Texte intégral
Monsieur le Député Maire,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président-directeur général,
Mesdames, Messieurs
Météo-France fête donc aujourd'hui le 20ème anniversaire de l'ouverture de la Météopole. La Météopole a d'abord accueilli à Toulouse l'École Nationale de la Météorologie et le Centre National de Recherches Météorologiques, rejoints ensuite par les services météorologiques centraux opérationnels, Centre de calcul, Prévision, Climatologie.
C'est avec plaisir que ce matin j'ai découvert le haut lieu de ce grand service public où s'élabore 24 h sur 24h l'information si précieuse pour les activités de tous, la prévision météorologique, et j'ai pu apercevoir que dans ce magnifique ensemble de bâtiments et de verdure, des conditions de travail idéales ont été réunies.
Disposer sur un même site des moyens de formation, de recherche, de développement, de traitement de l'information et de production est un atout considérable pour l'efficacité du service. On peut se réjouir qu'aujourd'hui le service météorologique français - qui avant 1982 avait ses implantations dispersées en région parisienne - soit dans cette situation favorable, car la réalisation de cet objectif s'était longtemps heurtée à des difficultés apparemment insurmontables. Des projets avaient été prêts de se concrétiser en région parisienne à La Brosse, Saint-Forget puis Trappes. Mais c'est une ferme volonté de l'État en matière d'aménagement du territoire dans les années 1970, qui a été déterminante et permis finalement que la Météopole se crée à Toulouse.
C'est vrai, comme vous l'avez dit Monsieur le Président, que l'opération n'était pas facile car le volontariat étant posé dès le départ comme la contrainte de l'exercice il était impératif de susciter un nombre suffisant de candidatures volontaires parmi les agents en région parisienne possédant les qualifications requises pour assurer le bon fonctionnement du service transféré.
Cet objectif a été largement atteint. Outre les raisons de succès déjà évoquées je voudrais en ajouter une qui me paraît avoir été assez déterminante. Les météorologistes ont un fort attachement à leur métier et rester à Paris aurait signifié pour eux l'abandon de ce métier qu'ils aiment. Ceci explique sans doute, ajouté aux attraits incontestables de Toulouse et à la qualité de ce site que la très forte majorité des emplois concernés par cette délocalisation de 1991 aient été pourvus par les agents qui tenaient précédemment ces postes en région parisienne.
Voilà le principal succès de cette délocalisation
Aujourd'hui on se rend compte avec plus de force encore que le choix du gouvernement, tant en 1972 qu'en 1987, d'une délocalisation sur Toulouse s'est révélé particulièrement fructueux, et que les effets positifs vont au-delà des intentions initiales, tant pour la météorologie elle-même que pour des disciplines associées.
J'en citerai seulement quelques exemples :
- Une fructueuse coopération s'est instituée entre Météo-France, l'Université, les laboratoires et les Grandes Écoles de la région toulousaine tant en formation, qu'en recherche.
- Un centre de recherche européen sur le calcul scientifique a pu être créé par Météo-France, le CNES, EDF et EADS;
- La Marine Nationale a établi sur le site sa Cellule d'Environnement.
Et aujourd'hui Toulouse renforce son rôle de pôle fédérateur en météorologie, mais aussi dans les disciplines connexes comme l'océanographie avec l'établissement prochain du Centre Océanographique Opérationnel, et aussi l'hydrologie avec l'implantation en 2003 dans l'environnement de la Météopole du Centre National d'Appui aux Services d'Annonce des Crues, ainsi que l'a indiqué très récemment la Ministre de l'Écologie et du Développement durable.
20 ans, c'est à la fois une occasion d'avoir un regard sur sa jeunesse, mais aussi d'imaginer l'avenir avec la vitalité de cet âge.
Pour ce qui est du passé, on peut constater, qu'après une conception un peu difficile, la croissance de Météo-France sur Toulouse a été vigoureuse et que la Météopole est maintenant, comme vous l'avez souligné, Monsieur le Président-directeur général, un des centres météorologiques majeurs à l'échelle internationale.
Durant cette journée vous tenez d'ailleurs dans cet amphi un colloque consacré à l'évolution de la météorologie durant ces 20 ans.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président, la progression des grands moyens dont Météo?France dispose. Je ne fais que mentionner,
- les satellites pour l'observation, dont le réseau vient de s'enrichir du premier satellite géostationnaire de seconde génération, M.S.G. qui a été lancé avec succès en août dernier par Ariane 5. C'est un bel exemple de coopération européenne.
- les radars pour l'observation des précipitations, dont les implantations successives ont permis de réaliser un réseau continu de surveillance sur l'ensemble de la France Métropolitaine. Ceci constitue certainement l'une des innovations majeures de ces 20 dernières années.
- les supercalculateurs pour la modélisation du temps, dont la progression des performances a été régulière et soutenue durant cette période
Plus que la progression de ces moyens, ce qui me paraît intéressant et nécessaire est d'examiner ce que Météo-France en a fait pour finalement améliorer ses services au profit de la collectivité nationale, de ses usagers et de ses clients.
Vous m'avez cité de nombreux exemples au cours de ma visite, mais deux me sont apparu plus particulièrement intéressants.
La première concerne une progression régulière de l'échéance utile des prévisions qui est démontrable et significative depuis 20 ans. Ainsi une prévision à 3 jours a une qualité aujourd'hui comparable à celle d'une prévision pour le lendemain il y a 20 ans. On comprend alors que l'utilité économique de la prévision météorologique se soit considérablement accrue.
En second lieu je note avec intérêt les progrès que vous avez mis en uvre dans le domaine de l'étude de l'action de l'homme sur le climat, et de ses conséquences sur le changement climatique. Cette préoccupation n'était pas absente il y a 20 ans, puisque c'est en 1979 qu'avait été lancé par l'Organisation Météorologique Mondiale le " Programme climatique mondial ". Ce lancement était particulièrement opportun car les 10 années les plus chaudes de l'histoire se sont produites depuis. La mobilisation des chercheurs sur ce thème est indispensable pour éclairer les responsables politiques sur l'un des grands problèmes du XXIème siècle. Les outils de simulation, comme le modèle Arpège-Climat développé ici, apportent et devront de plus en plus apporter d'éléments utiles dans l'étude des scénarios de développement de la planète.
En ce 20ème anniversaire, il est normal d'évoquer ce passé, d'autant que le personnel de Météo-France peut être fier de la progression des services rendus par la météorologie à la communauté nationale. Cette progression a été possible grâce au développement de la discipline, mais aussi grâce à une bonne diffusion de l'information météorologique que le service a su organiser.
Mais je voudrais maintenant parler du futur.
Le futur immédiat de Météo-France est bien tracé jusqu'en 2004, car un contrat d'objectifs couvre la période.
Météo-France a conclu avec l'État un contrat d'objectifs pour la période 2001-2004. Ce contrat mettait en particulier l'accent sur un domaine au cur de la mission de protection des personnes et des biens du service météorologique : l'alerte des situations dangereuses. Les dramatiques inondations du Gard du mois dernier sont encore l'illustration de la gravité des pertes et des dommages à laquelle des régions de notre pays peuvent être soumises du fait de conditions météorologiques défavorables. Le contrat prévoit que Météo-France, en liaison avec les autres services de l'État concernés par la sécurité, réformerait, pour la rendre plus efficace, sa procédure d'alerte. Le nouveau système d'alerte, basé sur les cartes de vigilances publiées 2 fois par jour et sur les bulletins de suivi en cas de vigilance de niveau orange et rouge, fonctionne bien depuis un an. Il a permis d'élargir le champ de la mission de service public de sécurité, d'alerter plus directement et plus simplement le grand public et, c'était l'un des objectifs, de réduire le nombre d'alertes sans utilité réelle en terme de sécurité des personnes.
Depuis octobre 2001 nous avons eu une seule alerte rouge, concernant le seul département du Gard en septembre. Elle s'est révélée redoutablement justifiée.
Le contrat prévoit aussi que Météo-France mettra en oeuvre un service opérationnel dit " de prévision immédiate " c'est-à-dire de prévision à très courte échéance visant notamment à renforcer la détection des phénomènes dangereux, en caractérisant de façon plus précise leur localisation et leur chronologie. Cela devrait être une avancée importante, rendue possible par les investissements lourds qui ont été faits, notamment avec le satellite M.S.G., mais aussi le renforcement du réseau de radars et du réseau RADOME de 550 stations automatiques de surface.
L'un des autres objectifs qui a été demandé à Météo-France, c'est de développer son plan qualité pour aboutir en fin de contrat à la certification ISO 9000 de l'ensemble de ses services de production. Cet objectif est en bonne voie, car il m'a été confirmé que déjà un Centre Départemental, le centre de l'Oise et quelques services importants - la prévision marine, la direction interrégionale du Nord-Est - ont d'ores et déjà acquis cette certification et que les projets en cours dans l'ensemble des autres services devraient aboutir pour la fin de période du contrat.
Pour réaliser tous ces objectifs, Météo-France doit disposer des moyens nécessaires. Pour sa part l'État a jusqu'à présent respecté ses engagements. Dans un contexte difficile, j'ai veillé dans les semaines passées à ce que l'Établissement ne soit pas soumis au gel des crédits budgétaires imposé aux administrations, à la mienne comme aux autres, et que le projet de budget 2003 respecte à nouveau les objectifs acceptés dans le contrat d'objectifs. J'espère que de son côté l'Établissement respectera également les engagements qu'il a pris. Comme Ministre des transports, je veillerai aussi à ce que la construction du " Ciel Unique Européen " prenne pleinement en considération la spécificité de l'organisation de la météorologie en Europe et à l'échelon mondial. Je veillerai aussi à ce que les services météorologiques dont une part importante du financement (24 % en France) provient des redevances aéronautiques, restent, comme c'est le cas des services de la navigation aérienne, hors du champ des services susceptibles de mise en concurrence, afin de maintenir la sécurité et l'efficacité du système. L'objectif ambitieux que s'est fixé Météo-France en matière de recettes commerciales (16%) doit par ailleurs permettre d'assurer complètement les programmes du contrat d'objectif.
Au-delà de ce futur proche, Météo-France dispose d'un plan stratégique jusqu'à 2010, dont l'ambition est de rester un des grands services météorologiques de référence. En ce jour de 20ème anniversaire, sur ce site de haute technologie que vous avez construit au fil des années, j'ai le sentiment que cette ambition est légitime et que grâce à la qualité et au professionnalisme des hommes et des femmes de Météo-France cet objectif déjà atteint doit être poursuivi.
Nous allons d'ailleurs dans quelques instants, en procédant à la pose de la première pierre du futur bâtiment, qui accueillera en 2004 la Direction des Systèmes d'Observation, contribuer à la poursuite de la rénovation des installations de Météo-France. C'est en effet dans ce nouveau bâtiment que s'installeront les services chargés de développer et de gérer les réseaux de radar et d'observation en altitude, ainsi que d'assurer la qualité de l'ensemble des réseaux de mesures de Météo-France. C'est donc une troisième phase de la délocalisation de Météo-France sur Toulouse qui va se réaliser. Elle est, certes, d'amplitude plus modeste que les deux précédentes, puisqu'elle concerne cette fois une soixantaine d'emplois. Elle témoigne néanmoins de la volonté d'évolution et d'amélioration constante du service. Je souhaite donc le plein succès de cette nouvelle phase, comme l'ont été les deux phases précédentes.
Je vous remercie et vous invite à me suivre pour cette cérémonie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 15 octobre 2002)
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Président-directeur général,
Mesdames, Messieurs
Météo-France fête donc aujourd'hui le 20ème anniversaire de l'ouverture de la Météopole. La Météopole a d'abord accueilli à Toulouse l'École Nationale de la Météorologie et le Centre National de Recherches Météorologiques, rejoints ensuite par les services météorologiques centraux opérationnels, Centre de calcul, Prévision, Climatologie.
C'est avec plaisir que ce matin j'ai découvert le haut lieu de ce grand service public où s'élabore 24 h sur 24h l'information si précieuse pour les activités de tous, la prévision météorologique, et j'ai pu apercevoir que dans ce magnifique ensemble de bâtiments et de verdure, des conditions de travail idéales ont été réunies.
Disposer sur un même site des moyens de formation, de recherche, de développement, de traitement de l'information et de production est un atout considérable pour l'efficacité du service. On peut se réjouir qu'aujourd'hui le service météorologique français - qui avant 1982 avait ses implantations dispersées en région parisienne - soit dans cette situation favorable, car la réalisation de cet objectif s'était longtemps heurtée à des difficultés apparemment insurmontables. Des projets avaient été prêts de se concrétiser en région parisienne à La Brosse, Saint-Forget puis Trappes. Mais c'est une ferme volonté de l'État en matière d'aménagement du territoire dans les années 1970, qui a été déterminante et permis finalement que la Météopole se crée à Toulouse.
C'est vrai, comme vous l'avez dit Monsieur le Président, que l'opération n'était pas facile car le volontariat étant posé dès le départ comme la contrainte de l'exercice il était impératif de susciter un nombre suffisant de candidatures volontaires parmi les agents en région parisienne possédant les qualifications requises pour assurer le bon fonctionnement du service transféré.
Cet objectif a été largement atteint. Outre les raisons de succès déjà évoquées je voudrais en ajouter une qui me paraît avoir été assez déterminante. Les météorologistes ont un fort attachement à leur métier et rester à Paris aurait signifié pour eux l'abandon de ce métier qu'ils aiment. Ceci explique sans doute, ajouté aux attraits incontestables de Toulouse et à la qualité de ce site que la très forte majorité des emplois concernés par cette délocalisation de 1991 aient été pourvus par les agents qui tenaient précédemment ces postes en région parisienne.
Voilà le principal succès de cette délocalisation
Aujourd'hui on se rend compte avec plus de force encore que le choix du gouvernement, tant en 1972 qu'en 1987, d'une délocalisation sur Toulouse s'est révélé particulièrement fructueux, et que les effets positifs vont au-delà des intentions initiales, tant pour la météorologie elle-même que pour des disciplines associées.
J'en citerai seulement quelques exemples :
- Une fructueuse coopération s'est instituée entre Météo-France, l'Université, les laboratoires et les Grandes Écoles de la région toulousaine tant en formation, qu'en recherche.
- Un centre de recherche européen sur le calcul scientifique a pu être créé par Météo-France, le CNES, EDF et EADS;
- La Marine Nationale a établi sur le site sa Cellule d'Environnement.
Et aujourd'hui Toulouse renforce son rôle de pôle fédérateur en météorologie, mais aussi dans les disciplines connexes comme l'océanographie avec l'établissement prochain du Centre Océanographique Opérationnel, et aussi l'hydrologie avec l'implantation en 2003 dans l'environnement de la Météopole du Centre National d'Appui aux Services d'Annonce des Crues, ainsi que l'a indiqué très récemment la Ministre de l'Écologie et du Développement durable.
20 ans, c'est à la fois une occasion d'avoir un regard sur sa jeunesse, mais aussi d'imaginer l'avenir avec la vitalité de cet âge.
Pour ce qui est du passé, on peut constater, qu'après une conception un peu difficile, la croissance de Météo-France sur Toulouse a été vigoureuse et que la Météopole est maintenant, comme vous l'avez souligné, Monsieur le Président-directeur général, un des centres météorologiques majeurs à l'échelle internationale.
Durant cette journée vous tenez d'ailleurs dans cet amphi un colloque consacré à l'évolution de la météorologie durant ces 20 ans.
Vous avez rappelé, Monsieur le Président, la progression des grands moyens dont Météo?France dispose. Je ne fais que mentionner,
- les satellites pour l'observation, dont le réseau vient de s'enrichir du premier satellite géostationnaire de seconde génération, M.S.G. qui a été lancé avec succès en août dernier par Ariane 5. C'est un bel exemple de coopération européenne.
- les radars pour l'observation des précipitations, dont les implantations successives ont permis de réaliser un réseau continu de surveillance sur l'ensemble de la France Métropolitaine. Ceci constitue certainement l'une des innovations majeures de ces 20 dernières années.
- les supercalculateurs pour la modélisation du temps, dont la progression des performances a été régulière et soutenue durant cette période
Plus que la progression de ces moyens, ce qui me paraît intéressant et nécessaire est d'examiner ce que Météo-France en a fait pour finalement améliorer ses services au profit de la collectivité nationale, de ses usagers et de ses clients.
Vous m'avez cité de nombreux exemples au cours de ma visite, mais deux me sont apparu plus particulièrement intéressants.
La première concerne une progression régulière de l'échéance utile des prévisions qui est démontrable et significative depuis 20 ans. Ainsi une prévision à 3 jours a une qualité aujourd'hui comparable à celle d'une prévision pour le lendemain il y a 20 ans. On comprend alors que l'utilité économique de la prévision météorologique se soit considérablement accrue.
En second lieu je note avec intérêt les progrès que vous avez mis en uvre dans le domaine de l'étude de l'action de l'homme sur le climat, et de ses conséquences sur le changement climatique. Cette préoccupation n'était pas absente il y a 20 ans, puisque c'est en 1979 qu'avait été lancé par l'Organisation Météorologique Mondiale le " Programme climatique mondial ". Ce lancement était particulièrement opportun car les 10 années les plus chaudes de l'histoire se sont produites depuis. La mobilisation des chercheurs sur ce thème est indispensable pour éclairer les responsables politiques sur l'un des grands problèmes du XXIème siècle. Les outils de simulation, comme le modèle Arpège-Climat développé ici, apportent et devront de plus en plus apporter d'éléments utiles dans l'étude des scénarios de développement de la planète.
En ce 20ème anniversaire, il est normal d'évoquer ce passé, d'autant que le personnel de Météo-France peut être fier de la progression des services rendus par la météorologie à la communauté nationale. Cette progression a été possible grâce au développement de la discipline, mais aussi grâce à une bonne diffusion de l'information météorologique que le service a su organiser.
Mais je voudrais maintenant parler du futur.
Le futur immédiat de Météo-France est bien tracé jusqu'en 2004, car un contrat d'objectifs couvre la période.
Météo-France a conclu avec l'État un contrat d'objectifs pour la période 2001-2004. Ce contrat mettait en particulier l'accent sur un domaine au cur de la mission de protection des personnes et des biens du service météorologique : l'alerte des situations dangereuses. Les dramatiques inondations du Gard du mois dernier sont encore l'illustration de la gravité des pertes et des dommages à laquelle des régions de notre pays peuvent être soumises du fait de conditions météorologiques défavorables. Le contrat prévoit que Météo-France, en liaison avec les autres services de l'État concernés par la sécurité, réformerait, pour la rendre plus efficace, sa procédure d'alerte. Le nouveau système d'alerte, basé sur les cartes de vigilances publiées 2 fois par jour et sur les bulletins de suivi en cas de vigilance de niveau orange et rouge, fonctionne bien depuis un an. Il a permis d'élargir le champ de la mission de service public de sécurité, d'alerter plus directement et plus simplement le grand public et, c'était l'un des objectifs, de réduire le nombre d'alertes sans utilité réelle en terme de sécurité des personnes.
Depuis octobre 2001 nous avons eu une seule alerte rouge, concernant le seul département du Gard en septembre. Elle s'est révélée redoutablement justifiée.
Le contrat prévoit aussi que Météo-France mettra en oeuvre un service opérationnel dit " de prévision immédiate " c'est-à-dire de prévision à très courte échéance visant notamment à renforcer la détection des phénomènes dangereux, en caractérisant de façon plus précise leur localisation et leur chronologie. Cela devrait être une avancée importante, rendue possible par les investissements lourds qui ont été faits, notamment avec le satellite M.S.G., mais aussi le renforcement du réseau de radars et du réseau RADOME de 550 stations automatiques de surface.
L'un des autres objectifs qui a été demandé à Météo-France, c'est de développer son plan qualité pour aboutir en fin de contrat à la certification ISO 9000 de l'ensemble de ses services de production. Cet objectif est en bonne voie, car il m'a été confirmé que déjà un Centre Départemental, le centre de l'Oise et quelques services importants - la prévision marine, la direction interrégionale du Nord-Est - ont d'ores et déjà acquis cette certification et que les projets en cours dans l'ensemble des autres services devraient aboutir pour la fin de période du contrat.
Pour réaliser tous ces objectifs, Météo-France doit disposer des moyens nécessaires. Pour sa part l'État a jusqu'à présent respecté ses engagements. Dans un contexte difficile, j'ai veillé dans les semaines passées à ce que l'Établissement ne soit pas soumis au gel des crédits budgétaires imposé aux administrations, à la mienne comme aux autres, et que le projet de budget 2003 respecte à nouveau les objectifs acceptés dans le contrat d'objectifs. J'espère que de son côté l'Établissement respectera également les engagements qu'il a pris. Comme Ministre des transports, je veillerai aussi à ce que la construction du " Ciel Unique Européen " prenne pleinement en considération la spécificité de l'organisation de la météorologie en Europe et à l'échelon mondial. Je veillerai aussi à ce que les services météorologiques dont une part importante du financement (24 % en France) provient des redevances aéronautiques, restent, comme c'est le cas des services de la navigation aérienne, hors du champ des services susceptibles de mise en concurrence, afin de maintenir la sécurité et l'efficacité du système. L'objectif ambitieux que s'est fixé Météo-France en matière de recettes commerciales (16%) doit par ailleurs permettre d'assurer complètement les programmes du contrat d'objectif.
Au-delà de ce futur proche, Météo-France dispose d'un plan stratégique jusqu'à 2010, dont l'ambition est de rester un des grands services météorologiques de référence. En ce jour de 20ème anniversaire, sur ce site de haute technologie que vous avez construit au fil des années, j'ai le sentiment que cette ambition est légitime et que grâce à la qualité et au professionnalisme des hommes et des femmes de Météo-France cet objectif déjà atteint doit être poursuivi.
Nous allons d'ailleurs dans quelques instants, en procédant à la pose de la première pierre du futur bâtiment, qui accueillera en 2004 la Direction des Systèmes d'Observation, contribuer à la poursuite de la rénovation des installations de Météo-France. C'est en effet dans ce nouveau bâtiment que s'installeront les services chargés de développer et de gérer les réseaux de radar et d'observation en altitude, ainsi que d'assurer la qualité de l'ensemble des réseaux de mesures de Météo-France. C'est donc une troisième phase de la délocalisation de Météo-France sur Toulouse qui va se réaliser. Elle est, certes, d'amplitude plus modeste que les deux précédentes, puisqu'elle concerne cette fois une soixantaine d'emplois. Elle témoigne néanmoins de la volonté d'évolution et d'amélioration constante du service. Je souhaite donc le plein succès de cette nouvelle phase, comme l'ont été les deux phases précédentes.
Je vous remercie et vous invite à me suivre pour cette cérémonie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 15 octobre 2002)