Texte intégral
Monsieur l'Adjoint au Maire,
Monsieur le Maire d'arrondissement,
Monsieur le Préfet de région,
Monsieur le Président du Conseil régional de l'Ordre des Architectes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de cette rencontre qui me permet de vous dire, tout d'abord, que je suis très fier d'être le Ministre en charge de l'architecture et de cette très belle profession qui est la vôtre.
Vous me posez la question : oui, je me considère comme le ministre des architectes.
L'architecture, c'est l'expression de l'excellence française, reconnue à travers le monde. En proclamant, le 2 juin, Patrick Berger, Lauréat du Grand Prix national d'Architecture, je veux mettre en avant cette reconnaissance des qualités de nos architectes français et contribuer ainsi à leur rayonnement.
L'architecture, c'est également notre cadre de vie quotidien ; et c'est une architecture de grande qualité. Je souhaite que ses qualités soient mieux reconnues et mieux identifiées par nos concitoyens.
Je tiens à vous dire que j'ai pris des mesures concrètes pour soutenir et encourager cette reconnaissance.
D'abord, le choix des hommes. Et des femmes : après la nomination par Jean-Jacques Aillagon d'une directrice chargée de l'architecture, j'ai nommé à mon cabinet un architecte, une première dans l'histoire du ministère, et un directeur d'école d'architecture.
Ensuite, j'ai chargé cette équipe de mettre en oeuvre rapidement le plan d'actions conjoint dont je veux maintenant vous dire quelques mots.
Ce plan concerne l'ensemble des Français, parce que l'architecture touche à la vie de tous les Français. L'évolution de nos espaces de vie doit être maîtrisée, dans le respect de notre patrimoine architectural, urbain et paysager exceptionnel, en laissant toute sa place à la créativité et à l'invention qui font la force des architectes français et de notre avenir.
C'est pourquoi je tiens à mener ces actions conjointement avec Gilles de Robien, ministre de l'équipement, chargé de l'urbanisme et, pour ce qui le concerne, avec le secrétaire d'Etat au logement, Marc-Philippe Daubresse.
Cette mobilisation exemplaire des services de l'Etat doit permettre -l'élu local que je suis y est très attaché- de mieux travailler avec les collectivités territoriales pour améliorer et les cadres réglementaires et la qualité des territoires et, par là-même simplifier la vie des citoyens. J'entends par là une action sur les documents d'urbanisme, sur les entrées de ville, sur les lotissements...
Les collectivités territoriales sont, en effet, et je le dis devant les élus locaux et Monsieur le préfet de région, investis de responsabilités essentielles en matière d'architecture. C'est pourquoi, je compte prendre des initiatives pour développer la formation des élus locaux et des maîtres d'ouvrages. Je vais mobiliser la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP) et inviter les Conseils en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) à y participer activement.
Je tiens à ce que des partenariats soient instaurés et conçus avec les collectivités territoriales pour renforcer les effets de ces formations, essentielles à mes yeux. Les CAUE et les Maisons de l'architecture ont un rôle essentiel à jouer.
Je suis convaincu que l'entrée des architectes au service des collectivités territoriales apporte une contribution majeure à cette évolution. Je m'engage à ce que la place des architectes et des paysagistes soit reconnue au sein de la fonction publique territoriale.
Ces actions ne pourront porter tous leurs fruits que si elles se fondent sur un dialogue renouvelé avec vous, une reconnaissance de votre métier et un soutien constant à votre profession. Ce dialogue et ce soutien porteront en particulier sur la réglementation des modes d'exercice.
Alors que se créent de nouveaux modes de commande publique, je m'engage à veiller à défendre la place de l'architecte et de la conception à tous les stades de l'acte de bâtir.
Je m'attacherai en particulier à saisir toutes les opportunités offertes par la nouvelle directive européenne sur les concours d'architecture. La transcription dans le droit français de cette directive doit permettre de rétablir des modalités de dialogue entre les architectes et les membres des jurys.
De même, par rapport à une autre directive européenne sur la reconnaissance des qualifications, j'ai défendu l'exigence d'un minimum d'années de formation pour les professionnels habilités à concevoir un projet architectural.
Précisément, la formation initiale et continue des architectes constitue une des priorités de mon action.
Le métier d'architecte change et se diversifie au service de notre cadre de vie.
C'est pourquoi j'ai tenu, avec les responsables des écoles, les enseignants dont vous êtes, les étudiants et la profession, à ce que la réforme longuement mûrie de l'enseignement de l'architecture soit mise en uvre et consolidée dès cet automne : les études d'architecture seront organisées selon la structure européenne de l'enseignement supérieur : licence-mastère-doctorat.
Autour du projet, ces études mettront l'accent sur des matières que nul architecte ne peut ignorer aujourd'hui : en particulier, le droit, la programmation, la maîtrise d'ouvrage.
Cette réforme répond également à une attente de longue date, en renforçant la recherche. Cela fait près de trente ans que l'on parlait d'instaurer un doctorat d'architecture, qui existe presque partout ailleurs en Europe et dans le monde. L'entrée en vigueur de cette réforme permet, avec l'Enseignement supérieur, de créer enfin ce doctorat.
La réforme de l'enseignement, au-delà de la formation initiale et de la recherche, permettra aussi d'accroître la formation continue, afin de développer les connaissances et les compétences des architectes tout au long de leur vie professionnelle.
Je vois en plus dans cette réforme la chance historique de diversifier enfin les métiers de l'architecte pour répondre à une demande sociale de plus en plus attentive à la qualité du cadre de vie.
C'est avec vous que je veux tracer ces évolutions. Je proposerai, avec mes collègues du gouvernement, des rencontres régulières pour débattre de l'avenir des réglementations et de la profession. Je tiens à ce que les actes de ces rencontres soient rendus publics. Par souci de transparence. Par volonté de dialogue et d'ouverture aussi, au-delà de la profession, pour sensibiliser le public le plus large aux enjeux de l'architecture d'aujourd'hui.
Sensibilisation et diffusion auprès d'un large public
Si j'ai dit que l'architecture est à part entière une expression de la culture, c'est parce que nous devons tous uvrer pour développer la culture architecturale, urbaine et paysagère et rendre l'architecture accessible à tous. C'est une idée à laquelle je tiens.
Ainsi, je souhaite qu'avec vous, nous rapprochions l'architecte des publics. Nous devons trouver des modalités d'intervention des architectes auprès de tout demandeur, en rompant définitivement avec l'idée reçue du surcoût " inutile ". Nous devons déployer ensemble des efforts de communication pour mieux faire comprendre le rôle et l'intérêt de l'architecte dans tout projet de construction.
Je propose également de développer des actions pédagogiques, auprès des jeunes comme auprès des adultes, qui porteront notamment sur la qualité des constructions individuelles.
C'est pourquoi je veux organiser, je soutiens et je développerai les manifestations de promotion et les actions de diffusion nécessaires à l'architecture, le paysage et l'urbanisme.
C'est, au fond, le sens de l'action de diffusion menée par les Maisons de l'architecture, par les CAUE et, en tête de ce réseau, par la Cité de l'architecture et du patrimoine, créée pour fédérer l'ensemble de ces efforts à destination du public et des maîtres d'ouvrage.
Vous l'aurez compris, je suis déterminé à soutenir la force, la vitalité et la diversité de notre architecture. Car sa fonction, je le dis tout net, n'est pas d'embellir, ici ou là, telle ou telle ville. Elle fait partie intégrante de la vie quotidienne des Français, parce qu'elle est la garante et le fleuron de notre avenir.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr,le 14 juin 2004)
Monsieur le Maire d'arrondissement,
Monsieur le Préfet de région,
Monsieur le Président du Conseil régional de l'Ordre des Architectes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de cette rencontre qui me permet de vous dire, tout d'abord, que je suis très fier d'être le Ministre en charge de l'architecture et de cette très belle profession qui est la vôtre.
Vous me posez la question : oui, je me considère comme le ministre des architectes.
L'architecture, c'est l'expression de l'excellence française, reconnue à travers le monde. En proclamant, le 2 juin, Patrick Berger, Lauréat du Grand Prix national d'Architecture, je veux mettre en avant cette reconnaissance des qualités de nos architectes français et contribuer ainsi à leur rayonnement.
L'architecture, c'est également notre cadre de vie quotidien ; et c'est une architecture de grande qualité. Je souhaite que ses qualités soient mieux reconnues et mieux identifiées par nos concitoyens.
Je tiens à vous dire que j'ai pris des mesures concrètes pour soutenir et encourager cette reconnaissance.
D'abord, le choix des hommes. Et des femmes : après la nomination par Jean-Jacques Aillagon d'une directrice chargée de l'architecture, j'ai nommé à mon cabinet un architecte, une première dans l'histoire du ministère, et un directeur d'école d'architecture.
Ensuite, j'ai chargé cette équipe de mettre en oeuvre rapidement le plan d'actions conjoint dont je veux maintenant vous dire quelques mots.
Ce plan concerne l'ensemble des Français, parce que l'architecture touche à la vie de tous les Français. L'évolution de nos espaces de vie doit être maîtrisée, dans le respect de notre patrimoine architectural, urbain et paysager exceptionnel, en laissant toute sa place à la créativité et à l'invention qui font la force des architectes français et de notre avenir.
C'est pourquoi je tiens à mener ces actions conjointement avec Gilles de Robien, ministre de l'équipement, chargé de l'urbanisme et, pour ce qui le concerne, avec le secrétaire d'Etat au logement, Marc-Philippe Daubresse.
Cette mobilisation exemplaire des services de l'Etat doit permettre -l'élu local que je suis y est très attaché- de mieux travailler avec les collectivités territoriales pour améliorer et les cadres réglementaires et la qualité des territoires et, par là-même simplifier la vie des citoyens. J'entends par là une action sur les documents d'urbanisme, sur les entrées de ville, sur les lotissements...
Les collectivités territoriales sont, en effet, et je le dis devant les élus locaux et Monsieur le préfet de région, investis de responsabilités essentielles en matière d'architecture. C'est pourquoi, je compte prendre des initiatives pour développer la formation des élus locaux et des maîtres d'ouvrages. Je vais mobiliser la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP) et inviter les Conseils en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) à y participer activement.
Je tiens à ce que des partenariats soient instaurés et conçus avec les collectivités territoriales pour renforcer les effets de ces formations, essentielles à mes yeux. Les CAUE et les Maisons de l'architecture ont un rôle essentiel à jouer.
Je suis convaincu que l'entrée des architectes au service des collectivités territoriales apporte une contribution majeure à cette évolution. Je m'engage à ce que la place des architectes et des paysagistes soit reconnue au sein de la fonction publique territoriale.
Ces actions ne pourront porter tous leurs fruits que si elles se fondent sur un dialogue renouvelé avec vous, une reconnaissance de votre métier et un soutien constant à votre profession. Ce dialogue et ce soutien porteront en particulier sur la réglementation des modes d'exercice.
Alors que se créent de nouveaux modes de commande publique, je m'engage à veiller à défendre la place de l'architecte et de la conception à tous les stades de l'acte de bâtir.
Je m'attacherai en particulier à saisir toutes les opportunités offertes par la nouvelle directive européenne sur les concours d'architecture. La transcription dans le droit français de cette directive doit permettre de rétablir des modalités de dialogue entre les architectes et les membres des jurys.
De même, par rapport à une autre directive européenne sur la reconnaissance des qualifications, j'ai défendu l'exigence d'un minimum d'années de formation pour les professionnels habilités à concevoir un projet architectural.
Précisément, la formation initiale et continue des architectes constitue une des priorités de mon action.
Le métier d'architecte change et se diversifie au service de notre cadre de vie.
C'est pourquoi j'ai tenu, avec les responsables des écoles, les enseignants dont vous êtes, les étudiants et la profession, à ce que la réforme longuement mûrie de l'enseignement de l'architecture soit mise en uvre et consolidée dès cet automne : les études d'architecture seront organisées selon la structure européenne de l'enseignement supérieur : licence-mastère-doctorat.
Autour du projet, ces études mettront l'accent sur des matières que nul architecte ne peut ignorer aujourd'hui : en particulier, le droit, la programmation, la maîtrise d'ouvrage.
Cette réforme répond également à une attente de longue date, en renforçant la recherche. Cela fait près de trente ans que l'on parlait d'instaurer un doctorat d'architecture, qui existe presque partout ailleurs en Europe et dans le monde. L'entrée en vigueur de cette réforme permet, avec l'Enseignement supérieur, de créer enfin ce doctorat.
La réforme de l'enseignement, au-delà de la formation initiale et de la recherche, permettra aussi d'accroître la formation continue, afin de développer les connaissances et les compétences des architectes tout au long de leur vie professionnelle.
Je vois en plus dans cette réforme la chance historique de diversifier enfin les métiers de l'architecte pour répondre à une demande sociale de plus en plus attentive à la qualité du cadre de vie.
C'est avec vous que je veux tracer ces évolutions. Je proposerai, avec mes collègues du gouvernement, des rencontres régulières pour débattre de l'avenir des réglementations et de la profession. Je tiens à ce que les actes de ces rencontres soient rendus publics. Par souci de transparence. Par volonté de dialogue et d'ouverture aussi, au-delà de la profession, pour sensibiliser le public le plus large aux enjeux de l'architecture d'aujourd'hui.
Sensibilisation et diffusion auprès d'un large public
Si j'ai dit que l'architecture est à part entière une expression de la culture, c'est parce que nous devons tous uvrer pour développer la culture architecturale, urbaine et paysagère et rendre l'architecture accessible à tous. C'est une idée à laquelle je tiens.
Ainsi, je souhaite qu'avec vous, nous rapprochions l'architecte des publics. Nous devons trouver des modalités d'intervention des architectes auprès de tout demandeur, en rompant définitivement avec l'idée reçue du surcoût " inutile ". Nous devons déployer ensemble des efforts de communication pour mieux faire comprendre le rôle et l'intérêt de l'architecte dans tout projet de construction.
Je propose également de développer des actions pédagogiques, auprès des jeunes comme auprès des adultes, qui porteront notamment sur la qualité des constructions individuelles.
C'est pourquoi je veux organiser, je soutiens et je développerai les manifestations de promotion et les actions de diffusion nécessaires à l'architecture, le paysage et l'urbanisme.
C'est, au fond, le sens de l'action de diffusion menée par les Maisons de l'architecture, par les CAUE et, en tête de ce réseau, par la Cité de l'architecture et du patrimoine, créée pour fédérer l'ensemble de ces efforts à destination du public et des maîtres d'ouvrage.
Vous l'aurez compris, je suis déterminé à soutenir la force, la vitalité et la diversité de notre architecture. Car sa fonction, je le dis tout net, n'est pas d'embellir, ici ou là, telle ou telle ville. Elle fait partie intégrante de la vie quotidienne des Français, parce qu'elle est la garante et le fleuron de notre avenir.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr,le 14 juin 2004)