Texte intégral
Altesse royale, et Madame la Ministre de la Culture du Cambodge,
Mesdames, Messieurs les Ministres et Chefs de Délégations
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Il me revient le privilège d'apporter le mot de la fin à ces deux journées de travail extrêmement denses et fécondes.
Je tiens à remercier les pays et organisations qui ont participé à cette grande Conférence sur la sauvegarde et le développement d'Angkor, avec un hommage particulier au gouvernement du Royaume du Cambodge dont la délégation est dirigée par son Altesse royale, la Princesse Norodom Buppha Devi, au gouvernement du Japon qui copréside avec la France, le Comité international de coordination, ainsi qu'à l'UNESCO, qui est profondément impliquée dans cette démarche.
Je félicite les intervenants pour la richesse et la qualité de leurs exposés. Ils ont permis de faire le point sur les travaux qui couvrent l'ensemble des aspects de ce formidable chantier.
Nous sommes aujourd'hui à mi-parcours de ce qu'on peut légitimement appeler une véritable renaissance.
Durant les dix années qui se sont écoulées, depuis la première Conférence intergouvernementale de Tokyo, une importante partie des joyaux de la civilisation khmère ont retrouvé leur splendeur passée.
La coopération exemplaire réalisée sous l'égide du Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement du site historique d'Angkor (CIC) a permis de rassembler les efforts de tous les pays et organisations représentés ici. Vous avez mis en oeuvre votre savoir, votre savoir-faire et votre expérience pour sauvegarder ce patrimoine inestimable. Je salue notamment le travail remarquable du Secrétaire permanent du Comité international de coordination, M. Azedine Beschaouch.
Rendons hommage au Royaume du Cambodge qui, grâce à l'action de l'Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d'Angkor (APSARA), a su piloter le programme des travaux avec une grande efficacité.
Je n'oublie pas les organisations internationales qui ont apporté leur précieux concours : l'UNESCO, bien sûr, avec ses équipes au Cambodge et en France, mais aussi le PNUD, la Banque mondiale, le FMI, Bureau international du travail ainsi que les organisations non gouvernementales. Comment, enfin, ne pas souligner la mission fondatrice et poursuivie, depuis un siècle, de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
Dans le cadre d'une mission parlementaire, j'avais eu en 1996 l'occasion de constater sur place les premiers résultats des travaux de restauration repris après les terribles événements qui avaient meurtri le Cambodge. A mon retour, j'avais d'ailleurs effectué des démarches auprès du gouvernement français pour qu'il renforce son soutien à l'action des équipes remarquables qui travaillaient sur place. Et j'avais, à titre personnel, adhéré à l'Association des Amis d'Angkor. Mais, depuis cette date, le visage d'Angkor a changé en profondeur. Le site est désormais sauvegardé, déminé et, pour ses principaux monuments, largement restauré. Le pillage et le scandaleux trafic des biens culturels sont endigués.
Aujourd'hui, Angkor est à la fois un héritage précieux de la glorieuse civilisation khmère et une formidable chance pour le développement du Cambodge.
L'enjeu est aujourd'hui de développer dans la région de Siem Reap-Angkor un tourisme culturel maîtrisé et respectueux des sites, à travers la valorisation de ces lieux somptueux, mais aussi l'essor de tout un ensemble d'activités économiques : hôtellerie, restauration, artisanat, visites, loisirs...
Il s'agit également de moderniser et de développer les infrastructures dans la province de Siem Reap : eau, électricité, transports, port fluvial sur le Tonle Sap... Autant de transformations qui devront profiter à la population.
Angkor ne doit pas pour autant devenir une usine pour touristes pressés, un endroit dépouillé de son âme et livré à la seule logique marchande. Ainsi pourront être assurées les conditions d'un véritable développement durable, autrement dit, un développement qui préserve les ressources naturelles du pays et l'intégrité des trésors légués par son histoire.
Le chantier est vaste. Vous avez, par vos travaux, dessiné les grandes orientations de la prochaine décennie. Ce programme ambitieux est à la mesure de ce site exceptionnel, l'un des plus beaux du Patrimoine de l'humanité.
Ce projet exemplaire doit en même temps servir de modèle. Car d'autres pays démunis de par le monde ont hérité de merveilleux monuments sans pouvoir les restaurer, les entretenir et accueillir les visiteurs qui souhaiteraient les découvrir.
Le programme de sauvegarde et de mise en valeur d'Angkor et de sa région peut donc, par sa réussite, inspirer les actions que la communauté internationale engagera pour aider ces pays à valoriser leur patrimoine culturel afin d'en faire une source rayonnement et de développement. C'est dans cet esprit que s'inscrit la Déclaration de Paris que vous venez d'adopter.
Altesse royale,
Mesdames, Messieurs les Ministres et Chefs de Délégations,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Les défis à relever sont à l'image de l'immensité et de la valeur inestimable des trésors d'Angkor. Mais votre détermination et la poursuite de votre engagement sont les clefs du succès. Je vous assure de la détermination de la France de poursuivre avec vous l'oeuvre entreprise, dans un souci de bonne coordination et de transparence de chacun des acteurs.
C'est dans cet esprit et en vous remerciant de votre active participation que j'ai l'honneur de clôturer la deuxième Conférence intergouvernementale sur la sauvegarde et le développement durable d'Angkor.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 novembre 2003)