Texte intégral
Qu'est-ce que le "développement durable" ?
Un développement qui ne nuise pas à l'environnement, aux ressources naturelles, à l'équilibre de la planète et, plus généralement, aux conditions de vie des générations futures. Mais le développement durable doit aussi préserver les sociétés et les économies fragiles, en particulier celles des pays du Sud.
Le "commerce équitable" est l'un des moyens d'atteindre cet objectif. C'est pourquoi le gouvernement l'encourage (article 23 - alinéa 3 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme) : "Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine". C'est là je crois tout l'enjeu du commerce équitable.
La libéralisation des échanges sur le plan mondial et la primauté des règles du marché ont un effet mécanique : cela pousse à la concentration et à la domination de grands groupes (souvent multinationaux) sur les marchés internationaux (en matière de produits agricoles notamment).
Cette mécanique conduit à des monopoles qui gouvernent les prix mondiaux et qui accaparent les circuits de distribution, tout cela au détriment des producteurs des pays du Sud qui voient les prix varier brutalement ou s'effondrer, ou qui sont soumis aux conditions drastiques qui leur sont imposées par des intermédiaires.
Conséquences
Impossibilité d'accéder aux marchés internationaux, ou alors à des prix de braderie, conditions de travail inhumaines, appauvrissement des populations, exode rural et afflux sur les agglomérations urbaines.
Que faire ?
Corriger les effets négatifs d'une libéralisation sans limite, en protégeant les sociétés et les économies fragiles des pays du Sud par des règles et aussi par des initiatives nouvelles dans le cadre d'un partenariat entre producteurs du Sud et acheteurs du Nord. Ceci suppose des circuits de distribution entre les deux, et des circuits qui respectent un certain nombre de règles :
1) Une charte des droits et des devoirs entre producteurs et distributeurs :
- les producteurs s'engagent sur les conditions de la production, y compris en ce qui concerne la gestion honnête, transparente et équitable des circuits financiers locaux ;
- les distributeurs s'engagent à organiser un accès direct des produits du Sud en question sur les marchés des pays du Nord, le tout à un prix équitable (c'est-à-dire en rémunérant correctement les producteurs) et en versant une partie des prix à l'avance (40 à 50 %). Cette démarche doit s'inscrire dans le cadre de contrats à long terme, pour garantir aux producteurs une certaine durée dans leurs activités.
2) Une charte de qualité des produits
- cela vise les consommateurs qu'il faut intéresser, motiver et fidéliser. Les distributeurs ont un rôle important à jouer dans ce domaine et il faut les encourager et les féliciter.
3) Le gouvernement a un rôle à jouer aussi :
- d'abord encourager, populariser le commerce équitable : engagement pris à Johannesbourg ;
- agir pour favoriser le développement des circuits de distribution, qu'il s'agisse des réseaux spécialisés (pionniers), du commerce de détail, de la moyenne et grosse distribution ;
- développer les parts de marché : inciter les acheteurs publics à se tourner vers le commerce équitable (Etat, collectivités locales, entreprises publiques) mais aussi les entreprises, à travers leurs organisations professionnelles ;
- faire la promotion dans le public ;
- faire comprendre que :
. c'est l'intérêt des consommateurs,
. c'est l'intérêt des producteurs,
. c'est l'intérêt de l'équilibre de la planète
- mais aussi de prendre des mesures d'ordre économique, renforcer les filières de producteurs des pays du Sud, en particulier l'Afrique, dans des secteurs comme le café, le cacao (déjà présents sur le marché) ou le riz, les mangues, le coton ou d'autres.
- mettre en place des systèmes de garantie pour les circuits spécialisés (boutiques) afin de les sécuriser et de favoriser leur plus large implantation.
Ces projets font partie du programme d'appui au développement de la filière commerce équitable que nous mettons en place en étroite liaison avec la plate-forme pour le "commerce équitable" pour un montant de 5,6 Millions d'euros (sur le Fonds de Solidarité Prioritaire).
Et nous nous efforçons de conclure des partenariats dans le même but avec l'Union Européenne, la Banque mondiale.
Vous savez que le président de la République est particulièrement engagé dans l'action en faveur du développement, de la préservation des grands équilibres de la planète et des relations nord-sud. Vous pouvez donc compter sur le gouvernement pour appuyer une démarche comme celle du "commerce équitable".
En conclusion :
Bravo et merci aux pionniers du "commerce équitable" qui ont su allier l'enthousiasme du militantisme au professionnalisme indispensable quand on veut faire fonctionner durablement une nouvelle filière de commercialisation.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)
Un développement qui ne nuise pas à l'environnement, aux ressources naturelles, à l'équilibre de la planète et, plus généralement, aux conditions de vie des générations futures. Mais le développement durable doit aussi préserver les sociétés et les économies fragiles, en particulier celles des pays du Sud.
Le "commerce équitable" est l'un des moyens d'atteindre cet objectif. C'est pourquoi le gouvernement l'encourage (article 23 - alinéa 3 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme) : "Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine". C'est là je crois tout l'enjeu du commerce équitable.
La libéralisation des échanges sur le plan mondial et la primauté des règles du marché ont un effet mécanique : cela pousse à la concentration et à la domination de grands groupes (souvent multinationaux) sur les marchés internationaux (en matière de produits agricoles notamment).
Cette mécanique conduit à des monopoles qui gouvernent les prix mondiaux et qui accaparent les circuits de distribution, tout cela au détriment des producteurs des pays du Sud qui voient les prix varier brutalement ou s'effondrer, ou qui sont soumis aux conditions drastiques qui leur sont imposées par des intermédiaires.
Conséquences
Impossibilité d'accéder aux marchés internationaux, ou alors à des prix de braderie, conditions de travail inhumaines, appauvrissement des populations, exode rural et afflux sur les agglomérations urbaines.
Que faire ?
Corriger les effets négatifs d'une libéralisation sans limite, en protégeant les sociétés et les économies fragiles des pays du Sud par des règles et aussi par des initiatives nouvelles dans le cadre d'un partenariat entre producteurs du Sud et acheteurs du Nord. Ceci suppose des circuits de distribution entre les deux, et des circuits qui respectent un certain nombre de règles :
1) Une charte des droits et des devoirs entre producteurs et distributeurs :
- les producteurs s'engagent sur les conditions de la production, y compris en ce qui concerne la gestion honnête, transparente et équitable des circuits financiers locaux ;
- les distributeurs s'engagent à organiser un accès direct des produits du Sud en question sur les marchés des pays du Nord, le tout à un prix équitable (c'est-à-dire en rémunérant correctement les producteurs) et en versant une partie des prix à l'avance (40 à 50 %). Cette démarche doit s'inscrire dans le cadre de contrats à long terme, pour garantir aux producteurs une certaine durée dans leurs activités.
2) Une charte de qualité des produits
- cela vise les consommateurs qu'il faut intéresser, motiver et fidéliser. Les distributeurs ont un rôle important à jouer dans ce domaine et il faut les encourager et les féliciter.
3) Le gouvernement a un rôle à jouer aussi :
- d'abord encourager, populariser le commerce équitable : engagement pris à Johannesbourg ;
- agir pour favoriser le développement des circuits de distribution, qu'il s'agisse des réseaux spécialisés (pionniers), du commerce de détail, de la moyenne et grosse distribution ;
- développer les parts de marché : inciter les acheteurs publics à se tourner vers le commerce équitable (Etat, collectivités locales, entreprises publiques) mais aussi les entreprises, à travers leurs organisations professionnelles ;
- faire la promotion dans le public ;
- faire comprendre que :
. c'est l'intérêt des consommateurs,
. c'est l'intérêt des producteurs,
. c'est l'intérêt de l'équilibre de la planète
- mais aussi de prendre des mesures d'ordre économique, renforcer les filières de producteurs des pays du Sud, en particulier l'Afrique, dans des secteurs comme le café, le cacao (déjà présents sur le marché) ou le riz, les mangues, le coton ou d'autres.
- mettre en place des systèmes de garantie pour les circuits spécialisés (boutiques) afin de les sécuriser et de favoriser leur plus large implantation.
Ces projets font partie du programme d'appui au développement de la filière commerce équitable que nous mettons en place en étroite liaison avec la plate-forme pour le "commerce équitable" pour un montant de 5,6 Millions d'euros (sur le Fonds de Solidarité Prioritaire).
Et nous nous efforçons de conclure des partenariats dans le même but avec l'Union Européenne, la Banque mondiale.
Vous savez que le président de la République est particulièrement engagé dans l'action en faveur du développement, de la préservation des grands équilibres de la planète et des relations nord-sud. Vous pouvez donc compter sur le gouvernement pour appuyer une démarche comme celle du "commerce équitable".
En conclusion :
Bravo et merci aux pionniers du "commerce équitable" qui ont su allier l'enthousiasme du militantisme au professionnalisme indispensable quand on veut faire fonctionner durablement une nouvelle filière de commercialisation.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)