Texte intégral
JJe suis heureuse de vous saluer, vous qui êtes le Parlement de notre Mouvement.
C'est la première réunion de notre Comité Politique depuis le 20 janvier 1999.
Depuis les événements qui ont marqué le désarroi, mais aussi la formidable vitalité de notre Mouvement, le refus de baisser les bras de nos militants.
Au moment où certains nous croyaient morts et s'en réjouissaient, nous avons redressé la tête et nous sommes repartis. La campagne pour la Présidence a stupéfié adversaires, partenaires et observateurs, par sa démocratie, sa modernité, sa liberté des débats.
Au moment où certains nous croyaient exsangues, nos adhérents sont passés de 52.000, chiffre du début de la campagne, à 85 000 aujourd'hui, dont 5.000 de plus depuis décembre.
Bien sûr l'espoir suscité crée autant d'exigences à notre égard. Il va falloir agir vite, fort et bien vite : je suis élue depuis 7 semaines exactement dont deux largement neutralisées par les fêtes d'une part, hélas, la tempête de l'autre.
Certains, paraît-il, s'impatientent. Qu'ils sachent d'abord que le calendrier sera le mien et que je ne me laisserai, dans aucun domaine, bousculer par des logiques médiatiques.
Qu'ensuite ils se renseignent : Beaucoup était à faire. Beaucoup a été fait. Beaucoup reste à faire.
Il a fallu d'abord constituer une équipe de directionIl a fallu ensuite prendre la dimension de l'état du Centre National. Il a été secoué par les départs successifs de nos deux Présidents et par la création du R.P.F. De nombreux cadres sont alors partis. Il faut les remplacer en choisissant bien sûr les meilleurs et en plaçant chacun au meilleur endroit pour qu'il exerce ses compétences.
La modernisation de notre mouvement c'est aussi repenser notre façon de communiquer nos processus décisionnels.
- Parallèlement, j'ai tenu à marquer, dès le départ, ma volonté d'écoute et de dialogue avec les militants et les cadres. La mise en place du numéro vert s'est faite dans les 15 jours de la constitution de notre équipe.
J'ai pris connaissance et répondu personnellement à des milliers de lettres de félicitations, mais aussi de suggestions, voire de critiques.
La préparation de l'installation d'Internet dans nos fédérations et circonscriptions a été lancée par un questionnaire envoyé à toutes pour faire l'état des lieux en la matière.
- La campagne d'adhésion a été testée sur les quelques centres ainsi équipés, puis lancée au plan national.
- Enfin dans toute cette période, la politique ne s'arrêtant jamais, quelques grands sujets du type C.S.M. ont permis de rappeler l'existence de notre volonté et de notre
conception de la politique et de la réforme.
Je salue à cette occasion le rôle et la combativité de nos députés et de nos sénateurs. Ils sont souvent le fer de lance de notre action. Ils sont les porte-paroles quotidiens de nos convictions.
Ce n'est pas parce que nous avons beaucoup travaillé qu'il ne faut pas en faire encore plus.
- Il faut boucler la réorganisation administrative de la maison, pour qu'elle soit efficace, fiable, à la pointe des techniques nouvelles.
- Il faut préparer le déménagement du siège national en mai.
- Il faut mettre en route le renouvellement de toutes nous resserrée, équilibrée, féminisée, moderne, garante de ma volonté de réconciliation et d'action.
Elle sera complétée dans les tout prochains jours par la nomination de responsables des grands domaines de l'action gouvernementale et par des hommes et des femmes qui animeront la réflexion sur les sujets de l'avenir.
instances, l'organisation de nos Assises en Juin. Elles seront importantes car elles permettront à tous ceux qui se réclament des idéaux gaullistes de travailler ensemble sur nos idées et nos projets concrets.
- Il faut entamer la préparation des municipales et notamment dans les grandes villes. Les procédures statutaires et les étapes fixées seront respectés sans que je me laisser impressionner par les agitations compréhensibles mais inutiles.
Dans les semaines prochaines seront lancées les opérations de recrutement et de formation de nouveaux candidats et notamment les 5.000 jeunes et les 5.000 femmes
- Il faut remettre en route de façon concrète et évidente aux yeux des Français, l'Union de l'opposition.
Si les Assises de la Justice aboutissent, comme je l'espère, à des propositions constructives et proches des préoccupations réelles des Français, il faudra continuer sur les autres thèmes. C'est une étape importante du processus de réflexion et de propositions que j'ai souhaité lors de la campagne.
Je ferai tout pour que cela réussisse.
Ce rapprochement sur les idées et les éléments d'un programme de gouvernement est conforté par les rencontres régulières que j'ai avec François Bayrou et Alain Madelin, les prochaines étant programmées dans quelques jours.
- Enfin nous devons nous faire entendre fort et clair dans le débat politique, aussi bien quand nous dénonçons le caractère néfaste pour la France et les Français de la
politique du gouvernement, que dans nos propositions pour une France, rassemblée, confiante dans l'avenir, généreuse avec les jeunes générations et solidaire avec les plus âgées.
Tous ensemble nous devons redonner des couleurs au RPR et à l'opposition.
I - Il nous revient de dire clairement notre opposition au socialisme. Il est de notre devoir de faire front chaque fois que nous voyons menacés les intérêts de la France et des Français.
- Comment ne pas dénoncer l'archaïsme des socialistes et de Monsieur Jospin, ancré sur ses certitudes étatistes et sa vision binaire de la société ?
Les hommes et les femmes ne peuvent être heureux dans un pays où la réglementation envahit tout : la sphère professionnelle, la vie familiale, l'activité associative. Si on ne leur fait pas confiance, si on ne laisse pas s'exprimer et s'épanouir leur goût et leur sens des responsabilités, on risque de faire de nos concitoyens des assistés ou des robots, pas des citoyens libres.
Est-il normal qu'il y ait toujours plus de lois, plus de décrets, plus d'arrêtés ?
Aujourd'hui nul ne peut les connaître toutes. Chaque Français risque ainsi d'être poursuivi pour avoir enfreint un texte qu'il ne connaît même pas, que ce soit en matière de droit de voisinage, de la circulation, de l'environnement, du travail ou de la
fiscalité ?
La loi se substitue aux conventions.
Est-il admissible qu'après avoir reconnu dans une première loi la suprématie du dialogue social pour la mise en place des 35 heures, le gouvernement réfute les accords passés entre les partenaires pour imposer sa propre vision ?
Les hommes et les femmes ne peuvent être heureux non plus dans un pays où on cherche à les opposer les uns aux autres. L'archaïsme socialiste c'est celui de sa volonté systématique, réaffirmée par Mme Aubry, M. Sautter ou Mme Voynet d'opposer le salarié au chef d'entreprise, les actifs aux retraités, les démunis aux classes moyennes (qualifiées pour la circonstance de riches), les citadins et les habitants du monde rural.
- Comment ne pas dénoncer aussi le dogmatisme et le sectarisme de Lionel Jospin ? Ses dérapages autour du C.S.M. ont été spectaculaires et en ce sens révélateurs de
sa pensée profonde. Pour lui, le Congrès ne se voit reconnaître le droit que de dire oui. Oublierait-il - mais nous le savons, sa mémoire historique est sélective, voire réinterprétative - la liberté des parlementaires, manifestée à Versailles en plusieurs occasions pas si lointaines et surtout inscrite dans la Constitution ?
Quant à la recherche du consensus, elle devrait selon le Premier Ministre, être reléguée au rang des accessoires de théâtre puisque le gouvernement, même sur les réformes essentielles pour le fonctionnement démocratique, n'aurait pas pour rôle de chercher à convaincre l'opposition. Allons y ! tout doit passer en force. Nous voici revenus à un certain "vous avez juridiquement tort puisque vous êtes politiquement minoritaires" de triste mémoire. mais déjà socialiste.
- Comment ne pas dénoncer le faux-semblant des réformes annoncées mais jamais réalisées.
Notre pays a un besoin de réformes profondes. Ce besoin se manifeste par des blocages dans la société. Les socialistes, parce qu'ils ont peur des aspirations des Français à plus de liberté, à plus de responsabilités, à plus de reconnaissance, parce qu'ils sont profondément conservateurs, parce qu'ils ont une vision archaïque de la société, refusent d'affronter ces réalités et de mener les vraies réformes nécessaires dans leur intégralité.
Ils se contentent de proposer des mesures ponctuelles qui ne modifient en rien les équilibres passés et qui, moyennant beaucoup de poudre aux yeux, permettent de ne pas toucher à l'essentiel.
Avec 65 % de citoyens qui à chaque grande échéance électorale s'abstiennent, votent blanc, nul, extrémiste, corporatif ou folklorique, avec un fonctionnement des institutions qui ne respecte plus la suprématie parlementaire, avec une complication extrême des structures décentralisées, notre vie politique a des ratés.
Elle doit être modernisée.
Il faut une réforme globale et profonde de la vie politique.
Elle ne saurait se résumer, en aucune façon, à un texte
voté à la sauvette sur le mode de scrutin du Sénat et qui en fait constitue, ni plus ni moins, qu'une manipulation pour privilégier les socialistes. Elle ne saurait se limiter à un texte sur la parité qui ne fait qu'anticiper la proportionnelle démentie par Lionel Jospin il y a un an et réintroduite ici à la sauvette pour les communes de 2.000 à 3.500 habitants.
Elle ne saurait se contenter d'un texte sur l'interdiction de cumul entre une mairie et un mandat national, contesté par les propres députés socialistes et présenté de façon vraiment peu enthousiaste par un ministre apparemment guère convaincu de son bien fondé.
Deuxième exemple : celui des retraites. Un premier rapport souligne l'urgence de prendre des mesures pour en garantir le versement. Cela conduirait sans doute à mettre en cause certaine habitudes ou mesure d'origine socialiste. On commande un deuxième rapport au suppléant du Premier Secrétaire pour, contre évidences à l'appui, neutraliser le premier et justifier de ne rien faire Les socialistes n'ont aucun grand projet. Ils habillent leur refus de voir le monde qui bouge avec des confettis de
réformes et des grandes gesticulations.
Pour redonner son intérêt et sa dignité au débat politique, nous voulons proposer une autre façon de faire de la politique, une autre vision de l'avenir. Avec et auprès du Président de la République nous voulons répondre aux besoins d'adaptation de notre société, aider les Françaises et les Français à tirer tout le profit des avancées du monde moderne.
II - Le rôle des hommes et des femmes politiques n'est pas de commenter des événements et des évolutions qui leur échappent. Il est d'analyser, de comprendre, de proposer et d'agir.
N'en déplaise aux socialistes, notre société change profondément : nouvelles technologies, ouverture mondiale des échanges mais aussi éducation prolongée, information généralisée créent de nouvelles contraintes et de nouveaux besoins de démocratie participative, de proximité de fraternité.
Il nous faut tirer les conséquences de ces changements, comme des angoisses et des aspirations qu'ils créent chez nos concitoyens.
Il ne faut pas voir le monde tel qu'il est mais tel qu'il vient.
Ce doit être l'objet de la mobilisation de tous nos militants et sympathisants jusqu'aux assises du gaullisme. J'irai, avec le Secrétaire Général, en discuter avec eux dans nos régions, pour préparer notre grande réunion de juin.
Le gaullisme s'est toujours inscrit dans la modernité, dans l'exigence et la rigueur morale, dans la générosité humaine. Nous ne saurions nous résigner à une vision archaïque, mensongère ou rétrécie de la France.
Nous devons proposer aux Français une approche moderne de l'action politique d'abord par une vraie réforme de la vie politique. Les citoyens doivent se réapproprier le pouvoir de décider de ce qui les concerne : le référendum doit être revivifié. Ils doivent recevoir le droit et les moyens d'exiger des assemblées parlementaires, des débats sur les sujets qui les intéressent même s'ils ne sont pas politiquement ou médiatiquement corrects.
De même, le citoyen doit pouvoir contrôler l'action de celui qu'il a élu. Pour cela il doit le connaître, avoir un vrai lien de proximité avec lui. C'est pourquoi nous sommes hostiles au scrutin proportionnel et combattrons toutes les tentatives directes ou insidieuses pour l'étendre. Nous voulons au contraire son remplacement, partout où il prive l'électeur de son droit.
! Les compétences et les responsabilités doivent être clarifiées entre instances décentralisées, conseils régionaux et généraux surtout. Elles doivent l'être entre l'administration, le gouvernement, les assemblées. C'est une condition indispensable de la démocratie actuelle.
Faut-il supprimer certains échelons ? Etablir les évaluations ? Vérifier la mise en uvre des décisions et leur impact ? Répartir différemment les responsabilités ?
! Que devons-nous faire pour que l'exercice des mandats politiques ne soit plus un repoussoir mais au contraire un idéal, une ambition au sens noble du terme pour de nouvelles catégories de Français, jeunes et femmes en particulier ?
Statut de l'élu, éthique exigeante, changement d'image, sont des sujets que nous aurons à préciser ensemble dans les mois qui viennent, dans l'optique de nos valeurs : celles qui veulent que chaque homme, chaque femme, soit toujours plus libre, toujours plus maître de son destin. - La deuxième réforme que nous avons à préparer est la modernisation de l'action publique. A l'heure d'Internet, de l'explosion des échanges internationaux, l'Etat, l'administration française qu'elle soit nationale ou locale peut-elle continuer de se manifester sous des formes qui sont celles des années 50 ?
Le citoyen a envie d'être autre chose qu'un administré soumis, muet, taillable à merci. Il pense et juge et veut que son appréciation soit prise en compte. Il veut que soit évalué le service rendu au vu de son coût.
Il veut être à même de participer et non se contenter de subir : services de santé, d'éducation, de transport sont au coeur du débat mais ce ne sont pas les seuls.
L'action publique doit être une action au service du public.
A nous, ensemble, à partir des nouveaux besoins, des nouvelles exigences des citoyens, des nouvelles possibilités ouvertes par la technologie, d'apporter des réponses qui s'inscriront dans notre projet de réforme.
- Une troisième réforme s'impose, celle des relations sociales. Aujourd'hui l'information sur notre société est schizophrène, écartelée entre une France virtuelle, épanouie, en progrès, présentée par Lionel Jospin pour préparer les présidentielles et une France réelle qui est dans la rue, avec les agents hospitaliers réunis, pour la première fois de l'histoire, contre le gouvernement, avec les routiers, les agriculteurs, les postiers en grève, avec les retraités inquiets qu'on les promène de rapport en rapport pour ne pas prendre de décisions qui pourraient fâcher certains avant 2002.
Pourquoi de nombreux jeunes Français partent à l'étranger pour faire leur carrière ou créer leur entreprise alors que les jeunes étrangers dans la même situation ne viennent pas en France ? Ne croyez-vous pas que c'est la panne de notre système social qui est en cause ? Il repose sur la réglementation et non sur la responsabilité.
Le dialogue social hoquète et s'essouffle.
Il nous revient dans la droite ligne du souhait du Président de la République de donner un souffle moderne au dialogue social. Il est indispensable de rendre à tous ceux qui travaillent leur dignité, de leur accorder la juste récompense de leurs efforts, de leur offrir la perspective de la promotion sociale.
C'est ce qui nous motive dans notre volonté de faire de la participation un facteur de dignité, de cohésion de la société, d'épanouissement individuel et de réussite économique.
La participation n'est pas un gadget électoral. Elle est un fondement de notre conception de l'homme et de la société. Elle ne prend son sens que dans une vision d'ensemble qui est faite de liberté, de responsabilité, de respect de l'autre.
Oui, Monsieur Jospin, nous , nous souhaitons que chaque Français puisse être actionnaire.
Ce renouveau du dialogue social, c'est aussi le rééquilibrage entre celui-ci et la réglementation imposée par l'Etat. Quand les syndicats patronaux et salariés se mettent d'accord, pourquoi l'Etat vient-il se mettre en travers ?
Dans ce domaine aussi, incontestablement, la modernité et l'ouverture sont de notre côté.
Dans bien d'autres domaines, nous avons à apporter notre vision moderne, exigeante, généreuse, humaniste de la société en devenir : gestion du temps individuel et collectif, gestion de notre patrimoine environnemental, renforcement de la famille.
Ce ne sont pas des questions faciles. Les réponses exigent de la rigueur, du courage, un langage clair, des convictions.
Nous avons trop longtemps été trop timides. Dans une ambiance de pensée unique et de politiquement correct, nous avons parfois cédé et au conformisme et à la langue de bois. Nos électeurs s'en sont lassés et l'on peut les comprendre.
Ce temps est terminé. Nous sommes là pour déchirer le voile des faux-semblants et des hypocrisies.
Nous avons une autre perspective à proposer aux Français, celle de construire ensemble un projet plus proche de leurs préoccupations, plus adapté à la modernité, plus rassembleur, plus ambitieux pour l'épanouissement de l'Homme.
Nos Assises, après 4 mois de débats dans les fédérations, nous permettront avec tous ceux qui partagent nos convictions gaulliste et notre ambition pour la France, de
présenter nos projets. Nous y accueillerons avec plaisir tous ceux qui veulent réfléchir avec nous.
Je sais que les socialistes déstabilisés dans leurs certitudes et leur suffisance ne ménageront pas leurs coups. Je ne crains pas leurs attaques, car vous êtes là et qu'ensemble nous partageons la même ambition : servir notre pays.
(Source http://www.rpr.fr, le 29 janvier 2000).
C'est la première réunion de notre Comité Politique depuis le 20 janvier 1999.
Depuis les événements qui ont marqué le désarroi, mais aussi la formidable vitalité de notre Mouvement, le refus de baisser les bras de nos militants.
Au moment où certains nous croyaient morts et s'en réjouissaient, nous avons redressé la tête et nous sommes repartis. La campagne pour la Présidence a stupéfié adversaires, partenaires et observateurs, par sa démocratie, sa modernité, sa liberté des débats.
Au moment où certains nous croyaient exsangues, nos adhérents sont passés de 52.000, chiffre du début de la campagne, à 85 000 aujourd'hui, dont 5.000 de plus depuis décembre.
Bien sûr l'espoir suscité crée autant d'exigences à notre égard. Il va falloir agir vite, fort et bien vite : je suis élue depuis 7 semaines exactement dont deux largement neutralisées par les fêtes d'une part, hélas, la tempête de l'autre.
Certains, paraît-il, s'impatientent. Qu'ils sachent d'abord que le calendrier sera le mien et que je ne me laisserai, dans aucun domaine, bousculer par des logiques médiatiques.
Qu'ensuite ils se renseignent : Beaucoup était à faire. Beaucoup a été fait. Beaucoup reste à faire.
Il a fallu d'abord constituer une équipe de directionIl a fallu ensuite prendre la dimension de l'état du Centre National. Il a été secoué par les départs successifs de nos deux Présidents et par la création du R.P.F. De nombreux cadres sont alors partis. Il faut les remplacer en choisissant bien sûr les meilleurs et en plaçant chacun au meilleur endroit pour qu'il exerce ses compétences.
La modernisation de notre mouvement c'est aussi repenser notre façon de communiquer nos processus décisionnels.
- Parallèlement, j'ai tenu à marquer, dès le départ, ma volonté d'écoute et de dialogue avec les militants et les cadres. La mise en place du numéro vert s'est faite dans les 15 jours de la constitution de notre équipe.
J'ai pris connaissance et répondu personnellement à des milliers de lettres de félicitations, mais aussi de suggestions, voire de critiques.
La préparation de l'installation d'Internet dans nos fédérations et circonscriptions a été lancée par un questionnaire envoyé à toutes pour faire l'état des lieux en la matière.
- La campagne d'adhésion a été testée sur les quelques centres ainsi équipés, puis lancée au plan national.
- Enfin dans toute cette période, la politique ne s'arrêtant jamais, quelques grands sujets du type C.S.M. ont permis de rappeler l'existence de notre volonté et de notre
conception de la politique et de la réforme.
Je salue à cette occasion le rôle et la combativité de nos députés et de nos sénateurs. Ils sont souvent le fer de lance de notre action. Ils sont les porte-paroles quotidiens de nos convictions.
Ce n'est pas parce que nous avons beaucoup travaillé qu'il ne faut pas en faire encore plus.
- Il faut boucler la réorganisation administrative de la maison, pour qu'elle soit efficace, fiable, à la pointe des techniques nouvelles.
- Il faut préparer le déménagement du siège national en mai.
- Il faut mettre en route le renouvellement de toutes nous resserrée, équilibrée, féminisée, moderne, garante de ma volonté de réconciliation et d'action.
Elle sera complétée dans les tout prochains jours par la nomination de responsables des grands domaines de l'action gouvernementale et par des hommes et des femmes qui animeront la réflexion sur les sujets de l'avenir.
instances, l'organisation de nos Assises en Juin. Elles seront importantes car elles permettront à tous ceux qui se réclament des idéaux gaullistes de travailler ensemble sur nos idées et nos projets concrets.
- Il faut entamer la préparation des municipales et notamment dans les grandes villes. Les procédures statutaires et les étapes fixées seront respectés sans que je me laisser impressionner par les agitations compréhensibles mais inutiles.
Dans les semaines prochaines seront lancées les opérations de recrutement et de formation de nouveaux candidats et notamment les 5.000 jeunes et les 5.000 femmes
- Il faut remettre en route de façon concrète et évidente aux yeux des Français, l'Union de l'opposition.
Si les Assises de la Justice aboutissent, comme je l'espère, à des propositions constructives et proches des préoccupations réelles des Français, il faudra continuer sur les autres thèmes. C'est une étape importante du processus de réflexion et de propositions que j'ai souhaité lors de la campagne.
Je ferai tout pour que cela réussisse.
Ce rapprochement sur les idées et les éléments d'un programme de gouvernement est conforté par les rencontres régulières que j'ai avec François Bayrou et Alain Madelin, les prochaines étant programmées dans quelques jours.
- Enfin nous devons nous faire entendre fort et clair dans le débat politique, aussi bien quand nous dénonçons le caractère néfaste pour la France et les Français de la
politique du gouvernement, que dans nos propositions pour une France, rassemblée, confiante dans l'avenir, généreuse avec les jeunes générations et solidaire avec les plus âgées.
Tous ensemble nous devons redonner des couleurs au RPR et à l'opposition.
I - Il nous revient de dire clairement notre opposition au socialisme. Il est de notre devoir de faire front chaque fois que nous voyons menacés les intérêts de la France et des Français.
- Comment ne pas dénoncer l'archaïsme des socialistes et de Monsieur Jospin, ancré sur ses certitudes étatistes et sa vision binaire de la société ?
Les hommes et les femmes ne peuvent être heureux dans un pays où la réglementation envahit tout : la sphère professionnelle, la vie familiale, l'activité associative. Si on ne leur fait pas confiance, si on ne laisse pas s'exprimer et s'épanouir leur goût et leur sens des responsabilités, on risque de faire de nos concitoyens des assistés ou des robots, pas des citoyens libres.
Est-il normal qu'il y ait toujours plus de lois, plus de décrets, plus d'arrêtés ?
Aujourd'hui nul ne peut les connaître toutes. Chaque Français risque ainsi d'être poursuivi pour avoir enfreint un texte qu'il ne connaît même pas, que ce soit en matière de droit de voisinage, de la circulation, de l'environnement, du travail ou de la
fiscalité ?
La loi se substitue aux conventions.
Est-il admissible qu'après avoir reconnu dans une première loi la suprématie du dialogue social pour la mise en place des 35 heures, le gouvernement réfute les accords passés entre les partenaires pour imposer sa propre vision ?
Les hommes et les femmes ne peuvent être heureux non plus dans un pays où on cherche à les opposer les uns aux autres. L'archaïsme socialiste c'est celui de sa volonté systématique, réaffirmée par Mme Aubry, M. Sautter ou Mme Voynet d'opposer le salarié au chef d'entreprise, les actifs aux retraités, les démunis aux classes moyennes (qualifiées pour la circonstance de riches), les citadins et les habitants du monde rural.
- Comment ne pas dénoncer aussi le dogmatisme et le sectarisme de Lionel Jospin ? Ses dérapages autour du C.S.M. ont été spectaculaires et en ce sens révélateurs de
sa pensée profonde. Pour lui, le Congrès ne se voit reconnaître le droit que de dire oui. Oublierait-il - mais nous le savons, sa mémoire historique est sélective, voire réinterprétative - la liberté des parlementaires, manifestée à Versailles en plusieurs occasions pas si lointaines et surtout inscrite dans la Constitution ?
Quant à la recherche du consensus, elle devrait selon le Premier Ministre, être reléguée au rang des accessoires de théâtre puisque le gouvernement, même sur les réformes essentielles pour le fonctionnement démocratique, n'aurait pas pour rôle de chercher à convaincre l'opposition. Allons y ! tout doit passer en force. Nous voici revenus à un certain "vous avez juridiquement tort puisque vous êtes politiquement minoritaires" de triste mémoire. mais déjà socialiste.
- Comment ne pas dénoncer le faux-semblant des réformes annoncées mais jamais réalisées.
Notre pays a un besoin de réformes profondes. Ce besoin se manifeste par des blocages dans la société. Les socialistes, parce qu'ils ont peur des aspirations des Français à plus de liberté, à plus de responsabilités, à plus de reconnaissance, parce qu'ils sont profondément conservateurs, parce qu'ils ont une vision archaïque de la société, refusent d'affronter ces réalités et de mener les vraies réformes nécessaires dans leur intégralité.
Ils se contentent de proposer des mesures ponctuelles qui ne modifient en rien les équilibres passés et qui, moyennant beaucoup de poudre aux yeux, permettent de ne pas toucher à l'essentiel.
Avec 65 % de citoyens qui à chaque grande échéance électorale s'abstiennent, votent blanc, nul, extrémiste, corporatif ou folklorique, avec un fonctionnement des institutions qui ne respecte plus la suprématie parlementaire, avec une complication extrême des structures décentralisées, notre vie politique a des ratés.
Elle doit être modernisée.
Il faut une réforme globale et profonde de la vie politique.
Elle ne saurait se résumer, en aucune façon, à un texte
voté à la sauvette sur le mode de scrutin du Sénat et qui en fait constitue, ni plus ni moins, qu'une manipulation pour privilégier les socialistes. Elle ne saurait se limiter à un texte sur la parité qui ne fait qu'anticiper la proportionnelle démentie par Lionel Jospin il y a un an et réintroduite ici à la sauvette pour les communes de 2.000 à 3.500 habitants.
Elle ne saurait se contenter d'un texte sur l'interdiction de cumul entre une mairie et un mandat national, contesté par les propres députés socialistes et présenté de façon vraiment peu enthousiaste par un ministre apparemment guère convaincu de son bien fondé.
Deuxième exemple : celui des retraites. Un premier rapport souligne l'urgence de prendre des mesures pour en garantir le versement. Cela conduirait sans doute à mettre en cause certaine habitudes ou mesure d'origine socialiste. On commande un deuxième rapport au suppléant du Premier Secrétaire pour, contre évidences à l'appui, neutraliser le premier et justifier de ne rien faire Les socialistes n'ont aucun grand projet. Ils habillent leur refus de voir le monde qui bouge avec des confettis de
réformes et des grandes gesticulations.
Pour redonner son intérêt et sa dignité au débat politique, nous voulons proposer une autre façon de faire de la politique, une autre vision de l'avenir. Avec et auprès du Président de la République nous voulons répondre aux besoins d'adaptation de notre société, aider les Françaises et les Français à tirer tout le profit des avancées du monde moderne.
II - Le rôle des hommes et des femmes politiques n'est pas de commenter des événements et des évolutions qui leur échappent. Il est d'analyser, de comprendre, de proposer et d'agir.
N'en déplaise aux socialistes, notre société change profondément : nouvelles technologies, ouverture mondiale des échanges mais aussi éducation prolongée, information généralisée créent de nouvelles contraintes et de nouveaux besoins de démocratie participative, de proximité de fraternité.
Il nous faut tirer les conséquences de ces changements, comme des angoisses et des aspirations qu'ils créent chez nos concitoyens.
Il ne faut pas voir le monde tel qu'il est mais tel qu'il vient.
Ce doit être l'objet de la mobilisation de tous nos militants et sympathisants jusqu'aux assises du gaullisme. J'irai, avec le Secrétaire Général, en discuter avec eux dans nos régions, pour préparer notre grande réunion de juin.
Le gaullisme s'est toujours inscrit dans la modernité, dans l'exigence et la rigueur morale, dans la générosité humaine. Nous ne saurions nous résigner à une vision archaïque, mensongère ou rétrécie de la France.
Nous devons proposer aux Français une approche moderne de l'action politique d'abord par une vraie réforme de la vie politique. Les citoyens doivent se réapproprier le pouvoir de décider de ce qui les concerne : le référendum doit être revivifié. Ils doivent recevoir le droit et les moyens d'exiger des assemblées parlementaires, des débats sur les sujets qui les intéressent même s'ils ne sont pas politiquement ou médiatiquement corrects.
De même, le citoyen doit pouvoir contrôler l'action de celui qu'il a élu. Pour cela il doit le connaître, avoir un vrai lien de proximité avec lui. C'est pourquoi nous sommes hostiles au scrutin proportionnel et combattrons toutes les tentatives directes ou insidieuses pour l'étendre. Nous voulons au contraire son remplacement, partout où il prive l'électeur de son droit.
! Les compétences et les responsabilités doivent être clarifiées entre instances décentralisées, conseils régionaux et généraux surtout. Elles doivent l'être entre l'administration, le gouvernement, les assemblées. C'est une condition indispensable de la démocratie actuelle.
Faut-il supprimer certains échelons ? Etablir les évaluations ? Vérifier la mise en uvre des décisions et leur impact ? Répartir différemment les responsabilités ?
! Que devons-nous faire pour que l'exercice des mandats politiques ne soit plus un repoussoir mais au contraire un idéal, une ambition au sens noble du terme pour de nouvelles catégories de Français, jeunes et femmes en particulier ?
Statut de l'élu, éthique exigeante, changement d'image, sont des sujets que nous aurons à préciser ensemble dans les mois qui viennent, dans l'optique de nos valeurs : celles qui veulent que chaque homme, chaque femme, soit toujours plus libre, toujours plus maître de son destin. - La deuxième réforme que nous avons à préparer est la modernisation de l'action publique. A l'heure d'Internet, de l'explosion des échanges internationaux, l'Etat, l'administration française qu'elle soit nationale ou locale peut-elle continuer de se manifester sous des formes qui sont celles des années 50 ?
Le citoyen a envie d'être autre chose qu'un administré soumis, muet, taillable à merci. Il pense et juge et veut que son appréciation soit prise en compte. Il veut que soit évalué le service rendu au vu de son coût.
Il veut être à même de participer et non se contenter de subir : services de santé, d'éducation, de transport sont au coeur du débat mais ce ne sont pas les seuls.
L'action publique doit être une action au service du public.
A nous, ensemble, à partir des nouveaux besoins, des nouvelles exigences des citoyens, des nouvelles possibilités ouvertes par la technologie, d'apporter des réponses qui s'inscriront dans notre projet de réforme.
- Une troisième réforme s'impose, celle des relations sociales. Aujourd'hui l'information sur notre société est schizophrène, écartelée entre une France virtuelle, épanouie, en progrès, présentée par Lionel Jospin pour préparer les présidentielles et une France réelle qui est dans la rue, avec les agents hospitaliers réunis, pour la première fois de l'histoire, contre le gouvernement, avec les routiers, les agriculteurs, les postiers en grève, avec les retraités inquiets qu'on les promène de rapport en rapport pour ne pas prendre de décisions qui pourraient fâcher certains avant 2002.
Pourquoi de nombreux jeunes Français partent à l'étranger pour faire leur carrière ou créer leur entreprise alors que les jeunes étrangers dans la même situation ne viennent pas en France ? Ne croyez-vous pas que c'est la panne de notre système social qui est en cause ? Il repose sur la réglementation et non sur la responsabilité.
Le dialogue social hoquète et s'essouffle.
Il nous revient dans la droite ligne du souhait du Président de la République de donner un souffle moderne au dialogue social. Il est indispensable de rendre à tous ceux qui travaillent leur dignité, de leur accorder la juste récompense de leurs efforts, de leur offrir la perspective de la promotion sociale.
C'est ce qui nous motive dans notre volonté de faire de la participation un facteur de dignité, de cohésion de la société, d'épanouissement individuel et de réussite économique.
La participation n'est pas un gadget électoral. Elle est un fondement de notre conception de l'homme et de la société. Elle ne prend son sens que dans une vision d'ensemble qui est faite de liberté, de responsabilité, de respect de l'autre.
Oui, Monsieur Jospin, nous , nous souhaitons que chaque Français puisse être actionnaire.
Ce renouveau du dialogue social, c'est aussi le rééquilibrage entre celui-ci et la réglementation imposée par l'Etat. Quand les syndicats patronaux et salariés se mettent d'accord, pourquoi l'Etat vient-il se mettre en travers ?
Dans ce domaine aussi, incontestablement, la modernité et l'ouverture sont de notre côté.
Dans bien d'autres domaines, nous avons à apporter notre vision moderne, exigeante, généreuse, humaniste de la société en devenir : gestion du temps individuel et collectif, gestion de notre patrimoine environnemental, renforcement de la famille.
Ce ne sont pas des questions faciles. Les réponses exigent de la rigueur, du courage, un langage clair, des convictions.
Nous avons trop longtemps été trop timides. Dans une ambiance de pensée unique et de politiquement correct, nous avons parfois cédé et au conformisme et à la langue de bois. Nos électeurs s'en sont lassés et l'on peut les comprendre.
Ce temps est terminé. Nous sommes là pour déchirer le voile des faux-semblants et des hypocrisies.
Nous avons une autre perspective à proposer aux Français, celle de construire ensemble un projet plus proche de leurs préoccupations, plus adapté à la modernité, plus rassembleur, plus ambitieux pour l'épanouissement de l'Homme.
Nos Assises, après 4 mois de débats dans les fédérations, nous permettront avec tous ceux qui partagent nos convictions gaulliste et notre ambition pour la France, de
présenter nos projets. Nous y accueillerons avec plaisir tous ceux qui veulent réfléchir avec nous.
Je sais que les socialistes déstabilisés dans leurs certitudes et leur suffisance ne ménageront pas leurs coups. Je ne crains pas leurs attaques, car vous êtes là et qu'ensemble nous partageons la même ambition : servir notre pays.
(Source http://www.rpr.fr, le 29 janvier 2000).