Texte intégral
R. Sicard-. Cet été, il y a eu un nombre record de pics de pollution. Aujourd'hui encore, il y a une alerte en Ile-de-France. Du coup, vous avez présenter un plan pour tenter de limiter les dégâts. C'est un plan qui est déjà attaqué par les écologistes, qui trouvent notamment que les mesures en matière de circulation alternée ne sont pas du tout assez contraignantes.
- "Les mesures de circulation alternée ne sont que des mesures d'urgence, à prendre en cas de pics majeurs. Ce qui compte, c'est la lutte que nous menons toute l'année contre ce que l'on appelle les "précurseurs de l'ozone". Et, dans le plan que j'ai proposé, nous avons pour ambition de diviser par deux ces précurseurs de l'ozone - les oxydes d'azote, les composés organiques volatiles -, afin de diviser au moins par cinq le nombre de jours d'exposition à ces pics d'ozone. Nous jouons sur tous les secteurs. Bien sûr, l'industrie : d'ores et déjà, des arrêtés ont été pris en ce qui concerne le secteur de production de l'électricité ou la fabrication du verre, qui ont beaucoup de ces polluants. Dans quelques jours, vont être pris des arrêtés limitant les productions de polluants pour les cimenteries, les raffineries ou d'autres secteurs. L'automobile : il y a une sévérisation des normes en ce qui concerne les émissions produites par les automobiles. Et également nos appartements. Nous avons parfois des chaudières qui émettent de ces polluants précurseurs. Le Gouvernement a prévu un crédit d'impôt qui permettra de payer 50 % du coût supplémentaire de ces chaudières et les économies que nous réaliserons permettront de financer le reste."
Vous parliez d'automobiles. Là aussi, il y a une polémique, parce que beaucoup de spécialistes disent que ces limitations de vitesse pour les automobiles ne sont pas très efficaces. Il y en a même qui disent que c'est contre-productif.
- "C'est pour cela qu'il convient que la circulation alternée soit réservée à des pics très graves de pollution..."
Je parlais des limitations de vitesse !
- "La limitation de vitesse émet quand même moins de polluants. Nous allons - et je salue le partenariat que nous avons signé avec France Télévisions dans ce domaine, parce que l'information du public est quelque chose d'extrêmement important - améliorer la prévision, avec des crédits de recherche importants, pour faire en sorte que quand le seuil d'information est atteint, on puisse prévenir les citoyens deux jours à l'avance, et quand le seuil d'alerte est atteint, un jour à l'avance, et que nous invitions à réduire leur vitesse."
Est-ce efficace ou pas ?
- "C'est efficace pour les hautes vitesses. Passez de 90 km/h à 70 km/h, c'est efficace. Passez de 50 km/h à 30 km/h en ville, ce n'est pas efficace. J'invite donc les citoyens, quand on les informe qu'il y a un risque de pic de pollution, à réduire leur vitesse. Cela réduit bien entendu les oxydes d'azote et donc les risques de pollution par l'ozone."
Vous faites plus que les "inviter", parce que maintenant, ce sera sanctionné ?
- "Bien entendu. Nous allons inscrire dans le Code de la route le fait que quand il y a une annonce de pic de pollution, il convient de réduire sa vitesse. Et si on ne respecte pas ces limitations de vitesse, cela sera sanctionné."
Cela ramène plus loin : il paraît qu'on ne pourra plus utiliser sa tondeuse à gazon quand il y a des pics de pollution ?
- "Il y a toute sorte de comportements qui peuvent être dangereux, qui émettent des polluants précurseurs de l'ozone. Utiliser sa tondeuse..."
C'est un peu dérisoire, non, la tondeuse à gazon ?
- "En matière environnementale, il n'y a pas de conduite "dérisoire". Il y a des conduites citoyennes. Si vous repeignez votre portail avec des peintures qui émettent des composés organiques volatiles, eh bien, vous causez de l'ozone..."
On ne pourra plus repeindre son portail non plus ?!
- "Quand vous serez en pic de pollution, non. Il faut avoir une attitude responsable. On peut dire que ce sont des conseils de ménagère. J'invite toutes celles et tous ceux qui nous écoutent à avoir un comportement, non pas de ménagère, mais de citoyen - de ménagère, ce n'est pas si mal aussi !"
Une chaîne d'hypermarchés a lancé, cette semaine, un appel vous concernant. Elle vous demande d'interdire les sacs plastiques distribués aux caisses des supermarchés. Qu'allez-vous faire ?
- "La réduction des déchets ménagers est un problème environnemental majeur. Nous émettons, vous émettez, j'émets 360 kilos de déchets ménagers par an, un kilo par jour ! Et on voit une augmentation de 1 % pratiquement tous les ans. Il faut que cela s'arrête... Il y a 15 milliards de sacs de caisse jetables qui sont utilisés dans notre pays chaque année..."
Faut-il les interdire ?
- "Non. Il faut en tout cas considérablement les diminuer et les remplacer autant que faire se peut par des sacs réutilisables. Un distributeur important m'a interpellé, en me félicitant - c'est toujours agréable ! - dans une de ses publicités. Je note d'ailleurs qu'il est rejoint par l'ensemble de la profession et que le 13 novembre, l'ensemble de la profession va faire des propositions, avec une diminution tout à fait importante de ces sacs de caisse. C'est une excellente chose."
Que peut-on imaginer comme mesures ?
- "Pour l'instant, je préconise une démarche volontariste. Et je suis heureuse de voir que quand on incite, quand on explique, d'ores et déjà des actions sont faîtes par les professionnels. Je préfère inciter plutôt que contraindre."
Le naufrage du Prestige, c'était il y a presque un an. Où en est-on de la pollution ? Est-ce que c'est terminé, est-ce que c'est derrière nous ? Ou est-ce qu'il y a encore des traces ?
- "Je dirais que le gros de la pollution est derrière nous, mais qu'actuellement, nous avons sans doute une pollution encore plus stressante, c'est-à-dire que le pétrole est en quelque sorte réparti sur l'ensemble du Golfe de Gascogne et qu'il peut atterrir à tout moment sur des côtes. Certes, cette pollution n'est pas très grave, mais elle est évidemment extrêmement traumatisante pour ceux qui sont frappés par cette pollution, parce qu'elle est totalement imprévisible. Le colmatage d'urgence de l'épave a été bien réussi, les autorités espagnoles sont en train de faire procéder au colmatage définitif. Il y a très peu de pétrole qui fuit maintenant du Prestige. Maintenant, nous en sommes aux procédures d'indemnisation, les uns et les autres. L'Etat, les collectivités territoriales, les particuliers ont présenté des indemnisations au Fipol. Pour sa part, le gouvernement français a décidé de rester bien sûr auprès du Fipol, pour obtenir le maximum d'indemnisations..."
Ce sera quand, ces indemnisations ?
- "Dans les prochains mois de l'année, dès que les factures seront présentées. Il y a un certain nombre de factures qui sont difficiles à présenter, parce qu'il faut avoir le bilan de l'année. Pour sa part, le Gouvernement français a décidé que tout l'argent qu'il recevrait en indemnisation du Fipol, serait reversé aux collectivités et aux particuliers, pour améliorer leur taux d'indemnisation."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 novembre 2003)
- "Les mesures de circulation alternée ne sont que des mesures d'urgence, à prendre en cas de pics majeurs. Ce qui compte, c'est la lutte que nous menons toute l'année contre ce que l'on appelle les "précurseurs de l'ozone". Et, dans le plan que j'ai proposé, nous avons pour ambition de diviser par deux ces précurseurs de l'ozone - les oxydes d'azote, les composés organiques volatiles -, afin de diviser au moins par cinq le nombre de jours d'exposition à ces pics d'ozone. Nous jouons sur tous les secteurs. Bien sûr, l'industrie : d'ores et déjà, des arrêtés ont été pris en ce qui concerne le secteur de production de l'électricité ou la fabrication du verre, qui ont beaucoup de ces polluants. Dans quelques jours, vont être pris des arrêtés limitant les productions de polluants pour les cimenteries, les raffineries ou d'autres secteurs. L'automobile : il y a une sévérisation des normes en ce qui concerne les émissions produites par les automobiles. Et également nos appartements. Nous avons parfois des chaudières qui émettent de ces polluants précurseurs. Le Gouvernement a prévu un crédit d'impôt qui permettra de payer 50 % du coût supplémentaire de ces chaudières et les économies que nous réaliserons permettront de financer le reste."
Vous parliez d'automobiles. Là aussi, il y a une polémique, parce que beaucoup de spécialistes disent que ces limitations de vitesse pour les automobiles ne sont pas très efficaces. Il y en a même qui disent que c'est contre-productif.
- "C'est pour cela qu'il convient que la circulation alternée soit réservée à des pics très graves de pollution..."
Je parlais des limitations de vitesse !
- "La limitation de vitesse émet quand même moins de polluants. Nous allons - et je salue le partenariat que nous avons signé avec France Télévisions dans ce domaine, parce que l'information du public est quelque chose d'extrêmement important - améliorer la prévision, avec des crédits de recherche importants, pour faire en sorte que quand le seuil d'information est atteint, on puisse prévenir les citoyens deux jours à l'avance, et quand le seuil d'alerte est atteint, un jour à l'avance, et que nous invitions à réduire leur vitesse."
Est-ce efficace ou pas ?
- "C'est efficace pour les hautes vitesses. Passez de 90 km/h à 70 km/h, c'est efficace. Passez de 50 km/h à 30 km/h en ville, ce n'est pas efficace. J'invite donc les citoyens, quand on les informe qu'il y a un risque de pic de pollution, à réduire leur vitesse. Cela réduit bien entendu les oxydes d'azote et donc les risques de pollution par l'ozone."
Vous faites plus que les "inviter", parce que maintenant, ce sera sanctionné ?
- "Bien entendu. Nous allons inscrire dans le Code de la route le fait que quand il y a une annonce de pic de pollution, il convient de réduire sa vitesse. Et si on ne respecte pas ces limitations de vitesse, cela sera sanctionné."
Cela ramène plus loin : il paraît qu'on ne pourra plus utiliser sa tondeuse à gazon quand il y a des pics de pollution ?
- "Il y a toute sorte de comportements qui peuvent être dangereux, qui émettent des polluants précurseurs de l'ozone. Utiliser sa tondeuse..."
C'est un peu dérisoire, non, la tondeuse à gazon ?
- "En matière environnementale, il n'y a pas de conduite "dérisoire". Il y a des conduites citoyennes. Si vous repeignez votre portail avec des peintures qui émettent des composés organiques volatiles, eh bien, vous causez de l'ozone..."
On ne pourra plus repeindre son portail non plus ?!
- "Quand vous serez en pic de pollution, non. Il faut avoir une attitude responsable. On peut dire que ce sont des conseils de ménagère. J'invite toutes celles et tous ceux qui nous écoutent à avoir un comportement, non pas de ménagère, mais de citoyen - de ménagère, ce n'est pas si mal aussi !"
Une chaîne d'hypermarchés a lancé, cette semaine, un appel vous concernant. Elle vous demande d'interdire les sacs plastiques distribués aux caisses des supermarchés. Qu'allez-vous faire ?
- "La réduction des déchets ménagers est un problème environnemental majeur. Nous émettons, vous émettez, j'émets 360 kilos de déchets ménagers par an, un kilo par jour ! Et on voit une augmentation de 1 % pratiquement tous les ans. Il faut que cela s'arrête... Il y a 15 milliards de sacs de caisse jetables qui sont utilisés dans notre pays chaque année..."
Faut-il les interdire ?
- "Non. Il faut en tout cas considérablement les diminuer et les remplacer autant que faire se peut par des sacs réutilisables. Un distributeur important m'a interpellé, en me félicitant - c'est toujours agréable ! - dans une de ses publicités. Je note d'ailleurs qu'il est rejoint par l'ensemble de la profession et que le 13 novembre, l'ensemble de la profession va faire des propositions, avec une diminution tout à fait importante de ces sacs de caisse. C'est une excellente chose."
Que peut-on imaginer comme mesures ?
- "Pour l'instant, je préconise une démarche volontariste. Et je suis heureuse de voir que quand on incite, quand on explique, d'ores et déjà des actions sont faîtes par les professionnels. Je préfère inciter plutôt que contraindre."
Le naufrage du Prestige, c'était il y a presque un an. Où en est-on de la pollution ? Est-ce que c'est terminé, est-ce que c'est derrière nous ? Ou est-ce qu'il y a encore des traces ?
- "Je dirais que le gros de la pollution est derrière nous, mais qu'actuellement, nous avons sans doute une pollution encore plus stressante, c'est-à-dire que le pétrole est en quelque sorte réparti sur l'ensemble du Golfe de Gascogne et qu'il peut atterrir à tout moment sur des côtes. Certes, cette pollution n'est pas très grave, mais elle est évidemment extrêmement traumatisante pour ceux qui sont frappés par cette pollution, parce qu'elle est totalement imprévisible. Le colmatage d'urgence de l'épave a été bien réussi, les autorités espagnoles sont en train de faire procéder au colmatage définitif. Il y a très peu de pétrole qui fuit maintenant du Prestige. Maintenant, nous en sommes aux procédures d'indemnisation, les uns et les autres. L'Etat, les collectivités territoriales, les particuliers ont présenté des indemnisations au Fipol. Pour sa part, le gouvernement français a décidé de rester bien sûr auprès du Fipol, pour obtenir le maximum d'indemnisations..."
Ce sera quand, ces indemnisations ?
- "Dans les prochains mois de l'année, dès que les factures seront présentées. Il y a un certain nombre de factures qui sont difficiles à présenter, parce qu'il faut avoir le bilan de l'année. Pour sa part, le Gouvernement français a décidé que tout l'argent qu'il recevrait en indemnisation du Fipol, serait reversé aux collectivités et aux particuliers, pour améliorer leur taux d'indemnisation."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 novembre 2003)