes régionaux et la politique de la ville.

Prononcé le 1er avril 1999

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Texte intégral

La région est le premier espace reconnu d'organisation sanitaire, depuis la loi hospitalière de 1991 qui a créé les schémas régionaux d'organisation sanitaire. C'est au niveau de la région qu'apparaissent d'abord les disparités et les inégalités dans l'accès aux soins.
Depuis deux ans, avec Martine Aubry et Claude Bartolone, nous nous sommes attachés à mettre en place un dispositif d'allocation différenciée des ressources hospitalières, afin de réduire les inégalités de fait entre régions et établissements. Ce dispositif se fonde sur les besoins avérés de la population en matière de santé publique. Il est maintenant fondamental de réfléchir sur notre offre de soins à partir des bassins de vie et du parcours des personnes malades. Il faut organiser des réponses adaptées à leurs besoins plutôt que répondre à la logique des structures et des institutions.
Au sein des régions, il importe de reconnaître et de soutenir les initiatives locales, à l'échelon d'une communauté urbaine, d'une ville ou d'un quartier. C'est ce que nous faisons avec la loi de lutte contre les exclusions, qui met en place les Programmes régionaux d'accès à la prévention et aux soins. Nous le faisons également avec le programme national de lutte contre le suicide où onze régions sont impliquées et avec la nouvelle génération des contrats de ville. La santé occupe en effet une place importante dans la politique de la ville : il peut s'agir d'espace santé, de réseaux ville-hôpital, d'actions de prévention à destination des jeunes
Qu'il s'agisse de programmes régionaux ou de politique de la ville, les initiatives locales ont besoin d'une impulsion nationale pour réussir. L'impulsion nationale peut aussi venir soutenir ou relayer des démarches territoriales.
Enfin, l'impulsion nationale doit permettre de redonner la parole aux acteurs locaux. C'est l'enjeu des Etats-généraux de la Santé, dont les 1000 réunions dans toute la France ont montré combien les usagers étaient enclins à s'emparer et à explorer leur système de santé. L' "accès aux soins " a été l'un des thèmes les plus évoqués au cours des débats. Les premières synthèses et propositions me reviennent déjà. Elles confirment cette nécessité ressentie par tous : remettre la santé au cur de la ville.