Texte intégral
Mesdames, Messieurs, je voudrais vous remercier de votre présence. Je voudrais remercier M. Laroui, le secrétaire d'Etat au Commerce, d'avoir bien voulu m'accompagner, ainsi M. Zenaïdi, le ministre du Tourime, du Commerce et de l'Artisanat, pour l'excellent séjour qu'ils m'a permis d'effectuer à Tunis.
Ce projet de voyage a été annoncé il y a déjà six mois. Cela fait un moment que j'avais l'intention de venir. Je suis très heureux d'être là et d'avoir été particulièrement bien reçu. L'accueil, on peut le dire, a été chaleureux de la part de tous mes partenaires.
Je voudrais les remercier et remercier M. Zenaïdi en particulier d'assister encore ce soir à la réunion organisée par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie où se retrouveront les entreprises tunisiennes qui sont liées à la France et beaucoup d'entreprises françaises, notamment celles de la délégation qui m'accompagne. Nous aurons ce soir l'occasion de décerner des prix aux exportateurs, aux innovateurs et à ceux qui ont réalisé les meilleurs partenariats entre nos deux pays.
Evidemment, le partenariat est un peu le mot clé de cette visite. C'est un partenariat tout à fait naturel du fait de notre histoire, de la proximité géographique, de nos nombreux liens, du fait que nous parlons la même langue, que nous partageons beaucoup d'éléments de culture, que nous avons des institutions très voisines et beaucoup d'entreprises qui opèrent dans les deux pays.
Le partenariat, c'est sans doute ce qui a suscité la venue de 35 entreprises avec moi pour ce voyage. Ces entreprises sont d'origines tout à fait diverses, tant sur le plan géographique - je sais que la presse de Tunis l'a déjà noté - que sur le plan de l'activité. Il y a parmi elles des gens qui font de l'agroalimentaire, des gens qui construisent des avions, des gens qui font de l'ingénierie, des gens qui font des mosaïques, des gens qui font toutes sortes de choses. C'est important de le souligner, il n'y a pas d'entreprises du domaine du textile et de l'habillement. C'est pourtant le secteur où les entreprises françaises sont les plus actives puisqu'il y a environ mille entreprises françaises installées en Tunisie et que 50% d'entre elles sont dans le domaine du textile. Et bien celles qui m'accompagnent ne le sont pas, ce qui est le signe, je crois, d'une diversification.
Nous pouvons peut-être donner un chiffre : nous sommes le premier partenaire commercial de la Tunisie et nous recueillons environ 30% des exportations tunisiennes. Ceci montre l'importance, en termes de flux. En termes d'investissements étrangers nous sommes le premier partenaire aussi : quand je dis un millier d'entreprises installées, je pense que nous sommes largement devant les autres pays qui sont représentés en Tunisie.
Je voudrais également signaler, toujours dans cette idée de partenariat, que les entreprises qui sont présentes travaillent dans des domaines extrêmement importants. Je pourrais citer quelques grands noms de l'économie française qui sont ici très actifs : dans l'agroalimentaire, il y a Danone ; pour les équipements automobiles, il y a Valeo et Labinal ; pour la grande distribution, vous avez un Carrefour devant lequel je suis passé déjà plusieurs fois. Carrefour est un peu le fleuron de la distribution, non seulement en France mais à travers le monde. C'est un immense circuit de distribution de produits et, d'une certaine façon, à la fois une entreprise et presque un service pour tous les fournisseurs, petites et moyennes entreprises, qui passent par Carrefour pour apporter leurs produits aux clients. Il y a EADS, SOGERMA, qui sont des entreprises très importantes présentes ici. Et, tout récemment, la Société générale, qui est une grande banque française, vient d'acquérir 52% des actifs de l'Union internationale de banques, à Tunis.
Nous avons encore, sur le partenariat, à signaler l'accord de partenariat économique et financier en vigueur depuis 1997, pour accompagner la Tunisie dans son effort d'association avec l'Union européenne. Les accords existent donc également sur le plan institutionnel. Nous avons pris la mesure de l'apport financier que cela représente depuis dix ans : la France a contribué pour environ un milliard d'euros de crédits concessionnels, ce qui est quand même très important. Rapporté à la population, cela représente 105 euros par habitant, un chiffre qui traduit encore l'importance que nous accordons au partenariat.
Ceci dit, avec toutes ces questions qui nous permettent de nous réjouir, il y a toujours des sujets sur lesquels il faut que nous travaillions. C'est un peu le rôle d'un ministre du Commerce extérieur, chargé des questions économiques dans son pays, de dire les choses franchement. Avec la franchise que nous permettent notre amitié et la sincérité de nos relations, nous avons pu échanger avec mon collègue Zenaïdi et avec le Premier ministre au sujet des questions préoccupantes pour nos entreprises.
Il y a la question des contrefaçons qui est une préoccupation permanente. Mais je sais que la loi que vous avez votée et qui est en vigueur, est extrêmement utile, claire, et je sais que le gouvernement tunisien est fermement décidé à mettre en application les décisions de justice consistant à détruire les produits de contrefaçon pour qu'il n'y ait pas de grâce faite aux contrefacteurs. Je crois que, dans ce domaine, il faut rassurer tous nos producteurs, tous nos industriels, les vôtres comme les nôtres.
Il y a, évidemment beaucoup de choses positives et je dois dire que j'ai été impressionné par la capacité d'action du ministre et du secrétaire d'Etat au Commerce qui sont absolument opérationnels et extrêmement ouverts au dialogue avec les entreprises qui souhaitent présenter les petits problèmes qui les préoccupent.
Nous avons également pu parler des questions multilatérales qui sont de deux ordres. Il y a la question du dialogue euroméditerranéen ; c'est le Processus de Barcelone et même, au-delà du Processus de Barcelone, c'est l'importance que nous attachons tous, Tunisiens et Français, à la réalisation d'accords de libre-échange au niveau de l'Afrique du Nord. Que ce soit les progrès réalisés dans le dialogue 5+5, les progrès réalisés dans la conférence d'Agadir, je crois qu'il y a, pour la Tunisie, une mission naturelle qui est de faire avancer le plus vite possible et le plus loin possible ces discussions. De la même façon, de l'autre côté de la Méditerranée, je dirai qu'il y a une mission naturelle à la France qui est de proposer qu'au sein de l'Europe, ces questions avancent le plus et le mieux possible. Je crois que c'est important que, par des accords de libre-échange en Afrique du Nord, les économies de cette région puissent se renforcer pour être en mesure d'absorber l'évolution. Il faut absorber et permettre la croissance, permettre le gain pour nos concitoyens.
Je le disais, il y a deux volets à l'aspect multilatéral. Le second, c'est la préparation du débat de l'Organisation mondiale du commerce. Je retrouverai mon collègue Zenaïdi très prochainement à Palerme, dans quelques semaines, pour un dialogue entre les ministres du Commerce extérieur en préparation de la réunion de Cancun, entre pays de l'Euromed. Et puis je le retrouverai en septembre, à Cancun. Nous avons pu échanger sur la négociation sur l'accès aux marchés, sur les questions concernant l'accès des pays en voie de développement aux médicaments, sur les problèmes agricoles et sur toutes ces questions qui vont connaître un débat multilatéral très puissant dans les prochaines semaines et les prochains mois.
Enfin, je voudrais pour conclure vous dire que je suis persuadé que le partenariat bilatéral que nous avons entre nous a de beaux jours devant lui. Je suis allé à la rencontre de ministres et de responsables, de présidents d'organisme, de chefs d'entreprise, qui m'ont manifesté une franchise et une amitié tout à fait extraordinaires qui me réconfortent et me rassurent dans toutes les attentes que nous pouvons avoir quant au renforcement de notre collaboration. Je pense que je peux m'exprimer au nom des chefs d'entreprises très nombreux qui m'accompagnent, avec lesquels je viens de passer deux heures, et qui m'ont fait part de leur grande satisfaction concernant leurs contacts et les réponses qu'ils ont obtenues aux questions qu'ils se posaient.
Merci, je suis à votre disposition.
Q - Peut-on savoir si les contacts que vous avez eus, vous et votre délégation, ont abouti à des résultats concrets et si votre visite prépare la visite du président Chirac prévue en décembre ?
R - La réponse est deux fois oui. Des résultats tangibles : oui ; en prévision de la visite présidentielle : oui.
Je pense que ce n'est pas le lieu d'expliquer les problèmes dont nous avons parlé. Mais nous avons constaté ou fait avancer des accords. Mais peut-être peut-on signaler la signature d'un accord sur les céréales que l'Ambassadeur a signé au nom de la France et qui consiste en une facilité céréalière de 43 millions d'euros pour la fourniture de blé, d'orge, de maïs et de fourrage.
R - S'agissant de la préparation de la venue du Président, bien sûr, nous en avons parlé avec le Premier ministre et avec le ministre des Affaires étrangères. Le président de la République doit venir début décembre et il participera à un sommet 5+5 qui devrait avoir lieu à ce moment-là. Je pense que c'est prévu comme cela. Nous avons donc évoqué l'intérêt de la démarche 5+5 et nous avons aussi évoqué les relations bilatérales dans lesquelles le Président aura sûrement la volonté de marquer un pas significatif. Mais ce sera à lui de le marquer !
Q - Quand on parle de 5+5, on parle aussi de la Libye et des autres pays de la région. Avez-vous des projets de visites ou d'accords ? Quelle est la situation avec ce pays ? J'ai aussi une seconde question qui concerne la France. Est-ce que la France a pâti, pâtit actuellement ou pâtira sur le plan commercial de son contentieux avec les Etats-Unis au sujet de la guerre en Irak ?
R - Sur la Libye, nous avons tenu la Commission mixte franco-libyenne à Paris il y a six mois environ. C'est mon collègue de Villepin qui l'a ouverte et c'est moi qui l'ai conclue. J'ai l'intention de me rendre en Libye dans les mois qui viennent. Je n'ai pas pu m'y rendre au moment de la Foire de Tripoli mais je pense que j'aurai d'autres occasions de le faire dans les prochains mois.
Concernant les affaires américaines, je n'aime pas tellement le mot contentieux qui ne me paraît pas adéquat. Je pense qu'il faut considérer que la France a une amitié avec les Etats-Unis qui est celle des peuples et une alliance naturelle. Ceci dit, entre alliés, il est normal que l'on puisse se dire les choses telles qu'on les pense.
Sur le plan commercial, nous avons vendu l'année dernière aux Etats-Unis pour 26 milliards de dollars et nous avons environ 2 000 entreprises françaises implantées là-bas dont le chiffre d'affaires doit être de l'ordre de 150 milliards de dollars. Les entreprises françaises aux Etats-Unis emploient plus de 900 000 personnes. Les liens économiques entre la France et ce pays sont considérables, comme vous l'imaginez.
La poursuite des activités françaises aux Etats-Unis se fait normalement. J'ai rencontré, depuis deux ou trois mois, au moins une centaine d'entreprises avec lesquelles j'ai pu échanger sur les conditions dans lesquelles elles travaillaient aux Etats-Unis et j'ai pu m'apercevoir qu'il n'y avait pas de changement dans leurs relations avec ce pays. Je pense que c'est le fruit d'une volonté commune. Il est inimaginable de vouloir influer de façon négative sur ces échanges économiques. Je me rendrai moi-même aux Etats-Unis, avec de nombreuses entreprises françaises, dans trois semaines, je crois. J'irai à Washington et à New York et nous allons prouver, s'il le fallait, que la qualité de la relation est excellente dans le domaine économique.
Q - Vous avez évoqué les préoccupations liées à la contrefaçon. Est-ce qu'il y a d'autres sujets de préoccupation de cet ordre ?
R - Oui, bien sûr. Vous savez, dans la vie d'une entreprise, il y a toujours des soucis. Il y a des problèmes sur les quotas d'importations, sur les contrôles techniques mais ne prenez pas cela pour une plainte. Prenez-le comme une observation de la vie économique. Je crois que ce qui est important, c'est qu'une réponse a été apportée à chacune des questions portant sur ces problèmes ou qu'une décision d'approfondir ensemble en toute franchise a été prise. Je dois dire que je suis très satisfait de la façon dont j'ai pu évoquer et approfondir ces questions avec mes partenaires. Je ne peux pas préciser davantage parce qu'il s'agit d'entreprises individuelles.
Q - Est-ce qu'il a été question de la plainte déposée à l'OMC contre l'Europe et contre la France, en ce qui concerne les OGM ?
R - Non, il n'en a pas été question.
Bien, je vous remercie
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)
Ce projet de voyage a été annoncé il y a déjà six mois. Cela fait un moment que j'avais l'intention de venir. Je suis très heureux d'être là et d'avoir été particulièrement bien reçu. L'accueil, on peut le dire, a été chaleureux de la part de tous mes partenaires.
Je voudrais les remercier et remercier M. Zenaïdi en particulier d'assister encore ce soir à la réunion organisée par la Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie où se retrouveront les entreprises tunisiennes qui sont liées à la France et beaucoup d'entreprises françaises, notamment celles de la délégation qui m'accompagne. Nous aurons ce soir l'occasion de décerner des prix aux exportateurs, aux innovateurs et à ceux qui ont réalisé les meilleurs partenariats entre nos deux pays.
Evidemment, le partenariat est un peu le mot clé de cette visite. C'est un partenariat tout à fait naturel du fait de notre histoire, de la proximité géographique, de nos nombreux liens, du fait que nous parlons la même langue, que nous partageons beaucoup d'éléments de culture, que nous avons des institutions très voisines et beaucoup d'entreprises qui opèrent dans les deux pays.
Le partenariat, c'est sans doute ce qui a suscité la venue de 35 entreprises avec moi pour ce voyage. Ces entreprises sont d'origines tout à fait diverses, tant sur le plan géographique - je sais que la presse de Tunis l'a déjà noté - que sur le plan de l'activité. Il y a parmi elles des gens qui font de l'agroalimentaire, des gens qui construisent des avions, des gens qui font de l'ingénierie, des gens qui font des mosaïques, des gens qui font toutes sortes de choses. C'est important de le souligner, il n'y a pas d'entreprises du domaine du textile et de l'habillement. C'est pourtant le secteur où les entreprises françaises sont les plus actives puisqu'il y a environ mille entreprises françaises installées en Tunisie et que 50% d'entre elles sont dans le domaine du textile. Et bien celles qui m'accompagnent ne le sont pas, ce qui est le signe, je crois, d'une diversification.
Nous pouvons peut-être donner un chiffre : nous sommes le premier partenaire commercial de la Tunisie et nous recueillons environ 30% des exportations tunisiennes. Ceci montre l'importance, en termes de flux. En termes d'investissements étrangers nous sommes le premier partenaire aussi : quand je dis un millier d'entreprises installées, je pense que nous sommes largement devant les autres pays qui sont représentés en Tunisie.
Je voudrais également signaler, toujours dans cette idée de partenariat, que les entreprises qui sont présentes travaillent dans des domaines extrêmement importants. Je pourrais citer quelques grands noms de l'économie française qui sont ici très actifs : dans l'agroalimentaire, il y a Danone ; pour les équipements automobiles, il y a Valeo et Labinal ; pour la grande distribution, vous avez un Carrefour devant lequel je suis passé déjà plusieurs fois. Carrefour est un peu le fleuron de la distribution, non seulement en France mais à travers le monde. C'est un immense circuit de distribution de produits et, d'une certaine façon, à la fois une entreprise et presque un service pour tous les fournisseurs, petites et moyennes entreprises, qui passent par Carrefour pour apporter leurs produits aux clients. Il y a EADS, SOGERMA, qui sont des entreprises très importantes présentes ici. Et, tout récemment, la Société générale, qui est une grande banque française, vient d'acquérir 52% des actifs de l'Union internationale de banques, à Tunis.
Nous avons encore, sur le partenariat, à signaler l'accord de partenariat économique et financier en vigueur depuis 1997, pour accompagner la Tunisie dans son effort d'association avec l'Union européenne. Les accords existent donc également sur le plan institutionnel. Nous avons pris la mesure de l'apport financier que cela représente depuis dix ans : la France a contribué pour environ un milliard d'euros de crédits concessionnels, ce qui est quand même très important. Rapporté à la population, cela représente 105 euros par habitant, un chiffre qui traduit encore l'importance que nous accordons au partenariat.
Ceci dit, avec toutes ces questions qui nous permettent de nous réjouir, il y a toujours des sujets sur lesquels il faut que nous travaillions. C'est un peu le rôle d'un ministre du Commerce extérieur, chargé des questions économiques dans son pays, de dire les choses franchement. Avec la franchise que nous permettent notre amitié et la sincérité de nos relations, nous avons pu échanger avec mon collègue Zenaïdi et avec le Premier ministre au sujet des questions préoccupantes pour nos entreprises.
Il y a la question des contrefaçons qui est une préoccupation permanente. Mais je sais que la loi que vous avez votée et qui est en vigueur, est extrêmement utile, claire, et je sais que le gouvernement tunisien est fermement décidé à mettre en application les décisions de justice consistant à détruire les produits de contrefaçon pour qu'il n'y ait pas de grâce faite aux contrefacteurs. Je crois que, dans ce domaine, il faut rassurer tous nos producteurs, tous nos industriels, les vôtres comme les nôtres.
Il y a, évidemment beaucoup de choses positives et je dois dire que j'ai été impressionné par la capacité d'action du ministre et du secrétaire d'Etat au Commerce qui sont absolument opérationnels et extrêmement ouverts au dialogue avec les entreprises qui souhaitent présenter les petits problèmes qui les préoccupent.
Nous avons également pu parler des questions multilatérales qui sont de deux ordres. Il y a la question du dialogue euroméditerranéen ; c'est le Processus de Barcelone et même, au-delà du Processus de Barcelone, c'est l'importance que nous attachons tous, Tunisiens et Français, à la réalisation d'accords de libre-échange au niveau de l'Afrique du Nord. Que ce soit les progrès réalisés dans le dialogue 5+5, les progrès réalisés dans la conférence d'Agadir, je crois qu'il y a, pour la Tunisie, une mission naturelle qui est de faire avancer le plus vite possible et le plus loin possible ces discussions. De la même façon, de l'autre côté de la Méditerranée, je dirai qu'il y a une mission naturelle à la France qui est de proposer qu'au sein de l'Europe, ces questions avancent le plus et le mieux possible. Je crois que c'est important que, par des accords de libre-échange en Afrique du Nord, les économies de cette région puissent se renforcer pour être en mesure d'absorber l'évolution. Il faut absorber et permettre la croissance, permettre le gain pour nos concitoyens.
Je le disais, il y a deux volets à l'aspect multilatéral. Le second, c'est la préparation du débat de l'Organisation mondiale du commerce. Je retrouverai mon collègue Zenaïdi très prochainement à Palerme, dans quelques semaines, pour un dialogue entre les ministres du Commerce extérieur en préparation de la réunion de Cancun, entre pays de l'Euromed. Et puis je le retrouverai en septembre, à Cancun. Nous avons pu échanger sur la négociation sur l'accès aux marchés, sur les questions concernant l'accès des pays en voie de développement aux médicaments, sur les problèmes agricoles et sur toutes ces questions qui vont connaître un débat multilatéral très puissant dans les prochaines semaines et les prochains mois.
Enfin, je voudrais pour conclure vous dire que je suis persuadé que le partenariat bilatéral que nous avons entre nous a de beaux jours devant lui. Je suis allé à la rencontre de ministres et de responsables, de présidents d'organisme, de chefs d'entreprise, qui m'ont manifesté une franchise et une amitié tout à fait extraordinaires qui me réconfortent et me rassurent dans toutes les attentes que nous pouvons avoir quant au renforcement de notre collaboration. Je pense que je peux m'exprimer au nom des chefs d'entreprises très nombreux qui m'accompagnent, avec lesquels je viens de passer deux heures, et qui m'ont fait part de leur grande satisfaction concernant leurs contacts et les réponses qu'ils ont obtenues aux questions qu'ils se posaient.
Merci, je suis à votre disposition.
Q - Peut-on savoir si les contacts que vous avez eus, vous et votre délégation, ont abouti à des résultats concrets et si votre visite prépare la visite du président Chirac prévue en décembre ?
R - La réponse est deux fois oui. Des résultats tangibles : oui ; en prévision de la visite présidentielle : oui.
Je pense que ce n'est pas le lieu d'expliquer les problèmes dont nous avons parlé. Mais nous avons constaté ou fait avancer des accords. Mais peut-être peut-on signaler la signature d'un accord sur les céréales que l'Ambassadeur a signé au nom de la France et qui consiste en une facilité céréalière de 43 millions d'euros pour la fourniture de blé, d'orge, de maïs et de fourrage.
R - S'agissant de la préparation de la venue du Président, bien sûr, nous en avons parlé avec le Premier ministre et avec le ministre des Affaires étrangères. Le président de la République doit venir début décembre et il participera à un sommet 5+5 qui devrait avoir lieu à ce moment-là. Je pense que c'est prévu comme cela. Nous avons donc évoqué l'intérêt de la démarche 5+5 et nous avons aussi évoqué les relations bilatérales dans lesquelles le Président aura sûrement la volonté de marquer un pas significatif. Mais ce sera à lui de le marquer !
Q - Quand on parle de 5+5, on parle aussi de la Libye et des autres pays de la région. Avez-vous des projets de visites ou d'accords ? Quelle est la situation avec ce pays ? J'ai aussi une seconde question qui concerne la France. Est-ce que la France a pâti, pâtit actuellement ou pâtira sur le plan commercial de son contentieux avec les Etats-Unis au sujet de la guerre en Irak ?
R - Sur la Libye, nous avons tenu la Commission mixte franco-libyenne à Paris il y a six mois environ. C'est mon collègue de Villepin qui l'a ouverte et c'est moi qui l'ai conclue. J'ai l'intention de me rendre en Libye dans les mois qui viennent. Je n'ai pas pu m'y rendre au moment de la Foire de Tripoli mais je pense que j'aurai d'autres occasions de le faire dans les prochains mois.
Concernant les affaires américaines, je n'aime pas tellement le mot contentieux qui ne me paraît pas adéquat. Je pense qu'il faut considérer que la France a une amitié avec les Etats-Unis qui est celle des peuples et une alliance naturelle. Ceci dit, entre alliés, il est normal que l'on puisse se dire les choses telles qu'on les pense.
Sur le plan commercial, nous avons vendu l'année dernière aux Etats-Unis pour 26 milliards de dollars et nous avons environ 2 000 entreprises françaises implantées là-bas dont le chiffre d'affaires doit être de l'ordre de 150 milliards de dollars. Les entreprises françaises aux Etats-Unis emploient plus de 900 000 personnes. Les liens économiques entre la France et ce pays sont considérables, comme vous l'imaginez.
La poursuite des activités françaises aux Etats-Unis se fait normalement. J'ai rencontré, depuis deux ou trois mois, au moins une centaine d'entreprises avec lesquelles j'ai pu échanger sur les conditions dans lesquelles elles travaillaient aux Etats-Unis et j'ai pu m'apercevoir qu'il n'y avait pas de changement dans leurs relations avec ce pays. Je pense que c'est le fruit d'une volonté commune. Il est inimaginable de vouloir influer de façon négative sur ces échanges économiques. Je me rendrai moi-même aux Etats-Unis, avec de nombreuses entreprises françaises, dans trois semaines, je crois. J'irai à Washington et à New York et nous allons prouver, s'il le fallait, que la qualité de la relation est excellente dans le domaine économique.
Q - Vous avez évoqué les préoccupations liées à la contrefaçon. Est-ce qu'il y a d'autres sujets de préoccupation de cet ordre ?
R - Oui, bien sûr. Vous savez, dans la vie d'une entreprise, il y a toujours des soucis. Il y a des problèmes sur les quotas d'importations, sur les contrôles techniques mais ne prenez pas cela pour une plainte. Prenez-le comme une observation de la vie économique. Je crois que ce qui est important, c'est qu'une réponse a été apportée à chacune des questions portant sur ces problèmes ou qu'une décision d'approfondir ensemble en toute franchise a été prise. Je dois dire que je suis très satisfait de la façon dont j'ai pu évoquer et approfondir ces questions avec mes partenaires. Je ne peux pas préciser davantage parce qu'il s'agit d'entreprises individuelles.
Q - Est-ce qu'il a été question de la plainte déposée à l'OMC contre l'Europe et contre la France, en ce qui concerne les OGM ?
R - Non, il n'en a pas été question.
Bien, je vous remercie
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 juin 2003)