Interviews de M. Dominique Galouzeau de Villepin, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie, à France inter et à la télévision "Al Jezira" le 30 août 2002 à Elseneur, sur le calendrier de l'élargissement de l'Union européenne et la légitimité incontournable des Nations unies en matière de sanction contre l'Irak.

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Circonstance : Réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE - Gymnich à Elseneur (Danemark), les 30 et 31 août 2002

Média : Al Jazeera - France Inter - Télévision

Texte intégral

(Interview à France inter à Elseneur, le 30 août 2002) :
Q - Au début de leur Présidence, les Danois ont dit que leur priorité dans toutes les priorités, c'était l'élargissement. Deux mois après, est-ce que vous avez le sentiment qu'on est dans les temps ?
R - Tout à fait. Je crois que l'élargissement est un choix politique central pour les Européens. Tous les pays des Quinze, tous les pays candidats sont bien conscients de l'enjeu. Il s'agit d'ouvrir une nouvelle page de notre histoire, d'effacer la coupure entre les deux Europe. C'est donc une échéance très importante pour les gouvernements et pour les peuples. Dans ce contexte, je crois que le calendrier qui est le nôtre pour faire en sorte qu'en 2004 les pays candidats puissent participer aux élections au Parlement européen, à savoir clore la négociation d'ici la fin de l'année, peut être tenu. Mais il faut se concentrer sur l'essentiel en évitant toute interférence avec d'autres négociations, comme cela pourrait être le cas avec la révision de la Politique agricole commune. Il faut donc, en se concentrant sur l'essentiel, insister pour que la négociation soit menée sur l'ensemble des sujets jusqu'à son terme, et je pense que dans ce contexte, nous pourrons effectivement accueillir rapidement les dix pays qui pourront satisfaire aux critères.
Q - A une époque où on définissait le marché unique, on parlait du coût de la non-Europe. Est-ce qu'il y aurait un coût du non-élargissement ?
R - Tout à fait. D'ailleurs la Commission va s'employer à essayer de chiffrer ce coût, coût évidemment en termes de sécurité, coût en termes d'immigration, coût en termes d'instabilité. Il y a là toute une série de paramètres qui aujourd'hui, dans une Europe moderne, sont extrêmement importants. Nous souhaitons que l'Europe soit une aire de valeurs communes, une aire de démocratie où l'on puisse mettre au coeur de ce projet, le partage, la communauté. C'est bien là, l'esprit de l'Europe et c'est tout l'esprit de l'élargissement auquel il faut revenir.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 septembre 2002)
(Interview à la Télévision "Al Jezira" à Elseneur, le 30 août 2002) :
Q - Quelle est la position de la France vis-à-vis de la possibilité d'une action militaire américaine hors du Conseil de sécurité ?
R - Je tiens d'abord à exprimer la détermination de la France à faire respecter le principe de non-prolifération des armes de destruction massive. Dans ce contexte, nous insistons pour un retour des inspecteurs en Iraq. C'est un point très important. Il ne saurait y avoir d'entorse à la réglementation internationale. Dès lors que ceci ne pourrait pas être fait, toute autre sanction doit bien évidemment, et c'est la position française, être examinée dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 septembre 2002)