Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Les inondations qui ont dévasté une partie du midi de la France en novembre dernier, les tempêtes catastrophiques de la fin de l'année, les incendies de forêt qui ont ravagé cet été encore la Corse mais aussi notamment l'Ardèche il y a deux semaines ainsi que les Bouches-du-Rhône et le Var au début de l'été sont venues nous rappeler tragiquement que notre pays n'est pas à l'abri, loin s'en faut, des catastrophes naturelles.
Dans la société actuelle, le progrès technique donne parfois l'impression que nous serions capables de dominer les forces de la nature. Ce vieux rêve prométhéen n'est évidemment qu'une dangereuse illusion. Les catastrophes récentes, leurs cortèges de deuils et de destruction nous rappellent à l'humilité devant les déchaînements dont la nature est parfois capable, surtout d'ailleurs quand la main criminelle de certains vient déclencher la catastrophe comme pour les récents feux de forêt en Corse. Des experts de plus en plus nombreux craignent d'ailleurs que les modifications climatiques dues à l'effet de serre rendent plus sensibles les zones tempérées telles que la nôtre aux tempêtes et aux inondations.
Un département comme le Vaucluse est particulièrement exposé, puisque 147 communes sur les 151 du département sont exposées au risque d'inondations.
Pour limiter le plus possible les conséquences de ces catastrophes, la stratégie de l'Etat repose sur le triptyque " prévention, prévision, protection ".
Prévention :
La seule façon vraiment efficace de se protéger d'un risque naturel, c'est d'éviter dans toute la mesure du possible de se placer dans les zones soumises à ce risque. Ainsi, l'action du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement repose d'abord sur l'identification des zones à risques et la définition des prescriptions à mettre en uvre pour y maîtriser l'urbanisation.
Cette politique repose sur l'élaboration de plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR), dont l'objectif est de cartographier précisément les zones soumises aux risques naturels, d'identifier l'intensité de ces risques, et de prescrire les règles d'urbanisme, de construction et de gestion qui s'appliqueront aux bâtis existants et futurs. Au 31 mai 2000, plus de 2.200 communes étaient couvertes par un PPR et des documents étaient en cours d'élaboration pour environ 2.000 communes supplémentaires. Mon objectif est de couvrir progressivement les 10.000 communes françaises exposées à au moins un risque naturel, en atteignant les 5.000 communes couvertes par un PPR dès 2005.
Dans ce but, les crédits consacrés à cette politique de prévention par mon département ministériel ont été fortement augmentés depuis la formation de ce gouvernement, passant de 48 MF en 1997 à 107 MF en 2000. Ces documents sont souvent élaborés sur le terrain par les services du ministère de l'équipement, des transports et du logement ; je tiens à souligner en ta présence, cher Jean-Claude, leur grande motivation et l'importance de leur implication dans cette politique, qui donne souvent lieu à une longue et parfois difficile phase de négociation avec les collectivités et les riverains concernés.
En ce qui concerne plus spécifiquement les inondations, la définition du risque doit reposer sur une bonne connaissance du fonctionnement hydrologique des cours d'eau. Les services du MATE gèrent à cette fin un réseau hydrométrique souvent méconnu par nos concitoyens, et dont l'existence est pourtant fondamentale pour bien connaître les débits qui s'écoulent dans nos rivières ; 2.300 stations existent ainsi dans l'ensemble du pays.
Prévisions
Diminuer la vulnérabilité dans les zones à risque en y maîtrisant l'urbanisation est une priorité ; il ne reste pas moins fondamental d'être capable de déceler le plus vite possible quand la catastrophe va survenir pour pouvoir donner l'alerte et mettre en sécurité les habitants susceptibles d'en être victimes. Ceci repose d'abord sur un dispositif d'alerte météorologique le plus performant possible, puisque évidemment tant les inondations que la tempête sont d'abord la résultante de phénomènes météorologiques exceptionnels qu'il faut pouvoir anticiper.
Le radar hydrométéorologique que nous venons d'inaugurer s'intègre dans cette perspective. En effet, face au phénomène de crues brutales qui frappent régulièrement le sud de la France, on ne peut concevoir d'alertes et de prévisions efficaces qu'avec une bonne connaissance des pluies. A cet égard, le radar est un outil fondamental puisqu'il permet en temps réel de " voir " ce qui se passe sur l'ensemble d'une région.
Déjà, en 1965, le service d'annonce des crues de la Dordogne avait ouvert la voie en installant un radar (à Grèzes), radar qui fut plus tard remis à Météo France et intégré dans son réseau. A la suite notamment des catastrophes de Nîmes en 1988 et de Vaison-la-Romaine en 1992, a été décidée dans le cadre du plan risques adopté en janvier 1994 l'amélioration du système d'annonces des crues en renforçant la couverture radar du quart sud-est de la France.
Le MATE participe dans ce cadre au financement de cinq radars hydrométéorologiques, qui seront intégrés au réseau ARAMIS de Météo France que Jean-Pierre Beysson nous a présenté : Sembadel (Haute-Loire), Bollène (Vaucluse), Opoul (Pyrénées-Orientales), Collobrières (Var) et Aléria (Corse). Actuellement, le radar de Sembadel est opérationnel ; le radar d'Opoul le sera très prochainement ; les radars du Var et de la Corse sont en construction. Mon ministère subventionne ce programme à hauteur de 70 %, en apportant 40 MF sur les 57 MF que coûtera la création de ces cinq radars. En ce qui concerne plus particulièrement le radar de Bollène, le MATE a apporté 8,6 MF pour sa construction, d'un coût total de 10,8 MF. Je tiens à remercier les conseils généraux du Vaucluse et d'Ardèche qui ont accepté de compléter le financement de cet ouvrage. Il répond à une nécessité puisque la zone qu'il couvre est touchée près de 3 fois par an par des précipitations diluviennes ; l'état de catastrophe naturelle a en conséquence été constaté au moins une fois dans les 20 dernières années pour plus de 75 % des communes de cette zone.
La connaissance météorologique est essentielle ; elle n'en est pas pour autant une fin en soi en ce qui concerne les risques naturels : le but est de réussir à traduire le plus vite possible, de la manière la plus fiable possible, une prévision météorologique en une prévision d'inondations pour adapter les mesures d'urgence à la situation. Avant les radars, l'annonce des crues était impossible sur les petits bassins-versants soumis à des crues rapides ; les radars la rendent envisageable. Des progrès restent toutefois à faire pour tirer complètement parti des informations fournies par des radars. Le MATE soutient dans cette optique des programmes de recherche pour que les services d'annonce de crues puissent disposer de la meilleure information possible. L'organisation de cette annonce de crues devra reposer sur un partenariat entre Météo-France, l'Etat et les communes concernées.
Au-delà des progrès techniques, les circuits de mise en alerte méritent d'ailleurs une attention particulière pour une transmission plus rapide de l'alerte. L'élaboration par les maires de leur DICRIM (dossier d'information communal sur les risques majeurs) leur fournit l'occasion de s'interroger sur les modalités d'alerte des populations. La mission de retour d'expérience que j'ai diligentée à la suite des crues de novembre 1999 vient par ailleurs de me remettre son rapport sur le fonctionnement de ces procédures d'alerte ; des propositions d'amélioration en seront tirées en concertation avec l'ensemble des ministères concernées, notamment bien sûr le ministère de l'intérieur et le ministère de l'équipement, des transports et du logement.
En particulier, il importe de mieux cibler les messages d'alerte ; la multiplication des alertes émousse en effet la vigilance de tous. Des informations plus précises permettraient de mieux avertir chacun de la réalité du danger qui le menace. A cet égard, les messages d'alerte en cas de risque cyclonique outre-mer ou en matière d'avalanche ou de tempête en mer pourraient servir d'exemple.
Protection
Une bonne prévention par une identification précise du risque et des dispositifs d'alerte efficaces ne supprime évidemment pas la nécessité d'ouvrages de protection des zones déjà urbanisées, dont il faut protéger le mieux possible la population. En la matière, l'Etat, à qui la loi ne confie aucune responsabilité directe, intervient à la fois comme facilitateur, pour faire émerger des solutions concertées entre tous les intervenants, et comme financeur.
A ce titre, mon ministère a consacré depuis 1994 1 milliard 770 millions de francs à la restauration des cours d'eau et des champs d'expansion des crues ainsi qu'au renforcement des digues de protection dans les zones urbaines (270 MF ont été affectés à cette politique en 2000) ; 55 MF ont été attribués à ce type d'actions dans le Vaucluse.
Les contrats de plan entre l'Etat et les régions reprennent souvent ces mesures de protection, ce qui permettra de poursuivre et d'approfondir le partenariat avec les collectivités concernées pour améliorer la sécurité des populations et le bon fonctionnement hydraulique des cours d'eau. La cohérence de l'action, dans le cadre de programmes d'ensemble pluriannuels, est à cet égard, une condition sine qua non de succès. Dans le Vaucluse, je constate que les antagonismes locaux ont pu être dépassés pour constituer des structures de gestion par bassin-versant et tiens à féliciter chacun du sens des responsabilités ainsi manifesté : les élus au premier chef, bien sûr, mais aussi le Préfet du Vaucluse et ses services. Le pôle de compétence risques qu'il a constitué, un des seuls de France, est à cet égard exemplaire.
Avec ces trois volets, la prévention, la prévision, la protection, l'Etat entend mettre en uvre une politique globale ambitieuse en matière de risques naturels. L'installation que nous avons inaugurée aujourd'hui, avec son haut niveau de performance technique, illustre à merveille notre volonté en la matière. Il nous faut toutefois toujours garder en mémoire le souvenir des catastrophes qui nous ont frappés. Le risque nul n'existe pas, la protection parfaite et absolue non plus. C'est en entretenant la mémoire des catastrophes pour développer chez chacun une vraie culture du risque que se généraliseront les comportements responsables. C'est bien ainsi, en ayant conscience de notre faiblesse à tous devant les grands phénomènes naturels, que nous saurons ne pas exposer nos vies et celle de nos proches, ainsi que nos biens, et qu'au bout du compte, les risques naturels pourront être les mieux maîtrisés.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 11 septembre 2000)
Mesdames, Messieurs,
Les inondations qui ont dévasté une partie du midi de la France en novembre dernier, les tempêtes catastrophiques de la fin de l'année, les incendies de forêt qui ont ravagé cet été encore la Corse mais aussi notamment l'Ardèche il y a deux semaines ainsi que les Bouches-du-Rhône et le Var au début de l'été sont venues nous rappeler tragiquement que notre pays n'est pas à l'abri, loin s'en faut, des catastrophes naturelles.
Dans la société actuelle, le progrès technique donne parfois l'impression que nous serions capables de dominer les forces de la nature. Ce vieux rêve prométhéen n'est évidemment qu'une dangereuse illusion. Les catastrophes récentes, leurs cortèges de deuils et de destruction nous rappellent à l'humilité devant les déchaînements dont la nature est parfois capable, surtout d'ailleurs quand la main criminelle de certains vient déclencher la catastrophe comme pour les récents feux de forêt en Corse. Des experts de plus en plus nombreux craignent d'ailleurs que les modifications climatiques dues à l'effet de serre rendent plus sensibles les zones tempérées telles que la nôtre aux tempêtes et aux inondations.
Un département comme le Vaucluse est particulièrement exposé, puisque 147 communes sur les 151 du département sont exposées au risque d'inondations.
Pour limiter le plus possible les conséquences de ces catastrophes, la stratégie de l'Etat repose sur le triptyque " prévention, prévision, protection ".
Prévention :
La seule façon vraiment efficace de se protéger d'un risque naturel, c'est d'éviter dans toute la mesure du possible de se placer dans les zones soumises à ce risque. Ainsi, l'action du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement repose d'abord sur l'identification des zones à risques et la définition des prescriptions à mettre en uvre pour y maîtriser l'urbanisation.
Cette politique repose sur l'élaboration de plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR), dont l'objectif est de cartographier précisément les zones soumises aux risques naturels, d'identifier l'intensité de ces risques, et de prescrire les règles d'urbanisme, de construction et de gestion qui s'appliqueront aux bâtis existants et futurs. Au 31 mai 2000, plus de 2.200 communes étaient couvertes par un PPR et des documents étaient en cours d'élaboration pour environ 2.000 communes supplémentaires. Mon objectif est de couvrir progressivement les 10.000 communes françaises exposées à au moins un risque naturel, en atteignant les 5.000 communes couvertes par un PPR dès 2005.
Dans ce but, les crédits consacrés à cette politique de prévention par mon département ministériel ont été fortement augmentés depuis la formation de ce gouvernement, passant de 48 MF en 1997 à 107 MF en 2000. Ces documents sont souvent élaborés sur le terrain par les services du ministère de l'équipement, des transports et du logement ; je tiens à souligner en ta présence, cher Jean-Claude, leur grande motivation et l'importance de leur implication dans cette politique, qui donne souvent lieu à une longue et parfois difficile phase de négociation avec les collectivités et les riverains concernés.
En ce qui concerne plus spécifiquement les inondations, la définition du risque doit reposer sur une bonne connaissance du fonctionnement hydrologique des cours d'eau. Les services du MATE gèrent à cette fin un réseau hydrométrique souvent méconnu par nos concitoyens, et dont l'existence est pourtant fondamentale pour bien connaître les débits qui s'écoulent dans nos rivières ; 2.300 stations existent ainsi dans l'ensemble du pays.
Prévisions
Diminuer la vulnérabilité dans les zones à risque en y maîtrisant l'urbanisation est une priorité ; il ne reste pas moins fondamental d'être capable de déceler le plus vite possible quand la catastrophe va survenir pour pouvoir donner l'alerte et mettre en sécurité les habitants susceptibles d'en être victimes. Ceci repose d'abord sur un dispositif d'alerte météorologique le plus performant possible, puisque évidemment tant les inondations que la tempête sont d'abord la résultante de phénomènes météorologiques exceptionnels qu'il faut pouvoir anticiper.
Le radar hydrométéorologique que nous venons d'inaugurer s'intègre dans cette perspective. En effet, face au phénomène de crues brutales qui frappent régulièrement le sud de la France, on ne peut concevoir d'alertes et de prévisions efficaces qu'avec une bonne connaissance des pluies. A cet égard, le radar est un outil fondamental puisqu'il permet en temps réel de " voir " ce qui se passe sur l'ensemble d'une région.
Déjà, en 1965, le service d'annonce des crues de la Dordogne avait ouvert la voie en installant un radar (à Grèzes), radar qui fut plus tard remis à Météo France et intégré dans son réseau. A la suite notamment des catastrophes de Nîmes en 1988 et de Vaison-la-Romaine en 1992, a été décidée dans le cadre du plan risques adopté en janvier 1994 l'amélioration du système d'annonces des crues en renforçant la couverture radar du quart sud-est de la France.
Le MATE participe dans ce cadre au financement de cinq radars hydrométéorologiques, qui seront intégrés au réseau ARAMIS de Météo France que Jean-Pierre Beysson nous a présenté : Sembadel (Haute-Loire), Bollène (Vaucluse), Opoul (Pyrénées-Orientales), Collobrières (Var) et Aléria (Corse). Actuellement, le radar de Sembadel est opérationnel ; le radar d'Opoul le sera très prochainement ; les radars du Var et de la Corse sont en construction. Mon ministère subventionne ce programme à hauteur de 70 %, en apportant 40 MF sur les 57 MF que coûtera la création de ces cinq radars. En ce qui concerne plus particulièrement le radar de Bollène, le MATE a apporté 8,6 MF pour sa construction, d'un coût total de 10,8 MF. Je tiens à remercier les conseils généraux du Vaucluse et d'Ardèche qui ont accepté de compléter le financement de cet ouvrage. Il répond à une nécessité puisque la zone qu'il couvre est touchée près de 3 fois par an par des précipitations diluviennes ; l'état de catastrophe naturelle a en conséquence été constaté au moins une fois dans les 20 dernières années pour plus de 75 % des communes de cette zone.
La connaissance météorologique est essentielle ; elle n'en est pas pour autant une fin en soi en ce qui concerne les risques naturels : le but est de réussir à traduire le plus vite possible, de la manière la plus fiable possible, une prévision météorologique en une prévision d'inondations pour adapter les mesures d'urgence à la situation. Avant les radars, l'annonce des crues était impossible sur les petits bassins-versants soumis à des crues rapides ; les radars la rendent envisageable. Des progrès restent toutefois à faire pour tirer complètement parti des informations fournies par des radars. Le MATE soutient dans cette optique des programmes de recherche pour que les services d'annonce de crues puissent disposer de la meilleure information possible. L'organisation de cette annonce de crues devra reposer sur un partenariat entre Météo-France, l'Etat et les communes concernées.
Au-delà des progrès techniques, les circuits de mise en alerte méritent d'ailleurs une attention particulière pour une transmission plus rapide de l'alerte. L'élaboration par les maires de leur DICRIM (dossier d'information communal sur les risques majeurs) leur fournit l'occasion de s'interroger sur les modalités d'alerte des populations. La mission de retour d'expérience que j'ai diligentée à la suite des crues de novembre 1999 vient par ailleurs de me remettre son rapport sur le fonctionnement de ces procédures d'alerte ; des propositions d'amélioration en seront tirées en concertation avec l'ensemble des ministères concernées, notamment bien sûr le ministère de l'intérieur et le ministère de l'équipement, des transports et du logement.
En particulier, il importe de mieux cibler les messages d'alerte ; la multiplication des alertes émousse en effet la vigilance de tous. Des informations plus précises permettraient de mieux avertir chacun de la réalité du danger qui le menace. A cet égard, les messages d'alerte en cas de risque cyclonique outre-mer ou en matière d'avalanche ou de tempête en mer pourraient servir d'exemple.
Protection
Une bonne prévention par une identification précise du risque et des dispositifs d'alerte efficaces ne supprime évidemment pas la nécessité d'ouvrages de protection des zones déjà urbanisées, dont il faut protéger le mieux possible la population. En la matière, l'Etat, à qui la loi ne confie aucune responsabilité directe, intervient à la fois comme facilitateur, pour faire émerger des solutions concertées entre tous les intervenants, et comme financeur.
A ce titre, mon ministère a consacré depuis 1994 1 milliard 770 millions de francs à la restauration des cours d'eau et des champs d'expansion des crues ainsi qu'au renforcement des digues de protection dans les zones urbaines (270 MF ont été affectés à cette politique en 2000) ; 55 MF ont été attribués à ce type d'actions dans le Vaucluse.
Les contrats de plan entre l'Etat et les régions reprennent souvent ces mesures de protection, ce qui permettra de poursuivre et d'approfondir le partenariat avec les collectivités concernées pour améliorer la sécurité des populations et le bon fonctionnement hydraulique des cours d'eau. La cohérence de l'action, dans le cadre de programmes d'ensemble pluriannuels, est à cet égard, une condition sine qua non de succès. Dans le Vaucluse, je constate que les antagonismes locaux ont pu être dépassés pour constituer des structures de gestion par bassin-versant et tiens à féliciter chacun du sens des responsabilités ainsi manifesté : les élus au premier chef, bien sûr, mais aussi le Préfet du Vaucluse et ses services. Le pôle de compétence risques qu'il a constitué, un des seuls de France, est à cet égard exemplaire.
Avec ces trois volets, la prévention, la prévision, la protection, l'Etat entend mettre en uvre une politique globale ambitieuse en matière de risques naturels. L'installation que nous avons inaugurée aujourd'hui, avec son haut niveau de performance technique, illustre à merveille notre volonté en la matière. Il nous faut toutefois toujours garder en mémoire le souvenir des catastrophes qui nous ont frappés. Le risque nul n'existe pas, la protection parfaite et absolue non plus. C'est en entretenant la mémoire des catastrophes pour développer chez chacun une vraie culture du risque que se généraliseront les comportements responsables. C'est bien ainsi, en ayant conscience de notre faiblesse à tous devant les grands phénomènes naturels, que nous saurons ne pas exposer nos vies et celle de nos proches, ainsi que nos biens, et qu'au bout du compte, les risques naturels pourront être les mieux maîtrisés.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 11 septembre 2000)