Texte intégral
Madame la ministre,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, les élus
Mesdames, Messieurs,
Il est rare que vous soyez réunis dans une formation aussi large. Elus de toutes sensibilités politiques, Présidents de Missions locales ou de Permanences d'Accueil, d'Information et d'Orientation -les PAIO-, directeurs de ces structures, partenaires de ce grand réseau : vous êtes tous engagés pour l'insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ce combat fait partie de votre quotidien. Vous en connaissez mieux que quiconque la nécessité et les difficultés. Vous avez débattu en atelier des bilans à tracer et aussi, j'imagine, de nouvelles perspectives. Aujourd'hui, la vie de votre réseau franchit une étape importante. Il y a quelques instants, Madame Martine AUBRY, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, vient de signer au nom de l'Etat le " Protocole 2000 " avec l'Association des Régions de France et le Conseil National des Missions Locales -dont je veux saluer les Présidents respectifs, Messieurs Jean-Pierre RAFFARIN et Michel DESTOT. Madame AUBRY a dit qu'elle avait " présenté le programme ". Il est juste d'ajouter qu'elle a apporté beaucoup à sa conception, à sa réalisation.
En cette occasion particulière, je voudrais devant vous rappeler la politique que conduit le Gouvernement en faveur de l'insertion des jeunes et souligner le rôle que vous devez continuer d'y jouer.
Le Gouvernement a placé l'emploi des jeunes au coeur de son action.
Depuis le mois de juin 1997, la lutte contre le chômage est notre première priorité. Elle le restera, je peux vous le confirmer, cher Michel DESTOT.
Et la situation de l'emploi s'est améliorée. En deux ans et demi, plus d'un million d'emplois ont été créés. En 1999, avec plus de 450.000 postes de travail supplémentaires, nous avons battu le record historique de l'année 1969. Ce chiffre pourrait même être dépassé en 2000, grâce à une croissance vigoureuse dont l'impact contre le chômage est renforcé par la réduction du temps de travail et les emplois-jeunes. Le recul du taux de chômage s'accélère. Il devrait même descendre d'ici l'été en dessous des 10 % de la population active.
Les jeunes sont les premiers à bénéficier de ces bons résultats. Leur taux de chômage, s'il demeure élevé, a baissé de presque six points depuis juin 1997. Le nombre des jeunes inscrits à l'ANPE a diminué de 30 % en deux ans et demi. Il devrait passer sous le seuil des 400.000 dans les mois à venir.
Mais, vous le savez, ces chiffres ne résument pas la situation de tous. Vous recevez chaque jour, dans vos Missions locales, des jeunes " en galère ", en situation d'échec scolaire, subissant des discriminations, soumis à une précarité beaucoup trop présente dans les entreprises. Dans l'embellie que connaît notre pays, ceux-là craignent d'être laissés pour compte.
C'est pourquoi le Gouvernement n'entend pas " lever le pied ". C'est là une exigence de justice, de dignité, d'égalité. Les progrès du plus grand nombre ne peuvent s'accommoder de l'exclusion persistante d'une minorité : d'une population qui serait comme condamnée -sinon prédestinée- à la précarité. Nous poursuivons donc notre effort. Non seulement parce qu'aider les jeunes à se former, à trouver un emploi, est une question d'efficacité économique -au moment où certains secteurs rencontrent déjà des difficultés de recrutement-, mais surtout parce que l'emploi est l'indispensable premier pas sur un chemin qui conduit à la pleine participation à la vie sociale. C'est une société du travail que nous voulons rebâtir.
Il nous faut pour cela mener une politique globale en faveur de l'insertion des jeunes.
Cette conviction inspire depuis l'origine votre action. Vos Missions appréhendent dans leur travail toutes les dimensions de la personne et de son insertion : la formation et l'emploi, mais aussi la santé, la famille, la sexualité, les loisirs. Dans tous ces domaines, il s'agit d'offrir à chaque individu les moyens de conquérir son autonomie. Cette démarche globale fut inspirée dès 1982 par Monsieur Bertrand SCHWARTZ. Vous lui êtes restés fidèles. Et je voudrais lui dire -certainement en votre nom à tous- notre reconnaissance et notre admiration. Aujourd'hui -certains des maires ici présents le savent-, il contribue avec dynamisme au succès des emplois-jeunes, en identifiant de nouveaux métiers et de nouvelles formations.
Cette démarche globale, le Gouvernement l'a faite sienne. Au-delà de la reconquête de l'emploi des jeunes, la loi contre les exclusions, la Couverture maladie universelle, la politique de la ville nous conduisent à mener sur plusieurs fronts la bataille de l'insertion. En levant les obstacles que rencontrent les jeunes, en offrant au plus grand nombre possible le plein exercice de leurs droits -à la santé, au logement-, en créant de nouvelles solidarités pour mieux les accompagner -comme avec les " adultes-relais "-, il s'agit de permettre à chacun de devenir l'acteur de sa propre insertion. La lutte contre les discriminations, que les récentes Assises de la citoyenneté ont relancée, participe de cette stratégie.
Votre réseau s'est doté des compétences requises pour la mettre en oeuvre. Il a su grandir, se moderniser, se professionnaliser, tirer le meilleur parti -pour les jeunes- des dispositifs conçus par les pouvoirs publics. 348 Missions locales et 264 Permanences d'accueil couvrent aujourd'hui l'ensemble du territoire, où travaillent 7.000 professionnels qualifiés. Proches du terrain, souvent installés dans des quartiers difficiles mais aussi en milieu rural, ils offrent aux jeunes -dont 420.000 ont été reçus l'an dernier pour un premier entretien- un accueil personnalisé, des informations, des formations et parfois des emplois. Ce réseau s'est bâti sur un partenariat original. Elus de terrain, les maires sont interpellés par les jeunes eux-mêmes, sollicités par leurs parents, alertés par tous ceux que préoccupent la désespérance des jeunes les plus en difficulté. Sans que la loi leur en confie expressément la responsabilité, beaucoup se mobilisent pour répondre à ces attentes. Depuis la loi quinquennale de 1993, les régions disposent de compétences en matière de formation professionnelle des jeunes. Nous avons eu à l'époque quelques craintes pour l'avenir de votre réseau et la place accordée aux jeunes sans qualification. Le récent rapport de la commission d'évaluation a montré que, dans certaines régions, ces craintes étaient fondées. Mais la plupart des élus régionaux a su faire un usage responsable de ces nouvelles compétences. Et personne aujourd'hui ne songe à revenir en arrière. Particulièrement pas Jean-Pierre RAFFARIN, le Président de l'association des Régions de France.
L'Etat lui aussi est devenu votre partenaire.
Le Gouvernement a fait de vous les maîtres d'uvre du programme TRACE. Vous en connaissez l'ambition : donner à chaque jeune de 16 à 25 ans en grande difficulté une chance de rebondir. Le parcours d'insertion personnalisé qui leur est offert sur dix-huit mois fait l'objet d'un accompagnement renforcé. Nos objectifs sont à la hauteur des besoins : TRACE doit concerner 100.000 jeunes sur la période 1998-2000. Pour personnaliser vraiment leur parcours, nous voulons que chacun de celles et ceux qui sont chargés d'accompagner les jeunes n'en suive pas plus de trente à la fois. L'Etat y a consacré des moyens importants. Les régions ont presque toutes relevé ce défi. Les difficultés survenues par endroit pour remettre à niveau des jeunes sans formation ou financer à parité les postes créés ont été, me dit-on, surmontées. Les premiers résultats sont encourageants. A la fin mars, plus de 50.000 jeunes avaient engagé un parcours d'insertion. 75 % de ceux entrés dans le dispositif il y a quinze mois ont un emploi ou sont en formation. La moitié de ceux qui ont achevé leur parcours détient un emploi stable.
Il est indispensable de prolonger cette action, pour que chaque jeune ait désormais sa part de la croissance retrouvée.
C'est pourquoi nous nous appuierons plus encore sur le réseau que vous formez.
Il faut continuer de le rendre plus efficace. Une convention collective unique devrait offrir bientôt au personnel, aux femmes et aux hommes de vos Missions de meilleures perspectives professionnelles. Cette convention permettra d'assurer à tous les jeunes la même qualité d'aide et d'écoute. Un système d'information unique sera mis en place dans votre réseau. Il rendra possibles des échanges plus denses avec l'ANPE. Le " Protocole 2000 " que vous venez de signer instaure un partenariat renforcé, guidé par des objectifs fixés en commun, appuyé sur un engagement financier pluriannuel des partenaires, clarifié par la définition conjointe des critères et des procédures d'évaluation. Pour mieux associer les acteurs de terrain au pilotage et à l'animation de vos activités, le Conseil National des Missions Locales sera réformé. Il intégrera un plus grand nombre de présidents de Missions locales. Nous donnerons aux représentants des conseils régionaux toute la place qui leur revient.
Nous voulons développer mieux encore les Missions locales. Ces deux dernières années, 50 Missions ont été ouvertes et au total 1 100 emplois de professionnels ont été créés. Pour la première fois, la nouvelle génération des contrats de Plan Etat-Régions a pris en compte dans ses priorités votre réseau, qui recevra ainsi 90 millions de francs de financements. Nous porterons à près de 430 le nombre total des Missions locales, par 50 nouvelles créations en 2001 et 2002.
Nous prolongerons l'effort consenti en faveur du programme TRACE. Depuis 1998, l'Etat finance avec les collectivités locales et pour ce programme 700 postes supplémentaires dans les Missions locales et Permanences d'accueil. 420 millions de francs vont aux associations qui accompagnent, sous votre autorité, 35.000 jeunes. Les sommes allouées aux Fonds d'Aide aux Jeunes -FAJ- leur permettent d'aider dans l'urgence les plus démunis. Des améliorations seront là aussi nécessaires -les premières évaluations le soulignent : il faut solliciter plus activement les jeunes qui ont perdu tout contact avec les institutions ; chercher davantage de contrats de travail dans les entreprises ; recourir moins souvent aux contrats emploi solidarité ; réexaminer les modalités et critères d'attribution des aides des FAJ, qui ne sont pas délivrées partout de façon satisfaisante.
Et ce programme -je le confirme- sera poursuivi en 2001 et 2002 pour 60.000 jeunes supplémentaires chaque année. Le nombre de ceux pris directement en charge par les Missions locales sera porté progressivement à 50.000 en 2002. A cette fin, l'Etat participera au financement de 160 nouveaux emplois.
Mesdames et Messieurs,
Je veux souligner une nouvelle fois à quel point votre action est précieuse. La croissance retrouvée ne doit pas nous faire oublier la difficulté où se trouvent encore trop de jeunes. Ces derniers ont besoin de lieux comme les Missions locales. Ils ont besoin de femmes et d'hommes dont c'est non seulement la vocation mais aussi le métier de les aider à s'insérer. Votre démarche originale et globale a tout à gagner à se professionnaliser, à élargir ses partenariats, à renforcer ses moyens. Aussi longtemps qu'il le faudra, le Gouvernement sera à vos côtés pour vous aider à répondre à ces exigences. Parce que chaque jeune qui remet le pied à l'étrier nous rapproche un peu plus de notre but commun. Car à mesure que la situation du pays continuera de s'améliorer, ce sont les plus fragiles que nous devrons aider à repartir. Cette uvre de longue haleine demande patience, volontarisme et ténacité. Vous n'en manquez pas. Nous n'en manquerons pas non plus. Je vous propose de continuer à travailler ensemble au service de l'emploi et des jeunes.
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 avril 2000)
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, les élus
Mesdames, Messieurs,
Il est rare que vous soyez réunis dans une formation aussi large. Elus de toutes sensibilités politiques, Présidents de Missions locales ou de Permanences d'Accueil, d'Information et d'Orientation -les PAIO-, directeurs de ces structures, partenaires de ce grand réseau : vous êtes tous engagés pour l'insertion sociale et professionnelle des jeunes. Ce combat fait partie de votre quotidien. Vous en connaissez mieux que quiconque la nécessité et les difficultés. Vous avez débattu en atelier des bilans à tracer et aussi, j'imagine, de nouvelles perspectives. Aujourd'hui, la vie de votre réseau franchit une étape importante. Il y a quelques instants, Madame Martine AUBRY, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, vient de signer au nom de l'Etat le " Protocole 2000 " avec l'Association des Régions de France et le Conseil National des Missions Locales -dont je veux saluer les Présidents respectifs, Messieurs Jean-Pierre RAFFARIN et Michel DESTOT. Madame AUBRY a dit qu'elle avait " présenté le programme ". Il est juste d'ajouter qu'elle a apporté beaucoup à sa conception, à sa réalisation.
En cette occasion particulière, je voudrais devant vous rappeler la politique que conduit le Gouvernement en faveur de l'insertion des jeunes et souligner le rôle que vous devez continuer d'y jouer.
Le Gouvernement a placé l'emploi des jeunes au coeur de son action.
Depuis le mois de juin 1997, la lutte contre le chômage est notre première priorité. Elle le restera, je peux vous le confirmer, cher Michel DESTOT.
Et la situation de l'emploi s'est améliorée. En deux ans et demi, plus d'un million d'emplois ont été créés. En 1999, avec plus de 450.000 postes de travail supplémentaires, nous avons battu le record historique de l'année 1969. Ce chiffre pourrait même être dépassé en 2000, grâce à une croissance vigoureuse dont l'impact contre le chômage est renforcé par la réduction du temps de travail et les emplois-jeunes. Le recul du taux de chômage s'accélère. Il devrait même descendre d'ici l'été en dessous des 10 % de la population active.
Les jeunes sont les premiers à bénéficier de ces bons résultats. Leur taux de chômage, s'il demeure élevé, a baissé de presque six points depuis juin 1997. Le nombre des jeunes inscrits à l'ANPE a diminué de 30 % en deux ans et demi. Il devrait passer sous le seuil des 400.000 dans les mois à venir.
Mais, vous le savez, ces chiffres ne résument pas la situation de tous. Vous recevez chaque jour, dans vos Missions locales, des jeunes " en galère ", en situation d'échec scolaire, subissant des discriminations, soumis à une précarité beaucoup trop présente dans les entreprises. Dans l'embellie que connaît notre pays, ceux-là craignent d'être laissés pour compte.
C'est pourquoi le Gouvernement n'entend pas " lever le pied ". C'est là une exigence de justice, de dignité, d'égalité. Les progrès du plus grand nombre ne peuvent s'accommoder de l'exclusion persistante d'une minorité : d'une population qui serait comme condamnée -sinon prédestinée- à la précarité. Nous poursuivons donc notre effort. Non seulement parce qu'aider les jeunes à se former, à trouver un emploi, est une question d'efficacité économique -au moment où certains secteurs rencontrent déjà des difficultés de recrutement-, mais surtout parce que l'emploi est l'indispensable premier pas sur un chemin qui conduit à la pleine participation à la vie sociale. C'est une société du travail que nous voulons rebâtir.
Il nous faut pour cela mener une politique globale en faveur de l'insertion des jeunes.
Cette conviction inspire depuis l'origine votre action. Vos Missions appréhendent dans leur travail toutes les dimensions de la personne et de son insertion : la formation et l'emploi, mais aussi la santé, la famille, la sexualité, les loisirs. Dans tous ces domaines, il s'agit d'offrir à chaque individu les moyens de conquérir son autonomie. Cette démarche globale fut inspirée dès 1982 par Monsieur Bertrand SCHWARTZ. Vous lui êtes restés fidèles. Et je voudrais lui dire -certainement en votre nom à tous- notre reconnaissance et notre admiration. Aujourd'hui -certains des maires ici présents le savent-, il contribue avec dynamisme au succès des emplois-jeunes, en identifiant de nouveaux métiers et de nouvelles formations.
Cette démarche globale, le Gouvernement l'a faite sienne. Au-delà de la reconquête de l'emploi des jeunes, la loi contre les exclusions, la Couverture maladie universelle, la politique de la ville nous conduisent à mener sur plusieurs fronts la bataille de l'insertion. En levant les obstacles que rencontrent les jeunes, en offrant au plus grand nombre possible le plein exercice de leurs droits -à la santé, au logement-, en créant de nouvelles solidarités pour mieux les accompagner -comme avec les " adultes-relais "-, il s'agit de permettre à chacun de devenir l'acteur de sa propre insertion. La lutte contre les discriminations, que les récentes Assises de la citoyenneté ont relancée, participe de cette stratégie.
Votre réseau s'est doté des compétences requises pour la mettre en oeuvre. Il a su grandir, se moderniser, se professionnaliser, tirer le meilleur parti -pour les jeunes- des dispositifs conçus par les pouvoirs publics. 348 Missions locales et 264 Permanences d'accueil couvrent aujourd'hui l'ensemble du territoire, où travaillent 7.000 professionnels qualifiés. Proches du terrain, souvent installés dans des quartiers difficiles mais aussi en milieu rural, ils offrent aux jeunes -dont 420.000 ont été reçus l'an dernier pour un premier entretien- un accueil personnalisé, des informations, des formations et parfois des emplois. Ce réseau s'est bâti sur un partenariat original. Elus de terrain, les maires sont interpellés par les jeunes eux-mêmes, sollicités par leurs parents, alertés par tous ceux que préoccupent la désespérance des jeunes les plus en difficulté. Sans que la loi leur en confie expressément la responsabilité, beaucoup se mobilisent pour répondre à ces attentes. Depuis la loi quinquennale de 1993, les régions disposent de compétences en matière de formation professionnelle des jeunes. Nous avons eu à l'époque quelques craintes pour l'avenir de votre réseau et la place accordée aux jeunes sans qualification. Le récent rapport de la commission d'évaluation a montré que, dans certaines régions, ces craintes étaient fondées. Mais la plupart des élus régionaux a su faire un usage responsable de ces nouvelles compétences. Et personne aujourd'hui ne songe à revenir en arrière. Particulièrement pas Jean-Pierre RAFFARIN, le Président de l'association des Régions de France.
L'Etat lui aussi est devenu votre partenaire.
Le Gouvernement a fait de vous les maîtres d'uvre du programme TRACE. Vous en connaissez l'ambition : donner à chaque jeune de 16 à 25 ans en grande difficulté une chance de rebondir. Le parcours d'insertion personnalisé qui leur est offert sur dix-huit mois fait l'objet d'un accompagnement renforcé. Nos objectifs sont à la hauteur des besoins : TRACE doit concerner 100.000 jeunes sur la période 1998-2000. Pour personnaliser vraiment leur parcours, nous voulons que chacun de celles et ceux qui sont chargés d'accompagner les jeunes n'en suive pas plus de trente à la fois. L'Etat y a consacré des moyens importants. Les régions ont presque toutes relevé ce défi. Les difficultés survenues par endroit pour remettre à niveau des jeunes sans formation ou financer à parité les postes créés ont été, me dit-on, surmontées. Les premiers résultats sont encourageants. A la fin mars, plus de 50.000 jeunes avaient engagé un parcours d'insertion. 75 % de ceux entrés dans le dispositif il y a quinze mois ont un emploi ou sont en formation. La moitié de ceux qui ont achevé leur parcours détient un emploi stable.
Il est indispensable de prolonger cette action, pour que chaque jeune ait désormais sa part de la croissance retrouvée.
C'est pourquoi nous nous appuierons plus encore sur le réseau que vous formez.
Il faut continuer de le rendre plus efficace. Une convention collective unique devrait offrir bientôt au personnel, aux femmes et aux hommes de vos Missions de meilleures perspectives professionnelles. Cette convention permettra d'assurer à tous les jeunes la même qualité d'aide et d'écoute. Un système d'information unique sera mis en place dans votre réseau. Il rendra possibles des échanges plus denses avec l'ANPE. Le " Protocole 2000 " que vous venez de signer instaure un partenariat renforcé, guidé par des objectifs fixés en commun, appuyé sur un engagement financier pluriannuel des partenaires, clarifié par la définition conjointe des critères et des procédures d'évaluation. Pour mieux associer les acteurs de terrain au pilotage et à l'animation de vos activités, le Conseil National des Missions Locales sera réformé. Il intégrera un plus grand nombre de présidents de Missions locales. Nous donnerons aux représentants des conseils régionaux toute la place qui leur revient.
Nous voulons développer mieux encore les Missions locales. Ces deux dernières années, 50 Missions ont été ouvertes et au total 1 100 emplois de professionnels ont été créés. Pour la première fois, la nouvelle génération des contrats de Plan Etat-Régions a pris en compte dans ses priorités votre réseau, qui recevra ainsi 90 millions de francs de financements. Nous porterons à près de 430 le nombre total des Missions locales, par 50 nouvelles créations en 2001 et 2002.
Nous prolongerons l'effort consenti en faveur du programme TRACE. Depuis 1998, l'Etat finance avec les collectivités locales et pour ce programme 700 postes supplémentaires dans les Missions locales et Permanences d'accueil. 420 millions de francs vont aux associations qui accompagnent, sous votre autorité, 35.000 jeunes. Les sommes allouées aux Fonds d'Aide aux Jeunes -FAJ- leur permettent d'aider dans l'urgence les plus démunis. Des améliorations seront là aussi nécessaires -les premières évaluations le soulignent : il faut solliciter plus activement les jeunes qui ont perdu tout contact avec les institutions ; chercher davantage de contrats de travail dans les entreprises ; recourir moins souvent aux contrats emploi solidarité ; réexaminer les modalités et critères d'attribution des aides des FAJ, qui ne sont pas délivrées partout de façon satisfaisante.
Et ce programme -je le confirme- sera poursuivi en 2001 et 2002 pour 60.000 jeunes supplémentaires chaque année. Le nombre de ceux pris directement en charge par les Missions locales sera porté progressivement à 50.000 en 2002. A cette fin, l'Etat participera au financement de 160 nouveaux emplois.
Mesdames et Messieurs,
Je veux souligner une nouvelle fois à quel point votre action est précieuse. La croissance retrouvée ne doit pas nous faire oublier la difficulté où se trouvent encore trop de jeunes. Ces derniers ont besoin de lieux comme les Missions locales. Ils ont besoin de femmes et d'hommes dont c'est non seulement la vocation mais aussi le métier de les aider à s'insérer. Votre démarche originale et globale a tout à gagner à se professionnaliser, à élargir ses partenariats, à renforcer ses moyens. Aussi longtemps qu'il le faudra, le Gouvernement sera à vos côtés pour vous aider à répondre à ces exigences. Parce que chaque jeune qui remet le pied à l'étrier nous rapproche un peu plus de notre but commun. Car à mesure que la situation du pays continuera de s'améliorer, ce sont les plus fragiles que nous devrons aider à repartir. Cette uvre de longue haleine demande patience, volontarisme et ténacité. Vous n'en manquez pas. Nous n'en manquerons pas non plus. Je vous propose de continuer à travailler ensemble au service de l'emploi et des jeunes.
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 avril 2000)