Déclaration de M. Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer, sur le développement du pôle touristique et urbain à l'ouest de Marne-La-Vallée, Le Val d'Europe (regroupement de 5 communes au sein d'un syndicat d'agglomération nouvelle), Marne-La-Vallée le 9 juillet 2003.

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Circonstance : Inauguration de la "place d'Ariane" au Val d'Europe à Marne-la-Vallée le 9 juillet 2003

Texte intégral


Monsieur le Président,
Madame et Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Maires,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Directeur général
Mesdames, Messieurs,
Le 24 mars 1987, il y a un peu plus de seize ans, la société Disney, l'État et les collectivités locales signaient une convention pour le développement d'un pôle touristique et urbain à l'Ouest de Marne la Vallée.
Que de chemin parcouru depuis !
Je rappelle : la création des deux parcs d'attraction, le lancement d'un parc d'activités, le centre commercial du val d'Europe, la première " tranche " du centre ville, remarquable par la qualité de son architecture et le soin apporté aux détails, comme en témoigne la " place d'Ariane " que nous venons d'inaugurer. Et aujourd'hui la signature d'une troisième phase, nouvelle étape d'une coopération qui doit durer jusqu'en 2017.
Ce développement est, me semble-t-il, un exemple réussi de partenariat entre la puissance publique et les acteurs privés.
Le val d'Europe, c'est - rappelons-le !- 10 d'investissement privé pour 1 d'investissement public.
C'est surtout la constitution d'une ville complète avec ses services, son université, ses commerces, ses activités culturelles, bref une véritable cité offrant aux populations de la seine et marne et des environs une véritable alternative à l'attraction parisienne.
Ce succès, on le doit bien sûr au dynamisme de la société Disney, à l'efficacité de l'établissement public EPA France, mais aussi à la politique vigoureuse en faveur des transports qui a dès le début accompagné cet aménagement : autoroute A4 et A 104, RER A, et même le TGV.
Aujourd'hui, nous franchissons une étape décisive. La troisième phase du développement permettra l'extension du centre urbain et l'affirmation de sa vocation tertiaire, la création d'un centre d'exposition et de congrès directement desservi par le TGV et le RER, atouts considérables, et la poursuite du développement résidentiel autour des bourgs traditionnels.
Au total, la création de 8400 emplois, dans le secteur tertiaire touristique et des services, et l'accueil de 9000 habitants, pour un investissement privé de 1,2 milliards d'euros, et un investissement public de 100 millions d'euros. Telle est l'ampleur du projet qui nous réunit.
Le val d'Europe, c'est aussi et surtout le regroupement de 5 communes au sein d'un syndicat d'agglomération nouvelle. Expression de la démocratie locale, le SAN est une véritable structure d'investissement qui mutualise les recettes économiques et donne aux communes les moyens de faire face avec succès à une croissance sans précédent, et aux obligations d'équipement qui sont les leurs.
La qualité de vie passe par la qualité du service apporté aux habitants. Je sais que c'est un souci constant des élus du val d'Europe, et une exigence justifiée de la population.
Grâce au développement économique, fruit de l'effort de tous, et notamment de l'État, les communes bénéficient de ressources qui contribuent à cette qualité de vie et qui doivent permettre d'accueillir de nouveaux habitants.
L'accueil de nouveaux habitants est en effet un des objectifs majeurs assigné à Marne la vallée, et singulièrement au val d'Europe.
Vous savez tous que les grandes agglomérations de notre pays, au premier rang desquelles l'Île-de-France, sont confrontées à un déficit criant d'offres de logements. Ce déficit touche l'ensemble de la chaîne du logement : le foncier premier maillon de la chaîne, le logement social, l'accession à la propriété, y compris pour les gens modestes, le logement locatif, etc. Il est de notre devoir d'y faire face avec détermination.
Pour ma part, j'ai engagé dès mon arrivée au ministère du Logement plusieurs actions pour favoriser la libération de foncier en Île-de-France : la loi Urbanisme et Habitat, qui réforme la loi SRU, permettra aux élus qui le souhaitent, de faire évoluer beaucoup plus facilement leur PLU, pour autoriser la réalisation d'opérations d'aménagement.
J'ai confié à Pierre Pommelet, une mission pour identifier les terrains disponibles en Île-de-France pour la construction.
La mise en place du nouveau dispositif d'amortissement locatif aura enfin une efficacité en Île-de-France alors que l'ancien dispositif dit Besson n'y était pratiquement pas employé.
Comme Ministre, je ne compte pas m'arrêter là. J'ai sur ma table de travail plusieurs projets autour du logement intermédiaire mais aussi et surtout de l'accession sociale à la propriété.
Mais je sais que, dans un contexte décentralisé - ce qui est évidemment une très bonne chose - la décision d'autoriser les constructions repose avant tout sur les épaules des maires.
Je tiens à vous dire, Messieurs les Maires, que je compte pour cela sur votre engagement. Nous avons collectivement le devoir d'être accueillant, par générosité d'une part, mais aussi parce que le développement de l'Île-de-France ne se fera pas sans la construction de logements.
Bien sûr, ce message s'adresse non seulement à vous mais à tous les maires d'Ile de France.
Mais ici, ayant la chance de bénéficier d'un développement économique sans précédent, vous êtes plus à l'abri des difficultés financières que rencontrent certains de vos collègues lorsqu'ils construisent des logements. C'est pourquoi je suis persuadé que vous avez à coeur de développer le logement, qu'il soit collectif ou individuel, petit ou grand, pour répondre aux besoins des populations.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la convention pluriannuelle de développement que vous vous apprêtez à signer avec le préfet et le président du groupe central des grandes opérations d'urbanisme, et qui témoigne de votre engagement.
Après que l'État a négocié le retour au droit commun des villes nouvelles de l'étang de Berre, d'Evry, de Cergy-Pontoise et de Saint-Quentin-en-Yvelines, d'aucuns s'interrogent sur le devenir de Marne la Vallée.
Tout d'abord, je tiens à souligner que le retour au droit commun ce n'est pas la fin du développement, c'est la poursuite du développement sous la conduite exclusive des collectivités locales.
Concernant Marne la vallée, des discussions ont été amorcées, à la demande des maires concernés, pour le retour au droit commun des communes de Noisy le grand, Brie et Villiers, autrement dit le secteur 1. Quoi de plus normal, étant donné le niveau de développement qu'a atteint ce territoire. Le val Maubuée est lui aussi candidat à moyen terme, et je pense en effet qu'à l'horizon du contrat de plan, il conviendra de négocier une convention de sortie.
S'agissant des territoires orientaux de marne la vallée, les secteurs 3 et 4, les perspectives de développement sont telles que l'on n'envisage pas à un horizon proche le retour au droit commun.
Les villes nouvelles restent des pôles essentiels de l'aménagement de l'Île-de-France.
On oppose parfois les opérations d'aménagement, qu'il s'agisse des très grandes opérations comme les villes nouvelles ou des opérations menées par les communes, aux opérations de restructuration urbaine. Je crois que c'est un tort.
La reconquête de la ville sur la ville, politique majeure de notre époque, ne dispense pas de faire face aux demandes fortes de logement, d'équipements et d'activités sur des espaces libres. Ce que nous devons éviter, c'est l'étalement urbain incontrôlé. En revanche, il n'est non seulement pas interdit mais tout à fait souhaitable, en termes de développement, que des opérations d'aménagement puissent être menées à bien, pour peu qu'elles soient organisées, que la question des déplacements soit examinée en amont, qu'un grand soin soit apporté à la qualité des aménagements. Pour mener cette politique, les villes nouvelles et leurs établissements publics, véritables pôles d'attraction, sont un outil extrêmement efficace.
Je conclurai par quelques mots concernant la proposition de développement d'un pôle de tourisme tourné vers la nature, dont la société Disney serait promoteur aux cotés d'autres investisseurs, notamment Pierre et Vacances. Dans cette affaire, nous sommes soucieux comme vous d'intégrer le projet dans un environnement respecté, et nous tiendrons compte avec une grande attention de l'avis des collectivités locales et régionales. Nous veillerons également à ce que ce développement s'inscrive dans une véritable logique de développement durable, notamment du point de vue des transports.
Enfin, il est indispensable que la question délicate de l'accueil des travailleurs saisonniers soit prise en compte. Ces précautions prises, je tiens à dire très clairement que l'État accueille avec un a priori favorable ce projet.
Qu'il s'agisse de la poursuite du développement dans le cadre de la convention initiale ou de ce projet s'il venait à se concrétiser, c'est donc messieurs les maires et présidents, monsieur le directeur général d'Eurodisney, monsieur le Préfet, Monsieur le Directeur général, de longues années qui s'ouvrent devant vous pour la poursuite de cette aventure.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 15 juillet 2003)