Texte intégral
J.-P. Elkabbach - F. Hollande, bonjour et merci d'être là. Bienvenue.
- "Bonjour. "
L'heure de l'Europe en France, c'est demain. Les députés se prononcent demain sur l'élargissement de 15 à 25 de l'Union européenne. Est-ce que vous demandez à tous les socialistes de voter oui ?
- "Tous les socialistes ont contribué dans ces dernières années à faire l'élargissement de l'Europe. Le premier, c'est F. Mitterrand qui a voulu cet élargissement et L. Jospin, Premier ministre avec J. Chirac président, ont négocié cet élargissement, je ne comprendrais pas que les socialistes ne soient pas présents au moment de cette ratification. "
Donc vous demandez à tous de voter oui et vous tirerez l'oreille peut-être de quelques abstentionnistes ?
- "Je pense que dès lors qu'on a fait ce choix, qu'on l'a fait depuis longtemps, il faut être cohérent et ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition, aujourd'hui, qu'il faudrait s'opposer à l'Europe. "
Un oui socialiste majoritaire sera-t-il une indication sur un oui socialiste à la constitution de l'Europe à 25 ?
- "Nous verrons le texte final. L'idée c'est quand même de pouvoir voter une Constitution. Parce que qu'est-ce qu'on avait dit lorsque précisément nous négocions l'élargissement ? Qu'il fallait l'approfondissement de l'Europe. Cet approfondissement, il a tardé, il doit se faire, donc moi, je souhaite qu'il y ait un bon approfondissement de l'Europe c'est-à-dire une bonne constitution avec aussi une dimension sociale et économique, parce que c'est celle qui nous manque aujourd'hui. "
Mais sincèrement est-ce qu'on peut être un européen incolore et tiède quand on veut gouverner la France ?
- "Il faut être un Européen d'abord, et un Européen exigeant. On n'est pas un Européen qui prend l'Europe telle qu'elle est. On est un Européen qui la construit. Et je ne veux pas ici laisser donner l'impression que nous aurions des opinions variables selon notre situation institutionnelle. Nous sommes dans l'opposition, mais précisément nous voulons avoir aussi la responsabilité de la construction de l'Europe. "
Vous, c'est l'Europe, clairement ?
- "C'est l'Europe clairement jusqu'au bout, c'est-à-dire être Européen, être Français parce que c'est ce qui fait aussi notre identité - surtout notre identité - et être socialiste parce qu'on peut aussi faire une Europe qui puisse agir différemment d'aujourd'hui. "
F. Hollande, pendant plusieurs jours, le Parti socialiste a réclamé le départ de J.-P. Raffarin. Vous l'avez entendu sur Europe 1, il répond qu'il n'a pas de CDD et qu'il a avec J. Chirac un contrat de longue durée. Il va vous falloir faire avec ?
- "Ce sont surtout les Français qui vont devoir faire avec. C'est bien ça le problème qui est posé. J'ai eu le sentiment qu'à votre micro, J.-P. Raffarin essayait d'abord de se rassurer lui-même plutôt que de rassurer les Français. "
Il n'avait pas peur de vous ? Il avait peur de lui ou de ce qui l'entoure ?
- "Je pense qu'il a peur de deux éléments qui sont dans le débat public : d'abord il y a une crise de confiance dans le pays et un doute sur la politique qui est suivie. Plus qu'un doute, presque un refus. Et puis il y a un deuxième élément dans le débat public, c'est qu'il est soumis à des compétitions au sein même de son gouvernement. D'où un problème d'autorité. Et alors ce qu'il fait, à votre micro, c'est de dire " J'ai la confiance du Président de la République ". Sans doute, mais a-t-il la confiance des Français ? A-t-il même la confiance de ses collègues au Gouvernement ? Il brandit, je ne sais quel carton jaune, menace même de carton rouge mais il n'est pas là comme arbitre, il doit être là comme chef de gouvernement et chef de majorité. Il l'a dit mais hélas, je ne suis pas sûr que les Français le reconnaissent tel quel. "
Mais attendez, il y a un match intéressant, une compétition pour les uns et les autres dans quelques mois en mars et on verra s'il est populaire, si ça marche, il est écrasé et si vous, vous gagnez, vous les socialistes. Alors il confirme le retour de la croissance - en 2004, 1,7 et en 2005 autour de 2 - et il veut accélérer la croissance, il veut en profiter. Il propose à tous les syndicats une négociation sur l'emploi. Est-ce que c'est de nature selon vous à réduire le chômage ?
- "D'abord moi, je souhaite que cette croissance revienne, je le souhaite pour mon pays, je le souhaite pour les Français. "
Elle arrive là doucement.
- "Elle arrive, c'est depuis plusieurs mois qu'il nous l'annonce cette reprise de la croissance. Elle ne vient pas, pourquoi ? Parce que les conditions sans doute sont réunies au plan international, on voit ce qui se passe aux Etats-Unis et même en Europe, mais en France, il y a un verrou qui est une consommation qui a été bridée"
L'héritage.
- "Oui l'héritage de M. Raffarin. Et puis il y a un deuxième verrou qui est le poids des déficits budgétaires et sociaux qui empêchent en définitive à l'économie française de pouvoir saisir toutes les opportunités. Deuxièmement, est-ce qu'il faut un grand plan pour l'emploi ? Mais nous ne cessons de le dire, mais quel plan pour l'emploi ? Il s'agit simplement dans ce qu'a annoncé J.-P. Raffarin de donner une formalité administrative nouvelle pour les petites entreprises de moins de 10 salariés. Pourquoi pas. "
Vous n'y croyez pas ?
- "Pourquoi pas ! Si ça va dans le bon sens. Mais en revanche, ce qu'il faut pour un plan pour l'emploi, c'est trois facteurs. Un, il faut relancer la consommation, arrêtons la baisse de l'impôt sur le revenu pour les plus favorisés, donnons tout de suite une prime pour l'emploi supérieure à ce qu'elle est prévue aujourd'hui. Ca c'est le premier facteur. Deuxième facteur, il faut moduler les charges sociales selon l'effort d'embauche dans les entreprises, que les entreprises qui créaient de l'emploi paient moins de cotisations sociales. Voilà ce qui pourrait être un facteur déclenchant. Et troisièmement, il faut un contrat d'insertion pour les chômeurs de longue durée, plutôt qu'un RMA qui rejette dans l'exclusion et qui déstabilise le marché du travail. Il faut qu'il y ait ce lien professionnel. Ce lien d'activité entre les Français. "
Autrement dit chacun a son plan, vous, vous pensez que c'est le meilleur. Lui, il pense que c'est le meilleur, on verra.
- "C'est normal, nous sommes dans une démocratie, chacun doit faire son choix. Vous avez évoqué les élections régionales, à juste raison. Ca sera un moment de vérité pour les uns comme pour les autres. Moi, je souhaite qu'après ce qui s'est passé il y a deux ans, les Français s'investissent dans cette campagne. Pourquoi ? Parce qu'elle peut être déterminante pour leur propre avenir. Moi je ne suis là que, je ne suis pas là pour dire : " Attendez, il faut attendre 2007, nous verrons en 2007, soyez patients. " Non, nous pouvons déjà changer la vie quotidienne de nos concitoyens dès 2004 grâce aux élections régionales et les socialistes je le dis ici, auront un contrat, présenteront un contrat aux Français sur l'éducation, l'emploi, l'environnement, bref tout ce qui peut"
Pas la santé
- "La santé ce n'est pas de la responsabilité des régions. Donc je ne suis pas là pour dire ce que l'on pourrait faire là où on n'a pas la compétence pour le faire. Mais trois éléments majeurs - éducation, emploi, environnement - oui, on peut changer dès 2004. "
Alors le Premier ministre qui s'en est pris à son tour au Parti socialiste : " le PS danse, l'extrême gauche avance ". C'est faux ça ?
- "J'ai senti, là, dans cette formule, qu'il y avait comme une gourmandise de la part du Premier ministre. Ah ! Si l'extrême gauche pouvait progresser, si l'extrême gauche pouvait empêcher la gauche, si l'extrême gauche pouvait rendre service à la majorité et à la droite. Finalement c'était le meilleur argumentaire pour ne pas voter lorsqu'on est à gauche pour l'extrême gauche. "
On voit bien que depuis plusieurs jours, il vous sert de cible, en tout cas de punching-ball et je dirais au candidat PS, à la candidature à l'Elysée, comme si plus fort on tapait sur J.-P. Raffarin, plus vite on pouvait montrer qu'on était apte à 2007, c'est ça ?
- "Moi je vais vous dire une chose. Je pense que J.-P. Raffarin n'a pas la responsabilité principale et qu'il y a une forme d'acharnement qui ne me paraît pas convenable. Pourquoi ? Parce que J.-P. Raffarin"
C'est bien, défendez-le. Mais contre qui ?
- "Contre ses propres amis. J'ai le sentiment qu'il est plutôt de ce point de vue menacé mais aussi par rapport à J. Chirac. Il est le Président de la République, c'est lui qui doit donner la vision, c'est lui qui doit donner le projet de la France dans l'Europe dont on a parlé le Premier ministre trop brièvement. C'est lui qui doit fixer les grandes orientations, c'est lui qui doit dire quelle politique de l'emploi il veut. Au contraire, il laisse son Premier ministre s'embourber dans les questions de taxes sur le tabac, dans les questions d'éducation, d'université, personne n'y comprend rien, c'est la cacophonie. Donc affaiblir le Premier ministre, je ne pense pas que ce soit finalement utile au sein du gouvernement, utile pour notre pays. Ce qui est en cause, c'est l'absence, l'insuffisance du Président de la République parce que c'est lui qui a reçu mandat des Français. C'est pour ça que"
Mais est-ce que ce n'est pas exactement ce qui se passe avec F. Hollande. Parce que vous, vous êtes aux manettes, à la cuisine du PS et L. Fabius, Strauss-Kahn se mettent en route, l'un est un bon motard, l'autre est un fameux danseur. Qu'est-ce qu'il vous reste à vous ?
- "Il me reste l'essentiel, c'est-à-dire d'animer la vie de mon parti, de faire en sorte qu'aux élections régionales qui viennent au mois de mars et qui vont décider de tout - je le dis de tout, à la fois du sort du gouvernement - décider également de ce que sera la configuration de la gauche avec le Parti socialiste, de ce que sera aussi l'extrême droite, parce que je ne l'oublie pas dans cette revue d'effectifs et que donc nous devons savoir si en mars prochain, c'est un renouveau qui peut se profiler, qui peut se préparer ou c'est la répétition de l'accident qui d'ailleurs n'en serait plus un, de la crise du 21 avril. Donc pour moi, l'enjeu il est majeur pour mon pays et je ne suis pas là simplement pour présenter tel ou tel avantage ou tel ou tel rôle pour l'avenir. Je suis là pour préparer 2004. "
C'est-à-dire que tous ceux qui sont pressés pensant à 2007 et vous, vous leur dites plutôt, le rendez-vous c'est 2004.
- "Le rendez-vous c'est 2004. Maintenant, pas de pudibonderie, il est normal que chacun ait des ambitions, la mienne, elle est pour 2004. "
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 novembre 2003)
- "Bonjour. "
L'heure de l'Europe en France, c'est demain. Les députés se prononcent demain sur l'élargissement de 15 à 25 de l'Union européenne. Est-ce que vous demandez à tous les socialistes de voter oui ?
- "Tous les socialistes ont contribué dans ces dernières années à faire l'élargissement de l'Europe. Le premier, c'est F. Mitterrand qui a voulu cet élargissement et L. Jospin, Premier ministre avec J. Chirac président, ont négocié cet élargissement, je ne comprendrais pas que les socialistes ne soient pas présents au moment de cette ratification. "
Donc vous demandez à tous de voter oui et vous tirerez l'oreille peut-être de quelques abstentionnistes ?
- "Je pense que dès lors qu'on a fait ce choix, qu'on l'a fait depuis longtemps, il faut être cohérent et ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition, aujourd'hui, qu'il faudrait s'opposer à l'Europe. "
Un oui socialiste majoritaire sera-t-il une indication sur un oui socialiste à la constitution de l'Europe à 25 ?
- "Nous verrons le texte final. L'idée c'est quand même de pouvoir voter une Constitution. Parce que qu'est-ce qu'on avait dit lorsque précisément nous négocions l'élargissement ? Qu'il fallait l'approfondissement de l'Europe. Cet approfondissement, il a tardé, il doit se faire, donc moi, je souhaite qu'il y ait un bon approfondissement de l'Europe c'est-à-dire une bonne constitution avec aussi une dimension sociale et économique, parce que c'est celle qui nous manque aujourd'hui. "
Mais sincèrement est-ce qu'on peut être un européen incolore et tiède quand on veut gouverner la France ?
- "Il faut être un Européen d'abord, et un Européen exigeant. On n'est pas un Européen qui prend l'Europe telle qu'elle est. On est un Européen qui la construit. Et je ne veux pas ici laisser donner l'impression que nous aurions des opinions variables selon notre situation institutionnelle. Nous sommes dans l'opposition, mais précisément nous voulons avoir aussi la responsabilité de la construction de l'Europe. "
Vous, c'est l'Europe, clairement ?
- "C'est l'Europe clairement jusqu'au bout, c'est-à-dire être Européen, être Français parce que c'est ce qui fait aussi notre identité - surtout notre identité - et être socialiste parce qu'on peut aussi faire une Europe qui puisse agir différemment d'aujourd'hui. "
F. Hollande, pendant plusieurs jours, le Parti socialiste a réclamé le départ de J.-P. Raffarin. Vous l'avez entendu sur Europe 1, il répond qu'il n'a pas de CDD et qu'il a avec J. Chirac un contrat de longue durée. Il va vous falloir faire avec ?
- "Ce sont surtout les Français qui vont devoir faire avec. C'est bien ça le problème qui est posé. J'ai eu le sentiment qu'à votre micro, J.-P. Raffarin essayait d'abord de se rassurer lui-même plutôt que de rassurer les Français. "
Il n'avait pas peur de vous ? Il avait peur de lui ou de ce qui l'entoure ?
- "Je pense qu'il a peur de deux éléments qui sont dans le débat public : d'abord il y a une crise de confiance dans le pays et un doute sur la politique qui est suivie. Plus qu'un doute, presque un refus. Et puis il y a un deuxième élément dans le débat public, c'est qu'il est soumis à des compétitions au sein même de son gouvernement. D'où un problème d'autorité. Et alors ce qu'il fait, à votre micro, c'est de dire " J'ai la confiance du Président de la République ". Sans doute, mais a-t-il la confiance des Français ? A-t-il même la confiance de ses collègues au Gouvernement ? Il brandit, je ne sais quel carton jaune, menace même de carton rouge mais il n'est pas là comme arbitre, il doit être là comme chef de gouvernement et chef de majorité. Il l'a dit mais hélas, je ne suis pas sûr que les Français le reconnaissent tel quel. "
Mais attendez, il y a un match intéressant, une compétition pour les uns et les autres dans quelques mois en mars et on verra s'il est populaire, si ça marche, il est écrasé et si vous, vous gagnez, vous les socialistes. Alors il confirme le retour de la croissance - en 2004, 1,7 et en 2005 autour de 2 - et il veut accélérer la croissance, il veut en profiter. Il propose à tous les syndicats une négociation sur l'emploi. Est-ce que c'est de nature selon vous à réduire le chômage ?
- "D'abord moi, je souhaite que cette croissance revienne, je le souhaite pour mon pays, je le souhaite pour les Français. "
Elle arrive là doucement.
- "Elle arrive, c'est depuis plusieurs mois qu'il nous l'annonce cette reprise de la croissance. Elle ne vient pas, pourquoi ? Parce que les conditions sans doute sont réunies au plan international, on voit ce qui se passe aux Etats-Unis et même en Europe, mais en France, il y a un verrou qui est une consommation qui a été bridée"
L'héritage.
- "Oui l'héritage de M. Raffarin. Et puis il y a un deuxième verrou qui est le poids des déficits budgétaires et sociaux qui empêchent en définitive à l'économie française de pouvoir saisir toutes les opportunités. Deuxièmement, est-ce qu'il faut un grand plan pour l'emploi ? Mais nous ne cessons de le dire, mais quel plan pour l'emploi ? Il s'agit simplement dans ce qu'a annoncé J.-P. Raffarin de donner une formalité administrative nouvelle pour les petites entreprises de moins de 10 salariés. Pourquoi pas. "
Vous n'y croyez pas ?
- "Pourquoi pas ! Si ça va dans le bon sens. Mais en revanche, ce qu'il faut pour un plan pour l'emploi, c'est trois facteurs. Un, il faut relancer la consommation, arrêtons la baisse de l'impôt sur le revenu pour les plus favorisés, donnons tout de suite une prime pour l'emploi supérieure à ce qu'elle est prévue aujourd'hui. Ca c'est le premier facteur. Deuxième facteur, il faut moduler les charges sociales selon l'effort d'embauche dans les entreprises, que les entreprises qui créaient de l'emploi paient moins de cotisations sociales. Voilà ce qui pourrait être un facteur déclenchant. Et troisièmement, il faut un contrat d'insertion pour les chômeurs de longue durée, plutôt qu'un RMA qui rejette dans l'exclusion et qui déstabilise le marché du travail. Il faut qu'il y ait ce lien professionnel. Ce lien d'activité entre les Français. "
Autrement dit chacun a son plan, vous, vous pensez que c'est le meilleur. Lui, il pense que c'est le meilleur, on verra.
- "C'est normal, nous sommes dans une démocratie, chacun doit faire son choix. Vous avez évoqué les élections régionales, à juste raison. Ca sera un moment de vérité pour les uns comme pour les autres. Moi, je souhaite qu'après ce qui s'est passé il y a deux ans, les Français s'investissent dans cette campagne. Pourquoi ? Parce qu'elle peut être déterminante pour leur propre avenir. Moi je ne suis là que, je ne suis pas là pour dire : " Attendez, il faut attendre 2007, nous verrons en 2007, soyez patients. " Non, nous pouvons déjà changer la vie quotidienne de nos concitoyens dès 2004 grâce aux élections régionales et les socialistes je le dis ici, auront un contrat, présenteront un contrat aux Français sur l'éducation, l'emploi, l'environnement, bref tout ce qui peut"
Pas la santé
- "La santé ce n'est pas de la responsabilité des régions. Donc je ne suis pas là pour dire ce que l'on pourrait faire là où on n'a pas la compétence pour le faire. Mais trois éléments majeurs - éducation, emploi, environnement - oui, on peut changer dès 2004. "
Alors le Premier ministre qui s'en est pris à son tour au Parti socialiste : " le PS danse, l'extrême gauche avance ". C'est faux ça ?
- "J'ai senti, là, dans cette formule, qu'il y avait comme une gourmandise de la part du Premier ministre. Ah ! Si l'extrême gauche pouvait progresser, si l'extrême gauche pouvait empêcher la gauche, si l'extrême gauche pouvait rendre service à la majorité et à la droite. Finalement c'était le meilleur argumentaire pour ne pas voter lorsqu'on est à gauche pour l'extrême gauche. "
On voit bien que depuis plusieurs jours, il vous sert de cible, en tout cas de punching-ball et je dirais au candidat PS, à la candidature à l'Elysée, comme si plus fort on tapait sur J.-P. Raffarin, plus vite on pouvait montrer qu'on était apte à 2007, c'est ça ?
- "Moi je vais vous dire une chose. Je pense que J.-P. Raffarin n'a pas la responsabilité principale et qu'il y a une forme d'acharnement qui ne me paraît pas convenable. Pourquoi ? Parce que J.-P. Raffarin"
C'est bien, défendez-le. Mais contre qui ?
- "Contre ses propres amis. J'ai le sentiment qu'il est plutôt de ce point de vue menacé mais aussi par rapport à J. Chirac. Il est le Président de la République, c'est lui qui doit donner la vision, c'est lui qui doit donner le projet de la France dans l'Europe dont on a parlé le Premier ministre trop brièvement. C'est lui qui doit fixer les grandes orientations, c'est lui qui doit dire quelle politique de l'emploi il veut. Au contraire, il laisse son Premier ministre s'embourber dans les questions de taxes sur le tabac, dans les questions d'éducation, d'université, personne n'y comprend rien, c'est la cacophonie. Donc affaiblir le Premier ministre, je ne pense pas que ce soit finalement utile au sein du gouvernement, utile pour notre pays. Ce qui est en cause, c'est l'absence, l'insuffisance du Président de la République parce que c'est lui qui a reçu mandat des Français. C'est pour ça que"
Mais est-ce que ce n'est pas exactement ce qui se passe avec F. Hollande. Parce que vous, vous êtes aux manettes, à la cuisine du PS et L. Fabius, Strauss-Kahn se mettent en route, l'un est un bon motard, l'autre est un fameux danseur. Qu'est-ce qu'il vous reste à vous ?
- "Il me reste l'essentiel, c'est-à-dire d'animer la vie de mon parti, de faire en sorte qu'aux élections régionales qui viennent au mois de mars et qui vont décider de tout - je le dis de tout, à la fois du sort du gouvernement - décider également de ce que sera la configuration de la gauche avec le Parti socialiste, de ce que sera aussi l'extrême droite, parce que je ne l'oublie pas dans cette revue d'effectifs et que donc nous devons savoir si en mars prochain, c'est un renouveau qui peut se profiler, qui peut se préparer ou c'est la répétition de l'accident qui d'ailleurs n'en serait plus un, de la crise du 21 avril. Donc pour moi, l'enjeu il est majeur pour mon pays et je ne suis pas là simplement pour présenter tel ou tel avantage ou tel ou tel rôle pour l'avenir. Je suis là pour préparer 2004. "
C'est-à-dire que tous ceux qui sont pressés pensant à 2007 et vous, vous leur dites plutôt, le rendez-vous c'est 2004.
- "Le rendez-vous c'est 2004. Maintenant, pas de pudibonderie, il est normal que chacun ait des ambitions, la mienne, elle est pour 2004. "
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 24 novembre 2003)