Texte intégral
Q - Afin de protéger le pluralisme de la presse, la France a longtemps été protectionniste en matière d'accès à la publicité TV. Risque-t-elle d'être condamnée par la Commission ?
R - La France n'est pas protectionniste ! Elle a simplement considéré, pendant de nombreuses années, que pour défendre le pluralisme de la culture et de la presse, il fallait que certains secteurs, quelle que soit la nationalité des entreprises concernées, n'aient pas accès à la publicité à la télévision. Mais la Commission a estimé que ces restrictions pouvaient constituer des entraves à la libre prestation de services en Europe. C'est pour cela qu'a été engagée avec mon collègue Jean-Jacques Aillagon une large concertation avec les professionnels concernés. Elle a abouti, le 7 octobre dernier, à un décret qui ouvre partiellement et graduellement la publicité TV aux secteurs concernés. Pour deux secteurs, la distribution et la presse, la Commission est satisfaite. Pour les secteurs du livre et du cinéma, la Commission reste sur sa faim. Mais le gouvernement entend défendre l'équilibre qu'il a trouvé, car nous avons de bons arguments (y compris juridiques), pour maintenir la diversité culturelle.
Q - Faut-il entourer ces mesures d'ouverture à la pub TV de conditions particulières ?
R - Le décret a le mérite de fixer des conditions adaptées à chaque secteur : ouverture totale pour la presse dès 2004, qui peut ainsi gagner à se faire mieux connaître ; ouverture graduelle pour la grande distribution, à l'exclusion des opérations de promotion qui devraient continuer de passer par la presse écrite ; ouverture limitée aux chaînes thématiques du câble et du satellite pour le livre ; maintien du statut quo, avec une publicité cantonnée aux chaînes thématiques spécialisées, pour le cinéma.
Le gouvernement est très vigilant pour que cette ouverture se déroule au mieux et Jean-Jacques Aillagon réfléchit à d'éventuelles mesures d'accompagnement pour que la mesure soit profitable à tous.
Q - Cette ouverture ne risque-t-elle pas malgré tout de favoriser l'implantation de groupes étrangers ?
R - Oui, des entreprises européennes en profiteront peut-être pour s'implanter en France. En tant que ministre des Affaires européennes, je ne saurais voir d'un mauvais il la venue en France de groupes européens. C'est bon pour la croissance européenne et l'emploi. Comme pour le consommateur, qui bénéficie d'un choix accru.
Q - Que préconisez-vous plus particulièrement pour la presse quotidienne régionale ?
R - La presse quotidienne régionale est un des poumons de la vie démocratique de notre pays. Elle aurait pu souffrir d'une ouverture brutale de la publicité TV à la grande distribution. Du fait du calendrier très progressif et de l'exclusion des opérations de promotion, la solution retenue par le gouvernement est bien acceptée par les principaux acteurs, et notamment le syndicat de la presse quotidienne régionale. Les groupes de distribution souhaitent réduire leur publicité par catalogue, pour la destiner à d'autres supports
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2003)
R - La France n'est pas protectionniste ! Elle a simplement considéré, pendant de nombreuses années, que pour défendre le pluralisme de la culture et de la presse, il fallait que certains secteurs, quelle que soit la nationalité des entreprises concernées, n'aient pas accès à la publicité à la télévision. Mais la Commission a estimé que ces restrictions pouvaient constituer des entraves à la libre prestation de services en Europe. C'est pour cela qu'a été engagée avec mon collègue Jean-Jacques Aillagon une large concertation avec les professionnels concernés. Elle a abouti, le 7 octobre dernier, à un décret qui ouvre partiellement et graduellement la publicité TV aux secteurs concernés. Pour deux secteurs, la distribution et la presse, la Commission est satisfaite. Pour les secteurs du livre et du cinéma, la Commission reste sur sa faim. Mais le gouvernement entend défendre l'équilibre qu'il a trouvé, car nous avons de bons arguments (y compris juridiques), pour maintenir la diversité culturelle.
Q - Faut-il entourer ces mesures d'ouverture à la pub TV de conditions particulières ?
R - Le décret a le mérite de fixer des conditions adaptées à chaque secteur : ouverture totale pour la presse dès 2004, qui peut ainsi gagner à se faire mieux connaître ; ouverture graduelle pour la grande distribution, à l'exclusion des opérations de promotion qui devraient continuer de passer par la presse écrite ; ouverture limitée aux chaînes thématiques du câble et du satellite pour le livre ; maintien du statut quo, avec une publicité cantonnée aux chaînes thématiques spécialisées, pour le cinéma.
Le gouvernement est très vigilant pour que cette ouverture se déroule au mieux et Jean-Jacques Aillagon réfléchit à d'éventuelles mesures d'accompagnement pour que la mesure soit profitable à tous.
Q - Cette ouverture ne risque-t-elle pas malgré tout de favoriser l'implantation de groupes étrangers ?
R - Oui, des entreprises européennes en profiteront peut-être pour s'implanter en France. En tant que ministre des Affaires européennes, je ne saurais voir d'un mauvais il la venue en France de groupes européens. C'est bon pour la croissance européenne et l'emploi. Comme pour le consommateur, qui bénéficie d'un choix accru.
Q - Que préconisez-vous plus particulièrement pour la presse quotidienne régionale ?
R - La presse quotidienne régionale est un des poumons de la vie démocratique de notre pays. Elle aurait pu souffrir d'une ouverture brutale de la publicité TV à la grande distribution. Du fait du calendrier très progressif et de l'exclusion des opérations de promotion, la solution retenue par le gouvernement est bien acceptée par les principaux acteurs, et notamment le syndicat de la presse quotidienne régionale. Les groupes de distribution souhaitent réduire leur publicité par catalogue, pour la destiner à d'autres supports
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 novembre 2003)