Texte intégral
Q- Optimisme pour la croissance, réduction du déficit, allègements de charges pour les entreprises, mesures en faveur des classes moyennes... Les grandes lignes du budget 2005 sont désormais connues, à quelques jours de sa présentation officielle, après demain mercredi en Conseil des ministres. Depuis trois semaines, sur fond de rivalité persistante entre le ministre de l'Economie, N. Sarkozy, et J.-P. Raffarin, de nombreuses informations ont été distillées. Dossier ouvert ce matin avec notre nouvel invité, H. Morin, président du groupe UDF à l'Assemblée nationale. Il y a un an, c'était très tendu entre l'UDF, l'UMP et le Gouvernement. Cette année, il n'y a vraiment pas de casus belli, tout va bien, c'est la sérénité ?
R- Cela avait été tendu parce que nous avions expliqué en long, en large et en travers que le Gouvernement avait présenté une loi de finances qui était injuste.
Q- Il y avait la surtaxation du gasoil qui posait problème...
R- La baisse de l'impôt sur le revenu et l'accroissement du déficit budgétaire, la hausse de toute une série de taxes qui frappaient tout le monde, alors que la baisse de la fiscalité ne concernait que quelques uns. Bref, il y avait toute une série de choses qui nous fâchaient. Cette année, dans le budget, de toute évidence, il n'y a pas énormément de choses, et donc, pour l'instant, voilà...
Q- Vous voterez ?
R- Voyons la présentation globale, mercredi, et puis nous verrons.
Q- A priori, vous voterez ?
R- Moi, je n'ai pas l'habitude d'être seul dans mon groupe. C'est une décision collective.
Q- J.-P. Raffarin est-il crédible pour défendre le budget ? Il fait assaut de tentatives dans les médias pour reprendre le pouvoir face à N. Sarkozy, comme encore hier soir sur TF1. A votre avis, c'est l'homme de la situation ?
R- Je ne crois pas que le Gouvernement et le Premier ministre puissent engager des réformes importantes, compte tenu de la légitimité dont ils disposent dans l'opinion. C'est mon point de vue. Et plus il tardera, plus le Gouvernement durera, plus le Gouvernement suivant sera incapable de faire des réformes, parce que l'élection présidentielle sera proche. Donc, voilà. Mais tout cela n'a pas, de toute évidence, beaucoup d'importance.
Q- La nouvelle équipe pour conduire "France 2005" - puisque J.-P. Raffarin a parlé d'une nouvelle équipe...
R- Oui, on a eu l'année dernière, en expression médiatique, je crois, "cap 2007" ou "France 2007".
Q- Oui, c'est ça, ou 2006, je ne sais plus, enfin bref... Finalement, on réduit, on en 2005 l'an prochain, on voit plus court. Il a parlé d'une nouvelle équipe pour conduire "France 2005". L'UDF en fera-t-elle partie ?
R- Pour nous, il ne s'agit pas d'aller courir ni après des maroquins ou après des voitures de fonction. Il s'agit de savoir pour faire quoi. S'il s'agit de faire peu de choses ou de ne pas avoir un certain nombre d'éléments extrêmement précis dans la politique du Gouvernement, nous regarderons cela à l'extérieur.
Q- Les points en discussion dans le budget : certains dans la majorité souhaitent qu'on actualise le barème de l'ISF. Ce sera l'un des chevaux de bataille des élus UMP. A l'UDF, comment se positionner- on par rapport à l'ISF ?
R- Vous savez, l'année dernière, c'est nous qui avions proposé cela par l'intermédiaire de C. de Courson, puisque cela fait dix ans que le barème n'a pas été réévalué. Aujourd'hui, l'ISF, globalement, frappe de plus en plus de personnes, et notamment de particuliers qui ont la chance d'être propriétaires, ou le malheur j'allais dire d'être propriétaires d'un immeuble ou d'un appartement à Paris. La réalité, c'est qu'il faudrait une refonte complète de la fiscalité du patrimoine, et c'est dans ce cadre-là qu'on pourrait essayer de revoir tout cela. Or, le problème, c'est qu'on touche pierre par pierre, sans jamais revoir la totalité de l'édifice, ce qui fait que, globalement, les choses deviennent incompréhensibles.
Q- Manque de courage, d'après vous ?
R- Oui, souvent. La réalité, c'est qu'au lieu de dire : voilà, il y a une fiscalité du patrimoine... il y a eu vingt-cinq rapports là-dessus, qui expliquaient que la fiscalité du patrimoine était extrêmement élevée en France, et qu'il fallait essayer de refondre ; il y a des pistes qui ont été avancées à ce sujet, et globalement, aucun gouvernement n'a eu le courage de le faire, sachant que cela se fait toujours en début de législature, parce qu'il faut laisser le temps de l'explication.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 septembre 2004)
R- Cela avait été tendu parce que nous avions expliqué en long, en large et en travers que le Gouvernement avait présenté une loi de finances qui était injuste.
Q- Il y avait la surtaxation du gasoil qui posait problème...
R- La baisse de l'impôt sur le revenu et l'accroissement du déficit budgétaire, la hausse de toute une série de taxes qui frappaient tout le monde, alors que la baisse de la fiscalité ne concernait que quelques uns. Bref, il y avait toute une série de choses qui nous fâchaient. Cette année, dans le budget, de toute évidence, il n'y a pas énormément de choses, et donc, pour l'instant, voilà...
Q- Vous voterez ?
R- Voyons la présentation globale, mercredi, et puis nous verrons.
Q- A priori, vous voterez ?
R- Moi, je n'ai pas l'habitude d'être seul dans mon groupe. C'est une décision collective.
Q- J.-P. Raffarin est-il crédible pour défendre le budget ? Il fait assaut de tentatives dans les médias pour reprendre le pouvoir face à N. Sarkozy, comme encore hier soir sur TF1. A votre avis, c'est l'homme de la situation ?
R- Je ne crois pas que le Gouvernement et le Premier ministre puissent engager des réformes importantes, compte tenu de la légitimité dont ils disposent dans l'opinion. C'est mon point de vue. Et plus il tardera, plus le Gouvernement durera, plus le Gouvernement suivant sera incapable de faire des réformes, parce que l'élection présidentielle sera proche. Donc, voilà. Mais tout cela n'a pas, de toute évidence, beaucoup d'importance.
Q- La nouvelle équipe pour conduire "France 2005" - puisque J.-P. Raffarin a parlé d'une nouvelle équipe...
R- Oui, on a eu l'année dernière, en expression médiatique, je crois, "cap 2007" ou "France 2007".
Q- Oui, c'est ça, ou 2006, je ne sais plus, enfin bref... Finalement, on réduit, on en 2005 l'an prochain, on voit plus court. Il a parlé d'une nouvelle équipe pour conduire "France 2005". L'UDF en fera-t-elle partie ?
R- Pour nous, il ne s'agit pas d'aller courir ni après des maroquins ou après des voitures de fonction. Il s'agit de savoir pour faire quoi. S'il s'agit de faire peu de choses ou de ne pas avoir un certain nombre d'éléments extrêmement précis dans la politique du Gouvernement, nous regarderons cela à l'extérieur.
Q- Les points en discussion dans le budget : certains dans la majorité souhaitent qu'on actualise le barème de l'ISF. Ce sera l'un des chevaux de bataille des élus UMP. A l'UDF, comment se positionner- on par rapport à l'ISF ?
R- Vous savez, l'année dernière, c'est nous qui avions proposé cela par l'intermédiaire de C. de Courson, puisque cela fait dix ans que le barème n'a pas été réévalué. Aujourd'hui, l'ISF, globalement, frappe de plus en plus de personnes, et notamment de particuliers qui ont la chance d'être propriétaires, ou le malheur j'allais dire d'être propriétaires d'un immeuble ou d'un appartement à Paris. La réalité, c'est qu'il faudrait une refonte complète de la fiscalité du patrimoine, et c'est dans ce cadre-là qu'on pourrait essayer de revoir tout cela. Or, le problème, c'est qu'on touche pierre par pierre, sans jamais revoir la totalité de l'édifice, ce qui fait que, globalement, les choses deviennent incompréhensibles.
Q- Manque de courage, d'après vous ?
R- Oui, souvent. La réalité, c'est qu'au lieu de dire : voilà, il y a une fiscalité du patrimoine... il y a eu vingt-cinq rapports là-dessus, qui expliquaient que la fiscalité du patrimoine était extrêmement élevée en France, et qu'il fallait essayer de refondre ; il y a des pistes qui ont été avancées à ce sujet, et globalement, aucun gouvernement n'a eu le courage de le faire, sachant que cela se fait toujours en début de législature, parce qu'il faut laisser le temps de l'explication.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 21 septembre 2004)