Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je voudrai commencer par remercier les organisateurs de ce colloque. Ils nous donnent l'occasion d'évoquer devant vous un thème qui nous concerne tous et qui fait partie des priorités qui m'ont été assignées par le président de la République. C'est la construction de l'Europe de la défense.
Je ne vais pas vous cacher ma réserve s'agissant du titre que vous avez retenu pour cette conférence. " Comment préserver l'Europe de la défense ? ". Vous parlez en effet de préserver l'Europe de la défense, comme si elle était menacée. Je sais bien qu'en ce moment, il existe une certaine mode qui consiste à dire que la crise irakienne aurait eu comme première conséquence de faire voler en éclat l'Europe, et notamment l'Europe de la défense en construction.
Je voudrai vous dire très sincèrement que cela ne correspond en rien au sentiment que j'ai, particulièrement pour ces dernières semaines. Il y a moins de dix jours, j'étais à Athènes pour la réunion des ministres de la défense de l'UE. Mon sentiment, à la fois du travail quotidien avec mes collègues, mais également à l'issue de cette réunion, va exactement en sens inverse. J'ai eu l'impression, au contraire, que cette crise qui pouvait nous diviser, qui aurait pu, c'est vrai, remettre en cause une part de cette construction que nous avions faite au cours de ces dernières années, et surtout des derniers mois en ce qui concerne l'Europe de la défense, risque de plutôt sortir renforcée de cette crise.
J'ai en effet le sentiment que, dans cette crise, l'Europe de la défense progresse et progresse même plus rapidement qu'au cours de ces derniers mois. La réunion avec les Britanniques au Touquet, en pleine crise, disons-le, nous a permis d'avancer dans plusieurs domaines, notamment dans les domaines de l'armement, de l'organisation et même de l'action, bien plus que nous ne l'avions fait au cous des six derniers mois.
Depuis, nous continuons à avancer. Je constate que de plus en plus de nos partenaires s'y rallient. Je crois que, finalement, chacun est sensible au contexte actuel qui fait de l'existence d'une Europe de la défense une ardente nécessité.
Le corollaire obligatoire de ces progrès politiques, et que je constate sur le terrain, c'est celui de la progression d'une Europe de l'industrie de l'armement. Il y a certainement encore beaucoup à faire, moins sur le plan qualitatif d'ailleurs que sur le plan quantitatif des moyens budgétaires mis à la disposition des différents ministres de la défense. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle depuis, quelques mois, la France tient un rôle important dans cette construction. Parce qu'elle a donné l'exemple avec une loi de programmation militaire montrant une rupture par rapport aux cinq dernières années, et qui a surtout montré sa volonté concrète d'avancer dans ce domaine.
Si vous le voulez bien, je reprendrai donc ces trois points.
Le premier point, c'est que l'Europe de la défense progresse aujourd'hui parce que c'est une nécessité. C'est une nécessité dans un contexte d'abord marqué par les crises. On parle beaucoup de la crise irakienne, certes. N'oublions pas toutes les crises qui existent d'ores et déjà, qui se prolongent ou qui risquent de se développer.
En premier lieu, nous pouvons penser, parce que c'est la région la plus proche de nous géographiquement, à la crise des Balkans qui est loin d'être terminée. J'étais en Bosnie il y a huit jours. Ce que l'on constate effectivement dans cette région, c'est que même si, sur le plan militaire, la situation s'est apaisée, demeure un contexte de mafia, de trafic d'armes et de drogue, ce dernier aidant le trafic d'armes qui existe aujourd'hui et fait peser une réelle menace ; une menace de reprise du conflit sur ces pays, et une menace également sur nos pays puisque, nous le savons, c'est par le biais de ces trafics que sont alimentés un certain nombre de réseaux terroristes qui existent sur notre territoire ou sur celui des pays voisins.
C'est aussi la crise qui perdure en Afghanistan. La situation est loin d'y être stabilisée. On constate, au contraire, depuis un certain temps, une reprise de la place et du rôle des Taliban. On constate également que l'essentiel des réseaux terroristes qui se trouvent à la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan n'ont pas été détruits et qu'ils continuent donc de représenter une menace potentielle réelle.
Il y a également les crises en Afrique qui concernent la France, mais également d'autres pays européens. Je pense à la Belgique et également à l'Allemagne. Il y a eu une crise ouverte en Côte d'Ivoire, où d'autres pays européens ont aidé à la constitution et à la mise en place de la force de la CEDEAO, ou de la force de la CEMAC. Il faut aussi savoir qu'il y a aujourd'hui une crise potentielle au Burundi, qui pourrait nous demander d'intervenir, notamment pour l'évacuation de ressortissants belges et français. Il existe donc un certain nombre de pays africains sur lesquels nous avons un oeil très attentif parce qu'ils sont porteurs de crises potentielles.
Vous voyez donc que ce contexte de crises générales, qui sont loin de disparaître et qui pour certaines au contraire pourraient même se développer, représente des dangers potentiels, et donc des besoins d'interventions potentielles pour plusieurs pays européens.
Existe aussi, je viens de l'évoquer, le risque terroriste qui est aujourd'hui une réalité dans l'ensemble des pays européens. La crise irakienne ne ferait que le développer. Elle pourrait alors servir de prétexte soit à des réseaux déjà existants et présents, soit ce que, pour ma part, je redoute le plus, à des interventions d'individus qui, dans ce contexte déjà troublé, pourraient se sentir chargés de défendre ou de porter atteinte à la civilisation occidentale au nom d'une civilisation arabo-musulmane. Notre préoccupation, nous responsables politiques, c'est justement d'éviter ces amalgames.
Après le 11 septembre, c'était déjà notre préoccupation. Aujourd'hui, cela demeure toujours notre préoccupation. Ces données sont effectivement prises en compte par les pays européens. Elles leur font ressentir la nécessité d'être à la fois alliés, mais aussi celle d'avoir les moyens de se défendre, d'avoir les moyens de défendre ses citoyens dans l'ensemble du monde, et également ceux de défendre ses intérêts et ses valeurs.
C'est la raison pour laquelle nous constatons que cette Europe de la défense, ressentie comme une nécessité, devient aussi une réalité. A Athènes, nous avons, de ce point de vue, fait une grande avancée puisque dans quatre jours, pour la première fois, l'Europe de la défense va intervenir en tant que telle en Macédoine.
Nous venons de signer un accord entre l'Union européenne et l'OTAN. Pour la première fois, il y aura une concrétisation visible de l'existence de l'Europe de la défense aux yeux de tous. En 2004, nous prévoyons cette même relève de l'OTAN par l'Union européenne en Bosnie. C'est donc là une marque visible et concrète de cette avancée.
Dans le domaine de la détermination de ce que sont les lacunes capacitaires en matière d'armement en Europe, nous avons aussi beaucoup avancé. Ce travail, dont on disait en 2002 : " Nous n'y arriverons jamais ", est en voie d'achèvement. Dans le courant du mois de mai, nous devrions donc avoir le bilan des lacunes capacitaires de l'Europe.
A Athènes, la France a proposé de lancer d'ores et déjà les groupes de projet qui serviront à combler l'ensemble de ces lacunes capacitaires. Cinq domaines ont en particulier été retenus, les drones, le NBC, le sauvetage de combat, le ravitaillement en vol et celui du commandement stratégique. Il s'agit toujours de domaines extrêmement concrets et destinés à aboutir à court terme.
Nous nous sommes également mis d'accord, comme cela avait d'ailleurs été avancé lors du sommet du Touquet avec le ralliement des Britanniques à notre position, sur la création d'une Agence européenne de l'armement sur le modèle, en quelque sorte, de ce qu'est aujourd'hui l'OCCAR. Nous avons également avancé dans le domaine de la force d'intervention rapide européenne qui, je vous le rappelle, doit permettre, en l'espace de quelques jours à quelques semaines, de projeter 60 000 hommes dans le cadre des missions dites de Petersberg, et voire même au-delà. Même si tout ceci n'est pas encore perçu par l'opinion publique, vous voyez donc que l'Europe de la défense avance et qu'elle avance concrètement.
Bien entendu, pour que l'Europe de la défense avance concrètement, il faut aussi que cela ne soit pas simplement sur le plan politique mais également sur le plan matériel.
C'est la raison pour laquelle nous disons qu'il est indispensable d'avoir une politique européenne de l'armement. Une industrie de l'armement européenne constitue à la fois un pilier de la politique de défense et également une condition de son succès. Nous savons bien qu'avoir une politique européenne de la défense, cela veut dire avoir une liberté d'appréciation. Il faut donc avoir tous les éléments du renseignement et de l'information nécessaires nous permettant de décider en toute indépendance et en toute connaissance de cause. Il nous faut également des capacités d'intervenir sans que l'on puisse nous en empêcher en faisant une sorte de prélèvement ou de blocage sur notre capacité d'armement.
Pour cela, nous devons également prendre en compte un contexte mondial de grande concurrence. Disons aussi très clairement que l'industrie américaine de l'armement représente une puissance considérable. Si nous nous plaçons au niveau de nos entreprises nationales, nous savons que nous n'aurons pas le poids nécessaire pour faire face à cette concurrence américaine.
C'est la raison pour laquelle les restructurations des industries de défense s'effectuent déjà très largement dans un cadre européen avec EADS et avec THALES. L'Europe dispose, d'ores et déjà, de groupes qui se situent à un niveau mondial. Dans l'avenir, d'autres secteurs tels que l'armement terrestre ou l'armement naval devront également se situer dans un cadre qui leur permet d'avoir la taille nécessaire. Une taille nécessaire non seulement pour exister mais également, le cas échéant, pour pouvoir avoir des échanges sur un pied d'égalité avec nos partenaires transatlantiques. Nous le savons bien et depuis longtemps, cela a notamment été le cas dans le domaine informatique, les entreprises américaines n'échangent et ne participent qu'avec des entreprises d'un niveau équivalent, au plan financier ou sur le plan de la recherche notamment.
C'est donc là un signe fort de pouvoir désormais offrir une alternative au monopole américain. Cela constituera une garantie d'indépendance politique, mais également un choix économique. Cela sera le cas pour nous et également pour d'autres pays.
N'oublions pas qu'aujourd'hui, nombreux sont les pays qui ont aussi besoin d'avoir des alternatives et se tournent très fréquemment vers les industries européennes, et également vers les industries françaises, pour ne pas être sous la dépendance d'un seul pays fournisseur. Dans les mois et les années à venir, cela sera encore plus vrai. Il faut donc que nous ayons les moyens d'offrir cette alternative. Je rappelle cependant qu'il n'est pas question pour nous de renoncer aux échanges ou aux coopérations transatlantiques. Nous le voyons en particulier dans le domaine de la dissuasion avec par exemple le projet de laser mégajoule.
Je vous ai déjà parlé des structures et en particulier du projet d'Agence européenne de l'armement. Ce que l'on peut constater, c'est que les coopérations en matière de programmes militaires existent déjà à l'échelon européen. Dans ce domaine, il y a eu, c'est vrai, un certain pessimisme il y a quelques mois.
Je rappelle que le programme A400M dont on avait pensé qu'il serait abandonné, du fait de la situation économique difficile de l'Allemagne, a pourtant bien été confirmé après les discussions que j'ai eues avec notre partenaire allemand. C'est vrai qu'il y a eu une légère réduction de leurs commandes, mais en restant dans le cadre du programme, c'est-à-dire en permettant le développement de ce programme. Or, ce que je constate aujourd'hui après les premières rencontres et discussions que j'ai pu avoir sur ce sujet, c'est que, non seulement, ce programme est maintenu mais que plusieurs autres pays européens pourraient dorénavant s'y rattacher, maintenant qu'ils savent qu'il existe.
Concernant le programme franco-allemand Tigre, dont j'ai récemment essayé l'un des premiers appareils, il devrait très prochainement recevoir le renfort de deux pays qui rejoindraient donc ce programme. Sans parler du programme Meteor ou d'un certain nombre de programmes de frégates.
Vous voyez donc bien que, malgré le débat actuel sur l'Irak, malgré ces dissensions dont on parle souvent, ces partenariats sont bien la preuve qu'il y a non seulement une avancée de l'Europe de la défense mais également une avancée de l'Europe de l'industrie de l'armement. Ceci a été certainement rendu possible, et c'est le troisième point dont je voulais vous parler, parce que la France a montré l'exemple.
Je peux moi-même témoigner personnellement d'un changement total d'attitude, à partir du moment où il a été possible d'affirmer que la France avait décidé d'exister à nouveau sur le plan de la défense, et qu'elle se donnait les moyens de participer réellement à la construction de l'Europe de la défense.
C'était aux alentours des mois de mai et juin 2002. Lorsque je suis arrivée à la tête du ministère de la Défense, il y avait un certain nombre d'incertitudes. Depuis cinq ans, la France avait fait baisser ses engagements budgétaires. Sur les cinq années de la précédente loi de programmation militaire 1997-2002, une année entière de budget avait été annulée. Cela avait d'ailleurs entraîné des conséquences connues de tous et que certains journaux avaient dénoncées à juste titre : une immobilisation d'un certain nombre de nos matériels faute d'entretien, et aussi le retard d'un certain nombre de nos grands programmes. Ceci nous posera d'ailleurs sans doute quelques problèmes de ruptures de capacités que nous compenserons dans les années qui viennent.
Dès lors qu'il m'a été possible d'annoncer que la France avait décidé de faire un effort considérable à travers, d'une part, une loi de finance rectificative qui, au début du mois d'août, a pour la première fois intégré ce que nous appelons du titre 5, c'est-à-dire l'investissement dans une loi de programmation militaire, à hauteur d'un milliard d'euros en ce qui concerne la totalité du montant du collectif budgétaire.
A partir du moment où j'ai pu annoncer que notre effort de défense passerait de 1,7 % du PNB à 2,3 % en 2005, avec un accroissement de 14 % de l'effort d'investissement chaque année, il y a eu un changement total d'attitude de nos partenaires. C'est vrai que j'ai aujourd'hui le sentiment que la France est au coeur de ce mouvement. Je n'ai pas dit que nous l'entraînons, je n'ai pas dit que nous sommes seuls, mais cela a effectivement créé comme un d'appel d'air, une sorte de mobilisation autour de ce projet, comme si l'on avait de nouveau cru dans cette grande ambition qu'est l'ambition européenne.
Cet effort financier est un effort de l'ensemble de la nation. Je souhaite qu'il soit utilisé au mieux. C'est ce que j'ai dit aux grands subordonnés du ministère de la défense. C'est ce qui vous explique aussi ma volonté de continuer à mettre en oeuvre une modernisation non pas globale du ministère de la défense qui a déjà beaucoup donné en la matière avec la professionnalisation, mais de la gestion du ministère de la défense.
Il existe aujourd'hui un plan qui consiste à mettre la défense à la pointe de la réforme de l'Etat dans différents domaines : à la fois une meilleure transversalité d'un certain nombre de nos services pour optimiser la gestion de nos capacités humaines, et également dans les domaines de l'externalisation d'un certain nombre de fonctions du ministère de la défense.
Je pense en particulier à quatre projets pour l'année 2003 comme par exemple la gestion de nos véhicules - je précise qu'il ne s'agit pas de celle de nos chars -, le soutien logistique pour les opérations extérieures, le transport à long rayon d'action et également la formation des pilotes d'hélicoptères. Ce sont des domaines importants. J'insiste sur ce point qui intéresse plus particulièrement les industries de la défense. Sur le plan structurel par exemple, c'est notamment le cas avec la réforme de DCN, qui est déjà bien engagée et doit aboutir au 31 mai. Le contrat d'entreprise est en cours d'élaboration avec un investissement massif de la part de l'Etat et avec, également, une modernisation et une acclimatation de DCN au marché. Ce pas évident de faire passer une entreprise qui était restée dans l'idée des vieux ateliers d'Etat, à celle d'une entreprise moderne.
En ce qui concerne Giat Industries, même si c'est un sujet d'actualité, je ne vous en parlerai pas ce matin. Les règles légales veulent en effet que ce soit le président de Giat Industries qui annonce l'ensemble de l'opération aux représentants du personnel. Cela sera fait le 7 avril prochain. Ce que je peux cependant vous dire, c'est la priorité que j'ai affichée et qui doit être celle du projet industriel. Pendant trop longtemps, on n'a pris finalement que des demi-mesures, en surévaluant systématiquement les capacités ou le projet économique de l'entreprise, et en sous-évaluant dans le même temps les besoins d'adaptation au niveau du personnel qui pouvaient être nécessaires. Je retiens par exemple le dernier plan concernant Giat Industries, et qui date d'à peine deux ans. On s'était alors appuyé, au niveau du projet industriel, sur le char Leclerc dont chacun savait qu'à partir de 2004, il n'y avait plus de construction de char. On a alors aussi systématiquement surévalué les besoins de l'armée en munitions. Ce n'est pas ainsi que l'on fait un plan durable. C'est la raison pour laquelle j'ai fixé comme objectif d'avoir une entité qui ne sera peut-être qu'un coeur d'activités mais où, pour chacune de ces activités, on puisse garantir sa pérennité dans dix ans. C'est le minimum. Lorsque nous aurons ce noyau dur, il sera alors effectivement possible de passer les alliances nécessaires et même éventuellement de faire plus. Mais on aura alors quelque chose qui sera solide. Voilà donc un deuxième domaine important.
J'arrive maintenant au troisième domaine qui vous intéresse aussi dans le domaine industriel. Si la nation fait un effort important pour la défense, si la défense fait un effort important pour moderniser sa gestion et sa façon de travailler, j'attends aussi des entreprises elles-mêmes qu'elles fassent un effort pour coopérer avec cette vision et qu'elles soient également des moteurs de la modernisation dans ce domaine.
C'est vrai notamment en ce qui concerne les questions liées à la maintenance de nos appareils. C'est un des premiers éléments que je souligne. Il faudrait sans doute réinventer des modes d'achat et des modes de relations qui n'incluent pas simplement une relation acheteur / vendeur, et envisager avec un certain nombre de garanties.
Il y a également une vraie réflexion à mener dans le domaine de la recherche et du développement. J'ai fait inscrire dans la loi de programmation militaire comme dans la loi de finance 2003, un effort important de plus de 10 % dans ce domaine. En fin de loi de programmation militaire, nous devrions pratiquement avoir rejoint les Britanniques concernant notre effort dans le domaine de la recherche et du développement.
Il y a sans doute une meilleure coordination à établir entre les entreprises et le ministère de la défense dans ce domaine. Je vous ai parlé tout à l'heure des financements innovants. Cela vous intéresse aussi très directement. De la même façon que j'ai demandé un effort d'imagination à mes services, je dirais que je demande également aux entreprises qui travaillent avec la défense de faire des efforts d'imagination et de faire des propositions. Je crois que cet effort commun, c'est la condition de la pérennité des résultats que nous recherchons. C'est également la condition de l'amélioration constante de nos performances, dans ce domaine très sensible, ne l'oublions jamais.
Ce qui est en jeu, c'est la condition de la crédibilité de la France, c'est la condition de l'autonomie stratégique de l'Europe, c'est finalement la condition de l'indépendance de l'Europe et de la France.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 septembre 2003)