Texte intégral
P. Devedjian
RMC Info
8h35
J.-J. Bourdin
Le 13 octobre 2004
Q- Merci d'être avec nous. C'est une tradition maintenant, tous nos invités posent une question à nos auditeurs ; question, Patrick Devedjian ?
R- J'ai pris une mesure tendant à autoriser les "brouilleurs", c'est-à-dire des petits appareils qui empêchent l'utilisation des portables dans les salles de spectacle. Alors est-ce que vos auditeurs sont favorables à cette mesure qui devrait permettre d'aller au spectacle en étant tranquille, sans être embêté ?
Q- P. Devedjian, vous êtes inquiet ? Le prix du pétrole vous inquiète ou pas, franchement ?
R- Oui, il inquiète tout le monde, bien sûr. Cela augmente fortement et constamment. Et, en plus, on voit bien que la situation est structurellement critique, parce qu'on a une très forte augmentation de la demande chinoise, de la demande indienne aussi. Souvent, on oublie de parler de l'Inde, mais elle a une croissance de 8 %, et en même temps, notre capacité à produire beaucoup plus de pétrole est très limitée, parce qu'on n'a pas fait les investissements suffisants auparavant.
Q- Quelles répercussions sur notre croissance ? Quelles répercussions possibles ?
R- Relatives, tout de même, parce qu'il faudrait que cela reste pendant une année à peu près à un niveau un peu plus élevé - mettons 60 dollars, ce qui est beaucoup -, il faudrait que cela reste à peu près une année à 60 dollars pour que ça coûte environ 0,5 point de croissance.
Q- Ce qui est énorme ! Mais déjà, il y a de nombreux secteurs de l'économie française qui sont touchés...
R- Bien sûr.
Q- Et je lisais, il y a un instant, cette dépêche d'agence. N. Sarkozy nous apprend que le carburant destiné aux agriculteurs - les agriculteurs vont être contents - serait détaxé de 4 centimes pour les achats de juillet à fin décembre.
R- Oui, c'est une mesure de soutien à l'agriculture naturellement, qui est utile, parce que les agriculteurs sont déjà dans une situation financière très tendue, donc l'augmentation soudaine évidemment pour eux à des effets considérables.
Q- Quelles sont les autres mesures que vous pouvez prendre parce que vous entendez gronder les transporteurs routiers, les agriculteurs, mais pas que les transporteurs routiers et les agriculteurs. II y a aussi certains industriels qui commencent à gronder et puis il y a le consommateur, celui qui va tous les jours faire son plein et celui qui se chauffe au fuel.
R- Vous savez d'ailleurs que ceux qui subissent le plus fortement la hausse du prix du baril, sont ceux qui sont le moins taxés, parce que paradoxalement, quand vous payez le prix pratiquement sans taxe, la hausse joue à 100 % par rapport à ce que vous payez, donc la hausse est considérable. Donc ce sont déjà des catégories qui sont détaxées qu'il faut soutenir parce que...
Q- Mais vous vous rendez compte, 20 à 30 centimes d'euro le prix du gazole depuis janvier dernier en plus à la pompe !
R- Cela prouve que la politique du Gouvernement, qui consiste à lancer une vraie campagne pour les économies d'énergie, est utile. Que le choix du nucléaire qu'on a fait est utile, parce que ce sont des solutions alternatives qu'il faut trouver.
Q- Mais qu'est-ce que vous leur dites ?
R- Ce que je leur dis d'abord, c'est que c'est un phénomène mondial, que la France, à elle seule, ne va pas toute seule résoudre le problème du baril ; ça, c'est sûr. Ce problème, on l'a eu en 1974, vous vous en souvenez, je pense, et on l'a eu beaucoup plus gravement qu'aujourd'hui, on a mis trente ans à revenir à une situation d'équilibre par des politiques alternatives. Il est probable qu'on va avoir, de toute façon, durablement un pétrole cher. Aujourd'hui, il est trop cher parce qu'il y a aussi 15 dollars de spéculation à peu près par mois.
Q- C'est le constat, mais qu'est-ce que vous dites à tous ceux qui paient trop cher leur gazole ? Qu'est-ce que vous leur dites ?
R- Eh bien, on paie toujours trop cher son gazole d'abord...
Q- Mais, attendez, celui qui fait 100 kilomètres pour aller bosser tous les matins et qui doit aller faire le plein régulièrement, tous les matins, ou qui fait 100 kilomètres par jour ?
R- Oui, il y a des catégories sociales qui sont en difficulté. Pour celles-là, le Gouvernement, secteur par secteur, et non pas globalement, secteur par secteur, le gouvernement adopte des mesures de soutien à ces gens-là.
Q- Alors quelles sont les aides que vous avez adoptées ?
R- Chaque ministère, par exemple, H. Gaymard, en relation avec N. Sarkozy, met des mesures en place pour soutenir les agriculteurs. On a eu le problème des marins pêcheurs...
Q- Est-ce que vous allez soutenir, est-ce que vous allez aider les transporteurs routiers, oui ou non ?
R- Les transporteurs routiers, bien entendu, nous allons les aider. Nous les aidons déjà, je vous le rappelle, ils ont déjà un système dérogatoire. Et je vous rappelle également que les mesures dérogatoires doivent être autorisées par Bruxelles parce que la politique de Bruxelles est d'avoir l'harmonisation dans toute l'Europe. La France aussi ne peut pas avoir une politique isolée.
Q- Vous allez aider les transporteurs routiers, oui ?
R- On va aider toutes les catégories sociales, y compris les transporteurs routiers quand ils sont en difficultés financières...
Q- Les taxis aussi ?
R- Attendez, on ne va pas commencer à faire l'inventaire ce matin, parce que cela peut aller très loin ! La politique du Gouvernement est de soutenir ceux qui sont en difficulté et pas par une mesure générale.
Q- Donc vous vous engagez là...
R- Le Premier ministre s'est engagé...
Q- Et le particulier ? Le particulier, il paie...
R- Le particulier, il faudrait qu'il restreigne un peu sa consommation. Le problème, il est économique, il n'est pas général.
Q- Mais celui qui fait de la route tous les jours professionnellement ?
R- La question, elle est pour ceux qui sont en difficulté. Certains peuvent subir la hausse, ils peuvent vivre avec la hausse, d'autres ne peuvent pas. Eh bien, c'est ceux-là qui sont la priorité.
Q- Et pourquoi vous ne baissez pas les taxes sur les produits pétroliers ? Pourquoi est-ce que le Gouvernement ne fait pas un effort et ne baisse pas les taxes sur les produits pétroliers, pourquoi pas ?
R- Parce que ce sont des recettes qui viendraient à disparaître, nous sommes déjà en déficit. On peut aussi supprimer tous les impôts ! Vous savez, la démagogie n'a pas de limite ! On peut supprimer les impôts, oui, d'accord !
Q- Mais ce n'est pas de la démagogie...
R- Cela y ressemble beaucoup.
Q- Mais non. Cela représente quoi, les taxes sur les produits pétroliers ?
R- La TIPP représente 25 milliards d'euros à elle seule. Vous les remplacez par quoi, si vous les supprimez ces impôts-là ?
Q- On parle de TIPP flottante, pas de rétablissement...
R- La TIPP flottante, c'est une rustine sur une jambe de bois ! La TIPP flottante ça fait baisser au maximum, à supposer qu'on la mette en place, d'un centime par litre, d'un centime d'euro par litre. Chez les pompistes, il y a 10 centimes d'euro déjà de différence entre eux...
Q- Mais si je vous comprends bien, il suffit d'aller dans la rue, il suffit de bloquer des dépôts de carburant pour être entendu.
R- Non, je ne crois pas. Mais non, il y a des entreprises qui risquent de déposer leur bilan, on va aider ceux qui sont menacés...
Q- Oui, ceux qui protestent, ceux qui manifestent.
R- On va aider ceux qui sont menacés d'être ruinés. Il y a des entreprises qui peuvent déposer leur bilan, c'est ça la priorité du gouvernement... Et ce n'est pas ceux qui ont des bons revenus qui peuvent se permettre de prendre le métro et de payer...
Q- Je ne parle pas de ceux qui ont de bons revenus, je parle de ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler tous les jours ; je parle de ceux qui sont au chômage et qui prennent leur voiture pour essayer de trouver du boulot. P. Devedjian, vous les voyez, vous les entendez...
R- Oh ! Oui, je les vois, je vis avec eux même. Vous savez, à Antony, les catégories sociales en difficulté, il y en a beaucoup, il y a en a beaucoup, il y en a beaucoup.
Q- Ceux-là, ils ne peuvent pas bloquer les dépôts de carburant, ils ne peuvent pas...
R- Ce n'est pas comme ça que se gouverne un pays quand même ! Cela n'a pas de sens !
Q- Vous avez dit que le prix des appels des téléphones fixes vers le téléphone mobile doit baisser de manière très importante. C'est quoi de manière très importante, vous pouvez mesurer ?
R- Je vais essayer de vous expliquer. Quand on a un téléphone fixe et pas de portable, ce qui est le cas de la partie de la population la moins favorisée et qu'on téléphone vers un portable, on paie pour l'interconnexion, le passage du fixe au mobile ; on paie un coût qui est de 15 centimes d'euro la minute. Or le prix réel auquel ça revient et cela coûte aux opérateurs, c'est la moitié.
Q- La moitié, donc l'opérateur met quand même dans sa poche ?
R- C'est 100 %, 100 %. Ce tarif a été institué il y a plusieurs années quand on voulait favoriser le développement du mobile. C'était un moyen d'aider au financement du mobile. Aujourd'hui, ça marche bien le mobile, vous vous en êtes aperçu ; le portable, c'est très développé, donc c'est devenu injuste. Et donc ce que je dis, c'est que cette taxe-là, qui représente à peu près 800 millions d'euros par an, ce surcoût de 800 millions d'euros, et qui est en plus illicite, parce que la directive européenne et la loi dit que ce coût d'interconnexion doit être facturé à peu près au prix de revient, une petite marge, mais à peu près au prix de revient, il faut qu'on arrive à la vérité des prix.
Q- Donc baisser de manière importante, c'est-à-dire de moitié ?
R- Un petit peu moins de la moitié. C'est-à-dire économiser, pour le consommation 800 millions d'euros par an. Avec ça vous pourrez payer un peu mieux votre essence...
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 octobre 2004)
RMC Info
8h35
J.-J. Bourdin
Le 13 octobre 2004
Q- Merci d'être avec nous. C'est une tradition maintenant, tous nos invités posent une question à nos auditeurs ; question, Patrick Devedjian ?
R- J'ai pris une mesure tendant à autoriser les "brouilleurs", c'est-à-dire des petits appareils qui empêchent l'utilisation des portables dans les salles de spectacle. Alors est-ce que vos auditeurs sont favorables à cette mesure qui devrait permettre d'aller au spectacle en étant tranquille, sans être embêté ?
Q- P. Devedjian, vous êtes inquiet ? Le prix du pétrole vous inquiète ou pas, franchement ?
R- Oui, il inquiète tout le monde, bien sûr. Cela augmente fortement et constamment. Et, en plus, on voit bien que la situation est structurellement critique, parce qu'on a une très forte augmentation de la demande chinoise, de la demande indienne aussi. Souvent, on oublie de parler de l'Inde, mais elle a une croissance de 8 %, et en même temps, notre capacité à produire beaucoup plus de pétrole est très limitée, parce qu'on n'a pas fait les investissements suffisants auparavant.
Q- Quelles répercussions sur notre croissance ? Quelles répercussions possibles ?
R- Relatives, tout de même, parce qu'il faudrait que cela reste pendant une année à peu près à un niveau un peu plus élevé - mettons 60 dollars, ce qui est beaucoup -, il faudrait que cela reste à peu près une année à 60 dollars pour que ça coûte environ 0,5 point de croissance.
Q- Ce qui est énorme ! Mais déjà, il y a de nombreux secteurs de l'économie française qui sont touchés...
R- Bien sûr.
Q- Et je lisais, il y a un instant, cette dépêche d'agence. N. Sarkozy nous apprend que le carburant destiné aux agriculteurs - les agriculteurs vont être contents - serait détaxé de 4 centimes pour les achats de juillet à fin décembre.
R- Oui, c'est une mesure de soutien à l'agriculture naturellement, qui est utile, parce que les agriculteurs sont déjà dans une situation financière très tendue, donc l'augmentation soudaine évidemment pour eux à des effets considérables.
Q- Quelles sont les autres mesures que vous pouvez prendre parce que vous entendez gronder les transporteurs routiers, les agriculteurs, mais pas que les transporteurs routiers et les agriculteurs. II y a aussi certains industriels qui commencent à gronder et puis il y a le consommateur, celui qui va tous les jours faire son plein et celui qui se chauffe au fuel.
R- Vous savez d'ailleurs que ceux qui subissent le plus fortement la hausse du prix du baril, sont ceux qui sont le moins taxés, parce que paradoxalement, quand vous payez le prix pratiquement sans taxe, la hausse joue à 100 % par rapport à ce que vous payez, donc la hausse est considérable. Donc ce sont déjà des catégories qui sont détaxées qu'il faut soutenir parce que...
Q- Mais vous vous rendez compte, 20 à 30 centimes d'euro le prix du gazole depuis janvier dernier en plus à la pompe !
R- Cela prouve que la politique du Gouvernement, qui consiste à lancer une vraie campagne pour les économies d'énergie, est utile. Que le choix du nucléaire qu'on a fait est utile, parce que ce sont des solutions alternatives qu'il faut trouver.
Q- Mais qu'est-ce que vous leur dites ?
R- Ce que je leur dis d'abord, c'est que c'est un phénomène mondial, que la France, à elle seule, ne va pas toute seule résoudre le problème du baril ; ça, c'est sûr. Ce problème, on l'a eu en 1974, vous vous en souvenez, je pense, et on l'a eu beaucoup plus gravement qu'aujourd'hui, on a mis trente ans à revenir à une situation d'équilibre par des politiques alternatives. Il est probable qu'on va avoir, de toute façon, durablement un pétrole cher. Aujourd'hui, il est trop cher parce qu'il y a aussi 15 dollars de spéculation à peu près par mois.
Q- C'est le constat, mais qu'est-ce que vous dites à tous ceux qui paient trop cher leur gazole ? Qu'est-ce que vous leur dites ?
R- Eh bien, on paie toujours trop cher son gazole d'abord...
Q- Mais, attendez, celui qui fait 100 kilomètres pour aller bosser tous les matins et qui doit aller faire le plein régulièrement, tous les matins, ou qui fait 100 kilomètres par jour ?
R- Oui, il y a des catégories sociales qui sont en difficulté. Pour celles-là, le Gouvernement, secteur par secteur, et non pas globalement, secteur par secteur, le gouvernement adopte des mesures de soutien à ces gens-là.
Q- Alors quelles sont les aides que vous avez adoptées ?
R- Chaque ministère, par exemple, H. Gaymard, en relation avec N. Sarkozy, met des mesures en place pour soutenir les agriculteurs. On a eu le problème des marins pêcheurs...
Q- Est-ce que vous allez soutenir, est-ce que vous allez aider les transporteurs routiers, oui ou non ?
R- Les transporteurs routiers, bien entendu, nous allons les aider. Nous les aidons déjà, je vous le rappelle, ils ont déjà un système dérogatoire. Et je vous rappelle également que les mesures dérogatoires doivent être autorisées par Bruxelles parce que la politique de Bruxelles est d'avoir l'harmonisation dans toute l'Europe. La France aussi ne peut pas avoir une politique isolée.
Q- Vous allez aider les transporteurs routiers, oui ?
R- On va aider toutes les catégories sociales, y compris les transporteurs routiers quand ils sont en difficultés financières...
Q- Les taxis aussi ?
R- Attendez, on ne va pas commencer à faire l'inventaire ce matin, parce que cela peut aller très loin ! La politique du Gouvernement est de soutenir ceux qui sont en difficulté et pas par une mesure générale.
Q- Donc vous vous engagez là...
R- Le Premier ministre s'est engagé...
Q- Et le particulier ? Le particulier, il paie...
R- Le particulier, il faudrait qu'il restreigne un peu sa consommation. Le problème, il est économique, il n'est pas général.
Q- Mais celui qui fait de la route tous les jours professionnellement ?
R- La question, elle est pour ceux qui sont en difficulté. Certains peuvent subir la hausse, ils peuvent vivre avec la hausse, d'autres ne peuvent pas. Eh bien, c'est ceux-là qui sont la priorité.
Q- Et pourquoi vous ne baissez pas les taxes sur les produits pétroliers ? Pourquoi est-ce que le Gouvernement ne fait pas un effort et ne baisse pas les taxes sur les produits pétroliers, pourquoi pas ?
R- Parce que ce sont des recettes qui viendraient à disparaître, nous sommes déjà en déficit. On peut aussi supprimer tous les impôts ! Vous savez, la démagogie n'a pas de limite ! On peut supprimer les impôts, oui, d'accord !
Q- Mais ce n'est pas de la démagogie...
R- Cela y ressemble beaucoup.
Q- Mais non. Cela représente quoi, les taxes sur les produits pétroliers ?
R- La TIPP représente 25 milliards d'euros à elle seule. Vous les remplacez par quoi, si vous les supprimez ces impôts-là ?
Q- On parle de TIPP flottante, pas de rétablissement...
R- La TIPP flottante, c'est une rustine sur une jambe de bois ! La TIPP flottante ça fait baisser au maximum, à supposer qu'on la mette en place, d'un centime par litre, d'un centime d'euro par litre. Chez les pompistes, il y a 10 centimes d'euro déjà de différence entre eux...
Q- Mais si je vous comprends bien, il suffit d'aller dans la rue, il suffit de bloquer des dépôts de carburant pour être entendu.
R- Non, je ne crois pas. Mais non, il y a des entreprises qui risquent de déposer leur bilan, on va aider ceux qui sont menacés...
Q- Oui, ceux qui protestent, ceux qui manifestent.
R- On va aider ceux qui sont menacés d'être ruinés. Il y a des entreprises qui peuvent déposer leur bilan, c'est ça la priorité du gouvernement... Et ce n'est pas ceux qui ont des bons revenus qui peuvent se permettre de prendre le métro et de payer...
Q- Je ne parle pas de ceux qui ont de bons revenus, je parle de ceux qui utilisent leur voiture pour aller travailler tous les jours ; je parle de ceux qui sont au chômage et qui prennent leur voiture pour essayer de trouver du boulot. P. Devedjian, vous les voyez, vous les entendez...
R- Oh ! Oui, je les vois, je vis avec eux même. Vous savez, à Antony, les catégories sociales en difficulté, il y en a beaucoup, il y a en a beaucoup, il y en a beaucoup.
Q- Ceux-là, ils ne peuvent pas bloquer les dépôts de carburant, ils ne peuvent pas...
R- Ce n'est pas comme ça que se gouverne un pays quand même ! Cela n'a pas de sens !
Q- Vous avez dit que le prix des appels des téléphones fixes vers le téléphone mobile doit baisser de manière très importante. C'est quoi de manière très importante, vous pouvez mesurer ?
R- Je vais essayer de vous expliquer. Quand on a un téléphone fixe et pas de portable, ce qui est le cas de la partie de la population la moins favorisée et qu'on téléphone vers un portable, on paie pour l'interconnexion, le passage du fixe au mobile ; on paie un coût qui est de 15 centimes d'euro la minute. Or le prix réel auquel ça revient et cela coûte aux opérateurs, c'est la moitié.
Q- La moitié, donc l'opérateur met quand même dans sa poche ?
R- C'est 100 %, 100 %. Ce tarif a été institué il y a plusieurs années quand on voulait favoriser le développement du mobile. C'était un moyen d'aider au financement du mobile. Aujourd'hui, ça marche bien le mobile, vous vous en êtes aperçu ; le portable, c'est très développé, donc c'est devenu injuste. Et donc ce que je dis, c'est que cette taxe-là, qui représente à peu près 800 millions d'euros par an, ce surcoût de 800 millions d'euros, et qui est en plus illicite, parce que la directive européenne et la loi dit que ce coût d'interconnexion doit être facturé à peu près au prix de revient, une petite marge, mais à peu près au prix de revient, il faut qu'on arrive à la vérité des prix.
Q- Donc baisser de manière importante, c'est-à-dire de moitié ?
R- Un petit peu moins de la moitié. C'est-à-dire économiser, pour le consommation 800 millions d'euros par an. Avec ça vous pourrez payer un peu mieux votre essence...
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 14 octobre 2004)