Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur l'évolution des missions du Haut conseil de coopération internationale et l'orientation de ses actions pour 2003, Paris le 17 février 2003.

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Circonstance : Installation des membres du Haut Conseil de Coopération internationale (HCCI), à Paris le 17 février 2003

Texte intégral

Je suis sincèrement très heureux de procéder à l'installation du HCCI dans sa nouvelle composition. Je suis très heureux de saluer le nouveau président, et dire combien je suis heureux de retrouver C. Josselin, qui m'a en grande partie éduqué à ces sujets, nous avons quelque peu "frotté" nos cervelles. Mais nous avons toujours veillé à faire en sorte que, quels que soient les endroits au monde où nous nous trouvions, nous parlions, ensemble, avec conviction de la France et de ses messages.
C'est pour moi un événement important, puisque cette institution, qui a été créée en 1999, répond à la nécessité de créer un lieu, une enceinte, qui soit un lieu d'échange, de sensibilisation, de réflexion, de concertation, important, le regard de toutes expériences, qu'elles viennent des responsabilités publiques ou qu'elles viennent de la société civile, avec les nombreuses associations de solidarité internationale, les confédérations syndicales, l'esprit mutualiste, les groupements d'employeurs, l'ensemble des acteurs socioprofessionnels et aussi de nos intelligences, organismes universitaires et de recherche.
C'est, de mon point de vue, un réseau très important de compétences et d'expérience qu'il faut mobiliser, afin de pouvoir accompagner les initiatives que nous avons à mener au service d'une politique de coopération internationale. C'est, je crois, très important.
Je salue tous ceux qui sont à l'origine de la création du HCCI, je l'ai dit pour C. Josselin, je le dis aussi pour J.-L. Bianco, qui a conduit avec efficacité les travaux du premier Conseil. Et puis, je voudrais saluer J. Pelletier, qui, dans ce contexte, aujourd'hui, nouveau président, s'est engagé afin de participer à l'animation de ce dialogue entre les acteurs du développement. J'ai personnellement souhaité que ce Conseil puisse associer étroitement le Parlement et puis puisse renforcer l'action des collectivités territoriales. C'est, je crois, très important de pouvoir conjuguer, à la fois, cette cohérence nationale de nos institutions mais en même temps cette énergie locale et territoriale, qui s'implique avec beaucoup de foi, beaucoup d'engagement, beaucoup de sincérité dont nous avons besoin, parce qu'au fond, toutes les énergies ne sont pas institutionnelles, nous le savons bien, et Dieu soit loué - s'il est permis, dans une République laïque, de faire cette expression. Mais au fond, c'est pour nous l'occasion aussi de concourir à la mobilisation qui a été engagée dans différents cercles, je pense notamment à ce qui a pu être le rendez-vous de Johannesbourg et de ses différents messages.
Le décret du 16 novembre 2002 précise vos missions. En affirmant le rôle de concertation. Vous êtes ainsi, monsieur le président, encadré. Je crois que vous avez vos libertés entravées, mais un décret vous définit l'ensemble des responsabilités que les pouvoirs publics attendent de vous, et notamment, je crois, la nécessité de bâtir un programme triennal d'initiatives. Au fond, ce qui nous manque souvent sur ces sujets, c'est d'avoir une certaine vision, de manière à construire une action durable, parce que les sujets sont tellement complexes. Et que, si on se laisse aller au fil du temps, au fil des opportunités, on a assez peu de chance de pouvoir afficher une action sérieuse et durable. Il est donc nécessaire de construire ce travail triennal, dans lequel vous proposez vos recommandations - c'est un élément très important pour le Gouvernement -, faire ainsi en sorte que le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement se trouve inspiré par une action réfléchie.
Au fond, on voit bien que le monde a bougé dans ses convictions sur ces sujets. On l'a senti évidemment depuis tout ce qui a pu s'engager dans l'année 1999 jusqu'à l'année 2002, où vous avez eu un certain nombre d'initiatives pour renforcer les échanges internationaux et pour aussi participer, ce qui est très important, à la rénovation de nos institutions de coopération.
Déjà l'année dernière, vous avez réussi - la démarche a réussi - à alimenter la réflexion, l'approche pour les rendez-vous internationaux très importants. Je pense à Monterey, je pense au Sommet de Kannanaskis, je pense au Sommet mondial de Johannesbourg. Je crois que c'est très important de travailler sur ce thème majeur qui est la solidarité renouvelée avec les pays du Sud. J'ai vu qu'au Sommet de Beyrouth sur la Francophonie, nous avons également fait un certain nombre de progrès. Je crois que nous sommes dans des circonstances qui sont historiques pour la France. Finalement, nous avons cette situation internationale de 2003, qui est une situation très tendue, dans laquelle les bruits du monde se font très menaçants, avec laquelle on voit bien aujourd'hui les forces de la guerre pouvoir s'organiser et se mobiliser. Face à cela, on sent que la France a une autre vision, un autre message. Je crois que c'est très important de faire en sorte que nous puissions exprimer cette vision d'un monde multipolaire, un monde de diversités, et que non seulement, nous avons une vision, mais nous avons la capacité de l'exprimer. Je pense que c'est très important de voir qu'aujourd'hui, ce qui était un thème, finalement, assez théorique, quand on parlait de "l'humanisation du monde".
Aujourd'hui, on l'a vu encore ce week-end, avec ces millions de gens dans les rues du monde entier dire qu'ils voulaient la paix, ce qu'ils demandent au fond, c'est qu'on soit attentif à la personne humaine sur la planète, et qu'au fond, on ne se laisse pas entraîner dans des engrenages que la personne humaine semble à un moment ne pas maîtriser. Et au fond, la coopération internationale, c'est cette capacité à mettre ce que la France a de mieux, finalement, c'est son humanisme, à le mettre de manière partagée dans le monde, à faire en sorte que notre message puisse être entendu.
Je pense vraiment que des actions de coopérations, dans ce qui a pu être engagé par le passé, dans ce qui a pu être fait, c'est très important pour que, finalement, le message de la France soit de retour.
Naturellement, depuis le XVIIIème siècle, la France n'a pas abandonné ses valeurs. Et peut-être que nous retrouvons les circonstances historiques. C'est toujours un peu comme cela la vie des sociétés humaines. Il y a des moments où on est audible, il y a des moments où on est peu audible. Aujourd'hui, peut-être que les conditions sont réunies pour que ce message d'humanisme français puisse être de retour sur la scène mondiale. Et c'est, je crois, très important qu'au-delà du message, on soit capable de pouvoir défendre un certain nombre de projets, un certain nombre de perspectives. Pour cela, je pense qu'il faut d'abord qu'on soit sur ces questions, assez exemplaire, et donc on a un peu de travail à faire. Car il ne faudrait pas que notre message à l'extérieur se trouve en contradiction avec nos pratiques internes, j'en suis bien conscient. C'est pour cela que je me fais un devoir d'appliquer les préceptes et les principes que posait le président de la République. Je souhaite vraiment que nous puissions mettre tous les moyens en oeuvre pour qu'on puisse, en cinq ans, parvenir à cet effort qui a été demandé au vu d'atteindre l'objectif de 0,70 % du PIB, pour l'aide au développement, comme l'a proposé le président de la République, pour les dix ans qui viennent. Je pense que c'est une question de crédibilité pour la France et c'est un élément très important de nos efforts, donc pour faire des efforts budgétaires importants, je tiens à le dire que d'ores et déjà, que nous avons fait une réflexion budgétaire, compte tenu de la situation internationale. Nous n'avons pas voulu retoucher nos hypothèses budgétaires, tant que la situation internationale ne levait pas ses hypothèques.
Nous avons fait une réserve de précautions de 4,5 milliards d'euros pour nous adapter à la situation de la croissance telle qu'elle se révélera à l'issue de ces hypothèques internationales, au delà des circonstances qui sont celles aujourd'hui du monde. Nous avons le souci de faire en sorte que l'on puisse mettre l'aide au développement en dehors de toute régulation budgétaire. Nous avons mis, comme nous avons mis les budgets de sécurité et de justice, l'aide au développement en dehors des système de régulation budgétaire, parce que c'est un engagement qui va au-delà de nos seuls messages internes, et donc de notre organisation domestique. Mais au fond, qu'il s'agit là d'un message destiné l'extérieur, et donc nous avons fait en sorte que ces crédits puissent être préservés.
Nous avons un grand nombre de rendez-vous en 2003 pour lesquels vous avez à structurer une pensée. J'attends beaucoup de vous sur ce sujet-là, sur le terrain de la pensée, pour qu'on puisse aborder ces sujets avec une certaine clarté, qu'on n'aille pas à Evian simplement comme on est allé à Gênes. Evian, ça ne va pas être Gênes. Et si ce n'est pas Gênes, c'est qu'on aura pensé autrement que Gênes. C'est-à-dire qu'en amont, on aura associé d'autres gens, et qu'on ne donnera pas l'image d'un directoire du monde qui décide pour le monde, mais qu'on aura écouté le Brésil, qu'il aura écouté l'Inde, qu'on aura écouté tous ceux qui ont des choses à dire aujourd'hui, à tous ceux qui prennent des décisions.
Nous avons notre présidence de G8, le Sommet d'Evian. Là, je pense qu'il est important que des initiatives soient prises. Je sais que le président de la République a sur ces sujets un certain nombre d'idées, pour ouvrir le Sommet d'Evian, pour que les associations, les ONG, tous ceux qui veulent participer au débat sur ces sujets puissent le faire, et qu'Evian ne soit pas la discussion de huit personnes face à des milliards d'autres, mais que la France donne la parole à tous.
Nous sommes heureux d'accueillir les dirigeants des grands pays du monde. Nous sommes aussi heureux d'entendre ce que le monde a à dire à ces dirigeants. Et donc pour nous, Evian doit être un lieu de rencontres, de débats qui puissent être ouverts. Nous avons aussi le Sommet France-Afrique, ces jours prochains, ici, à Paris. Nous avons également le Forum international de l'eau à Kyoto, qui va être un rendez-vous très important, pour lequel il faut qu'on apporte quelques avancées qui sont très importantes et qu'on puisse exprimer vraiment des idées fortes et neuves. Je suis vraiment frappé par les échos que les messages peuvent prendre aujourd'hui dans le monde, en venant de la France, notamment sur le développement durable. Je pense que ce concept de développement durable qui, en France, a eu finalement du mal à émerger, mais qui revient en France par l'extérieur aujourd'hui - parce que c'est un thème qui est devenu un thème mondial -, qu' il y a une prise de conscience des enjeux des la planète, et que cette conscience est une conscience mondiale, humanitaire. Il nous faut être capables de nous exprimer sur ces sujets.
Nous avons, aussi bien sur les questions de l'eau que sur d'autres grandes questions, comme l'effet de serre, sur la climatologie, pour battre et organiser la pression, pour qu'on puisse ratifier, dans le monde entier, le protocole de Kyoto. Il y a un certain nombre d'initiatives que notre pays doit prendre. Pour cela, nous avons besoin et d'une pensée, et de relais. Pour moi, votre Haut Conseil est au fond un lieu de pensée et un lieu de relais. C'est très important pour qu'on puisse participer, à la fois, à l'organisation d'un programme de travail, une hiérarchisation des thèmes - il ne faut pas jouer L'Albatros de Baudelaire, chercher à avoir trop de sujets, parce qu'on a de grandes ailes, on finit par ne plus pouvoir voler, il faut donc bien hiérarchiser les sujets et se battre sur un certain nombre de priorités. Mais, en même temps, organiser la relation avec la société civile et avec toutes les structures qui existent - je pense évidemment au Conseil national du développement durable, qui est à côté de vous, mais qui fait partie un peu d'une mission voisine ; je pense à la Commission nationale de la coopération décentralisée, un lieu très important. Utilisez, utilisons l'énergie de ces territoires, qui ne demandent vraiment qu'à s'engager dans des combats, qu'à porter l'image de la France avec leur propre visage. Il y a vraiment là une énergie extraordinaire.
Je vous remercie, monsieur le Préfet, d'avoir compris cela et de pousser le ministère des Affaires étrangères à comprendre qu'il n'y avait pas d'incohérence entre la France et ses visages, entre la France, ses messages et ses territoires. Et que, au fond, pour un ambassadeur, pour les diplomates, pouvoir s'appuyer sur des élus locaux, qui mènent des combats, qui croient en un certain nombre de valeurs, qui vont participer... Qui a sauvé le Festival de [inaud] pour redonner du moral ! Qui est allé se battre ici ou là pour la qualité de l'eau, pour la qualité du développement ! Un département de Bretagne a montré le chemin en son temps. Il y a un certain nombre d'initiatives qui sont extraordinaires. Et ces initiatives, il faut pouvoir les intégrer à la stratégie nationale. Il ne s'agit pas de les opposer à la stratégie nationale. La cohérence nationale, mais l'énergie territoriale. C'est très important pour vous, aussi bien pour le développement durable que pour les collectivités territoriales. [...]
S'engager pour une cause qui intéresse la France et avoir un label national pour une cause territoriale, c'est souvent une reconnaissance, et vous démultipliez les énergies, le coeur de ceux qui s'engagent.
Nous avons là, beaucoup de sujets sur lesquels votre Haut Conseil peut être un lieu de validation d'un certain nombre de projets, pour pouvoir des contacts avec les expertises scientifiques, sur les sujets de l'eau, sur les sujets de la santé, pour faire en sorte qu'on puisse aider tous ceux qui s'engagent à aller dans de bonnes directions et à ne pas ni inventer des choses qui existent, ni aller s'engager dans des sujets pour lesquels il n'y aurait pas eu la validation scientifique nécessaire. C'est un élément très important pour mener votre propre action et jouer un peu ce rôle de labellisation. N'oubliez pas que dans cette vie associative, cette vie des collectivités territoriales, des gens s'engagent sur des coups de coeur, et combien ils sont heureux quand ils sont labellisés, quand ils sont reconnus et quand ils sentent qu'ils peuvent avoir les appuis d'une cohérence à laquelle ils souhaitent adhérer, que cette cohérence soit apportée par une structure pluraliste, ouverte, qui peut valider des démarches et éviter un certain nombre d'erreurs.
Il va de soi qu'il est très important qu'au fond, tout ceci se fasse en ouverture sur toute la jeunesse et tout ce que nous faisons par ailleurs. Je vous invite à bien suivre les initiatives qui seront développées par le ministère de l'Education, sur l'engagement des jeunes. On est dans une situation un peu paradoxale : quelque fois, on a le sentiment qu'on a une société d'indifférence ; et puis, en même temps, on a une société d'engagement formidable. Donc, il faut être capable d'aller parler à ceux qui ont envie de s'engager. Il faut trouver ces capacités d'énergie et là, il y a de quoi se réconcilier avec l'humanité toute entière, quand on voit la capacité de mobilisation des jeunes aujourd'hui.
Voilà ce que j'attends, en tant que chef du Gouvernement, de votre Haut Conseil : qu'il soit à la fois ce lieu d'une pensée qui éclaircie l'avenir, au sens où Michel Serres dit que "l'honnête homme du XXIème siècle, c'est celui qui jardine son expérience jusqu'à la clarté". Vous êtes tous des "jardiniers de clarté" ! Vous avez beaucoup d'expérience, chacun la sienne : eh bien, il faut que vous jardiniez jusqu'à ce que l'on puisse dégager, pour le Haut Conseil et pour les pouvoirs publics, cette clarté d'action dont on a besoin sur les sujets que ceux-là. Cette pensée d'avance, cette pensée qui structure vraiment la coopération internationale dans des messages, c'est cela la France. La France ne se bat pas que pour des intérêts. Autrement, on serait d'une autre nature. La France se bat pour des causes plus grandes qu'elle ! C'est sa force, et quelquefois sa faiblesse. Mais c'est ça, la France. La France, ce n'est pas simplement la bataille du portefeuille. La France, c'est des grandes causes. Et la coopération internationale, c'est ça que nous avons à porter. Pour cela, il faut que les grandes causes, nous puissions les travailler, les clarifier, les définir, les hiérarchiser, parce que nous n'avons pas les possibilités de ceux qui jouent la stratégie du portefeuille. Nous avons, par nécessité, le besoin de structurer nos démarches, pour choisir nos combats et les mener à leur terme. C'est cela qui est très important : définir cette clarté, être les jardiniers d'expérience qui définissent une clarté et des messages que la France peut être fière de porter.
D'autre part, avoir ces branchements sur la société, sur toute la vie associative, politique, territoriale, qui fait que l'on va chercher l'énergie où elle est. J'ai le plus grand respect pour toutes les administrations évidemment ; j'ai le plus grand respect pour toutes les institutions, évidemment. Mais je constate quand même, au bout d'un certain nombre d'expériences, que l'énergie est partout dans la société et qu'il n'y a, dans notre société française, aucune structure qui peut prétendre au monopole de l'intérêt général. L'intérêt général est dispersé. Ce qu'il nous faut, c'est aller parler à cet intérêt général, pour pouvoir mobiliser, notamment les jeunes, pour les engager sur ces sujets.
Il est très important, aujourd'hui, dans la situation dans laquelle nous sommes, de faire en sorte que la France apparaisse, en termes de coopération internationale, comme un pays qui peut emmener les autres. Nous n'avons pas à nous seuls la puissance pour donner de l'espoir à des peuples aussi nombreux que les peuples brésiliens, que les peuples comme l'Inde ; mais nous avons la capacité à avoir les messages, à pouvoir construire avec eux les relations, et donc à avoir autour de nous un certain nombre d'alliances qui tracent des perspectives d'avenir. On ne peut pas, aujourd'hui, laisser l'Afrique dans la situation dans laquelle elle est, sans l'aider elle-même à définir ses propres perspectives et organiser ses propres chances d'avenir. C'est cela le rôle de la France, c'est cette capacité que nous avons à réunir des énergies, à rassembler, à être suivis. C'est aujourd'hui une période assez heureuse, malgré toutes les difficultés du monde, pour que, finalement, nos idées, notre histoire, ce que nous avons en nous-mêmes, aujourd'hui, soit entendu dans le monde.
La France est de retour, la France est audible, elle peut être suivie. Qu'elle n'ait pas honte de ses propres initiatives, qu'elle ait confiance en elle, qu'elle porte de véritables stratégies, qu'elle soit capable de faire les choix de la stratégie pour éviter la dispersion. Dans ce contexte-là, la France sera vraiment ce que l'on attend d'elle, c'est-à-dire porteuse de son message d'humanité. Et vous, Haut Conseil, vous devez être, pour le Gouvernement, ce lieu qui, à la fois, inspire et relaie.
Je vous remercie.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 février 2003)