Interview de M. François Loos, ministre délégué au commerce extérieur, dans "Les Echos" le 5 février 2003, sur la fusion de deux organismes d'aide à l'exportation : le Centre français du commerce extéreur (CFCE) et Ubifrance, organisme chargé de la promotion des produits français à l'étranger.

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Q - Qu'attendez-vous de la réforme des organismes de soutien au commerce extérieur ?
R - Ma priorité est simple : il faut que la fusion des deux organismes (CFCE et Ubifrance) se passe bien et dans un délai proche. Mon ambition est de créer rapidement un "guichet unique national" pour l'exportation, de manière à être aussi pertinent et efficace que celui de nos principaux partenaires commerciaux. Ce n'est pas un dossier simple, ne serait-ce que parce que les deux organismes n'ont pas le même statut : le CFCE est un établissement public et Ubifrance une association. La première mission du nouveau directeur général est, donc, de définir la structure juridique la mieux adaptée. L'objectif que je lui ai fixé est qu'il nous fasse des propositions opérationnelles avant la fin février. Plusieurs hypothèses sont étudiées mais il sera sans doute nécessaire de voter une loi.
Q - Une fois ce problème réglé, comment souhaitez-vous voir évoluer le travail de cette nouvelle structure ?
R - Il s'agit du deuxième dossier sur lequel je souhaite que le nouveau directeur général agisse rapidement. Il lui faut mettre sur pied une force de vente unique qui permette la promotion de l'export auprès des PME françaises en s'appuyant sur la mise en commun des compétences actuellement réparties entre le CFCE et Ubifrance mais aussi la Direction des relations économiques extérieures et son réseau. Ma priorité est que la nouvelle agence devienne plus commerciale. Le nouveau directeur de la DREE, Pierre Moraillon, devra faire en sorte que certaines compétences de services aux entreprises correspondant à des missions exercées par le CFCE soient transférées à la future agence. La DREE doit assumer son rôle de tutelle et j'attends qu'elle ne soit pas en même temps juge et partie mais fasse profiter l'agence de la richesse de son réseau à l'étranger.
Q - Qu'en est-il, par ailleurs, des projets de délocalisation de la nouvelle agence ?
R - Cette idée est antérieure à mon arrivée. Le Conseil d'administration du CFCE a, en son temps, évoqué des pistes de transfert d'activité en région. Rien n'est encore décidé. La lettre de mission de Jean-Pierre Trotignon précise que celui-ci doit examiner, outre un rapprochement immobilier du CFCE et d'Ubifrance, un éventuel déménagement d'une partie de l'activité en région. Là encore on en saura sans doute plus dans un mois lorsque la direction générale aura examiné les propositions et engagé une concertation avec les agents.
Q - En attendant que la nouvelle agence soit totalement opérationnelle, comment comptez-vous signifier aux entreprises que les choses bougent ?
R - Plusieurs signaux vont être envoyés. Je souhaite, par exemple, assouplir le dispositif du volontariat international en entreprise. Un amendement parlementaire au projet de l'aide Dutreil propose de l'améliorer en permettant aux VIE de passer jusqu'à 5 mois en entreprise en France avant d'aller à l'étranger et d'y être directement opérationnels. L'autre priorité est d'augmenter le nombre des opérations de promotion à l'étranger. Avec 80 Salons réalisés en moyenne, nous sommes derrière l'Allemagne, l'Italie et même le Portugal. Je veux que l'on multiplie rapidement par deux le nombre des manifestations. Comment ? Nous avons déjà commencé à réfléchir à cette question avec Jean-Pierre Trotignon. La solution pourrait être de labelliser d'autres opérateurs tels que des conseils régionaux ou des chambres de commerce afin que les entreprises se voient proposer un éventail plus large de manifestations. Le but n'est pas tant d'augmenter le nombre de Salons à l'étranger mais bien celui des entreprises qui y participent./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2003)