Texte intégral
Mesdames et Messieurs les chefs de poste d'expansion économique à l'étranger,
Mesdames et Messieurs les conseillers financiers,
Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprise,
Mesdames et Messieurs,
Parce que l'emploi est la priorité absolue du Gouvernement, parce qu'un Français sur quatre travaille pour l'exportation, parce qu'enfin une économie moderne ne peut s'affranchir de la mondialisation des échanges et qu'elle doit en tirer le meilleur profit, j'ai tenu à marquer par ma présence cette Assemblée annuelle.
Si j'ai tenu à m'adresser en personne à ceux qui sont, aux côtés des Ambassadeurs, les acteurs de la diplomatie économique et financière, c'est pour vous dire ma conviction que l'heure est plus que jamais à la mobilisation. Je sais pouvoir compter sur celle de Jean ARTHUIS et d'Yves GALLAND, qui partagent, comme moi, l'ambition d'une France plus rayonnante à l'étranger.
Mesdames et Messieurs, notre pays attend beaucoup de vous, de même que les chefs d'entreprise, nombreux dans cette salle, et que je salue. Je voudrais en quelques mots vous dire pourquoi, avant de vous préciser comment j'entends, à mon tour, voir mené à bien le développement international de nos entreprises, processus dans lequel votre engagement doit être total, parce qu'il y va de la prospérité économique de notre pays à travers le monde.
Notre économie repose sur des bases saines, les produits de nos entreprises sont universellement appréciés, et je sais que les chefs d'entreprise se battent sur l'ensemble des fronts. Nous avons donc tout pour réussir une intégration bénéfique et victorieuse dans le mouvement continu de mondialisation des échanges.
Vous connaissez mon objectif : lors de mon arrivée, il y a plus d'un an, j'ai demandé au Gouvernement d'arrêter chacune de ses décisions, en mesurant systématiquement ses conséquences sur l'emploi.
La mondialisation des échanges est un fait et que cela plaise ou non, la France ne saurait vivre en vase clos ; c'est donc en allant à la conquête de nouveaux marchés que nous gagnerons des emplois nouveaux. Cela suppose, à mon sens, trois choses :
- favoriser la compétitivité des entreprises,
- disposer d'un cadre commercial et monétaire propice aux échanges,
- s'appuyer sur un dispositif de soutien adapté aux besoins des entreprises.
Pour parvenir à ces objectifs, il fallait, vous le savez, réduire l'ensemble de nos déficits publics et engager des réformes structurelles de grande ampleur que la France ne pouvait ajourner plus longtemps.
Parce qu'elle s'inscrit dans la durée, et qu'elle respecte la nécessaire solidarité entre tous, je suis convaincu que cette stratégie de bon sens, sans alternative crédible, portera ses fruits ; que les Français verront rapidement leurs efforts récompensés et qu'ainsi, la France confortera sa place parmi les toutes premières nations industrialisées.
Mais rien de ce qui est entrepris n'est susceptible de réussir si, dans le même temps, n'est pas restauré et encouragé l'esprit d'initiative.
Nos chefs d'entreprises n'en manquent pas, tous ceux qui sont ici en apportent la preuve quotidienne. J'ai d'ailleurs régulièrement la possibilité de mesurer leur efficacité sur le terrain. Je sais aussi que pour être suffisamment armés, ils doivent pouvoir compter sur le soutien actif de toute notre diplomatie économique et financière.
Je dis souvent que l'État à lui seul, ne peut tout faire. En revanche, j'affirme qu'il perdrait une bonne partie de sa vocation s'il ne mettait pas tous ses moyens au service des entreprises qui se développent à l'étranger et qui contribuent ainsi à améliorer notre croissance en emplois.
Parce que le tissu des PME est notre principal gisement d'exportations, et donc d'emplois, tout doit être entrepris pour encourager leurs efforts. Le plan PME que j'ai décidé il y a un an commence à porter ses fruits ; il vise notamment à réduire leurs charges, de manière substantielle, et à soutenir leur développement international grâce à son "volet exportation".
Mais ce souci d'une meilleure compétitivité s'applique aussi aux grandes entreprises, dans l'industrie comme dans les services.
Mon objectif est de constituer des pôles exportateurs forts, à l'image de ce qui se passe d'ailleurs chez nos principaux partenaires.
Ce mouvement est déjà largement amorcé dans notre pays. Je pense en particulier à la restructuration de nos industries d'armement, qui ont naturellement vocation à exporter ; je pense aussi à nos entreprises de services publics, par exemple à France Télécom, qui dispose désormais d'un statut de société commerciale, afin d'affronter dans les meilleures conditions une concurrence internationale toujours plus rude.
Notre commerce extérieur se porte bien ; mais rien n'est jamais acquis, et pour consolider nos succès, vous le savez bien, le pari de la compétitivité ne peut être gagné sans disposer d'un cadre monétaire et commercial adapté.
Pour s'installer durablement sur les marchés à l'exportation, nos entreprises doivent évoluer dans un environnement monétaire apaisé. C'est tout le sens de notre combat pour l'Europe et de la marche vers la monnaie unique, qui seule, peut permettre à nos entreprises, et notamment aux plus petites d'entres elles, de bénéficier concrètement du grand marché européen.
Nous tiendrons cet objectif ; nous y croyons, c'est une grande ambition pour notre pays et il n'existe pas d'autre alternative à nos yeux.
Mais la crédibilité de notre politique monétaire serait mise à mal si dans le même temps, nous ne parvenions à mettre un terme aux désordres actuels. C'est l'objet des discussions que nous menons actuellement à Bruxelles au sujet des dévaluations compétitives qui nuisent gravement à l'équité des échanges en Europe.
Enfin, nous devons aller vers une plus grande stabilité monétaire mondiale, qui est une condition essentielle à une croissance durable.
C'est le message que nous avons fait passer à nos partenaires du G7, lors du Sommet de Lyon. Je me félicite et je félicite Jean Arthuis ainsi que ses services, des progrès accomplis à cette occasion, qui vont dans le sens de cette stabilité dont nous sommes les partisans résolus.
Pour aider nos entreprises il faut aller encore plus loin, et exiger des conditions équitables de concurrence internationale.
La guerre a ses règles, qui sont hélas parfois bafouées, mais il serait inacceptable que la guerre économique ne respecte pas un certain nombre de principes élémentaires. Je ne vous rappellerai pas à ce sujet, toute l'énergie que la France a déployée pour que le cycle de l'Uruguay se conclue dans de bonnes conditions. Ce fut une priorité absolue de mon action, dès mon arrivée au Quai d'Orsay.
D'autres grandes échéances nous attendent ; je pense bien sûr à la réunion ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce qui se tiendra à Singapour en décembre prochain.
En plein accord avec les entreprises et leurs représentants, - et je me réjouis de voir notre parfaite convergence de vues sur ce point, - notre objectif sera notamment de donner une impulsion très forte aux discussions portant sur le secteur des services, dont nous sommes le deuxième exportateur mondial.
En effet, pas plus les négociations sur les services financiers, que les discussions sur les télécommunications de base ne se sont conclues sur un résultat satisfaisant. Or, c'est pour nous, à l'évidence, un enjeu de première importance. Nous veillerons par ailleurs à obtenir l'ouverture dans le cadre de l'OMC de négociations sur l'investissement, qui constitue désormais un élément déterminant de l'accès au marché.
Enfin, l'environnement et les normes sociales fondamentales sont deux sujets sensibles qui feront l'objet de toute notre attention, car nos entreprises ne peuvent affronter la concurrence étrangère à armes égales si rien n'est fait pour équilibrer l'ensemble des législations.
Voilà, Mesdames et Messieurs les Conseillers, le contexte de combat économique dans lequel nous nous trouvons. Il exige une mobilisation forte de toutes les énergies, à l'instar de certains concurrents étrangers qui ont inscrit la conquête de parts de marché au rang de priorité nationale et qui manifestent clairement leur volonté de nous éliminer de secteurs qu'ils jugent stratégiques.
Devant cette menace, nous devons redoubler d'efforts, et c'est pourquoi je vous demande de mettre au service de nos entreprises toutes vos compétences et tous vos moyens. Telle est aujourd'hui la grande ambition que je vous demande de partager avec moi.
Lorsque j'étais Ministre des Affaires Étrangères, j'ai pris, en parcourant le monde, toute la mesure de cette agressivité commerciale. J'ai pu aussi apprécier les stratégies offensives de beaucoup de nos entreprises. Et pourtant, force est de constater que la réalité de notre présence commerciale à l'étranger n'est pas à la hauteur de la qualité et de la diversité de notre offre de biens et services.
Pour répondre à ce défi, nous devons tous nous mobiliser ; le Président de la République met à profit chacun de ses déplacements pour affirmer, haut et fort, la vocation exportatrice de notre pays.
Pour ce qui me concerne, lors de mes visites à l'étranger, je m'attache toujours à associer des chefs d'entreprise et à leur faciliter tous les contacts qui leur sont nécessaires.
De même, j'attends de vous que vous mettiez tout en uvre pour favoriser, encourager, voire accompagner leurs démarches.
Combien de fois avons nous entendu dans la bouche de responsables étrangers publics ou privés : "Ah, bien sûr, en France vous avez des produits de grande qualité, mais pourquoi ne vous êtes-vous pas manifestés plus tôt ?"
Pour ne plus entendre un tel langage, nous devons nous organiser sur la base de priorités claires, et en mettant en uvre une véritable politique d'intelligence économique qui s'adapte et se renouvelle constamment en fonction de la demande des entreprises. Sur ce thème, je sais que des initiatives concrètes sont en préparation à Bercy et je les encourage vivement.
Lorsque l'on est dans notre situation de combat, il faut choisir ses cibles, et concentrer ses moyens pour les atteindre efficacement.
A cet égard, nous devons faire preuve d'une beaucoup plus grande combativité sur les marchés émergents, parce que c'est là-bas que se situent les perspectives de croissance les plus fortes aujourd'hui et a fortiori demain.
Une réforme a été engagée lorsque j'étais au Quai d'Orsay portant sur la rationalisation de nos moyens à l'étranger. Dans le cadre du Comité Interministériel des Moyens de l'État à l'étranger, le redéploiement des postes d'expansion économique à l'étranger vers ces zones à fort potentiel, et notamment vers l'Asie et l'Amérique Latine, répond à cet objectif. Le projet est ambitieux, et je souhaitais qu'il pût être engagé dès cette année. D'autres changements dans notre dispositif global à l'étranger interviendront. Je sais que cela ne va pas de soi et je suis conscient des difficultés qu'il peut poser aux uns et aux autres pour leur situation individuelle et familiale. En dépit de ces contraintes, vous avez adhéré à ce projet avec conviction et je tiens à vous en remercier.
Ce redéploiement ne signifie pas que l'État se désintéresse de l'Europe, qui reste le premier débouché naturel de nos PME, ni même de l'Afrique où nous avons une présence ancienne, et qui du reste connaît, ici et là, un renouveau économique prometteur. Il implique en revanche que sur ces marchés nous fassions preuve d'inventivité, en nous appuyant sur d'autres partenaires publics ou privés.
Bien sélectionner ses cibles est une chose, encore faut-il savoir adapter nos moyens, notamment en répondant à la demande des petites et moyennes entreprises dont le souci prioritaire est de bénéficier d'un accès simple et facile au dispositif public de soutien au commerce extérieur.
C'est dans cet esprit que j'ai engagé la réforme des organismes de soutien au commerce extérieur (CFCE, CFME et ACTIM).
Nous irons vers un guichet unique qui proposera une gamme cohérente de services, adaptés aux besoins spécifiques des PME. La première étape de cette réforme verra le jour dès cette année avec la fusion du CFME et de L'ACTIM, et préparera la voie à la fusion définitive des trois organismes qui devra intervenir avant le 1er janvier 1999.
C'est le même souci de simplification qui m'a conduit à nommer Nicolas Forissier parlementaire en mission avec pour mandat de réfléchir aux redéploiements à opérer dans le domaine des aides à l'exportation des PME. Il doit me remettre prochainement son rapport.
D'autres initiatives ont été lancées sous l'impulsion d'Yves GALLAND, parmi lesquelles je citerai l'opération "Partenariat - France" : cette formule souple, dont l'objet est d'offrir aux PME la possibilité de s'adosser sur les grands groupes dans leur développement international, est de celles qui vont dans la bonne direction.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans insister sur la nécessaire formation d'une génération plus nombreuse et plus aguerrie aux réalités économiques internationales.
Former des jeunes à l'international, c'est à la fois une nécessité et une grande ambition. Diffférentes procédures offrent aux jeunes diplômés la possibilité de découvrir les marchés étrangers et d'y acquérir l'esprit de conquête dont notre économie a besoin. Il faut les renforcer.
C'est pourquoi, dans le cadre de la réforme du Service National qui sera proposée au Parlement cet automne, je veillerai à ce que la formule appréciée des Coopérants du Service National en Entreprise (CSNE) demeure tout en s'adaptant.
Plus généralement, j'ai demandé au Gouvernement de réfléchir aux moyens les plus appropriés pour susciter une présence plus vivante plus nombreuse et plus organisée des communautés françaises à l'étranger. C'est en encourageant nos compatriotes à s'expatrier davantage que nous pourrons faire bénéficier les PME d'une véritable force de frappe pour conquérir de nouveaux marchés.
Voilà, Mesdames et Messieurs, le message que je voulais vous adresser avant que vous ne vous apprêtiez à rejoindre vos postes.
Parce que je sais pouvoir compter sur votre dynamisme et votre esprit offensif, je suis optimiste sur les résultats que nous atteindrons tous ensemble.
Nos entreprises recèlent des richesses, des talents et un savoir-faire que nous devons mettre en valeur. Elles sont l'une des clés de notre réussite sur les marchés extérieurs, et vous êtes les acteurs privilégiés de la politique volontariste que nous conduisons à l'étranger.
L'exportation française est une grande aventure ; pour la mener à bien, nous devons y prendre part avec fierté et détermination ; et j'ajouterai, avec enthousiasme.
Mesdames et Messieurs les conseillers financiers,
Mesdames et Messieurs les chefs d'entreprise,
Mesdames et Messieurs,
Parce que l'emploi est la priorité absolue du Gouvernement, parce qu'un Français sur quatre travaille pour l'exportation, parce qu'enfin une économie moderne ne peut s'affranchir de la mondialisation des échanges et qu'elle doit en tirer le meilleur profit, j'ai tenu à marquer par ma présence cette Assemblée annuelle.
Si j'ai tenu à m'adresser en personne à ceux qui sont, aux côtés des Ambassadeurs, les acteurs de la diplomatie économique et financière, c'est pour vous dire ma conviction que l'heure est plus que jamais à la mobilisation. Je sais pouvoir compter sur celle de Jean ARTHUIS et d'Yves GALLAND, qui partagent, comme moi, l'ambition d'une France plus rayonnante à l'étranger.
Mesdames et Messieurs, notre pays attend beaucoup de vous, de même que les chefs d'entreprise, nombreux dans cette salle, et que je salue. Je voudrais en quelques mots vous dire pourquoi, avant de vous préciser comment j'entends, à mon tour, voir mené à bien le développement international de nos entreprises, processus dans lequel votre engagement doit être total, parce qu'il y va de la prospérité économique de notre pays à travers le monde.
Notre économie repose sur des bases saines, les produits de nos entreprises sont universellement appréciés, et je sais que les chefs d'entreprise se battent sur l'ensemble des fronts. Nous avons donc tout pour réussir une intégration bénéfique et victorieuse dans le mouvement continu de mondialisation des échanges.
Vous connaissez mon objectif : lors de mon arrivée, il y a plus d'un an, j'ai demandé au Gouvernement d'arrêter chacune de ses décisions, en mesurant systématiquement ses conséquences sur l'emploi.
La mondialisation des échanges est un fait et que cela plaise ou non, la France ne saurait vivre en vase clos ; c'est donc en allant à la conquête de nouveaux marchés que nous gagnerons des emplois nouveaux. Cela suppose, à mon sens, trois choses :
- favoriser la compétitivité des entreprises,
- disposer d'un cadre commercial et monétaire propice aux échanges,
- s'appuyer sur un dispositif de soutien adapté aux besoins des entreprises.
Pour parvenir à ces objectifs, il fallait, vous le savez, réduire l'ensemble de nos déficits publics et engager des réformes structurelles de grande ampleur que la France ne pouvait ajourner plus longtemps.
Parce qu'elle s'inscrit dans la durée, et qu'elle respecte la nécessaire solidarité entre tous, je suis convaincu que cette stratégie de bon sens, sans alternative crédible, portera ses fruits ; que les Français verront rapidement leurs efforts récompensés et qu'ainsi, la France confortera sa place parmi les toutes premières nations industrialisées.
Mais rien de ce qui est entrepris n'est susceptible de réussir si, dans le même temps, n'est pas restauré et encouragé l'esprit d'initiative.
Nos chefs d'entreprises n'en manquent pas, tous ceux qui sont ici en apportent la preuve quotidienne. J'ai d'ailleurs régulièrement la possibilité de mesurer leur efficacité sur le terrain. Je sais aussi que pour être suffisamment armés, ils doivent pouvoir compter sur le soutien actif de toute notre diplomatie économique et financière.
Je dis souvent que l'État à lui seul, ne peut tout faire. En revanche, j'affirme qu'il perdrait une bonne partie de sa vocation s'il ne mettait pas tous ses moyens au service des entreprises qui se développent à l'étranger et qui contribuent ainsi à améliorer notre croissance en emplois.
Parce que le tissu des PME est notre principal gisement d'exportations, et donc d'emplois, tout doit être entrepris pour encourager leurs efforts. Le plan PME que j'ai décidé il y a un an commence à porter ses fruits ; il vise notamment à réduire leurs charges, de manière substantielle, et à soutenir leur développement international grâce à son "volet exportation".
Mais ce souci d'une meilleure compétitivité s'applique aussi aux grandes entreprises, dans l'industrie comme dans les services.
Mon objectif est de constituer des pôles exportateurs forts, à l'image de ce qui se passe d'ailleurs chez nos principaux partenaires.
Ce mouvement est déjà largement amorcé dans notre pays. Je pense en particulier à la restructuration de nos industries d'armement, qui ont naturellement vocation à exporter ; je pense aussi à nos entreprises de services publics, par exemple à France Télécom, qui dispose désormais d'un statut de société commerciale, afin d'affronter dans les meilleures conditions une concurrence internationale toujours plus rude.
Notre commerce extérieur se porte bien ; mais rien n'est jamais acquis, et pour consolider nos succès, vous le savez bien, le pari de la compétitivité ne peut être gagné sans disposer d'un cadre monétaire et commercial adapté.
Pour s'installer durablement sur les marchés à l'exportation, nos entreprises doivent évoluer dans un environnement monétaire apaisé. C'est tout le sens de notre combat pour l'Europe et de la marche vers la monnaie unique, qui seule, peut permettre à nos entreprises, et notamment aux plus petites d'entres elles, de bénéficier concrètement du grand marché européen.
Nous tiendrons cet objectif ; nous y croyons, c'est une grande ambition pour notre pays et il n'existe pas d'autre alternative à nos yeux.
Mais la crédibilité de notre politique monétaire serait mise à mal si dans le même temps, nous ne parvenions à mettre un terme aux désordres actuels. C'est l'objet des discussions que nous menons actuellement à Bruxelles au sujet des dévaluations compétitives qui nuisent gravement à l'équité des échanges en Europe.
Enfin, nous devons aller vers une plus grande stabilité monétaire mondiale, qui est une condition essentielle à une croissance durable.
C'est le message que nous avons fait passer à nos partenaires du G7, lors du Sommet de Lyon. Je me félicite et je félicite Jean Arthuis ainsi que ses services, des progrès accomplis à cette occasion, qui vont dans le sens de cette stabilité dont nous sommes les partisans résolus.
Pour aider nos entreprises il faut aller encore plus loin, et exiger des conditions équitables de concurrence internationale.
La guerre a ses règles, qui sont hélas parfois bafouées, mais il serait inacceptable que la guerre économique ne respecte pas un certain nombre de principes élémentaires. Je ne vous rappellerai pas à ce sujet, toute l'énergie que la France a déployée pour que le cycle de l'Uruguay se conclue dans de bonnes conditions. Ce fut une priorité absolue de mon action, dès mon arrivée au Quai d'Orsay.
D'autres grandes échéances nous attendent ; je pense bien sûr à la réunion ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce qui se tiendra à Singapour en décembre prochain.
En plein accord avec les entreprises et leurs représentants, - et je me réjouis de voir notre parfaite convergence de vues sur ce point, - notre objectif sera notamment de donner une impulsion très forte aux discussions portant sur le secteur des services, dont nous sommes le deuxième exportateur mondial.
En effet, pas plus les négociations sur les services financiers, que les discussions sur les télécommunications de base ne se sont conclues sur un résultat satisfaisant. Or, c'est pour nous, à l'évidence, un enjeu de première importance. Nous veillerons par ailleurs à obtenir l'ouverture dans le cadre de l'OMC de négociations sur l'investissement, qui constitue désormais un élément déterminant de l'accès au marché.
Enfin, l'environnement et les normes sociales fondamentales sont deux sujets sensibles qui feront l'objet de toute notre attention, car nos entreprises ne peuvent affronter la concurrence étrangère à armes égales si rien n'est fait pour équilibrer l'ensemble des législations.
Voilà, Mesdames et Messieurs les Conseillers, le contexte de combat économique dans lequel nous nous trouvons. Il exige une mobilisation forte de toutes les énergies, à l'instar de certains concurrents étrangers qui ont inscrit la conquête de parts de marché au rang de priorité nationale et qui manifestent clairement leur volonté de nous éliminer de secteurs qu'ils jugent stratégiques.
Devant cette menace, nous devons redoubler d'efforts, et c'est pourquoi je vous demande de mettre au service de nos entreprises toutes vos compétences et tous vos moyens. Telle est aujourd'hui la grande ambition que je vous demande de partager avec moi.
Lorsque j'étais Ministre des Affaires Étrangères, j'ai pris, en parcourant le monde, toute la mesure de cette agressivité commerciale. J'ai pu aussi apprécier les stratégies offensives de beaucoup de nos entreprises. Et pourtant, force est de constater que la réalité de notre présence commerciale à l'étranger n'est pas à la hauteur de la qualité et de la diversité de notre offre de biens et services.
Pour répondre à ce défi, nous devons tous nous mobiliser ; le Président de la République met à profit chacun de ses déplacements pour affirmer, haut et fort, la vocation exportatrice de notre pays.
Pour ce qui me concerne, lors de mes visites à l'étranger, je m'attache toujours à associer des chefs d'entreprise et à leur faciliter tous les contacts qui leur sont nécessaires.
De même, j'attends de vous que vous mettiez tout en uvre pour favoriser, encourager, voire accompagner leurs démarches.
Combien de fois avons nous entendu dans la bouche de responsables étrangers publics ou privés : "Ah, bien sûr, en France vous avez des produits de grande qualité, mais pourquoi ne vous êtes-vous pas manifestés plus tôt ?"
Pour ne plus entendre un tel langage, nous devons nous organiser sur la base de priorités claires, et en mettant en uvre une véritable politique d'intelligence économique qui s'adapte et se renouvelle constamment en fonction de la demande des entreprises. Sur ce thème, je sais que des initiatives concrètes sont en préparation à Bercy et je les encourage vivement.
Lorsque l'on est dans notre situation de combat, il faut choisir ses cibles, et concentrer ses moyens pour les atteindre efficacement.
A cet égard, nous devons faire preuve d'une beaucoup plus grande combativité sur les marchés émergents, parce que c'est là-bas que se situent les perspectives de croissance les plus fortes aujourd'hui et a fortiori demain.
Une réforme a été engagée lorsque j'étais au Quai d'Orsay portant sur la rationalisation de nos moyens à l'étranger. Dans le cadre du Comité Interministériel des Moyens de l'État à l'étranger, le redéploiement des postes d'expansion économique à l'étranger vers ces zones à fort potentiel, et notamment vers l'Asie et l'Amérique Latine, répond à cet objectif. Le projet est ambitieux, et je souhaitais qu'il pût être engagé dès cette année. D'autres changements dans notre dispositif global à l'étranger interviendront. Je sais que cela ne va pas de soi et je suis conscient des difficultés qu'il peut poser aux uns et aux autres pour leur situation individuelle et familiale. En dépit de ces contraintes, vous avez adhéré à ce projet avec conviction et je tiens à vous en remercier.
Ce redéploiement ne signifie pas que l'État se désintéresse de l'Europe, qui reste le premier débouché naturel de nos PME, ni même de l'Afrique où nous avons une présence ancienne, et qui du reste connaît, ici et là, un renouveau économique prometteur. Il implique en revanche que sur ces marchés nous fassions preuve d'inventivité, en nous appuyant sur d'autres partenaires publics ou privés.
Bien sélectionner ses cibles est une chose, encore faut-il savoir adapter nos moyens, notamment en répondant à la demande des petites et moyennes entreprises dont le souci prioritaire est de bénéficier d'un accès simple et facile au dispositif public de soutien au commerce extérieur.
C'est dans cet esprit que j'ai engagé la réforme des organismes de soutien au commerce extérieur (CFCE, CFME et ACTIM).
Nous irons vers un guichet unique qui proposera une gamme cohérente de services, adaptés aux besoins spécifiques des PME. La première étape de cette réforme verra le jour dès cette année avec la fusion du CFME et de L'ACTIM, et préparera la voie à la fusion définitive des trois organismes qui devra intervenir avant le 1er janvier 1999.
C'est le même souci de simplification qui m'a conduit à nommer Nicolas Forissier parlementaire en mission avec pour mandat de réfléchir aux redéploiements à opérer dans le domaine des aides à l'exportation des PME. Il doit me remettre prochainement son rapport.
D'autres initiatives ont été lancées sous l'impulsion d'Yves GALLAND, parmi lesquelles je citerai l'opération "Partenariat - France" : cette formule souple, dont l'objet est d'offrir aux PME la possibilité de s'adosser sur les grands groupes dans leur développement international, est de celles qui vont dans la bonne direction.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans insister sur la nécessaire formation d'une génération plus nombreuse et plus aguerrie aux réalités économiques internationales.
Former des jeunes à l'international, c'est à la fois une nécessité et une grande ambition. Diffférentes procédures offrent aux jeunes diplômés la possibilité de découvrir les marchés étrangers et d'y acquérir l'esprit de conquête dont notre économie a besoin. Il faut les renforcer.
C'est pourquoi, dans le cadre de la réforme du Service National qui sera proposée au Parlement cet automne, je veillerai à ce que la formule appréciée des Coopérants du Service National en Entreprise (CSNE) demeure tout en s'adaptant.
Plus généralement, j'ai demandé au Gouvernement de réfléchir aux moyens les plus appropriés pour susciter une présence plus vivante plus nombreuse et plus organisée des communautés françaises à l'étranger. C'est en encourageant nos compatriotes à s'expatrier davantage que nous pourrons faire bénéficier les PME d'une véritable force de frappe pour conquérir de nouveaux marchés.
Voilà, Mesdames et Messieurs, le message que je voulais vous adresser avant que vous ne vous apprêtiez à rejoindre vos postes.
Parce que je sais pouvoir compter sur votre dynamisme et votre esprit offensif, je suis optimiste sur les résultats que nous atteindrons tous ensemble.
Nos entreprises recèlent des richesses, des talents et un savoir-faire que nous devons mettre en valeur. Elles sont l'une des clés de notre réussite sur les marchés extérieurs, et vous êtes les acteurs privilégiés de la politique volontariste que nous conduisons à l'étranger.
L'exportation française est une grande aventure ; pour la mener à bien, nous devons y prendre part avec fierté et détermination ; et j'ajouterai, avec enthousiasme.