Texte intégral
Nous allons entrer dans l'an 2000.
Il s'agit d'une date symbolique.
L'an 2000 inspire beaucoup de prédictions, des craintes irraisonnées mais aussi, et heureusement, des rêves d'un monde meilleur.
A l'aube du nouveau millénaire, je voudrais vous renouveler avec force le sentiment de solidarité qui anime la République envers l'ensemble des habitants des départements, des territoires, des collectivités d'outre-mer et de la Nouvelle-Calédonie.
Les moyens modernes de communication et les nouvelles technologies de l'information, grâce en particulier à la messagerie électronique via Internet, contribuent à réduire les distances qui séparent les Français de métropole de ceux qui vivent dans la Caraïbe, les Amériques, l'océan Indien ou le Pacifique.
Mais rien ne peut modifier les lois de la nature. Alors que les Français de l'Hexagone célèbrent le passage à l'an 2000 au même instant, outre-mer ce passage s'étale sur une durée de 22 heures.
Aux Wallisiens et aux Futuniens, situés dans le vaste océan Pacifique, il revient le privilège d'être les premiers citoyens français à entrer dans cette nouvelle ère, avec une avance de onze heures sur les Parisiens. Et lorsque nos concitoyens de Tahiti et des Marquises franchiront à leur tour le changement de millénaire, ceux de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna auront presque achevé leur première journée de la nouvelle année.
Dans l'intervalle, à la Réunion, à Mayotte, à Saint Pierre-et-Miquelon, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, Vous aurez vous aussi échangé vux de bonheur et de prospérité au fil de la course du soleil dans le ciel et du passage des fuseaux horaires.
Cette réalité planétaire m'inspire deux réflexions.
Vis à vis de l'outre-mer, il ne peut y avoir de message de la France qu'universel.
Dans le même temps, notre pays est pluriel : les populations qui le composent, dans leur diversité sont une force et une richesse au sein de la République.
Respect des valeurs universelles de liberté, d'égalité, de solidarité d'une part, prise en compte des aspirations à davantage de responsabilités dans les conditions propres à chaque collectivité d'autre part : telles sont les bases sur lesquelles le gouvernement, sous l'autorité du Premier ministre, Lionel JOSPIN, veut refonder le pacte républicain outre-mer.
Des évolutions profondes sont en cours. Elles traduisent bien cette double volonté.
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement est en place depuis le mois de juin 1999. Il est désormais chargé de l'exécutif. Il lui appartient d'assumer dès ce 1er janvier les nouvelles compétences que l'Etat lui a dévolues suite à l'accord de Nouméa.
En proposant une communauté de destin à tous les enfants de ce territoire autrefois déchiré, l'accord de Nouméa a ouvert une nouvelle ère de paix. La Nouvelle-Calédonie, qui vient de recevoir la visite du ministre australien des affaires étrangères, est devenue pour ses voisins du Pacifique un partenaire et un élément de stabilité.
La Polynésie Française, qui connaît déjà un statut de large autonomie, verra ses compétences encore accrues lorsque le Parlement, réuni en Congrès le 24 janvier prochain, aura voté la révision constitutionnelle. La Polynésie deviendra un pays d'outre-mer. La loi organique précisera ensuite l'organisation des pouvoirs.
Pour nos quatre départements d'outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, l'année 2000 marquera aussi une étape importante dans leur évolution institutionnelle et leur développement économique et social.
Il y a trois semaines, j'ai lancé la consultation des élus et des responsables économiques, syndicaux, associatifs pour préparer le projet de loi d'orientation. Il sera présenté au Conseil des ministres avant la fin du premier trimestre 2000 puis soumis au parlement. Le gouvernement souhaite qu'il soit adopté dans le courant de cette année pour permettre l'application de ses principales dispositions dès le 1er janvier 2001.
Cette démarche se définit par son caractère innovant. Plus de cinquante ans après la départementalisation, cette réforme va offrir aux DOM la base d'un nouveau départ pour leur développement au sein de la République.
Je connais vos préoccupations : l'emploi, notamment pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, la demande de sécurité, l'attente d'une plus grande justice sociale. Nous voulons y répondre.
Des pouvoirs accrus seront transférés aux assemblées locales. Les entreprises bénéficieront de mesures pour favoriser leurs investissements et leur compétitivité. L'égalité sociale sera enfin achevée. La coopération avec les Etats et les régions qui vous sont proches connaîtra une nouvelle impulsion.
Certaines de ces mesures ont vocation à s'appliquer à Saint Pierre-et-Miquelon, notamment en matière économique et sociale. Nous adapterons aussi le statut pour permettre de meilleures relations entre le Conseil général et les deux communes de l'archipel.
Enfin, l'année 2000 devrait être pour les habitants de Mayotte celle de l'accomplissement d'une longue attente : la consolidation du statut de l'île dans la République sous la forme d'une collectivité départementale. Le Gouvernement a recherché l'accord de toutes les parties mahoraises. J'ai décidé de soumettre cet accord à l'avis du Conseil général et à l'ensemble des conseils municipaux.
Vous le voyez, chers compatriotes d'outre-mer, les chantiers sont nombreux. Ces réformes sont et seront menées chacune à son rythme avec calme et méthode. En tant que responsable de l'outre-mer au sein du gouvernement, je souhaite qu'elle soient conduites à bon port avec détermination, dans un souci permanent d'écoute, de concertation et de respect mutuel.
L'ensemble de l'outre-mer vit aujourd'hui des transformations comme il n'en avait pas connues depuis longtemps. Ces évolutions feront de l'an 2000 une année historique pour vos départements, territoires et collectivités.
A chacun et à chacune d'entre vous, chers compatriotes d'outre-mer, je souhaite un bon passage dans l'an 2000. Je vous adresse mes meilleurs vux de santé, de bonheur et de réussite.
Bonne et heureuse année 2000 !
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 4 janvier 2000)
Il s'agit d'une date symbolique.
L'an 2000 inspire beaucoup de prédictions, des craintes irraisonnées mais aussi, et heureusement, des rêves d'un monde meilleur.
A l'aube du nouveau millénaire, je voudrais vous renouveler avec force le sentiment de solidarité qui anime la République envers l'ensemble des habitants des départements, des territoires, des collectivités d'outre-mer et de la Nouvelle-Calédonie.
Les moyens modernes de communication et les nouvelles technologies de l'information, grâce en particulier à la messagerie électronique via Internet, contribuent à réduire les distances qui séparent les Français de métropole de ceux qui vivent dans la Caraïbe, les Amériques, l'océan Indien ou le Pacifique.
Mais rien ne peut modifier les lois de la nature. Alors que les Français de l'Hexagone célèbrent le passage à l'an 2000 au même instant, outre-mer ce passage s'étale sur une durée de 22 heures.
Aux Wallisiens et aux Futuniens, situés dans le vaste océan Pacifique, il revient le privilège d'être les premiers citoyens français à entrer dans cette nouvelle ère, avec une avance de onze heures sur les Parisiens. Et lorsque nos concitoyens de Tahiti et des Marquises franchiront à leur tour le changement de millénaire, ceux de Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna auront presque achevé leur première journée de la nouvelle année.
Dans l'intervalle, à la Réunion, à Mayotte, à Saint Pierre-et-Miquelon, en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique, Vous aurez vous aussi échangé vux de bonheur et de prospérité au fil de la course du soleil dans le ciel et du passage des fuseaux horaires.
Cette réalité planétaire m'inspire deux réflexions.
Vis à vis de l'outre-mer, il ne peut y avoir de message de la France qu'universel.
Dans le même temps, notre pays est pluriel : les populations qui le composent, dans leur diversité sont une force et une richesse au sein de la République.
Respect des valeurs universelles de liberté, d'égalité, de solidarité d'une part, prise en compte des aspirations à davantage de responsabilités dans les conditions propres à chaque collectivité d'autre part : telles sont les bases sur lesquelles le gouvernement, sous l'autorité du Premier ministre, Lionel JOSPIN, veut refonder le pacte républicain outre-mer.
Des évolutions profondes sont en cours. Elles traduisent bien cette double volonté.
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement est en place depuis le mois de juin 1999. Il est désormais chargé de l'exécutif. Il lui appartient d'assumer dès ce 1er janvier les nouvelles compétences que l'Etat lui a dévolues suite à l'accord de Nouméa.
En proposant une communauté de destin à tous les enfants de ce territoire autrefois déchiré, l'accord de Nouméa a ouvert une nouvelle ère de paix. La Nouvelle-Calédonie, qui vient de recevoir la visite du ministre australien des affaires étrangères, est devenue pour ses voisins du Pacifique un partenaire et un élément de stabilité.
La Polynésie Française, qui connaît déjà un statut de large autonomie, verra ses compétences encore accrues lorsque le Parlement, réuni en Congrès le 24 janvier prochain, aura voté la révision constitutionnelle. La Polynésie deviendra un pays d'outre-mer. La loi organique précisera ensuite l'organisation des pouvoirs.
Pour nos quatre départements d'outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, l'année 2000 marquera aussi une étape importante dans leur évolution institutionnelle et leur développement économique et social.
Il y a trois semaines, j'ai lancé la consultation des élus et des responsables économiques, syndicaux, associatifs pour préparer le projet de loi d'orientation. Il sera présenté au Conseil des ministres avant la fin du premier trimestre 2000 puis soumis au parlement. Le gouvernement souhaite qu'il soit adopté dans le courant de cette année pour permettre l'application de ses principales dispositions dès le 1er janvier 2001.
Cette démarche se définit par son caractère innovant. Plus de cinquante ans après la départementalisation, cette réforme va offrir aux DOM la base d'un nouveau départ pour leur développement au sein de la République.
Je connais vos préoccupations : l'emploi, notamment pour les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, la demande de sécurité, l'attente d'une plus grande justice sociale. Nous voulons y répondre.
Des pouvoirs accrus seront transférés aux assemblées locales. Les entreprises bénéficieront de mesures pour favoriser leurs investissements et leur compétitivité. L'égalité sociale sera enfin achevée. La coopération avec les Etats et les régions qui vous sont proches connaîtra une nouvelle impulsion.
Certaines de ces mesures ont vocation à s'appliquer à Saint Pierre-et-Miquelon, notamment en matière économique et sociale. Nous adapterons aussi le statut pour permettre de meilleures relations entre le Conseil général et les deux communes de l'archipel.
Enfin, l'année 2000 devrait être pour les habitants de Mayotte celle de l'accomplissement d'une longue attente : la consolidation du statut de l'île dans la République sous la forme d'une collectivité départementale. Le Gouvernement a recherché l'accord de toutes les parties mahoraises. J'ai décidé de soumettre cet accord à l'avis du Conseil général et à l'ensemble des conseils municipaux.
Vous le voyez, chers compatriotes d'outre-mer, les chantiers sont nombreux. Ces réformes sont et seront menées chacune à son rythme avec calme et méthode. En tant que responsable de l'outre-mer au sein du gouvernement, je souhaite qu'elle soient conduites à bon port avec détermination, dans un souci permanent d'écoute, de concertation et de respect mutuel.
L'ensemble de l'outre-mer vit aujourd'hui des transformations comme il n'en avait pas connues depuis longtemps. Ces évolutions feront de l'an 2000 une année historique pour vos départements, territoires et collectivités.
A chacun et à chacune d'entre vous, chers compatriotes d'outre-mer, je souhaite un bon passage dans l'an 2000. Je vous adresse mes meilleurs vux de santé, de bonheur et de réussite.
Bonne et heureuse année 2000 !
(source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 4 janvier 2000)