Texte intégral
Il n'est pas de politique juste, il n'est pas de politique viable, il n'est pas de politique démocratique qui ne prenne en compte la volonté majoritaire, celle des citoyens, celle du peuple.
Dans le débat sur la Corse, la parole a jusqu'ici été trop monopolisée par les représentants de minorités.
Il est temps que l'on entende la voix des citoyens et en premier lieu, celle des citoyens de Corse.
J'ai lancé la pétition nationale pour que la démocratie retrouve pleinement son sens.
Je suis venue ici en Corse, pour entendre les membres du comité départemental de Corse du Sud, avant de rendre visite quand son Président sera rétabli au Comité de Corse du Nord. Je suis venue pour écouter ceux que les négociations de Matignon n'ont guère mis en avant, les Corses, les Corses attachés historiquement, fidèlement, passionnément à la France et aux valeurs de la République.
Nul ne peut ignorer la place et le rôle des Corses qui, à la tête du pays, des grandes administrations, des entreprises, du monde culturel et artistique ont construit la grandeur de la France.
La Corse, nous en avons conscience, traverse depuis des années, de trop nombreuses années, une crise économique, sociale, culturelle, politique.
Des tentatives de solution ont été recherchées par des gouvernements d'orientations politiques différentes. Aucune n'a abouti.
Il est du devoir de tous de prendre en compte l'envie des Corses d'être plus à l'aise, mieux reconnus, plus acteurs dans leur environnement national, européen, méditerranéen.
Les problèmes qui doivent trouver des solutions sont de deux ordres. Les uns sont économiques et sociaux. Les autres politiques. Pour les uns et les autres, les solutions doivent être recherchées avec les Corses dans leur ensemble.
Les problèmes économiques d'abord.
L'insularité crée des handicaps et favorise des déséquilibres structurels. Il est faux de dire que l'on a fait assez ou trop.
Les aides prévues ont parfois été inadaptées. D'autres n'ont pas été mises en oeuvre, telles celles inscrites dans la loi d'aménagement du territoire de 1995. Il y a parfois eu des dérives conduisant à des gaspillages ou à des détournements.
C'est pourquoi, toute initiative nouvelle pour accompagner le développement suppose un contrôle extrêmement strict de l'utilisation des fonds.
Nous avons dit que nous n'étions pas a priori opposés aux mesures économiques proposées par le gouvernement pour la Corse. Nous souhaitons en discuter devant l'Assemblée Nationale et le Sénat. Surtout, nous voulons que les mesures qui seront prises soient accompagnées de garanties de transparence.
Le problème politique est le deuxième volet indiscutablement lié à tout espoir de développement économique, social et culturel.
La cessation de la violence est un préalable indispensable, sur lequel le gouvernement a eu tort de céder.
Il est inadmissible de discuter avec ceux qui refusent de condamner la violence et de rendre les armes.
Je ne parle même pas de la violence mafieuse.
Sur le fond du dossier institutionnel, les Corses comme tous les Français aspirent à des mesures qui les rapprochent des décisions les concernant.
Tout notre pays, en réaction contre la recentralisation ouverte ou rampante du gouvernement, contre la réglementation impersonnelle, contraignante, éloignée du quotidien, a besoin d'un renouveau qui passe par une vraie démocratie locale.
Ce n'est pas une spécificité corse, mais une aspiration nationale.
La modernisation de notre vie publique passe par une réelle décentralisation, par une vraie déconcentration, par une participation concrète des citoyens aux décisions les concernant.
Nous voulons proposer aux citoyens une démocratie participative de proximité, et d'abord aux citoyens de Corse.
Cette démocratie participative de proximité constitue un élément indispensable pour renforcer et renouveler notre pacte national, celui qui fonde la République.
Bien sûr, on peut discuter des meilleures propositions pour l'établir. Le gouvernement peut avoir les siennes. Nous aurons les nôtres préparées et discutées avec les Corses. Qui mieux qu'eux serait à même de connaître les aberrations du système actuel ?
Pour autant, il ne saurait être question d'accepter de discuter sur des propositions qui ne seraient pas conformes aux principes de notre République et notamment ceux rappelés par l'article 1 de la Constitution de 1958 : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances".
De ce point de vue, on ne peut que dénoncer comme je le fais depuis les accords de Matignon, les dispositions qui rendent la langue corse obligatoire - et qu'on ne me parle pas de l'hypocrite concession faite aux parents de refuser - ou qui prévoient délégation du pouvoir législatif à une Assemblée territoriale.
L'une et l'autre dispositions sont à mon sens inconstitutionnelles, du moins telles qu'elles ont été présentées. Mais il est vrai que le Gouvernement semble de moins en moins pressé de faire rédiger le texte qui permettrait de connaître clairement ses intentions réelles.
Aujourd'hui, je suis venue en Corse pour que les Corses sachent qu'ils sont, qu'ils seront écoutés.
(source http://www.rpr.org, le 16 décembre 2002)
Dans le débat sur la Corse, la parole a jusqu'ici été trop monopolisée par les représentants de minorités.
Il est temps que l'on entende la voix des citoyens et en premier lieu, celle des citoyens de Corse.
J'ai lancé la pétition nationale pour que la démocratie retrouve pleinement son sens.
Je suis venue ici en Corse, pour entendre les membres du comité départemental de Corse du Sud, avant de rendre visite quand son Président sera rétabli au Comité de Corse du Nord. Je suis venue pour écouter ceux que les négociations de Matignon n'ont guère mis en avant, les Corses, les Corses attachés historiquement, fidèlement, passionnément à la France et aux valeurs de la République.
Nul ne peut ignorer la place et le rôle des Corses qui, à la tête du pays, des grandes administrations, des entreprises, du monde culturel et artistique ont construit la grandeur de la France.
La Corse, nous en avons conscience, traverse depuis des années, de trop nombreuses années, une crise économique, sociale, culturelle, politique.
Des tentatives de solution ont été recherchées par des gouvernements d'orientations politiques différentes. Aucune n'a abouti.
Il est du devoir de tous de prendre en compte l'envie des Corses d'être plus à l'aise, mieux reconnus, plus acteurs dans leur environnement national, européen, méditerranéen.
Les problèmes qui doivent trouver des solutions sont de deux ordres. Les uns sont économiques et sociaux. Les autres politiques. Pour les uns et les autres, les solutions doivent être recherchées avec les Corses dans leur ensemble.
Les problèmes économiques d'abord.
L'insularité crée des handicaps et favorise des déséquilibres structurels. Il est faux de dire que l'on a fait assez ou trop.
Les aides prévues ont parfois été inadaptées. D'autres n'ont pas été mises en oeuvre, telles celles inscrites dans la loi d'aménagement du territoire de 1995. Il y a parfois eu des dérives conduisant à des gaspillages ou à des détournements.
C'est pourquoi, toute initiative nouvelle pour accompagner le développement suppose un contrôle extrêmement strict de l'utilisation des fonds.
Nous avons dit que nous n'étions pas a priori opposés aux mesures économiques proposées par le gouvernement pour la Corse. Nous souhaitons en discuter devant l'Assemblée Nationale et le Sénat. Surtout, nous voulons que les mesures qui seront prises soient accompagnées de garanties de transparence.
Le problème politique est le deuxième volet indiscutablement lié à tout espoir de développement économique, social et culturel.
La cessation de la violence est un préalable indispensable, sur lequel le gouvernement a eu tort de céder.
Il est inadmissible de discuter avec ceux qui refusent de condamner la violence et de rendre les armes.
Je ne parle même pas de la violence mafieuse.
Sur le fond du dossier institutionnel, les Corses comme tous les Français aspirent à des mesures qui les rapprochent des décisions les concernant.
Tout notre pays, en réaction contre la recentralisation ouverte ou rampante du gouvernement, contre la réglementation impersonnelle, contraignante, éloignée du quotidien, a besoin d'un renouveau qui passe par une vraie démocratie locale.
Ce n'est pas une spécificité corse, mais une aspiration nationale.
La modernisation de notre vie publique passe par une réelle décentralisation, par une vraie déconcentration, par une participation concrète des citoyens aux décisions les concernant.
Nous voulons proposer aux citoyens une démocratie participative de proximité, et d'abord aux citoyens de Corse.
Cette démocratie participative de proximité constitue un élément indispensable pour renforcer et renouveler notre pacte national, celui qui fonde la République.
Bien sûr, on peut discuter des meilleures propositions pour l'établir. Le gouvernement peut avoir les siennes. Nous aurons les nôtres préparées et discutées avec les Corses. Qui mieux qu'eux serait à même de connaître les aberrations du système actuel ?
Pour autant, il ne saurait être question d'accepter de discuter sur des propositions qui ne seraient pas conformes aux principes de notre République et notamment ceux rappelés par l'article 1 de la Constitution de 1958 : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances".
De ce point de vue, on ne peut que dénoncer comme je le fais depuis les accords de Matignon, les dispositions qui rendent la langue corse obligatoire - et qu'on ne me parle pas de l'hypocrite concession faite aux parents de refuser - ou qui prévoient délégation du pouvoir législatif à une Assemblée territoriale.
L'une et l'autre dispositions sont à mon sens inconstitutionnelles, du moins telles qu'elles ont été présentées. Mais il est vrai que le Gouvernement semble de moins en moins pressé de faire rédiger le texte qui permettrait de connaître clairement ses intentions réelles.
Aujourd'hui, je suis venue en Corse pour que les Corses sachent qu'ils sont, qu'ils seront écoutés.
(source http://www.rpr.org, le 16 décembre 2002)