Texte intégral
Je remercie vivement la présidence italienne pour l'organisation de cette VIème Conférence ministérielle euro-méditerranéenne qui s'est tenue à Naples.
Pour la France, cette conférence revêt un intérêt tout à fait particulier en permettant de rappeler, à l'heure de l'élargissement, la priorité que constitue la Méditerranée pour l'Union européenne.
Alors que la rive Sud de la Méditerranée est traversée par diverses crises et est confrontée à des défis politiques, économiques et sociaux difficiles, l'Europe doit être présente, en tant que voisine et partenaire, pour soutenir ces pays dans leurs projets de réforme et contribuer ainsi à instaurer une zone de paix et de prospérité en Méditerranée, qui est l'objectif même du processus de Barcelone.
Nous sommes tous conscients des obstacles qui entravent la marche vers un tel idéal de paix et de prospérité. Les terribles attentats qui viennent de frapper la Turquie, victime à son tour du terrorisme, nous les rappellent douloureusement. La gravité de la situation au Proche-Orient, les répercussions du conflit en Irak, la question du Sahara occidental qui demeure non résolue sont autant de problèmes qui bloquent tout processus d'intégration régionale et exigent une forte mobilisation de la communauté internationale pour trouver des solutions. Car celles-ci existent, la France en est convaincue, et elles ne pourront être mises oeuvre qu'avec une communauté internationale unie, volontaire et déterminée :
Au Proche-Orient, tout d'abord, il y a urgence : des signes positifs, bien que ténus, existent depuis la formation du nouveau gouvernement palestinien d'Ahmed Qoreï. Nous devons les encourager et mettre en oeuvre sans plus tarder la Feuille de route. Toutes les initiatives allant dans ce sens sont bienvenues, comme celle prise à Genève qui est, à mes yeux, complémentaire de la Feuille de route et montre que le dialogue est toujours possible entre les deux parties.
En Irak, comme vous le savez, la France ne cesse de plaider en faveur d'un transfert de souveraineté le plus rapide possible. Nous avons salué l'accord signé le 15 novembre entre le Conseil de gouvernement irakien et l'Autorité provisoire de la Coalition. Cela va dans le bon sens. Mais, il faut aller vite, car le statu quo fait le jeu des extrémistes. La France continuera de privilégier une approche politique globale et collective visant trois objectifs : accélérer et élargir le processus politique pour briser la spirale de la violence ; responsabiliser tous les Etats de la région pour réintégrer l'Irak dans son environnement régional ; donner aux Nations unies un rôle effectif pour accompagner la transition en Irak. C'est pourquoi nous plaidons pour la nomination d'un envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies.
*
Mais la France considère que les conflits régionaux ne doivent pas empêcher le processus de Barcelone d'aller de l'avant, là où c'est possible, de poursuivre une dynamique vertueuse capable de favoriser l'instauration d'un nouveau climat de confiance entre partenaires.
Le partenariat euro-méditerranéen nous est cher, car c'est un outil unique de rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée et donc entre les cultures. Si ce processus a connu des avancées notables dans le domaine de la coopération économique, en particulier à travers les fonds MEDA, ses aspects politiques et de sécurité ont connu peu de progrès. Mais, pour la France, il reste possible de relancer ce processus dans tous ses volets.
Tel est le but ambitieux que nous nous sommes fixé en soumettant, à l'occasion de cette rencontre à Naples, des propositions concrètes destinées à relancer le partenariat euro-méditerranéen. Cette initiative française présentée à Naples avait reçu auparavant le parrainage de huit Etats européens : l'Allemagne, Chypre, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Grèce, Malte, la Pologne, le Portugal.
Que dit ce texte ? Essentiellement notre volonté de développer une démarche pleinement partenariale et de co-responsabilité entre les deux rives de la Méditerranée. Ces propositions s'organisent ainsi autour de trois grands axes :
1/ le renforcement du dialogue politique et de sécurité, notamment à travers une relance du débat sur les thèmes prioritaires : sécurité régionale et PESD, lutte contre le terrorisme, démocratisation et Droits de l'Homme ;
2/ le développement : il implique une approche véritablement contractuelle de la coopération, renforcée par un dialogue économique euro-méditerranéen à haut niveau ; une priorité à l'accompagnement des réformes économiques et à l'intégration régionale et sous-régionale ;
3/ la promotion d'une action ambitieuse dans le domaine du dialogue des cultures et du développement social et humain, y compris dans celui des Droits de l'Homme.
La France attache une grande importance à l'intégration régionale : il nous faut aider le Maghreb et le Mashrek à réaliser leur intégration. Ce travail pourrait commencer avec le Maghreb, qui a posé les bases de son intégration. Il s'agirait de lancer des projets communs dans les secteurs clés que sont l'énergie, la gestion de l'eau, les transports ou encore les technologies de l'information. Cette démarche devra être étendue ensuite à l'ensemble de nos partenaires.
Concernant le Maghreb, je me réjouis de la tenue du premier Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue "5+5" à Tunis les 5 et 6 décembre. Comme vous le savez, le "5+5" se distingue du processus de Barcelone en constituant une enceinte de dialogue politique informel propre à la Méditerranée occidentale. Ce Sommet pourra, je l'espère, contribuer à l'édification d'un Maghreb uni.
Le processus de Barcelone est notre avenir commun. Le président de la République, lors de sa visite d'Etat au Maroc, a tenu un discours important à Tanger sur l'espace euro-méditerranéen le 10 octobre dernier. Il avait alors insisté notamment sur un point : la logique de l'assistance est une logique révolue. Désormais, c'est celle du partenariat qui doit prévaloir. Elle se fonde sur une responsabilité partagée, une ambition et une vision communes.
Q - (Sur l'accord de Genève et la Feuille de route)
R - C'est bien évidemment le risque et nous avons vu beaucoup de plans de paix terminer ainsi dans les tiroirs. Nous avons à coeur, dans une période de particulièrement grande tension, à un moment où c'est l'enjeu global du Moyen-Orient qui est en cause, de parler du processus de paix. Nous voyons aussi la situation en Irak, nous voyons la multiplication des tensions dans la région. Donc, reprendre l'initiative sur la paix au Proche-Orient est vital, non seulement pour la région, mais pour l'ensemble de la communauté internationale. A partir de là, je crois qu'il faut que nous fassions le point, de façon très précise, sur ce qui est sur la table. Nous avons, d'un côté, la Feuille de route. Elle est tout à fait d'actualité, et elle est soutenue par l'ensemble des parties : Israéliens, Palestiniens, pays de la région, l'ensemble de la communauté internationale. Cette Feuille de route, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle détermine un calendrier ; elle détermine plusieurs étapes qui doivent conduire à la création d'un état palestinien en 2005. Elle réserve un certain nombre de questions parmi les plus délicates. Eh bien, justement, l'accord de Genève, traite ces questions particulièrement délicates, comme le statut de Jérusalem, comme le droit au retour des Palestiniens. C'est dire que l'accord de Genève, par rapport à la Feuille de route, éclaire l'horizon, fixe un certain nombre d'orientations, marque l'engagement des sociétés civiles, donne un espoir à tous, en montrant le chemin. Oui, il est possible de s'entendre, y compris sur les questions les plus difficiles. Ceci ne veut pas dire que ce soit véritablement un accord qui puisse s'imposer tel quel à tous, mais cela donne les bases d'une discussion possible sur les questions les plus difficiles. Alors, le vrai problème aujourd'hui, partant de cette Feuille de route qui fixe un calendrier, partant de cet accord de Genève et d'autres propositions qui éclairent l'horizon, c'est de rentrer véritablement dans un processus continu de progrès et de paix. Pour cela, il faut une mécanique. La mécanique, nous le savons bien, elle a un point de départ. Ce point de départ, c'est l'engagement de chacune des parties à faire véritablement ce qu'elles doivent dans la première étape du processus. Cela signifie, pour les Palestiniens, renoncer à la violence, s'engager dans un processus de paix, de cessez-le-feu, de trêve, qui soit consolidé, qui soit durable, qui puisse déboucher véritablement sur l'abandon des armes ; et du côté des Israéliens, le retrait des Territoires, des gestes forts sur l'arrêt de la colonisation, qui crédibilisent véritablement l'avancée dans le sens de la paix. Pour cela, il est impératif que ces gestes s'accompagnent d'une reprise du dialogue entre les différentes parties et nous soutenons la reprise du dialogue entre le Premier ministre israélien et le Premier ministre palestinien. Et il est important que ce dialogue s'accompagne de gestes forts, de gestes concrets.
Nous pensons que le moment est venu, pour les uns et les autres, de s'engager. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Parce que nous voyons bien que ceux qui tirent avantage de la situation actuelle, de cet immobilisme sur le terrain, ce sont les terroristes. C'est bien eux qui, seuls, peuvent trouver avantage à la situation actuelle et dicter leur propre agenda. La communauté internationale, la communauté régionale, les parties doivent donc reprendre l'initiative pour fixer un agenda qui soit celui de la paix. Et je crois que tout ce qui accompagne aujourd'hui, toutes les initiatives qui fleurissent, sont autant d'éléments d'incitation qui montrent qu'il faut bouger. Nous voulons accompagner ce processus. Nous avions salué le réengagement américain lors des rencontres d'Aqaba. Je crois qu'il faut maintenant que ce réengagement soit celui de tous : réengagement des Palestiniens et des Israéliens, réengagement des pays de la région, réengagement américain, réengagement de l'ensemble de la communauté internationale, des Européens, réengagement du Quartet. C'est notre responsabilité à tous que d'accompagner, de nous mobiliser pour ce chemin et nous continuons à penser, dès lors que le dialogue est repris, dès lors que des gestes forts marquent et crédibilisent l'engagement des deux parties, que la Conférence internationale qui est prévue dans la première étape de la Feuille de route peut sceller ce mouvement. Nous pensons que la concertation, la mobilisation internationale, à un moment d'une particulière gravité pour l'ensemble du Moyen-Orient, est une nécessité. Nous avons soutenu l'initiative russe dans le cadre de l'Irak, d'une conférence internationale, et nous avions proposé pour notre part des consultations accrues, des concertations accrues pour marquer cette volonté commune. Nous pensons qu'il doit en aller ainsi pour l'ensemble des grandes crises du Moyen-Orient.
Q - (Sur le mur de sécurité)
R - C'est évidemment une question très difficile, et au moment où nous parlons d'une relance, de paix, l'idée de la construction d'un mur n'est certainement pas la réponse adaptée, celle qui peut créer la confiance, nous permettre d'avancer ensemble vers la paix. Les échanges d'hier ont bien traduit la position israélienne, qui fait de ce mur une barrière de sécurité et la position d'une majorité d'Etats qui pensent que ce mur n'est justement pas la réponse crédible et qu'en tout état de cause, un mur n'a jamais permis de constituer une garantie de sécurité d'une quelconque façon. Donc, il est très important que dans cette affaire, le mouvement de dialogue, de confiance permette de dépasser ces décisions qui ne sont pas, c'est la conviction de la France, à la mesure des enjeux, à la mesure de notre ambition, pour avancer sur la voie de la paix. L'assemblée générale des Nations unies a pris une position très forte, elle a condamné ce mur. Faut-il aujourd'hui s'engager dans une procédure visant à confier à la Cour internationale de Justice le soin d'émettre un avis ? Je dois dire que de ce point de vue, nous nous interrogeons. Nous pensons qu'il faut privilégier la marche vers la paix, vers le dialogue, débloquer ce processus, et nous pensons qu'il est donc aujourd'hui opportun d'avancer dans la voie d'un dialogue politique. Nous avons des consultations entre Européens, nous souhaitons aborder ensemble la question dont vous avez parlé, une nouvelle initiative qui pourrait être prise dans le cadre des Nations unies, mais nous nous interrogeons en tous cas sur l'opportunité aujourd'hui de cette façon d'avancer. Je crois qu'il faut privilégier au contraire l'unité de nos forces pour chercher par la négociation, un réengagement de chacun dans la région.
Q - (Sur le mur de sécurité et le terrorisme.)
R - Vous savez, quand on est confronté à des épreuves, sur la scène internationale et quand nous sommes confrontés à des crises et à des conflits, eh bien il faut que l'ensemble des parties se mobilise pour avancer dans le sens la paix. Il est bien évident que pour faire la paix, il faut être deux. Et donc, quand nous parlons de crédibiliser, d'avancer sur ce processus, il faut que chacun fasse sa part du chemin. Et la communauté internationale, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Quartet, doivent garantir ce chemin. Il s'agit donc d'adresser les messages le plus fermes et les plus incitatifs à chacune des parties pour que ce processus reprenne. Et je crois que l'Europe a une responsabilité particulière. Et c'est donc ce que nous voulons dire aux Israéliens d'un côté : votre sécurité ne sera assurée que par un mouvement dans le sens de la paix, que par la création d'un Etat palestinien capable de prendre en main son avenir, et nous disons parallèlement aux Palestiniens : renoncez à la violence, car c'est là une voie sans issue qui ne fera qu'accroître et déstabiliser un peu plus la région, sans pour autant faire progresser la défense des intérêts et des idéaux du peuple palestinien visant à la création d'un Etat. Donc, il s'agit bien de sortir de cette bataille des préalables, de sortir de ces accusations réciproques pour créer un mouvement de confiance. Et le rôle de la communauté internationale, ce qu'on doit attendre des uns et des autres, et là je parle en tant que Français, et en tant qu'Européen, c'est de jouer un rôle positif et constructif vis-à-vis de chacun. C'est bien cette voie que nous voulons crédibiliser. Et nous voyons bien que c'est aujourd'hui l'attente des peuples. Si l'accord de Genève reçoit un écho si profond aujourd'hui, au sein de la communauté internationale, c'est bien parce qu'il apporte des solutions. Et c'est pour cela que nous voulons privilégier tout ce qui ressemble à des solutions, non pas des manoeuvres dilatoires, non pas des procédures engagées ici où là, mais des solutions qui marquent la volonté et l'engagement de la communauté internationale pour crédibiliser le chemin de la paix. Donc, sortons des accusations réciproques, sortons des procès d'intentions, sortons des arrière-pensées, sortons des manoeuvres tactiques, pour nous engager sur le seul terrain qui vaille, celui de la paix.
Q - (Sur Executive Life et la Côte d'Ivoire.)
R - Vous avez vu les réponses apportées par le gouvernement français, le ministre des Finances, le porte-parole du gouvernement. Ce que je peux réaffirmer ici, c'est que nous voulons bien sûr, un accord global et définitif sur cette question. Nous sommes pleinement mobilisés pour la défense des intérêts financiers des Français, de la France, et nous espérons qu'un accord peut encore intervenir dans cette affaire.
En ce qui concerne la Côte-d'Ivoire, chacun a observé la multiplication des tensions au cours des derniers jours, alors même que nous étions engagés dans un processus diplomatique, politique, qui s'était considérablement intensifié depuis les rencontres d'Accra, de Libreville, depuis les visites effectuées par Laurent Gbagbo, le président de la Côte d'Ivoire, et les rencontres avec ses homologues maliens et burkinabé, il y avait une dynamique politique et c'est sur cette dynamique que nous voulons travailler, à la fois sur le plan politique, pour que la réconciliation puisse avoir lieu - et nous souhaitons que très rapidement les forces nouvelles puissent revenir au gouvernement et que chacun assume sa responsabilité dans un moment difficile dans la vie de la Côte d'Ivoire -, nous souhaitons parallèlement que le processus qui a été engagé, de sécurité sur le territoire ivoirien puisse se poursuivre à travers la logique et la politique de regroupement et de désarmement telle qu'elle a été prévue. Il faut bien sûr que la tension et les esprits s'apaisent. Nous appelons de nos voeux, de ce point de vue, un engagement fort de tous ceux qui en Côte d'Ivoire, ont une responsabilité : les autorités ivoiriennes, l'ensemble des personnalités politiques, pour marquer clairement l'importance de tenir les engagements qui ont été pris. Tenir les engagements qui ont été pris, ceux qui ont été pris à Marcoussis, les engagements qui sont pris devant le peuple ivoirien qui, aujourd'hui, aspire à la paix. Il devrait y avoir, dans quelques heures, une rencontre à Yamoussoukro, il faut que cette rencontre se passe bien, il faut que l'ensemble des forces, l'ensemble des parties reprennent leur place au sein du gouvernement - et là je pense aux forces nouvelles - et la France bien évidemment, est là pour appuyer ce processus. Nous sommes à un moment où il faut que les esprits s'apaisent, que chacun reprenne le sens de ses responsabilités. La France, vous le savez, est fortement engagée, nous avons plus de 10.000 français là-bas, 4000 militaires engagés sur le terrain, c'est là une responsabilité forte. Nous le faisons à la demande des Ivoiriens, il faut que chacun mesure ce que cela signifie. Nous sommes là en réponse aux autorités de la Côte d'Ivoire, à la demande de la communauté régionale, de la communauté internationale et des Nations unies. Evidemment, cela suppose en contrepartie que l'on mesure bien la signification de cet engagement. La France le fait parce qu'elle veut être au service d'une certaine idée de la Côte d'Ivoire, au service des Africains, au service de l'ambition des Ivoiriens, de paix et de réconciliation. Je crois qu'en retour, il est très important que soit marqué clairement, que soit comprise la force de l'engagement que nous prenons.
Q - (Sur l'absence du Secrétaire général de la Ligue arabe suite à des déclarations de membres du gouvernement italien, en exercice de la présidence de l'Union européenne, concernant Israël.)
R - Vous me permettrez, à un moment où les pays européens et les pays méditerranéens sont réunis ici à Naples, de marquer clairement ma volonté, et ma conviction. Il y a toujours des motifs qui peuvent conduire certains à l'insatisfaction, aux frustrations, à considérer que les choses ne vont pas comme elles devraient aller et c'est bien évidemment quelque chose que nous ressentons tous, ici et là, et devant un certain nombre de difficultés ou d'insuffisances. Mais ce qui est important c'est que nous saisissions toutes les occasions de travailler ensemble. Nous voilà réunis ici à Naples, les pays de la région, les pays de la rive sud de la Méditerranée, les pays de l'Europe, c'est une occasion de se parler. Je rencontre mon collègue israélien, je rencontre mon collègue égyptien, je rencontre le représentant palestinien. Ce sont des occasions de faire avancer le dialogue, de faire avancer les propositions. Je crois que c'est un esprit qu'il faut développer sur la scène internationale. Si nous nous laissons aller à la méfiance, si nous nous laissons aller à la mise en cause ici et là de telle et telle position, si nous cédons au désir d'accusations, je crois que nous nous trompons de route. Il faut aujourd'hui clairement choisir le dialogue, la confiance et l'action. Et c'est bien pour cela que chacune de ces occasions, ce sont autant de possibilités pour nous de faire avancer le dialogue et la paix. Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2003)
Pour la France, cette conférence revêt un intérêt tout à fait particulier en permettant de rappeler, à l'heure de l'élargissement, la priorité que constitue la Méditerranée pour l'Union européenne.
Alors que la rive Sud de la Méditerranée est traversée par diverses crises et est confrontée à des défis politiques, économiques et sociaux difficiles, l'Europe doit être présente, en tant que voisine et partenaire, pour soutenir ces pays dans leurs projets de réforme et contribuer ainsi à instaurer une zone de paix et de prospérité en Méditerranée, qui est l'objectif même du processus de Barcelone.
Nous sommes tous conscients des obstacles qui entravent la marche vers un tel idéal de paix et de prospérité. Les terribles attentats qui viennent de frapper la Turquie, victime à son tour du terrorisme, nous les rappellent douloureusement. La gravité de la situation au Proche-Orient, les répercussions du conflit en Irak, la question du Sahara occidental qui demeure non résolue sont autant de problèmes qui bloquent tout processus d'intégration régionale et exigent une forte mobilisation de la communauté internationale pour trouver des solutions. Car celles-ci existent, la France en est convaincue, et elles ne pourront être mises oeuvre qu'avec une communauté internationale unie, volontaire et déterminée :
Au Proche-Orient, tout d'abord, il y a urgence : des signes positifs, bien que ténus, existent depuis la formation du nouveau gouvernement palestinien d'Ahmed Qoreï. Nous devons les encourager et mettre en oeuvre sans plus tarder la Feuille de route. Toutes les initiatives allant dans ce sens sont bienvenues, comme celle prise à Genève qui est, à mes yeux, complémentaire de la Feuille de route et montre que le dialogue est toujours possible entre les deux parties.
En Irak, comme vous le savez, la France ne cesse de plaider en faveur d'un transfert de souveraineté le plus rapide possible. Nous avons salué l'accord signé le 15 novembre entre le Conseil de gouvernement irakien et l'Autorité provisoire de la Coalition. Cela va dans le bon sens. Mais, il faut aller vite, car le statu quo fait le jeu des extrémistes. La France continuera de privilégier une approche politique globale et collective visant trois objectifs : accélérer et élargir le processus politique pour briser la spirale de la violence ; responsabiliser tous les Etats de la région pour réintégrer l'Irak dans son environnement régional ; donner aux Nations unies un rôle effectif pour accompagner la transition en Irak. C'est pourquoi nous plaidons pour la nomination d'un envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies.
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Mais la France considère que les conflits régionaux ne doivent pas empêcher le processus de Barcelone d'aller de l'avant, là où c'est possible, de poursuivre une dynamique vertueuse capable de favoriser l'instauration d'un nouveau climat de confiance entre partenaires.
Le partenariat euro-méditerranéen nous est cher, car c'est un outil unique de rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée et donc entre les cultures. Si ce processus a connu des avancées notables dans le domaine de la coopération économique, en particulier à travers les fonds MEDA, ses aspects politiques et de sécurité ont connu peu de progrès. Mais, pour la France, il reste possible de relancer ce processus dans tous ses volets.
Tel est le but ambitieux que nous nous sommes fixé en soumettant, à l'occasion de cette rencontre à Naples, des propositions concrètes destinées à relancer le partenariat euro-méditerranéen. Cette initiative française présentée à Naples avait reçu auparavant le parrainage de huit Etats européens : l'Allemagne, Chypre, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Grèce, Malte, la Pologne, le Portugal.
Que dit ce texte ? Essentiellement notre volonté de développer une démarche pleinement partenariale et de co-responsabilité entre les deux rives de la Méditerranée. Ces propositions s'organisent ainsi autour de trois grands axes :
1/ le renforcement du dialogue politique et de sécurité, notamment à travers une relance du débat sur les thèmes prioritaires : sécurité régionale et PESD, lutte contre le terrorisme, démocratisation et Droits de l'Homme ;
2/ le développement : il implique une approche véritablement contractuelle de la coopération, renforcée par un dialogue économique euro-méditerranéen à haut niveau ; une priorité à l'accompagnement des réformes économiques et à l'intégration régionale et sous-régionale ;
3/ la promotion d'une action ambitieuse dans le domaine du dialogue des cultures et du développement social et humain, y compris dans celui des Droits de l'Homme.
La France attache une grande importance à l'intégration régionale : il nous faut aider le Maghreb et le Mashrek à réaliser leur intégration. Ce travail pourrait commencer avec le Maghreb, qui a posé les bases de son intégration. Il s'agirait de lancer des projets communs dans les secteurs clés que sont l'énergie, la gestion de l'eau, les transports ou encore les technologies de l'information. Cette démarche devra être étendue ensuite à l'ensemble de nos partenaires.
Concernant le Maghreb, je me réjouis de la tenue du premier Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du dialogue "5+5" à Tunis les 5 et 6 décembre. Comme vous le savez, le "5+5" se distingue du processus de Barcelone en constituant une enceinte de dialogue politique informel propre à la Méditerranée occidentale. Ce Sommet pourra, je l'espère, contribuer à l'édification d'un Maghreb uni.
Le processus de Barcelone est notre avenir commun. Le président de la République, lors de sa visite d'Etat au Maroc, a tenu un discours important à Tanger sur l'espace euro-méditerranéen le 10 octobre dernier. Il avait alors insisté notamment sur un point : la logique de l'assistance est une logique révolue. Désormais, c'est celle du partenariat qui doit prévaloir. Elle se fonde sur une responsabilité partagée, une ambition et une vision communes.
Q - (Sur l'accord de Genève et la Feuille de route)
R - C'est bien évidemment le risque et nous avons vu beaucoup de plans de paix terminer ainsi dans les tiroirs. Nous avons à coeur, dans une période de particulièrement grande tension, à un moment où c'est l'enjeu global du Moyen-Orient qui est en cause, de parler du processus de paix. Nous voyons aussi la situation en Irak, nous voyons la multiplication des tensions dans la région. Donc, reprendre l'initiative sur la paix au Proche-Orient est vital, non seulement pour la région, mais pour l'ensemble de la communauté internationale. A partir de là, je crois qu'il faut que nous fassions le point, de façon très précise, sur ce qui est sur la table. Nous avons, d'un côté, la Feuille de route. Elle est tout à fait d'actualité, et elle est soutenue par l'ensemble des parties : Israéliens, Palestiniens, pays de la région, l'ensemble de la communauté internationale. Cette Feuille de route, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle détermine un calendrier ; elle détermine plusieurs étapes qui doivent conduire à la création d'un état palestinien en 2005. Elle réserve un certain nombre de questions parmi les plus délicates. Eh bien, justement, l'accord de Genève, traite ces questions particulièrement délicates, comme le statut de Jérusalem, comme le droit au retour des Palestiniens. C'est dire que l'accord de Genève, par rapport à la Feuille de route, éclaire l'horizon, fixe un certain nombre d'orientations, marque l'engagement des sociétés civiles, donne un espoir à tous, en montrant le chemin. Oui, il est possible de s'entendre, y compris sur les questions les plus difficiles. Ceci ne veut pas dire que ce soit véritablement un accord qui puisse s'imposer tel quel à tous, mais cela donne les bases d'une discussion possible sur les questions les plus difficiles. Alors, le vrai problème aujourd'hui, partant de cette Feuille de route qui fixe un calendrier, partant de cet accord de Genève et d'autres propositions qui éclairent l'horizon, c'est de rentrer véritablement dans un processus continu de progrès et de paix. Pour cela, il faut une mécanique. La mécanique, nous le savons bien, elle a un point de départ. Ce point de départ, c'est l'engagement de chacune des parties à faire véritablement ce qu'elles doivent dans la première étape du processus. Cela signifie, pour les Palestiniens, renoncer à la violence, s'engager dans un processus de paix, de cessez-le-feu, de trêve, qui soit consolidé, qui soit durable, qui puisse déboucher véritablement sur l'abandon des armes ; et du côté des Israéliens, le retrait des Territoires, des gestes forts sur l'arrêt de la colonisation, qui crédibilisent véritablement l'avancée dans le sens de la paix. Pour cela, il est impératif que ces gestes s'accompagnent d'une reprise du dialogue entre les différentes parties et nous soutenons la reprise du dialogue entre le Premier ministre israélien et le Premier ministre palestinien. Et il est important que ce dialogue s'accompagne de gestes forts, de gestes concrets.
Nous pensons que le moment est venu, pour les uns et les autres, de s'engager. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Parce que nous voyons bien que ceux qui tirent avantage de la situation actuelle, de cet immobilisme sur le terrain, ce sont les terroristes. C'est bien eux qui, seuls, peuvent trouver avantage à la situation actuelle et dicter leur propre agenda. La communauté internationale, la communauté régionale, les parties doivent donc reprendre l'initiative pour fixer un agenda qui soit celui de la paix. Et je crois que tout ce qui accompagne aujourd'hui, toutes les initiatives qui fleurissent, sont autant d'éléments d'incitation qui montrent qu'il faut bouger. Nous voulons accompagner ce processus. Nous avions salué le réengagement américain lors des rencontres d'Aqaba. Je crois qu'il faut maintenant que ce réengagement soit celui de tous : réengagement des Palestiniens et des Israéliens, réengagement des pays de la région, réengagement américain, réengagement de l'ensemble de la communauté internationale, des Européens, réengagement du Quartet. C'est notre responsabilité à tous que d'accompagner, de nous mobiliser pour ce chemin et nous continuons à penser, dès lors que le dialogue est repris, dès lors que des gestes forts marquent et crédibilisent l'engagement des deux parties, que la Conférence internationale qui est prévue dans la première étape de la Feuille de route peut sceller ce mouvement. Nous pensons que la concertation, la mobilisation internationale, à un moment d'une particulière gravité pour l'ensemble du Moyen-Orient, est une nécessité. Nous avons soutenu l'initiative russe dans le cadre de l'Irak, d'une conférence internationale, et nous avions proposé pour notre part des consultations accrues, des concertations accrues pour marquer cette volonté commune. Nous pensons qu'il doit en aller ainsi pour l'ensemble des grandes crises du Moyen-Orient.
Q - (Sur le mur de sécurité)
R - C'est évidemment une question très difficile, et au moment où nous parlons d'une relance, de paix, l'idée de la construction d'un mur n'est certainement pas la réponse adaptée, celle qui peut créer la confiance, nous permettre d'avancer ensemble vers la paix. Les échanges d'hier ont bien traduit la position israélienne, qui fait de ce mur une barrière de sécurité et la position d'une majorité d'Etats qui pensent que ce mur n'est justement pas la réponse crédible et qu'en tout état de cause, un mur n'a jamais permis de constituer une garantie de sécurité d'une quelconque façon. Donc, il est très important que dans cette affaire, le mouvement de dialogue, de confiance permette de dépasser ces décisions qui ne sont pas, c'est la conviction de la France, à la mesure des enjeux, à la mesure de notre ambition, pour avancer sur la voie de la paix. L'assemblée générale des Nations unies a pris une position très forte, elle a condamné ce mur. Faut-il aujourd'hui s'engager dans une procédure visant à confier à la Cour internationale de Justice le soin d'émettre un avis ? Je dois dire que de ce point de vue, nous nous interrogeons. Nous pensons qu'il faut privilégier la marche vers la paix, vers le dialogue, débloquer ce processus, et nous pensons qu'il est donc aujourd'hui opportun d'avancer dans la voie d'un dialogue politique. Nous avons des consultations entre Européens, nous souhaitons aborder ensemble la question dont vous avez parlé, une nouvelle initiative qui pourrait être prise dans le cadre des Nations unies, mais nous nous interrogeons en tous cas sur l'opportunité aujourd'hui de cette façon d'avancer. Je crois qu'il faut privilégier au contraire l'unité de nos forces pour chercher par la négociation, un réengagement de chacun dans la région.
Q - (Sur le mur de sécurité et le terrorisme.)
R - Vous savez, quand on est confronté à des épreuves, sur la scène internationale et quand nous sommes confrontés à des crises et à des conflits, eh bien il faut que l'ensemble des parties se mobilise pour avancer dans le sens la paix. Il est bien évident que pour faire la paix, il faut être deux. Et donc, quand nous parlons de crédibiliser, d'avancer sur ce processus, il faut que chacun fasse sa part du chemin. Et la communauté internationale, les Etats-Unis, l'Union européenne, le Quartet, doivent garantir ce chemin. Il s'agit donc d'adresser les messages le plus fermes et les plus incitatifs à chacune des parties pour que ce processus reprenne. Et je crois que l'Europe a une responsabilité particulière. Et c'est donc ce que nous voulons dire aux Israéliens d'un côté : votre sécurité ne sera assurée que par un mouvement dans le sens de la paix, que par la création d'un Etat palestinien capable de prendre en main son avenir, et nous disons parallèlement aux Palestiniens : renoncez à la violence, car c'est là une voie sans issue qui ne fera qu'accroître et déstabiliser un peu plus la région, sans pour autant faire progresser la défense des intérêts et des idéaux du peuple palestinien visant à la création d'un Etat. Donc, il s'agit bien de sortir de cette bataille des préalables, de sortir de ces accusations réciproques pour créer un mouvement de confiance. Et le rôle de la communauté internationale, ce qu'on doit attendre des uns et des autres, et là je parle en tant que Français, et en tant qu'Européen, c'est de jouer un rôle positif et constructif vis-à-vis de chacun. C'est bien cette voie que nous voulons crédibiliser. Et nous voyons bien que c'est aujourd'hui l'attente des peuples. Si l'accord de Genève reçoit un écho si profond aujourd'hui, au sein de la communauté internationale, c'est bien parce qu'il apporte des solutions. Et c'est pour cela que nous voulons privilégier tout ce qui ressemble à des solutions, non pas des manoeuvres dilatoires, non pas des procédures engagées ici où là, mais des solutions qui marquent la volonté et l'engagement de la communauté internationale pour crédibiliser le chemin de la paix. Donc, sortons des accusations réciproques, sortons des procès d'intentions, sortons des arrière-pensées, sortons des manoeuvres tactiques, pour nous engager sur le seul terrain qui vaille, celui de la paix.
Q - (Sur Executive Life et la Côte d'Ivoire.)
R - Vous avez vu les réponses apportées par le gouvernement français, le ministre des Finances, le porte-parole du gouvernement. Ce que je peux réaffirmer ici, c'est que nous voulons bien sûr, un accord global et définitif sur cette question. Nous sommes pleinement mobilisés pour la défense des intérêts financiers des Français, de la France, et nous espérons qu'un accord peut encore intervenir dans cette affaire.
En ce qui concerne la Côte-d'Ivoire, chacun a observé la multiplication des tensions au cours des derniers jours, alors même que nous étions engagés dans un processus diplomatique, politique, qui s'était considérablement intensifié depuis les rencontres d'Accra, de Libreville, depuis les visites effectuées par Laurent Gbagbo, le président de la Côte d'Ivoire, et les rencontres avec ses homologues maliens et burkinabé, il y avait une dynamique politique et c'est sur cette dynamique que nous voulons travailler, à la fois sur le plan politique, pour que la réconciliation puisse avoir lieu - et nous souhaitons que très rapidement les forces nouvelles puissent revenir au gouvernement et que chacun assume sa responsabilité dans un moment difficile dans la vie de la Côte d'Ivoire -, nous souhaitons parallèlement que le processus qui a été engagé, de sécurité sur le territoire ivoirien puisse se poursuivre à travers la logique et la politique de regroupement et de désarmement telle qu'elle a été prévue. Il faut bien sûr que la tension et les esprits s'apaisent. Nous appelons de nos voeux, de ce point de vue, un engagement fort de tous ceux qui en Côte d'Ivoire, ont une responsabilité : les autorités ivoiriennes, l'ensemble des personnalités politiques, pour marquer clairement l'importance de tenir les engagements qui ont été pris. Tenir les engagements qui ont été pris, ceux qui ont été pris à Marcoussis, les engagements qui sont pris devant le peuple ivoirien qui, aujourd'hui, aspire à la paix. Il devrait y avoir, dans quelques heures, une rencontre à Yamoussoukro, il faut que cette rencontre se passe bien, il faut que l'ensemble des forces, l'ensemble des parties reprennent leur place au sein du gouvernement - et là je pense aux forces nouvelles - et la France bien évidemment, est là pour appuyer ce processus. Nous sommes à un moment où il faut que les esprits s'apaisent, que chacun reprenne le sens de ses responsabilités. La France, vous le savez, est fortement engagée, nous avons plus de 10.000 français là-bas, 4000 militaires engagés sur le terrain, c'est là une responsabilité forte. Nous le faisons à la demande des Ivoiriens, il faut que chacun mesure ce que cela signifie. Nous sommes là en réponse aux autorités de la Côte d'Ivoire, à la demande de la communauté régionale, de la communauté internationale et des Nations unies. Evidemment, cela suppose en contrepartie que l'on mesure bien la signification de cet engagement. La France le fait parce qu'elle veut être au service d'une certaine idée de la Côte d'Ivoire, au service des Africains, au service de l'ambition des Ivoiriens, de paix et de réconciliation. Je crois qu'en retour, il est très important que soit marqué clairement, que soit comprise la force de l'engagement que nous prenons.
Q - (Sur l'absence du Secrétaire général de la Ligue arabe suite à des déclarations de membres du gouvernement italien, en exercice de la présidence de l'Union européenne, concernant Israël.)
R - Vous me permettrez, à un moment où les pays européens et les pays méditerranéens sont réunis ici à Naples, de marquer clairement ma volonté, et ma conviction. Il y a toujours des motifs qui peuvent conduire certains à l'insatisfaction, aux frustrations, à considérer que les choses ne vont pas comme elles devraient aller et c'est bien évidemment quelque chose que nous ressentons tous, ici et là, et devant un certain nombre de difficultés ou d'insuffisances. Mais ce qui est important c'est que nous saisissions toutes les occasions de travailler ensemble. Nous voilà réunis ici à Naples, les pays de la région, les pays de la rive sud de la Méditerranée, les pays de l'Europe, c'est une occasion de se parler. Je rencontre mon collègue israélien, je rencontre mon collègue égyptien, je rencontre le représentant palestinien. Ce sont des occasions de faire avancer le dialogue, de faire avancer les propositions. Je crois que c'est un esprit qu'il faut développer sur la scène internationale. Si nous nous laissons aller à la méfiance, si nous nous laissons aller à la mise en cause ici et là de telle et telle position, si nous cédons au désir d'accusations, je crois que nous nous trompons de route. Il faut aujourd'hui clairement choisir le dialogue, la confiance et l'action. Et c'est bien pour cela que chacune de ces occasions, ce sont autant de possibilités pour nous de faire avancer le dialogue et la paix. Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2003)