Texte intégral
J'ai tenu aujourd'hui à organiser cette Conférence de presse pour une raison fondamentale : la dégradation du service public de santé et des conditions de travail dans les services d'urgences est extrêmement grave et appelle à des réponses urgentes.
Je crois profondément que la responsabilité politique des élues est engagée et qu'il serait irresponsable et déraisonnable de laisser plus longtemps pourrir la situation.
Par ailleurs, je pense que les discours compatissants sur le courage des personnels urgentistes doivent cesser : ce n'est pas de mots ou de compliments dont les services d'urgence ont besoin, c'est de décisions fermes, c'est de moyens financiers et humains.
Enfin, l'été approche, période difficile pour l'hôpital qui rend de plus en plus pressant la nécessité d'apporter des solutions de bon sens aux graves difficultés que rencontrent les urgences.
Aujourd'hui, je tiens donc à faire part de ma solidarité la plus ferme avec les personnels du SAMU.
Ces personnels sont en grève pour un service public de santé efficace et de qualité : je leur apporte tout mon soutien ainsi qu'aux personnels hospitaliers qui viennent eux aussi de les rejoindre dans la grève.
Concernant les motivations de ce mouvement de grève, je considère que les revendications des personnels sont des revendications très raisonnables et de bon sens. Dans cette mobilisation, nous sommes face à des personnels qui demandent tout simplement que leurs heures de travail soient payées et que leur temps de travail ne soit pas supérieur à 48 heures hebdomadaire
Il faut bien se représenter ce que cela signifie : comment par exemple être assuré d'une concentration suffisante pour des actes médicaux lorsque l'on travaille plus de 48 heures ? Ce seul exemple suffit à mon avis pour comprendre que le gouvernement doit prendre immédiatement toutes dispositions utiles pour rétablir de bonnes conditions de travail pour les urgentistes.
Au-delà de l'hôpital, il est naturel que chacun d'entre eux aspire à bénéficier d'une vie, hors du travail, en famille, dans les loisirs, la culture Or, le nombre d'heures qu'ils réalisent ne leur permet pas d'accéder à ces droits fondamentaux.
Ensuite, il y a un problème d'emploi et d'attractivité du métier. Les conversations que j'ai eues avec des médecins urgentistes confirment toutes que les étudiants en médecine se détournent de cette spécialisation du fait de la pénibilité du métier et des conditions générales de travail. Revaloriser le métier d'urgentiste est donc urgent pour assurer la pérennité de recrutement dans ce secteur.
Il faut donc procéder à une révision du statut des personnels et à une redéfinition de leurs tâches rendant ces emplois moins précaires et plus attractifs et c'est essentiel car nous avons besoin de bénéficier de personnels formés pour répondre aux besoins de santé.
C'est aussi la possibilité de faire d'une pierre plusieurs coups: nous pouvons offrir à des jeunes la possibilité de se former comme ils le désirent et pourvoir aux emplois nécessaires à toute la société.
Face au problème des urgences, pour le moment le gouvernement est inerte. Cette inertie est coupable et condamne l'hôpital et les urgences à de plus en plus de difficultés. Nous ne pouvons pas nous résigner à cela.
Je souhaite que le gouvernement, comme les parlementaires, se prononcent en faveur d'un plan pluriannuel alliant créations d'emplois, formations et redéfinition des conditions de travail pour aller à une baisse effective du temps de travail de ces personnels et au paiement de l'ensemble des heures.
Il faut, pour rendre cet objectif possible, que la décision soit prise d'augmenter sensiblement le nombre de postes et d'heures à disposition de ces services.
Je ne suis pas une spécialiste, je ne m'étendrai donc pas plus sur les besoins précis des personnels et des services mais j'ai le sentiment que l'autorité de tutelle, le Ministre Mattei, est franchement dur d'oreille, le sentiment que le Ministre a des difficultés à ouvrir les négociations, à parler avec les salarié-e-s. Je soutiens donc vivement la demande de l'ouverture de négociations. Je trouve ce refus de dialogue arrogant vis-à-vis des urgentistes.
Le Ministre de tutelle devrait un peu plus respecter les personnels des services d'urgence.
Enfin, cette situation de risque, d'urgence sanitaire, nécessite qu'un travail soit engagé, région par région et non établissement par établissement : arrêtons de jouer au poker menteur et de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Le jeu de division de l'Etat en matière hospitalière est transparent : il faut procéder à des évaluations régionales.
Cette méthode permettrait de traiter les problématiques dans leur ensemble. Au contraire de la mise en concurrence des établissements, elle permettrait une révision équilibrée et juste de la carte sanitaire de la région avec l'objectif d'un accès de toutes et de tous aux à tous les soins possibles dans les meilleures conditions.
Ces mesures contribueraient à maintenir un service public de qualité et en capacité d'offrir des soins à chacune et à chacun sur l'ensemble du territoire.
Je suis particulièrement attachée au service public de santé. C'est un droit absolument fondamental que celui d'être soigné. Or, sous la pression de contraintes budgétaires imbéciles, nous sommes en train de sacrifier des pans entier du meilleur de notre médecine, de nos établissements et de nos personnels.
Je crois qu'il faut résister. Il ne faut pas se résigner à voir notre modèle social broyé par les règles du capitalisme mondialisé. Penser que les hommes et les femmes ont droit à la santé, à l'éducation, à la retraite est profondément moderne.
J'aimerai dire un mot de la mobilisation des enseignants et de la communauté éducative. Nous sommes aussi d'une certaine manière face à la dégradation d'un service public et de condition de travail.
L'école a raison de se mobiliser. La loi dite de décentralisation est en réalité une loi de casse de l'égalité républicaine et du droit de chaque citoyen-ne à un égal accès à l'ensemble des services publics.
C'est une loi de régression sociale qui consacre le renoncement des pouvoirs publics à résorber les inégalités territoriales, à défendre le droit de chaque enfant à une éducation de qualité quelle que soit son origine sociale et son lieu d'habitation.
Une loi, enfin, qui ouvre la voie à la marchandisation des services publics, à leur privatisation et à la précarisation des personnels.
Les enseignants qui se mobilisent défendent donc comme les urgentistes une certaine conception du service public, c'est à dire un service public national de bon niveau, assumant pleinement ses missions.
Je pense qu'en matière de décentralisation ultra-libérale il faut stopper net le gouvernement. Je demande donc aux régions et aux départements de boycotter cette loi et de refuser toute négociation avec le gouvernement portant sur le transfert de compétences ou de missions de services publics ou de personnels d'Etat.
Arrêtons de casser l'unité des services publics. Il faut que le gouvernement stoppe immédiatement le processus législatif de mise en uvre de cette loi de décentralisation.
Enfin, nous sommes aujourd'hui en pleine mobilisation de la fonction publique. J'aimerais tout simplement appeler à la mobilisation de toutes et de tous le 25 mai prochain. Dimanche, il faut submerger le gouvernement et l'obliger à retirer son plan de casse de nos retraites. L'enjeu est d'une importance décisive : c'est l'avenir des générations futures qui se joue maintenant. Tous ensemble, le 25 mai, nous pouvons faire reculer définitivement le gouvernement et imposer une réforme de progrès.
(Source http://www.pcf.fr, le 27 mai 2003)
Je crois profondément que la responsabilité politique des élues est engagée et qu'il serait irresponsable et déraisonnable de laisser plus longtemps pourrir la situation.
Par ailleurs, je pense que les discours compatissants sur le courage des personnels urgentistes doivent cesser : ce n'est pas de mots ou de compliments dont les services d'urgence ont besoin, c'est de décisions fermes, c'est de moyens financiers et humains.
Enfin, l'été approche, période difficile pour l'hôpital qui rend de plus en plus pressant la nécessité d'apporter des solutions de bon sens aux graves difficultés que rencontrent les urgences.
Aujourd'hui, je tiens donc à faire part de ma solidarité la plus ferme avec les personnels du SAMU.
Ces personnels sont en grève pour un service public de santé efficace et de qualité : je leur apporte tout mon soutien ainsi qu'aux personnels hospitaliers qui viennent eux aussi de les rejoindre dans la grève.
Concernant les motivations de ce mouvement de grève, je considère que les revendications des personnels sont des revendications très raisonnables et de bon sens. Dans cette mobilisation, nous sommes face à des personnels qui demandent tout simplement que leurs heures de travail soient payées et que leur temps de travail ne soit pas supérieur à 48 heures hebdomadaire
Il faut bien se représenter ce que cela signifie : comment par exemple être assuré d'une concentration suffisante pour des actes médicaux lorsque l'on travaille plus de 48 heures ? Ce seul exemple suffit à mon avis pour comprendre que le gouvernement doit prendre immédiatement toutes dispositions utiles pour rétablir de bonnes conditions de travail pour les urgentistes.
Au-delà de l'hôpital, il est naturel que chacun d'entre eux aspire à bénéficier d'une vie, hors du travail, en famille, dans les loisirs, la culture Or, le nombre d'heures qu'ils réalisent ne leur permet pas d'accéder à ces droits fondamentaux.
Ensuite, il y a un problème d'emploi et d'attractivité du métier. Les conversations que j'ai eues avec des médecins urgentistes confirment toutes que les étudiants en médecine se détournent de cette spécialisation du fait de la pénibilité du métier et des conditions générales de travail. Revaloriser le métier d'urgentiste est donc urgent pour assurer la pérennité de recrutement dans ce secteur.
Il faut donc procéder à une révision du statut des personnels et à une redéfinition de leurs tâches rendant ces emplois moins précaires et plus attractifs et c'est essentiel car nous avons besoin de bénéficier de personnels formés pour répondre aux besoins de santé.
C'est aussi la possibilité de faire d'une pierre plusieurs coups: nous pouvons offrir à des jeunes la possibilité de se former comme ils le désirent et pourvoir aux emplois nécessaires à toute la société.
Face au problème des urgences, pour le moment le gouvernement est inerte. Cette inertie est coupable et condamne l'hôpital et les urgences à de plus en plus de difficultés. Nous ne pouvons pas nous résigner à cela.
Je souhaite que le gouvernement, comme les parlementaires, se prononcent en faveur d'un plan pluriannuel alliant créations d'emplois, formations et redéfinition des conditions de travail pour aller à une baisse effective du temps de travail de ces personnels et au paiement de l'ensemble des heures.
Il faut, pour rendre cet objectif possible, que la décision soit prise d'augmenter sensiblement le nombre de postes et d'heures à disposition de ces services.
Je ne suis pas une spécialiste, je ne m'étendrai donc pas plus sur les besoins précis des personnels et des services mais j'ai le sentiment que l'autorité de tutelle, le Ministre Mattei, est franchement dur d'oreille, le sentiment que le Ministre a des difficultés à ouvrir les négociations, à parler avec les salarié-e-s. Je soutiens donc vivement la demande de l'ouverture de négociations. Je trouve ce refus de dialogue arrogant vis-à-vis des urgentistes.
Le Ministre de tutelle devrait un peu plus respecter les personnels des services d'urgence.
Enfin, cette situation de risque, d'urgence sanitaire, nécessite qu'un travail soit engagé, région par région et non établissement par établissement : arrêtons de jouer au poker menteur et de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Le jeu de division de l'Etat en matière hospitalière est transparent : il faut procéder à des évaluations régionales.
Cette méthode permettrait de traiter les problématiques dans leur ensemble. Au contraire de la mise en concurrence des établissements, elle permettrait une révision équilibrée et juste de la carte sanitaire de la région avec l'objectif d'un accès de toutes et de tous aux à tous les soins possibles dans les meilleures conditions.
Ces mesures contribueraient à maintenir un service public de qualité et en capacité d'offrir des soins à chacune et à chacun sur l'ensemble du territoire.
Je suis particulièrement attachée au service public de santé. C'est un droit absolument fondamental que celui d'être soigné. Or, sous la pression de contraintes budgétaires imbéciles, nous sommes en train de sacrifier des pans entier du meilleur de notre médecine, de nos établissements et de nos personnels.
Je crois qu'il faut résister. Il ne faut pas se résigner à voir notre modèle social broyé par les règles du capitalisme mondialisé. Penser que les hommes et les femmes ont droit à la santé, à l'éducation, à la retraite est profondément moderne.
J'aimerai dire un mot de la mobilisation des enseignants et de la communauté éducative. Nous sommes aussi d'une certaine manière face à la dégradation d'un service public et de condition de travail.
L'école a raison de se mobiliser. La loi dite de décentralisation est en réalité une loi de casse de l'égalité républicaine et du droit de chaque citoyen-ne à un égal accès à l'ensemble des services publics.
C'est une loi de régression sociale qui consacre le renoncement des pouvoirs publics à résorber les inégalités territoriales, à défendre le droit de chaque enfant à une éducation de qualité quelle que soit son origine sociale et son lieu d'habitation.
Une loi, enfin, qui ouvre la voie à la marchandisation des services publics, à leur privatisation et à la précarisation des personnels.
Les enseignants qui se mobilisent défendent donc comme les urgentistes une certaine conception du service public, c'est à dire un service public national de bon niveau, assumant pleinement ses missions.
Je pense qu'en matière de décentralisation ultra-libérale il faut stopper net le gouvernement. Je demande donc aux régions et aux départements de boycotter cette loi et de refuser toute négociation avec le gouvernement portant sur le transfert de compétences ou de missions de services publics ou de personnels d'Etat.
Arrêtons de casser l'unité des services publics. Il faut que le gouvernement stoppe immédiatement le processus législatif de mise en uvre de cette loi de décentralisation.
Enfin, nous sommes aujourd'hui en pleine mobilisation de la fonction publique. J'aimerais tout simplement appeler à la mobilisation de toutes et de tous le 25 mai prochain. Dimanche, il faut submerger le gouvernement et l'obliger à retirer son plan de casse de nos retraites. L'enjeu est d'une importance décisive : c'est l'avenir des générations futures qui se joue maintenant. Tous ensemble, le 25 mai, nous pouvons faire reculer définitivement le gouvernement et imposer une réforme de progrès.
(Source http://www.pcf.fr, le 27 mai 2003)