Interview de M. Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer, à "Europe 1" le 6 février 2003, sur l'échec des négociations pour la reprise de la compagnie aérienne Air Lib par l'investisseur néerlandais,Imca.

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Média : Europe 1

Texte intégral

C'est donc l'échec. Il faut poser franchement la question ce matin : Air Lib c'est terminé ?
- "La décision appartient aujourd'hui au tribunal de commerce. Le tribunal de commerce a nommé un conciliateur qui avait pour but de préparer un document qui s'appelle "un protocole de conciliation", avec un repreneur. Le repreneur, aujourd'hui, déclare forfait, on le déplore. C'est vraiment très regrettable. Et maintenant, le tribunal de commerce va savoir officiellement qu'il n'y a plus de repreneur pour Air Lib."
Je pense évidemment aux salariés d'Air Lib ce matin. Est-ce qu'ils peuvent encore avoir un espoir ?
- "Ils peuvent avoir un espoir s'il y avait un miracle. Ils peuvent toujours avoir un espoir en termes d'emploi, parce qu'ils ont des qualifications, du savoir-faire - ils l'ont prouvé - et donc, bien sûr que si le tribunal de commerce prend la décision d'un dépôt de bilan, le cas échéant voire pire, d'une liquidation, on va mettre tout en oeuvre pour qu'ils aient le maximum ou la priorité d'embauche dans les compagnies existantes. Ils le méritent."
Impossible, cette nuit, de se mettre d'accord avec Imca. L'investisseur néerlandais avait-il placé la barre beaucoup trop haut ?
- "L'investisseur néerlandais, lui, fait ce qu'il veut. Nous, ce qu'on peut dire, c'est qu'on aura tout fait, mais vraiment tout fait pour lui faciliter la tâche. On lui aura accordé les délais maximum, on l'aura abrité pour ses négociations avec le fournisseur d'avions qui s'appelle Airbus. Vraiment, on lui aura déroulé le tapis rouge pour qu'on donne le maximum de chance à la réussite de cette reprise. Il faut constater que, malheureusement, il ne donne pas suite. Il renonce, et nous, vraiment, on le déplore pour les salariés d'Air Lib."
Vous lui en voulez ce matin ?
- "Je ne lui en veux pas. On avait une chance, si mince soit-elle, on avait le devoir de la tenter. Donc, on s'est accrochés à cette chance, même si elle était mince. C'était notre devoir pour les salariés d'Air Lib. Cette chance mince s'est envolée ce matin. Hélas, les avions d'Air Lib ne peuvent plus malheureusement voler parce que la licence ne peut pas être prolongée."
On a parlé des salariés d'Air Lib. On pense également à tous les gens qui ont réservé leur place sur un avion d'Air Lib pour partir en vacances dans les jours qui viennent. Comment cela va se passer pour eux ?
- "Certains ne seront pas remboursés. S'ils ont acheté, par exemple, directement leur billet à Air Lib, ils risquent de ne pas être remboursés. C'est un risque réel."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 février 2003)