Texte intégral
Messieurs les Présidents, Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de votre invitation à inaugurer ce salon international de l'Electroménager, que je visite pour la première fois.
M'étant exprimé à plusieurs reprises ces tout derniers jours sur la situation de Moulinex, je voudrais saisir cette occasion pour vous dire que je n'aborde pas votre secteur par le seul prisme des difficultés de cette entreprise.
Satisfaire le consommateur Quand je pense à vos produits, mon analyse porte tout d'abord sur le consommateur. Produit de consommation durable, l'équipement électroménager a accompagné toute l'expansion de la société dite de consommation. Incarné en France par Seb et par Moulinex, il a constitué un élément central de l'élévation du niveau de vie dans les pays industrialisés.
Aujourd'hui, le consommateur ne subit plus l'offre, mais affiche des exigences élevées vis-à-vis de l'équipement électroménager : prix tendus, sécurité absolue, qualité irréprochable, rapport qualité-prix attractif. Sur tous ces critères, l'offre s'est considérablement améliorée : la concurrence, qui a poussé les entreprises à devancer les attentes de consommateurs, à innover et à se différencier au profit des clients.
Mais si les produits ont tant évolué, il faut aussi y voir l'effet de la réglementation. Les exigences fondamentales des consommateurs à l'égard des produits de consommation ont donné lieu à une réglementation et à des normes très protectrices. Il ne faut pas s'en plaindre : c'est une source de confiance pour les consommateurs, gage de développement des marchés ; c'est aussi une source d'harmonisation et de lutte contre la concurrence déloyale.
En outre, la transposition en 1998 de la directive sur la responsabilité civile du fait des produits défectueux est venue compléter notre droit, déjà très protecteur à l'égard des consommateurs. Je sais que vous êtes très attentifs à d'éventuelles modifications de cette directive.
Une procédure de Livre Vert a été engagée, et il devra être décidé cette année si elle doit être révisée. Ma conviction est que notre droit a atteint aujourd'hui un point d'équilibre : protecteur pour le consommateur, il demeure supportable pour le producteur. Je tiens à ce que cet équilibre soit préservé. Je me battrai pour éviter que l'Europe connaisse une dérive à l'américaine, où seuls les avocats spécialisés seraient gagnants.
Enfin, vous avez évoqué la question des règles à venir en matière de récupération des produits électriques en fin de vie. C'est une question importante pour le citoyen, mais aussi pour le Ministre chargé de l'industrie. Je suis cela avec beaucoup d'attention.
Mais je vous demande d'aborder cette question de façon dynamique. Je suis convaincu que l'industrie ne doit pas faire le gros dos, mais avancer des propositions d'organisation d'une future filière de récupération des produits.
A cette condition, nous pourrons ensemble, industriels et pouvoirs publics, établir des solutions équilibrées. Vivre avec la distribution
En ouvrant Confortec au public, vous avez choisi de les présenter directement aux consommateurs. Excellente initiative, car cela vous permettra de renouveler et d'enrichir votre relation avec le consommateur, relation qui est maintenant captée par la grande distribution.
Dès l'an dernier, vous avez attiré mon attention sur certaines pratiques contestables de la grande distribution. Devant les plaintes émanant de nombreux secteurs d'activités, dont certains plus bruyants que vous, le Gouvernement s'est saisi de cette question et a décidé d'organiser des Assises du Commerce et de la Distribution. Votre profession a apporté une contribution active à la préparation de ces Assises, ce dont je vous en remercie. Certaines orientations qui y ont été annoncées par le Premier Ministre vont dans le sens que vous souhaitiez : je m'en réjouis.
Vous l'avez souligné, Monsieur le Président, il existe des pratiques de distribution qui, à grande échelle, sont nuisibles pour tout le marché. La surmédiatisation des produits " très bas de gamme ", notamment, est un péril y compris pour la distribution.
Je souhaite donc que vous abordiez cette question de façon ouverte, avec vos distributeurs. Je suis prêt à vous y aider, comme je l'ai déjà fait par exemple pour le secteur de l'habillement. Dans votre cas, je suis convaincu qu'il y a un intérêt mutuel fort à travailler avec la grande distribution, par exemple pour vous renforcer mutuellement sur les marchés internationaux, mais aussi, comme je l'évoquais tout à l'heure, sur la question des produits en fin de vie. Je le dis avec force : vous devez remettre en ordre vos relations avec la distribution.
La détermination du Gouvernent à agir dans le même sens est totale. Investir, innover, gérer les crises Au-delà de cette nécessaire remise en ordre des relations avec la distribution, je tiens à vous redire l'attention que porte le Gouvernement à la compétitivité des industries de main d'uvre. Cela est particulièrement vrai dans un phase de renchérissement du coût des matières premières, qu'il est difficile de répercuter dans le prix de vente.
Dans le cadre de la démarche de réduction et d'aménagement du temps de travail, un effort sans précédent est fait pour alléger les charges portant sur les emplois les moins bien rémunérés. Au niveau du Smic, les charges baisseront de 21 000 F par an, qui se combineront à la suppression progressive de la part salariale de la taxe professionnelle.
Par ailleurs, l'Assemblée Nationale a adopté hier la loi transposant la directive européenne sur le marché de l'électricité.
A l'image de ce qui a été observé dans d'autres pays, la mise en concurrence des producteurs devrait ainsi conduire à une baisse importante et rapide des tarifs pour les entreprises grosses consommatrices d'électricité. Mais il ne suffit pas de se battre sur les coûts. Il faut aussi investir, et surtout innover. J'ai pu voir aujourd'hui combien vous continuez à le faire.
A travers plusieurs appels à propositions, mon ministère est en mesure d'appuyer vos efforts en ce sens. Faites-y largement appel ! Pour autant, nous le savons, l'effet de la concurrence internationale demeurera. L
a France est ouverte sur le monde et exporte largement ; elle subit aussi des chocs en retour et notre base industrielle est parfois vulnérable, nous le mesurons en ce moment. Dans ces situations de restructurations douloureuses, les entreprises doivent assumer tous leurs devoirs vis-à-vis de salariés qui leur ont souvent beaucoup donné. Je tiens notamment à ce que la vocation industrielle des bassins d'emplois touchés par les restructurations soient maintenue. Cela appelle de vigoureuses mesures de réindustrialisation, qui doivent mobiliser toutes les énergies.
Pour ma part, je suis mobilisé pour travailler, avec vous, afin que votre profession, confrontée à une concurrence féroce, trouve l'environnement qui lui permette de continuer d'investir et d'innover en France.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 04 février 2000).
Je vous remercie de votre invitation à inaugurer ce salon international de l'Electroménager, que je visite pour la première fois.
M'étant exprimé à plusieurs reprises ces tout derniers jours sur la situation de Moulinex, je voudrais saisir cette occasion pour vous dire que je n'aborde pas votre secteur par le seul prisme des difficultés de cette entreprise.
Satisfaire le consommateur Quand je pense à vos produits, mon analyse porte tout d'abord sur le consommateur. Produit de consommation durable, l'équipement électroménager a accompagné toute l'expansion de la société dite de consommation. Incarné en France par Seb et par Moulinex, il a constitué un élément central de l'élévation du niveau de vie dans les pays industrialisés.
Aujourd'hui, le consommateur ne subit plus l'offre, mais affiche des exigences élevées vis-à-vis de l'équipement électroménager : prix tendus, sécurité absolue, qualité irréprochable, rapport qualité-prix attractif. Sur tous ces critères, l'offre s'est considérablement améliorée : la concurrence, qui a poussé les entreprises à devancer les attentes de consommateurs, à innover et à se différencier au profit des clients.
Mais si les produits ont tant évolué, il faut aussi y voir l'effet de la réglementation. Les exigences fondamentales des consommateurs à l'égard des produits de consommation ont donné lieu à une réglementation et à des normes très protectrices. Il ne faut pas s'en plaindre : c'est une source de confiance pour les consommateurs, gage de développement des marchés ; c'est aussi une source d'harmonisation et de lutte contre la concurrence déloyale.
En outre, la transposition en 1998 de la directive sur la responsabilité civile du fait des produits défectueux est venue compléter notre droit, déjà très protecteur à l'égard des consommateurs. Je sais que vous êtes très attentifs à d'éventuelles modifications de cette directive.
Une procédure de Livre Vert a été engagée, et il devra être décidé cette année si elle doit être révisée. Ma conviction est que notre droit a atteint aujourd'hui un point d'équilibre : protecteur pour le consommateur, il demeure supportable pour le producteur. Je tiens à ce que cet équilibre soit préservé. Je me battrai pour éviter que l'Europe connaisse une dérive à l'américaine, où seuls les avocats spécialisés seraient gagnants.
Enfin, vous avez évoqué la question des règles à venir en matière de récupération des produits électriques en fin de vie. C'est une question importante pour le citoyen, mais aussi pour le Ministre chargé de l'industrie. Je suis cela avec beaucoup d'attention.
Mais je vous demande d'aborder cette question de façon dynamique. Je suis convaincu que l'industrie ne doit pas faire le gros dos, mais avancer des propositions d'organisation d'une future filière de récupération des produits.
A cette condition, nous pourrons ensemble, industriels et pouvoirs publics, établir des solutions équilibrées. Vivre avec la distribution
En ouvrant Confortec au public, vous avez choisi de les présenter directement aux consommateurs. Excellente initiative, car cela vous permettra de renouveler et d'enrichir votre relation avec le consommateur, relation qui est maintenant captée par la grande distribution.
Dès l'an dernier, vous avez attiré mon attention sur certaines pratiques contestables de la grande distribution. Devant les plaintes émanant de nombreux secteurs d'activités, dont certains plus bruyants que vous, le Gouvernement s'est saisi de cette question et a décidé d'organiser des Assises du Commerce et de la Distribution. Votre profession a apporté une contribution active à la préparation de ces Assises, ce dont je vous en remercie. Certaines orientations qui y ont été annoncées par le Premier Ministre vont dans le sens que vous souhaitiez : je m'en réjouis.
Vous l'avez souligné, Monsieur le Président, il existe des pratiques de distribution qui, à grande échelle, sont nuisibles pour tout le marché. La surmédiatisation des produits " très bas de gamme ", notamment, est un péril y compris pour la distribution.
Je souhaite donc que vous abordiez cette question de façon ouverte, avec vos distributeurs. Je suis prêt à vous y aider, comme je l'ai déjà fait par exemple pour le secteur de l'habillement. Dans votre cas, je suis convaincu qu'il y a un intérêt mutuel fort à travailler avec la grande distribution, par exemple pour vous renforcer mutuellement sur les marchés internationaux, mais aussi, comme je l'évoquais tout à l'heure, sur la question des produits en fin de vie. Je le dis avec force : vous devez remettre en ordre vos relations avec la distribution.
La détermination du Gouvernent à agir dans le même sens est totale. Investir, innover, gérer les crises Au-delà de cette nécessaire remise en ordre des relations avec la distribution, je tiens à vous redire l'attention que porte le Gouvernement à la compétitivité des industries de main d'uvre. Cela est particulièrement vrai dans un phase de renchérissement du coût des matières premières, qu'il est difficile de répercuter dans le prix de vente.
Dans le cadre de la démarche de réduction et d'aménagement du temps de travail, un effort sans précédent est fait pour alléger les charges portant sur les emplois les moins bien rémunérés. Au niveau du Smic, les charges baisseront de 21 000 F par an, qui se combineront à la suppression progressive de la part salariale de la taxe professionnelle.
Par ailleurs, l'Assemblée Nationale a adopté hier la loi transposant la directive européenne sur le marché de l'électricité.
A l'image de ce qui a été observé dans d'autres pays, la mise en concurrence des producteurs devrait ainsi conduire à une baisse importante et rapide des tarifs pour les entreprises grosses consommatrices d'électricité. Mais il ne suffit pas de se battre sur les coûts. Il faut aussi investir, et surtout innover. J'ai pu voir aujourd'hui combien vous continuez à le faire.
A travers plusieurs appels à propositions, mon ministère est en mesure d'appuyer vos efforts en ce sens. Faites-y largement appel ! Pour autant, nous le savons, l'effet de la concurrence internationale demeurera. L
a France est ouverte sur le monde et exporte largement ; elle subit aussi des chocs en retour et notre base industrielle est parfois vulnérable, nous le mesurons en ce moment. Dans ces situations de restructurations douloureuses, les entreprises doivent assumer tous leurs devoirs vis-à-vis de salariés qui leur ont souvent beaucoup donné. Je tiens notamment à ce que la vocation industrielle des bassins d'emplois touchés par les restructurations soient maintenue. Cela appelle de vigoureuses mesures de réindustrialisation, qui doivent mobiliser toutes les énergies.
Pour ma part, je suis mobilisé pour travailler, avec vous, afin que votre profession, confrontée à une concurrence féroce, trouve l'environnement qui lui permette de continuer d'investir et d'innover en France.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 04 février 2000).