Texte intégral
Q - Le pétrole est à des niveaux record. Cette flambée n'a pas eu d'effet négatif sur la facture énergétique française au premier trimestre. La hausse actuelle vous inquiète-t-elle ?
R - Si le prix du pétrole est élevé, c'est d'abord parce que la demande mondiale augmente plus fortement que prévu. Les producteurs ont été surpris par la demande et n'ont pas eu le temps d'ajuster leurs capacités de production. Par exemple, la consommation de pétrole chinoise atteint déjà le niveau qui était prévu pour 2010. C'est aussi la raison pour laquelle je me rends en Arabie saoudite. Ce pays est le seul actuellement en mesure d'augmenter rapidement sa production parmi les grands pays producteurs. La Russie, l'Angola pourront accroître leur production, mais seulement à moyen terme.
Q - Quelles pourraient être les conséquences pour le commerce extérieur français d'une flambée durable des cours pétroliers ?
R - Je ne crois pas que les cours flambent de manière durable, car l'offre pourra s'adapter à une demande qui est croissante à long terme, sauf bien sûr crise géopolitique majeure. Dans le Golfe, des réserves importantes existent dans les trois pays dans lesquels je me rends, et nous allons discuter de ce problème. L'impact sur la croissance française par ailleurs, restera limité. Nous avons deux atouts : une indépendance énergétique acquise grâce au programme nucléaire et l'euro, dont la bonne santé a atténué les effets de la hausse du baril.
Q - Vous avez dénoncé à plusieurs reprises le fait que les entreprises françaises sont moins présentes que leurs concurrentes dans des zones en forte croissance telles que l'Asie et privilégient encore les marchés européens moins dynamiques. L'adhésion de dix nouveaux pays membres de l'Union européenne peut-elle changer la donne ?
R - Nous sommes effectivement moins présents dans les nouveaux pays membres que l'Allemagne, mais je vous invite à regarder ce qui s'est passé pour la construction européenne. Nos marchés de proximité, au premier rang desquels se trouve l'Espagne, qui a rejoint l'Union européenne en 1986, sont devenus le premier débouché des entreprises françaises, et surtout des PME. C'est une opportunité, et les entreprises l'ont bien compris, puisque nos exportations vers ces pays ont crû en 2003 et augmentent encore de 9,4 % au premier trimestre de 2004. Nous devons renforcer notre présence dans cette zone solvable et en forte croissance. Pour aider les PME, j'ai mis en oeuvre des plans d'action de soutien aux exportations : la Pologne, la Hongrie font partie des vingt-cinq pays prioritaires que nous avons définis pour notre action.
Q - Le gouvernement a décidé d'engager une "stratégie de lutte contre les délocalisations et la désindustrialisation". Quelle place votre ministère peut-il avoir dans la mise en oeuvre de cette stratégie ?
R - Les délocalisations inquiètent les Français. La désindustrialisation et les délocalisations ne sont pas une fatalité. Investir à l'étranger, c'est surtout un moyen pour les entreprises françaises d'être présentes localement sur des marchés qui seraient difficilement accessibles depuis la France. Je constate depuis deux ans, lors de mes nombreux déplacements à l'étranger, que l'immense majorité des investissements français à l'étranger a pour vocation l'approvisionnement des marchés locaux. Notre rôle consiste d'abord à aider les entreprises à avoir une bonne connaissance des marchés en croissance et à veiller à ce que les pratiques concurrentielles internationales ne soient pas déloyales. C'est le rôle de la politique de soutien à l'exportation que je mène.
Q - Mais au-delà ?
R - Le gouvernement est également déterminé à faciliter la constitution de grands pôles industriels et technologiques français et européen. Le plus grand défi auquel sont confrontées les entreprises françaises est l'innovation. C'est le seul moyen de rester à terme un des tout premiers leaders mondiaux et de conquérir de nouveaux marchés. Nous allons également inciter les entreprises à préciser le pays de provenance des biens et des services qu'elles importent. Les consommateurs doivent savoir d'où proviennent les produits, mais aussi les services qu'ils consomment
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mai 2004)
R - Si le prix du pétrole est élevé, c'est d'abord parce que la demande mondiale augmente plus fortement que prévu. Les producteurs ont été surpris par la demande et n'ont pas eu le temps d'ajuster leurs capacités de production. Par exemple, la consommation de pétrole chinoise atteint déjà le niveau qui était prévu pour 2010. C'est aussi la raison pour laquelle je me rends en Arabie saoudite. Ce pays est le seul actuellement en mesure d'augmenter rapidement sa production parmi les grands pays producteurs. La Russie, l'Angola pourront accroître leur production, mais seulement à moyen terme.
Q - Quelles pourraient être les conséquences pour le commerce extérieur français d'une flambée durable des cours pétroliers ?
R - Je ne crois pas que les cours flambent de manière durable, car l'offre pourra s'adapter à une demande qui est croissante à long terme, sauf bien sûr crise géopolitique majeure. Dans le Golfe, des réserves importantes existent dans les trois pays dans lesquels je me rends, et nous allons discuter de ce problème. L'impact sur la croissance française par ailleurs, restera limité. Nous avons deux atouts : une indépendance énergétique acquise grâce au programme nucléaire et l'euro, dont la bonne santé a atténué les effets de la hausse du baril.
Q - Vous avez dénoncé à plusieurs reprises le fait que les entreprises françaises sont moins présentes que leurs concurrentes dans des zones en forte croissance telles que l'Asie et privilégient encore les marchés européens moins dynamiques. L'adhésion de dix nouveaux pays membres de l'Union européenne peut-elle changer la donne ?
R - Nous sommes effectivement moins présents dans les nouveaux pays membres que l'Allemagne, mais je vous invite à regarder ce qui s'est passé pour la construction européenne. Nos marchés de proximité, au premier rang desquels se trouve l'Espagne, qui a rejoint l'Union européenne en 1986, sont devenus le premier débouché des entreprises françaises, et surtout des PME. C'est une opportunité, et les entreprises l'ont bien compris, puisque nos exportations vers ces pays ont crû en 2003 et augmentent encore de 9,4 % au premier trimestre de 2004. Nous devons renforcer notre présence dans cette zone solvable et en forte croissance. Pour aider les PME, j'ai mis en oeuvre des plans d'action de soutien aux exportations : la Pologne, la Hongrie font partie des vingt-cinq pays prioritaires que nous avons définis pour notre action.
Q - Le gouvernement a décidé d'engager une "stratégie de lutte contre les délocalisations et la désindustrialisation". Quelle place votre ministère peut-il avoir dans la mise en oeuvre de cette stratégie ?
R - Les délocalisations inquiètent les Français. La désindustrialisation et les délocalisations ne sont pas une fatalité. Investir à l'étranger, c'est surtout un moyen pour les entreprises françaises d'être présentes localement sur des marchés qui seraient difficilement accessibles depuis la France. Je constate depuis deux ans, lors de mes nombreux déplacements à l'étranger, que l'immense majorité des investissements français à l'étranger a pour vocation l'approvisionnement des marchés locaux. Notre rôle consiste d'abord à aider les entreprises à avoir une bonne connaissance des marchés en croissance et à veiller à ce que les pratiques concurrentielles internationales ne soient pas déloyales. C'est le rôle de la politique de soutien à l'exportation que je mène.
Q - Mais au-delà ?
R - Le gouvernement est également déterminé à faciliter la constitution de grands pôles industriels et technologiques français et européen. Le plus grand défi auquel sont confrontées les entreprises françaises est l'innovation. C'est le seul moyen de rester à terme un des tout premiers leaders mondiaux et de conquérir de nouveaux marchés. Nous allons également inciter les entreprises à préciser le pays de provenance des biens et des services qu'elles importent. Les consommateurs doivent savoir d'où proviennent les produits, mais aussi les services qu'ils consomment
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mai 2004)