Déclaration de M. Alain Juppé, Premier ministre, sur le programme de travail du gouvernement, notamment la réforme de l'Etat, l'aide aux PME et les négociations sur le temps de travail, Paris le 28 août 1996.

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Circonstance : Séminaire gouvernemental le 28 août 1996

Texte intégral

Mesdames et Messieurs les ministres, j'espère que vous avez passé de bonnes vacances. Je sais qu'elles ont été courtes, je souhaite qu'elles aient été heureuses, et maintenant, nous sommes au boulot, à nouveau et nous sommes au boulot dans l'esprit offensif auquel nous a appelés le Président de la République, ce matin. Il est vrai que nous avons beaucoup à faire,
Nous avons d'abord à mener à bien nos grandes réformes. Nous sommes un gouvernement réformateur, nous l'avons prouvé et nous allons le rester, parce que la société française a besoin de réformes. Je ne vais pas passer en revue les grands chapitres que vous connaissez, mais il faut maintenant que ces réformes entrent dans la réalité.
En second lieu, nous devons avoir, vous devez avoir avec moi le souci permanent du mieux être des Français. Ca veut dire évidemment beaucoup de choses. Ca veut dire notamment que nous devons tout faire pour simplifier leur vie quotidienne et simplifier leurs relations avec les administrations en général. Je vous ai demandé d'y réfléchir, vous l'avez fait, nous allons en parler dans un instant. Je voudrais dire dès maintenant que je souhaite que soit déposé le plus vite possible, le projet de loi qui prévoira que pour plusieurs dizaines de procédures d'autorisation préalable, eh bien, désormais, quand l'administration ne répondra pas au-delà d'un certain délai, cela vaudra acceptation de sa part. Je l'ai déjà dit, il faut maintenant le faire voter.
Et puis, enfin et surtout, l'emploi. Nous n'avons pas atteint dans ce domaine nos objectifs, pas encore. Et la situation va sans doute rester difficile dans les mois qui viennent. Alors, il faut passer à la vitesse supérieure et je voudrais aujourd'hui insister notamment sur trois actions. D'abord, il faut rendre du pouvoir d'achat aux Français, en baissant leurs impôts. Nous sommes prêts. Tous allons, le ministre de l'Économie et des Finances, le ministre du Budget et moi-même, annoncer tout cela aux alentours du 10 septembre.
Ensuite, il nous faut mieux aider les petites et moyennes entreprises puisque nous savons que ce sont elles qui sont créatrices d'emploi. Et dans le suivant : quand l'État doit de l'argent à une entreprise, qu'il ne la paye pas dans les délais qui sont prévus par la loi - puisqu'il y a des délais prévus par la loi -, eh bien, les contrôles fiscaux et sociaux qui s'exercent sur cette entreprise sont suspendus dans l'attente du règlement. Je crois qu'il faut préserver d'abord l'emploi qui existe et ne pas mettre certaines entreprises dans de graves difficultés du fait de la carence de l'État dans le paiement des dettes qu'il a vis-à-vis d'elles.
Enfin, il faut faire avancer plus vite les négociations sur le temps de travail. J'en ai déjà parlé à deux reprises aux partenaires sociaux dans des rencontres qu'on a qualifiées de sommets. Nous avons un prochain rendez-vous d'ici la fin de l'année. Ça ne va pas assez vite et j'ai l'intention de demander aux partenaires sociaux de progresser parce que la lutte contre le chômage, ce n'est pas simplement l'affaire du Gouvernement; c'est aussi l'affaire de tous ceux qui ont une responsabilité en la matière.
Pour faire tout cela, je vous fais confiance. Nous formons une équipe, soudée. Et je suis sûr que nous serons animés par cet esprit de conquête qu'évoquait ce matin le Président de la République.