Communiqué du ministère de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, en date du 10 mars 2003, sur le raccompagnement des étrangers non admis sur le territoire français.

Texte intégral

Dans une interview au Parisien, parue le 7 mars 2003, Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, fait part de son émotion face au désespoir des personnes rencontrées dans la zone d'attente de l'aéroport de Roissy.
Aux questions formulées par les journalistes Stéphane Albouy et Frédéric Vézard, concernant les réactions des associations de défense des droits de l'homme et à ce qu'elles qualifient d' " opacité des vols groupés ", le ministre répond : " Ces associations n'ont pas de solution alternative. La France doit demeurer un pays d'immigration, mais nous ne pouvons pas accueillir toute les malheureux du monde. Je suis contre l'immigration zéro, qui est une aberration, mais aussi contre le laxisme qui laisserait penser que tous ceux qui le souhaitent auront des papiers. "
Le ministre poursuit en insistant sur la nécessité de veiller à ce que rien ne puisse encourager l'amalgame et la xénophobie. Il déclare " respecter le travail des associations " et fait part de sa décision de réserver une place à un représentant d'une de ces associations [sur chaque avion], afin qu'elles puissent s'assurer elles-mêmes des conditions dans lesquels se dérouleront les vols groupés. " Des conditions strictement conformes à la législation ", souligne Nicolas Sarkozy.
L'accent est mis sur un effort de formation à destination des policiers afin qu'ils disposent de procédures strictes permettant de raccompagner les étrangers non admis dans les meilleures conditions. A l'évocation du délai de rétention, le ministre souligne que vingt jours lui semblaient suffisants pour examiner une demande d'asile. Dernier point, un certain nombre d'étrangers sont en situation irrégulière après être rentrés avec un visa touristique de trois mois sur le territoire national et s'être débarrassés de leurs papiers par la suite.
En réponse à cette situation, le ministre de l'intérieur propose que soient relevées les empreintes digitales de toute personne recevant un visa touristique. Nicolas Sarkozy a rappelé qu'à son arrivée au ministère, il avait découvert que seules 16,7% des mesures d'éloignements étaient exécutées : " Ce n'est pas admissible. La loi doit être appliquée ".
Afin d'aborder les moyens d'améliorer les conditions de séjour en zone d'attente et les retours d'immigrés en situation irrégulière dans leur pays d'origine, le ministre de l'intérieur propose de rencontrer à l'Hôtel de Beauvau, le vendredi 14 mars, les responsables de l'association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE).
(Source http://www.interieur.gouv.fr, le 13 mars 2003)