Texte intégral
A. Ardisson Un homme a tenté d'attenter à la vie du chef de l'Etat ; c'est tout naturellement que je vous demande votre réaction.
- "D'abord, c'est une réaction de solidarité avec le chef de l'Etat car c'est un acte grave, heureusement sans conséquence. Mais quand on essaie d'attenter à la vie du président de la République, c'est à la démocratie que l'on s'attaque. Et sachant que ce monsieur milite dans des mouvements d'extrême droite, les discours de haine peuvent finir par porter sur les esprits faibles qui sont tentés de passer à l'acte - on a vu ce qui s'est passé à Nanterre. Il ne faut pas banaliser ce genre d'accident ou d'incident, qui parfois peut tourner au drame. Tout le monde a en mémoire la tuerie de Nanterre. La réaction des citoyens sur les Champs Elysées a été, de ce point de vue, tout à fait exemplaire et rassurante dans leur attachement à la démocratie, dans leur refus de toute violence."
Sur le fond, c'est une interview qui donne peu de prises aux critiques de l'opposition, compte tenu de la posture modérée adoptée par J. Chirac. On est loin des petites phrases assassines de l'an dernier. Que pensez-vous de ses réflexions sur les bonnes pratiques républicaines entre majorité et opposition, plus de respect les uns pour les autres ?
- "Sur les grands principes, je ne peux être que d'accord, je les appelle de mes voeux depuis longtemps. Notre démocratie a besoin de vraies confrontations, de vrais débats et pas d'invectives en permanence. Sur les grands principes, oui, mais ce qui compte, c'est de changer les pratiques en commençant par soi-même. Et j'ai l'impression que J. Chirac devrait d'abord commencer à s'adresser à son propre Gouvernement et à ses amis, car à peine revenus au pouvoir, on a l'impression que les vieilles pratiques recommencent, que le verrouillage de l'Etat est à l'ordre du jour, que les interventions dans les affaires de justice vont reprendre ou ont déjà repris..."
N'est-ce pas un procès d'intention ? Vous avez des exemples concrets ?
- "Je ne fais pas de procès d'intention, ce serait malvenu. Mais je voudrais à ce moment-là lancer un appel au président de la République et lui demander de modifier l'ordre du jour de l'Assemblée nationale : nous avons une session extraordinaire, nous travaillons beaucoup, et il est normal que la majorité veuille faire passer un certain nombre de textes. Mais parmi ces textes, il y en a un qui me choque profondément : c'est le texte sur la réforme de la justice. Vous savez qu'une loi de programmation est prévue pour la police et la justice - c'est une chose utile -, mais le Gouvernement en profite pour modifier en quelques heures, c'est-à-dire le 1er août, à l'Assemblée nationale, le code de procédure pénale, l'ordonnance de 1945 sur les mineurs - on parle même de mise en détention provisoire pour les enfants de treize ans -, on veut revenir sur la loi de présomption d'innocence en la vidant de tout contenu. Cela mérite un grand débat, et pas une seule lecture à l'Assemblée nationale au plein coeur de l'été. Si on veut faire les choses autrement, si on veut mettre en oeuvre une autre pratique de la politique, il serait raisonnable de dire qu'on fait voter la loi de programmation sur les équipements et les personnels dans la justice, et qu'on reporte à l'automne un examen approfondi de cette réforme de l'ordonnance de 1945, ou encore de la loi de présomption d'innocence. Si le Gouvernement le veut, c'est tout à fait son droit, mais encore une fois, il faut des auditions, un vrai débat dans le pays et il faut laisser au Parlement le temps de faire son travail. Ce serait une bonne façon de concrétiser les propos présidentiels."
Mais pour ce qui vous concerne, en tant que président du principal groupe d'opposition, quelle va être votre attitude ?
- "Nous sommes dans l'opposition donc nous devons nous opposer. Mais "opposition" ne veut pas dire "opposition systématique". J'ai d'ailleurs regretté que le président de la République, hier, n'aborde pas de grandes questions, de grandes réformes comme celles de la décentralisation qui peuvent faire l'objet d'un vrai débat où, non seulement nous analyserons les propositions, nous pourrons les combattre ou les critiquer, mais nous pourrons aussi parfois les approuver ou faire en sorte que parfois nos propres propositions soient entendues. C'est ça une opposition qui s'oppose et en même temps une opposition qui propose."
En même temps, difficile d'être contre l'insécurité routière, contre le cancer ou contre l'insertion des handicapés.
- "Bien sûr, nous sommes tout à fait d'accord sur ces objectifs. Mais d'une certaine façon, ce sont des propos un peu convenus. Cette émission était d'ailleurs assez ennuyeuse ; on aurait pu attendre du chef de l'Etat plus de souffle. N'oublions pas que l'élection présidentielle s'est passée dans des conditions particulières, exceptionnelles : un vote entre un Président de droite et un Président d'extrême droite où J. Chirac a été élu avec 82 %. On aurait pu attendre de lui plus de hauteur, plus de perspectives pour le pays. On a même entendu des propos de campagne, quand il a dit "la France marche au ralenti", on avait l'impression de se trouver dans la campagne présidentielle, même si c'était dit sur un ton modéré. Et dans le même temps, le président de la République annonce pour l'année prochaine, 3 % de croissance. Il y a donc une forme de contradiction. Il n'y a rien sur l'Europe, rien sur les grandes questions internationales, rien qui éclaire l'avenir du pays..."
[Il s'est dit] contre la modification de la PAC quand même...
- "Oui, mais justement, cela pose un vrai problème : J. Chirac est le premier président de la Vème République a n'avoir porté aucun grand projet européen. Il a laissé dissoudre l'axe franco-allemand à la veille du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée - je trouve cela tout à fait dommageable. Il n'a pas de stratégie pour l'Europe - en tout cas, il n'en a pas parlé hier - ; il ne respecte pas non plus ses engagements - je pense aux engagements sur les déficits - ; il refuse toute évolution de la PAC, il ne dit rien sur la défense commune même s'il parle d'un deuxième porte-avions nucléaire ou pas nucléaire. Il fait la leçon à tout le monde et d'une certaine façon, il pourrait nous couper de nos partenaires et nous interdire de peser sur les grandes questions européennes qui sont pourtant essentielles pour l'avenir de la France. J. Chirac ne fait donc pas de la France le moteur de l'Europe, ce qui est tout à fait dommage. Et en disant "non" brutalement à toute évolution de la PAC, il n'est pas ouvert et constructif. L. Jospin s'était engagé au maintien de la Politique agricole commune jusqu'en 2006, tout en acceptant à partir de là de préparer une réforme, pour aller vers une agriculture moins productiviste, plus soucieuse de l'environnement, plus soucieuse des conditions de travail et de vie des agriculteurs. Cela veut dire qu'il faut accepter de négocier, qu'il faut accepter de travailler et ne pas voir les choses uniquement sous l'angle financier et sous l'angle d'un modèle de société et de civilisation. Ce sont les grandes questions d'aujourd'hui, comme la qualité alimentaire et la protection de l'environnement. Et je trouve dommage que le président de la République n'ait pas abordé dans cet esprit, avec suffisamment de grandeur et de hauteur de vue, ces questions qui sont pourtant essentielles à l'avenir de nos concitoyens."
J'en reviens au plan intérieur : il a quand même tranché entre le tout libéral et une structure d'intervention étatique en ce qui concerne les plans sociaux.
- "Ce n'est pas si clair que cela. J'ai essayé d'écouter avec la plus grande attention et sans a priori, et je trouve beaucoup de discours contradictoires. D'un côté, il joue un peu les Capitaine Fracasse et cela se termine par le Café du Commerce - trop de charges, trop d'impôts, trop de règlements. Ensuite, il évoque une action du Gouvernement pour prévenir les plans sociaux mais l'action de J. Chirac contre les plans sociaux, je ne l'ai pas très bien comprise ; cela ressemble plus à des plans sur la comète... On jugera donc sur les actes."
En ce qui concerne la Bourse, et plus exactement les administrateurs des grandes sociétés qui se tiennent par la barbichette, le président de la République réclame plus de responsabilité, plus d'indépendance. Cela devrait vous plaire ?
- "C'est bien, mais à condition de rompre avec ce qu'il avait fait en 1986 avec E. Balladur comme ministre de l'Economie, au moment des privatisations, où il avait placé un certain nombre de ses amis. C'est ce qu'on avait appelé les "noyaux durs", et les noyaux durs, on en voit aujourd'hui les conséquences : ce sont ces quelques administrateurs qui se cooptent. Il faut en finir avec ces pratiques, il faut beaucoup plus de transparence. Et la vraie réforme, celle que L. Jospin et les socialistes avaient proposé, c'est de permettre aux salariés d'être représentés dans les conseils d'administration des entreprises. Si on le faisait, il y aurait une vraie transparence, une vraie connaissance des dossiers. Ce serait une avancée considérable."
Il n'y a rien qui trouve grâce à vos yeux dans ce qu'a dit le chef de l'Etat ? Un projet avec lequel vous pourriez vous entendre ?
- "Quand il a dit ses trois grands chantiers - la lutte contre l'insécurité routière, contre le cancer et pour la place des personnes handicapées dans notre société -, je ne peux être que d'accord. Ce sont des chantiers auxquels on peut parfaitement participer, quel que soit le niveau de responsabilité que l'on exerce dans notre pays. Donc, ces orientations me conviennent. Simplement, je regrette que J. Chirac n'ait pas pris suffisamment de hauteur, ne se soit pas situé à un autre niveau, peut-être en faisant évoluer la fonction présidentielle après ce qui s'est passé aux élections présidentielles. Mais pour le reste, il y a une nouvelle majorité, il y a un président de la République qui dispose avec son parti de tous les pouvoirs, à l'Assemblée et au Sénat. Nous le jugerons sur les actes et nous ferons notre travail : nous dirons ce qui est bon pour le pays, en tout cas tel que nous le voyons."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 juillet 2002)
- "D'abord, c'est une réaction de solidarité avec le chef de l'Etat car c'est un acte grave, heureusement sans conséquence. Mais quand on essaie d'attenter à la vie du président de la République, c'est à la démocratie que l'on s'attaque. Et sachant que ce monsieur milite dans des mouvements d'extrême droite, les discours de haine peuvent finir par porter sur les esprits faibles qui sont tentés de passer à l'acte - on a vu ce qui s'est passé à Nanterre. Il ne faut pas banaliser ce genre d'accident ou d'incident, qui parfois peut tourner au drame. Tout le monde a en mémoire la tuerie de Nanterre. La réaction des citoyens sur les Champs Elysées a été, de ce point de vue, tout à fait exemplaire et rassurante dans leur attachement à la démocratie, dans leur refus de toute violence."
Sur le fond, c'est une interview qui donne peu de prises aux critiques de l'opposition, compte tenu de la posture modérée adoptée par J. Chirac. On est loin des petites phrases assassines de l'an dernier. Que pensez-vous de ses réflexions sur les bonnes pratiques républicaines entre majorité et opposition, plus de respect les uns pour les autres ?
- "Sur les grands principes, je ne peux être que d'accord, je les appelle de mes voeux depuis longtemps. Notre démocratie a besoin de vraies confrontations, de vrais débats et pas d'invectives en permanence. Sur les grands principes, oui, mais ce qui compte, c'est de changer les pratiques en commençant par soi-même. Et j'ai l'impression que J. Chirac devrait d'abord commencer à s'adresser à son propre Gouvernement et à ses amis, car à peine revenus au pouvoir, on a l'impression que les vieilles pratiques recommencent, que le verrouillage de l'Etat est à l'ordre du jour, que les interventions dans les affaires de justice vont reprendre ou ont déjà repris..."
N'est-ce pas un procès d'intention ? Vous avez des exemples concrets ?
- "Je ne fais pas de procès d'intention, ce serait malvenu. Mais je voudrais à ce moment-là lancer un appel au président de la République et lui demander de modifier l'ordre du jour de l'Assemblée nationale : nous avons une session extraordinaire, nous travaillons beaucoup, et il est normal que la majorité veuille faire passer un certain nombre de textes. Mais parmi ces textes, il y en a un qui me choque profondément : c'est le texte sur la réforme de la justice. Vous savez qu'une loi de programmation est prévue pour la police et la justice - c'est une chose utile -, mais le Gouvernement en profite pour modifier en quelques heures, c'est-à-dire le 1er août, à l'Assemblée nationale, le code de procédure pénale, l'ordonnance de 1945 sur les mineurs - on parle même de mise en détention provisoire pour les enfants de treize ans -, on veut revenir sur la loi de présomption d'innocence en la vidant de tout contenu. Cela mérite un grand débat, et pas une seule lecture à l'Assemblée nationale au plein coeur de l'été. Si on veut faire les choses autrement, si on veut mettre en oeuvre une autre pratique de la politique, il serait raisonnable de dire qu'on fait voter la loi de programmation sur les équipements et les personnels dans la justice, et qu'on reporte à l'automne un examen approfondi de cette réforme de l'ordonnance de 1945, ou encore de la loi de présomption d'innocence. Si le Gouvernement le veut, c'est tout à fait son droit, mais encore une fois, il faut des auditions, un vrai débat dans le pays et il faut laisser au Parlement le temps de faire son travail. Ce serait une bonne façon de concrétiser les propos présidentiels."
Mais pour ce qui vous concerne, en tant que président du principal groupe d'opposition, quelle va être votre attitude ?
- "Nous sommes dans l'opposition donc nous devons nous opposer. Mais "opposition" ne veut pas dire "opposition systématique". J'ai d'ailleurs regretté que le président de la République, hier, n'aborde pas de grandes questions, de grandes réformes comme celles de la décentralisation qui peuvent faire l'objet d'un vrai débat où, non seulement nous analyserons les propositions, nous pourrons les combattre ou les critiquer, mais nous pourrons aussi parfois les approuver ou faire en sorte que parfois nos propres propositions soient entendues. C'est ça une opposition qui s'oppose et en même temps une opposition qui propose."
En même temps, difficile d'être contre l'insécurité routière, contre le cancer ou contre l'insertion des handicapés.
- "Bien sûr, nous sommes tout à fait d'accord sur ces objectifs. Mais d'une certaine façon, ce sont des propos un peu convenus. Cette émission était d'ailleurs assez ennuyeuse ; on aurait pu attendre du chef de l'Etat plus de souffle. N'oublions pas que l'élection présidentielle s'est passée dans des conditions particulières, exceptionnelles : un vote entre un Président de droite et un Président d'extrême droite où J. Chirac a été élu avec 82 %. On aurait pu attendre de lui plus de hauteur, plus de perspectives pour le pays. On a même entendu des propos de campagne, quand il a dit "la France marche au ralenti", on avait l'impression de se trouver dans la campagne présidentielle, même si c'était dit sur un ton modéré. Et dans le même temps, le président de la République annonce pour l'année prochaine, 3 % de croissance. Il y a donc une forme de contradiction. Il n'y a rien sur l'Europe, rien sur les grandes questions internationales, rien qui éclaire l'avenir du pays..."
[Il s'est dit] contre la modification de la PAC quand même...
- "Oui, mais justement, cela pose un vrai problème : J. Chirac est le premier président de la Vème République a n'avoir porté aucun grand projet européen. Il a laissé dissoudre l'axe franco-allemand à la veille du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée - je trouve cela tout à fait dommageable. Il n'a pas de stratégie pour l'Europe - en tout cas, il n'en a pas parlé hier - ; il ne respecte pas non plus ses engagements - je pense aux engagements sur les déficits - ; il refuse toute évolution de la PAC, il ne dit rien sur la défense commune même s'il parle d'un deuxième porte-avions nucléaire ou pas nucléaire. Il fait la leçon à tout le monde et d'une certaine façon, il pourrait nous couper de nos partenaires et nous interdire de peser sur les grandes questions européennes qui sont pourtant essentielles pour l'avenir de la France. J. Chirac ne fait donc pas de la France le moteur de l'Europe, ce qui est tout à fait dommage. Et en disant "non" brutalement à toute évolution de la PAC, il n'est pas ouvert et constructif. L. Jospin s'était engagé au maintien de la Politique agricole commune jusqu'en 2006, tout en acceptant à partir de là de préparer une réforme, pour aller vers une agriculture moins productiviste, plus soucieuse de l'environnement, plus soucieuse des conditions de travail et de vie des agriculteurs. Cela veut dire qu'il faut accepter de négocier, qu'il faut accepter de travailler et ne pas voir les choses uniquement sous l'angle financier et sous l'angle d'un modèle de société et de civilisation. Ce sont les grandes questions d'aujourd'hui, comme la qualité alimentaire et la protection de l'environnement. Et je trouve dommage que le président de la République n'ait pas abordé dans cet esprit, avec suffisamment de grandeur et de hauteur de vue, ces questions qui sont pourtant essentielles à l'avenir de nos concitoyens."
J'en reviens au plan intérieur : il a quand même tranché entre le tout libéral et une structure d'intervention étatique en ce qui concerne les plans sociaux.
- "Ce n'est pas si clair que cela. J'ai essayé d'écouter avec la plus grande attention et sans a priori, et je trouve beaucoup de discours contradictoires. D'un côté, il joue un peu les Capitaine Fracasse et cela se termine par le Café du Commerce - trop de charges, trop d'impôts, trop de règlements. Ensuite, il évoque une action du Gouvernement pour prévenir les plans sociaux mais l'action de J. Chirac contre les plans sociaux, je ne l'ai pas très bien comprise ; cela ressemble plus à des plans sur la comète... On jugera donc sur les actes."
En ce qui concerne la Bourse, et plus exactement les administrateurs des grandes sociétés qui se tiennent par la barbichette, le président de la République réclame plus de responsabilité, plus d'indépendance. Cela devrait vous plaire ?
- "C'est bien, mais à condition de rompre avec ce qu'il avait fait en 1986 avec E. Balladur comme ministre de l'Economie, au moment des privatisations, où il avait placé un certain nombre de ses amis. C'est ce qu'on avait appelé les "noyaux durs", et les noyaux durs, on en voit aujourd'hui les conséquences : ce sont ces quelques administrateurs qui se cooptent. Il faut en finir avec ces pratiques, il faut beaucoup plus de transparence. Et la vraie réforme, celle que L. Jospin et les socialistes avaient proposé, c'est de permettre aux salariés d'être représentés dans les conseils d'administration des entreprises. Si on le faisait, il y aurait une vraie transparence, une vraie connaissance des dossiers. Ce serait une avancée considérable."
Il n'y a rien qui trouve grâce à vos yeux dans ce qu'a dit le chef de l'Etat ? Un projet avec lequel vous pourriez vous entendre ?
- "Quand il a dit ses trois grands chantiers - la lutte contre l'insécurité routière, contre le cancer et pour la place des personnes handicapées dans notre société -, je ne peux être que d'accord. Ce sont des chantiers auxquels on peut parfaitement participer, quel que soit le niveau de responsabilité que l'on exerce dans notre pays. Donc, ces orientations me conviennent. Simplement, je regrette que J. Chirac n'ait pas pris suffisamment de hauteur, ne se soit pas situé à un autre niveau, peut-être en faisant évoluer la fonction présidentielle après ce qui s'est passé aux élections présidentielles. Mais pour le reste, il y a une nouvelle majorité, il y a un président de la République qui dispose avec son parti de tous les pouvoirs, à l'Assemblée et au Sénat. Nous le jugerons sur les actes et nous ferons notre travail : nous dirons ce qui est bon pour le pays, en tout cas tel que nous le voyons."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 juillet 2002)